@Erza McGowan et voilà

Aujourd'hui, je vais jouer mon troisième match. Pas question d'essuyer une troisième défaite, surtout après la déception de la dernière. Pas question de laisser ces tricheurs nous battre, alors que nous nous sommes tant entraînés. Je suis motivée comme jamais, prête à en découdre. Je pénètre dans la Grande Salle, il est tôt, mais je préfère venir à cette heure là le jour des matchs, pour plusieurs raisons. La première, c'est parce que je veux éviter d'avoir à croiser trop de monde. La seconde, c'est pour avoir le temps de digérer avant d'aller trouver Ella pour que l'on se motive ensemble. Je passe une main dans mes cheveux, puis les attaches soigneusement avec un élastique en une queue de cheval plutôt soignée. J'ai pour habitude de ne jamais m'attacher les cheveux, sauf lorsque la situation le requiert, à l'occurrence pour jouer un match. Je suis déjà en tenue, et alors qu'en m'apprêtais à m'assoir à ma table, à l'écart des Autres, je repère Huggins, attablée chez les Rouges et Ors, un livre à la main. Ne pouvant me retenir, mes pas me guident vers elle, et je me place derrière elle, en la surplombant de mon mètre 67, tout en commençant à lire. Je prend finalement place à côté d'elle, un sourire narquois plaqué sur mes lèvres.

— Bah alors Huggins, tu commences seulement à te préparer ? sans lui laisser le temps de poursuivre, j'ajoute sur le même ton présomptueux. — Ça va pas aider à vous débarrasser de votre talent de tricheurs.

Je veux la faire trembler. Ce n'est pas interdit de provoquer un petit peu son adversaire, histoire de se donner toutes les chances si ? Et puis, de toute façon, ce sont des tricheurs, alors ils ne méritent rien de notre part, si ce n'est des coups de cognard de ma part. Le poste auquel je vais jouer aujourd'hui est nouveau pour moi, officiellement. Bien sur je me suis entraînée, mais je ne l'ai jamais expérimenté en vrai. Et si j'échouais ? J'ai peu dormi à cause de ça, cette nuit, mais grâce à la crème que Maman m'a prêtée, ça ne se voit pas. *Sauver les apparences*. Comme toujours. De toute façon, je serai à fond sur le terrain, parce que c'est ce qui me fait vibrer.

@Erza McGowan

Les sourcils froncés de la rouge et or me font plaisir à voir, ironiquement parlant bien évidement. Cette fille m'inssuporte mais j'aime la faire sortir de ses gonds : C'est un cercle vicieux. Comme la rouge et or est de profil par rapport à moi, je peux la voir déglutir, et cela ne fait qu'agrandir mon sourire. Elle a honte. Elle culpabilise. Elle ne se sent pas bien. Je veux qu'elle me demande de partir. Qu'elle me supplie de la laisser tranquille. Chacun de ses gestes suffit à montrer qu'elle est mal à l'aise : Elle sirote maladroitement son chocolat chaud. Elle relit plusieurs fois la même chose pour échapper à mon regard, mais je ne fait que planter plus profondément mes yeux dans les siens. Sa façon de se repositionner. J'ai hâte de poursuivre, mais il faut faire vite : son ignorance commence déjà à m'énerver.

— T'as perdu ta langue, ou tu m'as juste pas vue ? La deuxième option serait assez problématique nan ? Comment feras-tu pour éviter le cognard tout à l'heure hein ?

Je crois que je m'entends presque siffler en prononçant — que dis-je, en crachant — ces mots. Je me sers d'un cookie posé près de la rousse avant de l'engouffrer tout entier dans ma bouche, puis de le croquer en veillant à mâcher le plus lentement possible afin qu'elle puisse bien m'entendre. Après cette longue mastication, je décide finalement de pousser le bouchon encore plus loin. D'une seule main, je me saisis de son livre et le brandit au dessus de ma tête. À moins qu'elle ne se lève, elle ne pourra pas l'atteindre. Et puis, il me suffira de bouger mon bras pour le remettre hors de sa portée de toute manière... Je lui lance un sourire qui sonne si faux que même une fillette de première année aussi naïve que possible ne prendrait pas au sérieux.

— T'avais pas l'air de vouloir partager ton bouquin, alors j'me suis permis de te l'emprunter, tu semblais pas très réceptive...

Sur ces mots, je fais glisser mes yeux du haut vers le bas et ce plusieurs fois, pour lui montrer que je la juge. Je pourrais continuer des heures à la fait tourner en bourrique, jusqu'à ce qu'elle craque, et elle ne tient jamais longtemps.

@Erza McGowan aled un professeur

Mon sourire s'agrandit en voyant la mâchoire de la rouge et or se contractait, tandis que son pied tape sur le sol. *C'est parfait, continue comme ça*... Je ne sais même pas si cette pensée est destinée à la griffone ou à moi, peut-être aux deux. Alors que je fais mine de feuilleter son livre, ma voisine se dresse sur ses jambes si précipitament que je suis surprise — mais je ne le montre pas bien évidement. Je me tourne vers elle, lentement, et avant de mélanger à nouveau nos yeux. Ses yeux verts sont profonds, et plutôt beaux, n'en déplaise à l'opinion que j'ai de la rousse. Ses voix perce l'air et je ne m'arrête pas de sourire. Ce qui se passe me plait. Je l'ai enfin fait sortir de ses gonds. Le tempérament de feu des Gryffondor ne se fait pas prier, et confirme mon opinion d'eux. Là, Britanny me dépasse, mais il suffit que je me lève pour retrouver ma grandeur. *Sinon tu peux l'écraser en restant là*. C'est ce que je fais. Parce qu'avant de la voir assise à sa table, j'étais tout d'abord là pour prendre mon petit-déjeuner. Je me ressers donc d'un cookie, avant de le mâcher longuement. Enfin, je lui réponds.

— Je crains que malheureusement ça ne soit pas possible...

Je cligne des yeux à la manière d'un petit chiot suppliant son maître, puis je me lève soudainement, et reprenant un air ferme je m'approche de son visage et je siffle entre les dents :

— Tu le récupèreras pendant le match... ou pas

Sur ces mots je tourne les talons et je m'en vais vers la porte, non s'en avoir pris une petite poignée de cookies à grignoter sur le chemin du retour en salle commune. Le livre sous le bras, j'avance à pas lents, *au cas où* Britanny décide de me rattraper, afin qu'on s'amuse encore un peu.

Ses beaux yeux alors ?



@Erza McGowan

Mes pas lents sont utiles, puisque Britanny arrache son livre de ma main avant de se planter devant moi, le regard en feu. *Tu vois quand tu veux*... Un grand sourire complètement hypocrite orne mon visage tandis que je fixe la rousse dans le blanc des yeux. Je jubile. Je suis en tord, mais c'est elle qui se donne en spectacle, pour mon plus grand plaisir, évidement. Tandis qu'elle me parle, je suis surprise de voir que, pour une fois, sa voix ne tressaute pas. Mon sourire s'agrandit encore. En vérité, tout ce qu'à fait Britanny depuis que je l'ai abordée aujourd'hui me met de bonne humeur. Se croit-elle intimidante ? Je l'espère, parce que j'ai hâte qu'elle comprenne que je n'ai peur de rien à présent. Aelle ? J'ai grandi. Elle est complètement tarée, certes, mais je suis plus forte à présent. Loewy ? Non, celle-ci me dégoûte simplement. Alienor m'est presque devenue sympathique depuis notre dernière rencontre. Maintenant, c'est à moi de parler.

— Ah, j'aime mieux ça Huggins...

Mon sourire hypocrite disparu aussitôt mes paroles achevées. Je me rapproche d'elle, si bien que je peux entendre son souffle. Mon regard noir pourrait la transpercer j'en suis sûre. Je n'ai plus envie de rire, je veux juste l'écraser comme il se doit. Je la domine physiquement, désormais je vais la dominer totalement.

— Garde ton sale bouquin, tu sais très bien que j'm'en fout, au fond. Oublie juste pas que tout à l'heure, ta p'tite Leo ne sera pas toujours la pour toi, et qu'il peut se passer des choses en un match...

J'ai presque envie de lui marcher sur les pieds, pour l'empêcher de bouger. Finalement, je décide simplement de lui prendre le poignet — celui qui tient son fichu livre — et je le force à se lever en le serrant. Tant pis pour la marque que ça lui laissera, je m'en fiche royalement. Tant mieux même, si elle ne peut plus s'en servir. J'ai conscience que je joue avec le feu, mais tant pis. Tant pis pour elle. Pour moi. Il n'y a pas de grande différence.

— Tu t'souviens de ta copine Elfie ? C'est pas en étant aussi pitoyable que c'que t'es là qu'tu pourras lui ressembler.

On aurait presque dit un serpent qui siffle...

Leo sourit : le lit de Britanny était déjà vide lorsqu'elle se leva, ce matin. Il était plutôt tôt - du moins une heure à laquelle la rouge et or aurait encore dormi tout autre jour, mais il y avait toujours certaines qui se réveillaient encore plus tôt. Pas de doute, la capitaine devait avoir une sorte de calendrier des matchs subconscient dans sa tête qui la faisait se réveiller d'elle-même et bien avant la sonnerie de son réveil mais sans une once de fatigue les jours de match. Rapidement et veillant à ne pas réveiller celles qui dormaient toujours, la Gryffondor rassembla ses affaires, passa par la douche avant d'enfiler sa robe de Quidditch écarlate. Déjà en tenue de match, Leo descendit les cinq étages qui la séparaient de la grande salle. Elle préférait manger tôt afin d'avoir le temps de digérer avant de s'envoler, quitte à avoir du temps vide après.

Le chemin vers la table rouge à moitié parcouru, son regard fut tout à coup attiré par une scène qui lui fit froncer les sourcils. Britanny et Erza, la première reprenant d'un geste sec un livre des mains de la seconde avant de se détourner vers la table rouge. La vert argent qui, de toute évidence, n'avait pas prévu de la laisser tranquille de sitôt. Connaissant sa coéquipière et un peu l'attitude de leur adversaire, pas besoin d'être devin pour deviner qui était en train de chercher des noises à qui. La capitaine soupira, grommela un "gé-nial" à voix basse avant de s'approcher des deux filles, s'arrêtant juste à coté d'elles.

La "p'tite Leo" - la rousse avait pu entendre la fin des propos de la Serpentard - avait lancé un sourire encourageant à Britanny parce que contrairement à ce que suggérait la verte, si, elle était là pour soutenir son amie, et faisait à présent face à la joueuse des Crochets d'Argent. Les deux filles faisaient plus ou moins la même taille, alors son regard venait tout droit se planter dans celui d'Erza.

"McGowan. Tu penses pas que ce serait approprié de lâcher ma coéquipière ? De toute manière, c'est pas dans ce livre que tu risques de trouver des annotations ou des indices sur nos stratégies."

Son ton était posé mais ferme. Leo n'avait pas l'intention d'attiser le conflit - au contraire : peu importe ce qui s'était exactement passé avant son arrivée, il fallait chercher à apaiser les tensions. Alors elle ne comptait certainement pas répondre au sifflements venimeux de la Serpentard par des feulements de lionne - mais ce qui ne voulait pas pour autant dire courber la tête face à une vipère qui pensait qu'elle allait pouvoir marcher sur les pieds d'une Gryffonne.

Ceci étant dit, Leo se tourna vers sa coéquipière, lui adressant un hochement de tête reconnaissant. Merlin merci, Britanny avait su rester suffisamment calme pour éviter à l'accrochage de dégénérer. Elle lui sourit :

"Eh ben, elle doit franchement mal te connaître pour te trouver pitoyable !"

Son regard alterna plusieurs fois entre les deux troisième année puis Leo se décida à conclure d'un ton énergique mais cherchant à sonner conciliant :

"Bon Erza, à moins que tu aies envie de terminer le p'tit dej' paisiblement avec nous, ce dont la rousse doutait fortement, je propose qu'on se retrouve plus tard sur le terrain et que tu nous fiches la paix maintenant. "

Avec un peu de chance, la Serpentard saurait faire preuve d'un peu de bon sens. De toute manière, elle devait certainement encore avoir des choses à faire de son côté avant le coup d'envoi.

@Erza McGowan, @Britanny Huggins, me voici me voilà, Leo à la rescousse

Jour de match.

Comme d'habitude, je me lève relativement tôt.

Bon... La même heure que toute la semaine, en soi. Sauf que c'est un samedi. Et que, d'habitude, les samedis, c'est sacré. Donc oui, c'est tôt. Pour un samedi, du moins. M'enfin, je me suis compris. C'est la seule chose qui importe.

Aah, je suis bigrement heureux pour ce samedi : enfin, on joue contre Gryffondor. Enfin, on aura la possibilité d'écraser et humilier l'équipe élue la pire équipe que Poudlard n'ait jamais connu. Une honte qu'ils aient gagné l'an passé, c'est tout ce que c'est. Aucun talent, aucune présence d'esprit, rien. Certes, étant donné le départ récent de Chassin, la moyenne de leur quotient intellectuel s'est retrouvée considérablement augmentée mais elle n'en reste pas moins assez basse étant donné l'éternelle présence de Ginger. Que fait-elle encore au poste de capitaine ? Je suis le premier à me le demander.

M'enfin. Peut-être que ce match va enfin faire comprendre à Samuel qu'elle est totalement indigne de ce poste, et même plus globalement de rester dans l'équipe. Même si, si on en suit ma logique, il faudrait dans ce cas-là virer toute l'équipe. Quoique, franchement, ça ne dérangerait personne. Ils apportent plus de problèmes qu'autre chose, ces tricheurs malhonnêtes et impul-...

Que diable... ?

Je fronce les sourcils lorsque je reconnais Erza à la table des Gryffondor, entourée de Huggins et... Ginger. Bien évidemment. Quelle surprise, oh là là ! Toujours les mêmes qui apportent les problèmes !

Je m'approche de leur petit groupe à grandes enjambées, déjà profondément agacé par le manque de fair-play dont elles font preuve alors que le match n'a même pas commencé. Alors quoi ? Vous avez invité Erza pour lui glisser un philtre confusion dans son verre, c'est ça ? Vous avez maintenant trop peur de tricher sur le terrain donc vous le faites hors terrain ? Non mais...

Bigre, DIRE QUE J'ÉTAIS HEUREUX DE COMMENCER CETTE JOURNÉE. C'est fou, ça, les mauvaises ondes qu'elles envoient. La simple vue de leurs chevelures suffit à m'irriter !

Je ne laisse cependant rien paraître lorsque je m'approche pour me placer aux côtés d'Erza. Quoique... Pas rien. Un air froid, hautain et méprisant exprimant tout mon agacement de devoir intervenir, oui. Et bien dirigé vers Ginger.

— Un problème ?