Assise sur un muret de la cour, Argentella savourait un délicieux roman à la plume magnifique. Elle jetai par intermittence un regard à la fontaine encadrée de lierre dont l’eau miroitait doucement sous le pâle soleil de la fin de l’hiver. C’était une fin d’après-midi très agréable. Le ciel blanc laissait passer une légère lumière, donnant au paysage une pâleur que la jeune fille trouvait magnifique, ainsi que la douce chaleur du soleil qui caressait le visage de la blonde. Les roses sont rouges, les violettes sont bleues, tout va bien dans le meilleur des mondes, pensa la jeune fille tout en sachant que ce n’était pas totalement vrai. Quoi qu’il en soit, c’était les conditions parfaites pour se détendre avec un bon livre. En plus, la jeune fille avait à côté d’elle sa gourde remplie de thé, aujourd’hui à la bergamote avec quelques pétales de bleuets, et on pouvait vraiment dire que tout était parfait. Même les pissenlits et les pâquerettes qui poussaient entre les pavés semblaient étrangement printaniers. Le temps semblait aux yeux de la jeune fille comme suspendu dans cette douceur.

Mais le problème, c’est que quand le temps se suspend, il faut quelque chose pour le ramener à la réalité, et qu’en général, ça ne se fait pas en douceur. En effet, alors que la jeune fille était sagement plongée dans son livre, de lourdes gouttes commencèrent à tomber. Soudain, sans le moindre signe avant coureur, il se mettait à pleuvoir à grosses gouttes. Affolée, la blonde se redressa d’un coup, son livre dans une main, sa gourde dans l’autre, et fit tomber son sac qui était posé à côté d’elle sur le sol déjà trempé. Et malheur, il s’avéra que la jeune fille avait oublié de le refermer correctement, aussi tout son contenu s’éparpilla sur le sol, et dans les flaques qui avaient commencé à se former. Désespérée, Argentella fourra sa gourde et son livre dans son sac, avant de ramasser son bien le plus précieux : son journal. Elle espérait qu’il n’avait pas été trop mouillé. Elle commença ensuite à rassembler le reste de ses affaires, c’est-à-dire beaucoup de choses, avec elle qui remplissait toujours trop son sac. Sa frange lui collait au front, mais à cet instant, la jeune fille ne s’en souciait pas vraiment.

Le jeudi était une journée impitoyable pour la Cinquième année. Maddie était directement mise dans le bain par quatre heures de Métamorphose. Puis, après la pause méridienne, elle continuait le programme avec deux heures d'Etude des runes. Autant dire qu'à seize heures, elle avait déjà la tête pleine à craquer. Cependant, les cours étaient encore loin d'être terminés. Il lui restait encore deux heures de Soins aux créatures magiques, avant de pouvoir aller s'écrouler dans un fauteuil de sa salle commune. Heureusement, elle avait une pause avant d'aller rejoindre son tout nouveau professeur, Monsieur Dawson.

Bien décidée à prendre l'air et à se vider la tête, Maddie s'était alors rendue dans le parc pour profiter du soleil. Il se faisait encore discret en cette période de l'année, alors c'était la fête pour la demoiselle, lorsqu'il daignait pointer le bout de son rayon. Etre dans ce grand espace et recevoir de l'air frais sur son visage suffisait déjà à la faire se sentir mieux. Pour davantage de détente, elle enleva l'élastique qui maintenait fermement ses longs cheveux blonds en un chignon désordonné. Voilà qui était désormais parfait. Au fil de ses pas, elle pouvait ressentir les bienfaits de cette sortie. Poussée par ce constat, elle continuait sa balade vers une destination inconnue ou du moins, non fixée.

Au bout d'un bon quart d'heure de marche, la Poufsouffle entendit un ploc sur son épaule, suivit d'un plouc sur le sommet de son crâne. Rien de bien méchant pour l'heure. Elle décida alors de continuer son chemin. C'est alors que la pluie s'abattu violemment sur elle, la faisant se raidir et se stopper net. Obligée de se raisonner, elle partit alors en courant vers une zone qui pourrait lui servir d'abri. Nul doute que si une vipère avait été dans le coin, elle se serait vite carapatée vu le raffut que faisait la préfète. Pour sa défense, une multitude de flaques d'eau s'étaient déjà formées, rendant leur éviction impossible.

Le pont couvert était finalement tout proche. Pour autant, elle était déjà trempée lorsqu'elle l'eut atteint. Cela dit, ce n'était pas non plus le meilleur des abris. Elle hâta le pas pour se rendre dans le couloir qui faisait le tour de la cour de la tour de l'horloge. Là, elle serait vraiment au sec. Arrivée sur place, une feuille vint se plaquer contre son tibia. Maddie, étonnée, la récupéra, puis projeta son regard vers l'avant pour voir si elle pouvait trouver son propriétaire. C'est alors qu'elle remarqua qu'une fille était en bien mauvaise posture.

La préfète avança rapidement dans sa direction, se retrouvant donc de nouveau sous la pluie. Elle ramassa au passage les diverses pages qui avaient dû être poussées par le vent. Malheureusement, l'eau les avait déjà bien endommagées...

"Tiens, ça doit être à toi !" dit Maddie en poussant sur sa voix pour couvrir le bruit de la grosse averse. Par la même occasion, sa lanterne fut éclairée quant à l'identité de la fille. Cependant, ce n'était pas trop le moment propice pour des salutations. "Viens, faut vite aller se mettre à l'abri" Elle n'avait absolument pas envie de renouveler l'expérience de la Pimentine...

Mots en gras pour la CdC

Argentella poussa un soupir désespéré et tendis la main vers la pochette dans laquelle elle rangeait ses notes, mais celle-ci s’ouvrit en grand sous l’effet du vent, laissant s’envoler les multiples parchemins couverts de son écriture penchée et appliquée. Elle allait perdre une partie de ses cours, c’était irrémédiable. Elle ramassa ses plumes éparpillées devant elle ainsi que divers objets dont l’utilité pouvait poser question, avant de s’avancer un peu vers les feuilles.

Elle entendit alors un bruit de semelles, non pas claquant sur de la pierre ou du marbre comme elle en avait l’habitude, mais clapotant dans les flaques. Elle leva la tête et vit une silhouette se découper par dessus une tour floue et grise. Lorsqu’elle eut précisé sa vision troublée par la pluie, elle reconnu sa préfète, qui lui tendait gentiment les feuilles qui s’étaient envolées le plus loin. Argentella eut un sourire reconnaissant et les saisit, les glissant dans sa pochette sans se soucier de mouiller les autres - elles étaient de toute façon déjà trempées, il faudrait qu’elle les fasse sécher plus tard - et adressa un hochement de tête hésitant à la plus âgée. Elle se retourna pour vérifier qu’il ne restait rien par terre, puis regarda la préfète et lui dit :

« Merci beaucoup, tu me sauves la vie. Et tu as raison, il faudrait s’abriter… »

La jeune fille adorait la pluie, mais il fallait admettre qu’il s’agissait d’une de ces choses sachant détenir l’art parfait de vous surprendre et de vous mettre dans des situations plus ou moins… désavantageuses.

Maddie, le visage ruisselant de pluie, sourit chaleureusement à sa camarade lorsque celle-ci la remercia. Puis, d'un coup d'œil rapide, elle repéra le chemin qui les mènera le plus rapidement vers un abri. "Tiens, passons par là !" dit-elle en pointant de l'index l'arche la plus proche qui menait au couloir couvert qui courrait tout autour de la cour.

D'un pas précipité, elle se rendit à l'endroit qu'elle avait indiqué, puis s'arrêta au niveau du mur intérieur pour ne pas recevoir davantage de pluie que le vent semblait pousser dans leur direction.

"Wah, comme ça tombe ! Il faisait pourtant si beau quelques minutes auparavant !" s'exclama-t-elle pour couvrir le bruit ambiant. Elle passa ensuite ses doigts de chaque côté de son visage pour décoller ses cheveux, puis les essora, formant ainsi une toute petite flaque au niveau de ses pieds. Elle était déçue de ne pas avoir pu profiter davantage de cette sortie. Qu'il pouvait être nul parfois le temps au mois de mars. C'était à n'y rien comprendre. Un coup il faisait soleil et une heure plus tard, il pouvait se mettre à neiger ou bien à pleuvoir à seaux comme c'était le cas en ce moment même. *Vivement l'été !* se dit la préfète des jaunes.

Elle finit par se redresser et à regarder sa camarade Poufsouffle :

"J'espère que tes affaires ne seront pas trop abîmées !" lui dit-elle avec une petite moue désolée tout en grelottant légèrement. La température avait sans doute dégringolé de quelques degrés avec ce changement de temps. Le fait d'être mouillée et la présence du vent n'aidait en rien.

Argentella, qui s’était baissée dans les flaques pour ramasser ses affaires, se releva en scellant bien son sac, avant de suivre Maddie au pas de course sous la pluie. Les deux jeunes filles s’arrêtèrent sous le chemin couvert. Elle était presque amusée par la situation.

Elle choisit de profiter du fait d’être à l’abris et, prenant exemple sur Maddie, elle se débarrassa de l’eau qui trempait ses cheveux. Les siens étaient un peu court pour les essorer efficacement, toutefois la jeune fille réussit à en faire tomber une belle quantité d’eau.

Elle plaqua ensuite sa frange en arrière pour qu’elle ne colle pas à son front, et se tourna vers la plus âgée avec un sourire.

« Oui, c’est impressionnant comme on peut passer du soleil à la pluie au mois de mars ! »

C’était à demander si la météo avait prit trop de repos en hiver, à rester froide et venteuse pendant trois mois, et décidait de changer en permanence avec la venue du printemps. Elle avait hâte qu’arrive les mois plus chaud, avec les brins de muguet, les nuages blancs cotonneux dans le ciel bleu et la brise chaude qui dessine des vaguelettes à la surface du lac. Enfin, été rimait aussi avec examens, mais c’était une chose qu’Argentella essayait d’oublier. Elle tourna la tête vers la préfète à ses côtés lorsque celle-ci reprit la parole.

« Oh, je pense que ça ira. Enfin, j’ai réussi à sauver mes affaires les plus importantes. C’est l’essentiel ! Merci beaucoup pour ton aide d’ailleurs, c’était sympa ! »

Elle lui adressa un grand sourire reconnaissant.

Après avoir écouté la réponse d'Argentella, Maddie répondit au sourire de sa camarade. C'était tout naturel pour elle d'être venue lui prêter main forte. Il aurait manqué plus que ça qu'elle passe à côté sans s'en soucier.

"Pas besoin de me remercier, c'est normal." dit-elle en appréciant tout de même le "merci" qui lui avait été adressé. Même s'il n'était pas nécessaire, il réchauffait tout de même de l'intérieur. Par contre, son extérieur était vraiment glacé. Utiliser sa baguette pour facilité son confort n'était pas spécialement dans ses habitudes. Sauf exception, elle vivait quand même plutôt "à la moldue" au château. En dehors de Lumos pour se déplacer le soir sans s'éclater un orteil dans le coin d'un meuble, elle laissait sa baguette de côté en dehors de ses cours et révisions. Là par contre, elle trouvait qu'un sortilège de séchage était vraiment nécessaire. Déjà elle, elle ne se voyait pas passer son prochain cours en étant trempée, et en plus de cela, elle n'avait pas envie de lancer les paris sur la maladie qu'elles choperaient en restant mouillées dans ce froid.

"Attends !" dit-elle en cherchant son bois magique. Elle lança ensuite le sortilège qu'elle maîtrisait plutôt bien sur sa camarade , puis voyant le résultat satisfaisant, le jeta sur sa propre personne. Elle ressentait encore une certaine moiteur, mais ça faisait tout de même l'affaire.

"C'est mieux comme ça, non ?" dit-elle en ne tremblotant plus.

Désolée du délai. Mon rythme redevient désormais à la normale.

Pas besoin de la remercier, pas besoin de la remercier. Bien sûr que si ! Tout le monde à Poudlard ne serait pas venu lui prêter main forte, au contraire. Mais elle ne répondit pas et sourit simplement. Elle ne voulait pas lancer un duel de politesse, ça ne finirait jamais. Surtout avec une personne comme Maddie, qui pour elle faisait partie des foncièrement gentils. C'était peut-être une classification arbitraire, mais bon.

La préfète sorti sa baguette et lui lança un sort qu’elle ne reconnut pas avant de le faire sur elle-même. La jeune fille resta un instant interdite, avant de s’apercevoir qu’elle était complétement sèche, à l’exception peut-être d’une trace d’humidité dans ses cheveux. Elle ne savait pas quel sort c’était, mais elle avait tout intérêt à l’apprendre dès qu’il serait de son niveau. C’était incroyable et fort utile.

Elle hocha donc la tête.

« Oui, merci ! C’est quoi ce sort ? »

Elle espérait qu’il n’était pas niveau cinquième année, car non seulement elle pensait que ce sort lui serait utile bien avant, mais aussi car elle savait très bien que s’il n’était pas au programme de Sortilège, elle aurait très probablement oublié son existence avant d’arriver en cinquième année.

En tout cas, à présent qu’elle était bien sèche, Argentella pouvait sentir son corps se réchauffer, et ça, ça faisait du bien. Dommage que le soleil se soit éclipsé…

"Un simple sortilège de séchage !" répondit-elle du tac au tac. Elle ne pourrait pas vraiment en dire plus à son sujet, car elle l'avait appris en autodidacte. Les cours de Sortilèges ne font plus partie de son cursus depuis sa troisième année. Elle n'avait cependant pas laissé cette discipline de côté, glanant de-ci de-là quelques informations à ses camarades et s'entraînant sur les quelques sorts qu'elle jugeait comme pouvant lui être utile. Cela lui fit repenser qu'elle aurait bien aimé participer au club de sortilèges tenu par Miss Priddy, mais bon, elle avait déjà tant d'activités extra-scolaires... Elle savait qu'il ne serait pas raisonnable d'alourdir davantage son emploi du temps.

La petite blonde se sachant coincer ici jusqu'à ce que l'heure soit venue pour elle de se rendre à son cours, elle n'hésita pas à faire un brin de causette : "J'espère que Monsieur Dawson va nous faire un cours théorique aujourd'hui, sinon, je vais encore finir mouiller jusqu'aux os !" dit-elle en jetant un coup d'œil en direction du ciel qui ne semblait pas en avoir fini de pleurer.

Argentella aimerait peut-être plus regagner le château et la chaleur de leur pièce commune, mais la petite blonde enchaîna : "T'as fini ta journée, toi ?" demanda la curieuse. Elle avait beau être préfète, elle n'avait pas en tête les emplois du temps de chacune des sept promotions de l'établissement et puis, discuter faisait passer le temps.

« Eh bien il faut vraiment que je l’apprenne ! Le temps écossais en mars nous réserve un peu trop de surprises, je trouve ! »

Elle se demandait si ce sort était de son niveau, et si elle ne pourrait pas le cas échéant tout de même essayer de l’apprendre. Avec un peu de détermination, elle pourrait surement y arriver. Un « simple sortilège de séchage », comme disais Maddie, ça ne devait pas être moldu.

Maddie allait donc avoir Soin aux créatures magiques ? Argentella, elle, venait de sortir de son cours de Botanique.

« Oui, c’est sûr, ce n’est pas la meilleure journée pour aller observer des botrucs. Quoique, les botrucs ne sont surement pas au programme de cinquième année. »

Maddie était bien en cinquième année, hein ?

« Oui, j’avais Botanique juste avant, mais j’ai fini. C’est dommage qu’il pleuve, moi qui voulais profiter du soleil jusqu’à ce soir. »

Elle eut un petit sourire.

« Enfin, j’aime bien la pluie, quand ce n’est pas sur moi qu’elle tombe. J’espère juste que mes notes de botanique ne sont pas trop abîmées ! »

Au pire, elle pourrait toujours demander à un de ses sympathiques camarades de promotion, et elle était à peu près sûre que le professeur Featherstone accepterait de répondre à ses questions au prochain cours s’il lui manquait quelques éléments.

@Maddie Joy

"Non, c'était en troisième année, j'crois." lança brièvement Maddie au sujet des botrucs. L'information n'était en rien importante. Elle tâcha plutôt d'écouter la réponse d'Argentella au sujet de sa journée.

Celle-ci avait la chance d'avoir terminé ses cours, contrairement à Maddie. Cependant, elle était dehors pour la même raison : profiter du feu beau temps. La préfète grimaça quelque peu en réaction à son projet manifestement compromis et cette expression s'amplifia quand elle apprit que c'était des notes de cours qui avait pris la pluie. En tout cas, sa cadette semblait plutôt bien prendre les choses. Maddie se permit alors de réagir sur le ton de l'humour :

"Au pire, si personne ne veut te les passer, tu me le dis. Je ferai intervenir mes supers pouvoirs de préfète !" dit-elle en terminant par un rire. Bien sûr, elle savait bien qu'elle n'aurait jamais à intervenir. Les Poufsouffle savaient se serrer les coudes et, dans le pire des cas, elle devait bien avoir ses propres prises de notes de botanique quelque part. La jeune fille gardait à l'école toutes ses prises de notes dans ses matières principales dans un sac extensible soigneusement rangé dans son alcôve. Elle ne saurait dire le nombre incalculable de fois où elles lui avaient été utiles. Elle devrait donc avoir de quoi dépanner Argentella.

"Je plaisante, mais en tout cas, si t'as besoin, n'hésite pas à venir me voir. J'ai gardé mes anciens cours." Elle regarda ensuite rapidement l'heure sur sa montre mécanique et constata qu'il était temps pour elle de prendre la route en direction de son prochain cours.

"Bon, le devoir m'appelle ! Profite bien ta fin de journée." dit la préfète sans grand enthousiasme en remettant la capuche de sa cape sur sa tête.

Fin du rp pour Maddie. Merci beaucoup