Suite de ce RP

Privé avec @Mary Bain



Mary avait un effet assez étrange sur Agatha : la présence réconfortante et douce de la jeune fille anesthésiait, en quelque sorte, son sentiment de tristesse, de colère et d'abandon. Agatha n'aurait put imaginer où elle en serait si la jeune fille ne l'avait pas trouvé dans les toilettes abandonnées. Agatha se jura intérieurement qu'elle ne retournerait plus jamais là-bas. Alors qu'elles sortaient dehors, elle se rendit compte de quelque chose ; plus rien ne serait comme avant. Elle sentait, au plus profond de son être qu'elle ne serait plus comme avant et qu'il n'y aurait plus jamais de confiance entre sa famille et elle. Elle se sentit défaillir. Qu'allait être sa vie si elle ne pouvait plus se fier à ses parents ? Dans un élan de tristesse, sa main s'agrippa à celle de Mary. Sa vue se brouilla de larmes. Elle s'accrocha à Mary comme une bouée de sauvetage avant de bredouiller :

- Peut-on aller dans un endroit sans personne ?

La jeune Gryffone se retenait à grande peine de pleurer. Comment se faisait-il qu'elle est été répartit à Gryffondor ? Elle n'avait aucune bravoure. Une seule et unique larme coula sur sa joue. Elle sentit ses genoux flageoler et elle s'effondra dans l'herbe. Elle recommença à pleurer. Elle se fichait des rires et des paroles moqueuses autour d'elle. Enfin, peut-être était-ce dans sa tête ? Elle n'arrivait plus à s'arrêter de pleurer, et ses sanglots se répercutaient dans sa tête, tel un kaléidoscope de sons qui lui donnait la nausée. Elle se prit le ventre entre les mains et s'empêcha de vomir. Son cœur martelait ses tempes et Agatha s'étonna que sa tête n'explose pas, alors que l'assaut de ses émotions et des bruits alentours l'assaillaient de toute part. Elle voulait que tout s'arrête, elle ne pouvait plus continuer comme ça. Le visage de sa grand-mère s'afficha en grand dans son esprit et... plus rien.

J'étais si peinée pour Agatha. Il était évident qu'elle tenait beaucoup à sa grand-mère et apprendre sa disparition ainsi ne pouvait être que douloureux. Nous avions le même âge et je n'osais même pas penser à la douleur que je pourrais ressentir si j'avais été à sa place. Il était donc tout naturel pour moi de lui apporter tout le soutien que je pouvais offrir, tout comme j'aurais aimé qu'on le fasse si j'avais été dans sa position. Alors quand je l'ai senti s'effondrer et s'accrocher à moi, je me suis inquiétée automatiquement. Je l'ai tenu contre moi et ai acquiescé sans réfléchir.

- Bien sûr, viens, on va s'éloigner dans le Parc !

J'avais tellement mal au cœur. Le fait d'être empathe me rendait tellement plus faible face à ce genre d'émotions de tristesse. Mais je me devais d'être forte pour Agatha. Elle avait besoin de soutien et je me suis promis de l'être. Je tenais sa main en douceur tout en la gardant contre moi, jusqu'à ce qu'elle s'effondre au sol tout à coup. Inquiète, je me suis mise à genoux devant elle pour vérifier qu'elle allait bien mais elle se mit à pleurer et je pus comprendre à quel point elle n'allait pas mieux. Mais quoi de plus normal ? La nouvelle est encore si récente. Je me pince la lèvre, ne sachant pas trop comment l'aider, puis l'idée de la serrer dans mes bras me vient alors c'est ce que j'ai fait.

Le temps est passé. Lentement ou rapidement, je n'en sais rien. Je ne sais même pas l'heure qu'il est. Tout ce que je sais c'est qu'Agatha ne pleure plus et ne gesticule plus depuis un bon moment maintenant. Je crois qu'elle s'est endormie. Alors je n'ai pas bougé. Pas d'un seul millimètre. Je l'ai gardé contre moi et l'ai laissé se reposer. Mais plus le temps est passé, plus je commençais à avoir des fourmis dans les bras et les jambes.

- Agatha ? Est-ce que tu m'entends ?


@Agatha Mensis, pas de soucis ne t'inquiète pas !

Son sommeil était doux, si réconfortant. Elle avait tout oublié. Que c'était agréable. Et soudain, une Voix. Une Voix lointaine. Agatha avait l'impression qu'elle l'enjoignait à revenir à l'extérieur. Hors de question. Elle était trop bien ici, allongée dans du coton et entouré d'ondes positives. Mais soudain un éclair lui traversa la tête et explosa en milles étincelles, révélant des souvenirs, certains vieux, certains plus récents. Quand elle se concentra, elle remarqua plusieurs images avec une vieille femme, qui l'embrassait, la dorlotait, la câlinait. Et tout lui revint. Un coup amer envahit sa bouche et la douleur revint comme un troupeau d'éléphant en furie, la faisant se plier en deux. Elle sentait des bras la soutenir. Ses yeux se brouillèrent de larmes. Elle respira un grand coup et son cœur affolé se calma quelque peu, lui laissant le loisir de parler :

- Mary...?

Elle eut un haut-le-cœur et vomit de la bile. Le goût amer s'intensifia et Agatha plaqua sa main contre sa bouche mais peine perdue. Elle avait l'impression de vomir ses entrailles. Elle s'essuya la bouche avec sa manche. Elle n'en pouvait plus. Elle se blottit dans l'herbe en essayant d'oublier le monde extérieur. C'était si dur de lutter contre la tristesse, la colère, l'amertume qui l'envahissait. Il fallait qu'elle se ressaisisse. Elle ne pouvait pas rester comme ça éternellement. Elle se hissa en position assise et chercha un appui pour se relever.

Je ne savais plus quoi faire pour l'aider. J'avais comme la sensation que c'était peine perdue et que je n'étais pas du tout celle qu'il lui fallait en ce moment. Lorsque je l'ai réveillé, elle s'est mise à vomir. J'ai été surprise et l'ai regardé se vider de la sorte sans rien réussir à faire pour la soulager. Je n'étais pas infirmière et bien trop jeune pour savoir comment réagir dans ce genre d'événements. Je commençais donc à me demander si je ne ferais pas mieux de l'emmener à l'infirmerie. Peut-être que là-bas, elle pourra recevoir le soutien et le réconfort dont elle a besoin. Avoir un adulte à ses côtés l'aiderait peut-être. Je ne suis qu'une élève de première année qu'elle ne connait même pas, en plus... mais voilà que mes pensées sont interrompues lorsque je la vois essayer de se relever. Je me dépêche d'aller l'aider.

- Tu devrais y aller doucement. Veux-tu que j'aille appeler un professeur ? Ou préfères-tu que je t'emmène à l'infirmerie ? Tu ne vas pas très bien, Agatha... cela se voit et je m'inquiète pour toi...

Je continue de la tenir contre moi, prête à la rattraper si elle venait à s'affaiblir. Elle venait de vomir et il fallait prévoir toutes les éventualités. J'étais donc là si jamais elle venait à perdre ses forces. Je ne la laisserais pas tomber.

Un Professeur ? L'infirmerie ? Sûrement pas. Mary s’inquiétait pour elle ? Il ne fallait pas. La jeune Gryffone esquissa un sourire qu'elle voulait rassurant. Malheureusement, celui-ci ressemblait plus à une grimace. Mieux valait utiliser des mots plutôt que d'essayer de convaincre sa bouche de s'étirer.

- Je ne préfère pas que tu appelles un professeur. Je vais bien. Je... j'ai juste besoin de m'aérer.

Agatha retint un sanglot et se mit avec peine à marcher, soutenue par Mary. Bientôt à bout de force, elle se laissa couler dans l'herbe, exténué. Elle tapota l'herbe à côté d'elle, intimant à la Poufsouffle de s'asseoir à côté d'elle. La jeune Gryffone se massa les tempes. Elle avait l'impression d'être enfermé dans sa tête, contrainte de revivre tous les moments qu'elle avait passé avec sa grand-mère, avec un réalisme fou. Elle décida soudain de parler à Mary de sa grand-mère. Peut-être que ça la soulagerait légèrement.

- Tu as déjà perdue une personne qui t'était proche...?

Sa voix se brisa sur le dernier mot et la jeune fille cligna plusieurs fois des yeux pour empêcher ses yeux de se remplirent de nouveau de larmes. Elle ne pensait pas poser cette question. Elle n'était pas encore prête à parler de sa grand-mère avec quelqu'un. Et puis ça n’intéresserait sûrement pas Mary. Agatha tourna la tête vers Mary.

Heureusement que quelque heures plus tôt, Mary s'était rendu dans les toilettes abandonnées, et l'avait trouvé. Car sans la jeune Poufsouffle, elle ne savait pas où elle en serait, maintenant.

Dans la vie je sais qu'on peut toujours facilement trouver mille raisons de baisser les bras, mais si vous résistez un jour vous verrez que le bonheur existe, même si vous ne le trouvez pas là où vous l'imaginiez. Quoi que vous vouliez, il ne faut pas abandonner, parce que même si la vie en décide autrement, qui sait, elle vous donnera peut-être mieux.

Ma mère nous répète toujours ces mots lorsque nous sommes tristes, mes frères et moi. Je n'ai jamais vraiment compris le sens de ses propos et pourtant quand je regarde Agatha, désormais, j'ai comme la sensation que je suis en train de comprendre. Je n'aimerais pas être à sa place. Et elle a beau essayer de me faire croire qu'elle va bien, je ne la crois absolument pas. Mais je ne dis rien. Si elle ne veut pas parler, eh bien d'accord.

Je prends place à ses côtés et me pince la lèvre, quelque peu anxieuse. J'ignore comment me comporter, quoi dire ou faire pour ne pas l'attrister davantage. Mes parents ont toujours essayé de me préparer à absolument tout, mais ils ne m'ont jamais appris à réconforter quelqu'un qui venait de perdre un être cher...

- Non.. Tous mes proches sont encore là...

Je ne voulais pas lui répondre cela, voilà pourquoi j'ai hésité en parlant.. et pourtant, c'est la vérité. Je ne pouvais pas lui mentir simplement pour qu'elle ait l'impression qu'elle n'était pas la seule à avoir vécu ça. Je n'aime pas mentir, de toute façon.

- Est-ce que tu veux qu'on en parle ou... que l'on parle de toute autre chose pour te changer les idées ?

@Agatha Mensis, j'étais à l'étranger pour un long voyage de noces mais me revoilà ! Désolée pour cette longue attente ! Normalement, je ne devrais plus m'absenter.

Mary avait considérablement de la chance. Elle n'avait perdue personne dans son entourage, mais elle était quand même là, présente et compréhensive. Les personnes autour d'Agatha pouvait trouver ça fou de la voir si effondrer alors qu'elle avait perdu sa grand-mère, mais il ne pouvait pas comprendre. C'était comme si, tout son monde s'était effondré, et elle sentait au plus profond d'elle-même qu'elle mettrait longtemps à le reconstruire.
La jeune Gryffonne ferma les yeux, sa tête lui tournait et la voix douce de sa grand-mère n'arrêtait pas de tourner dans sa tête. Agatha rouvrit les yeux. Il fallait qu'elle pense à autres choses, qu'elle se distrait.

- Est-ce que tu veux qu'on en parle ou... que l'on parle de toute autre chose pour te changer les idées ?

- Je... parle-moi de toi, de ta famille, de ta vie..., Agatha marqua une pause avant de continuer, s'il te plaît.

La jeune fille observa Mary, et remarqua qu'elle avait l'air assez inquiète. Se sentait mal à l'aise avec Agatha ? La jeune Gryffonne ferma les yeux. Une brume épaisse s'était installé dans son esprit, obstruant son jugement. La torpeur l'envahit peu à peu. Elle était épuisé. Ses muscles avaient été en tension permanente et son esprit avait subi un choc émotionnelle qui avait épuisé son corps. Ses émotions étaient entremêlées dans son ventre et elle ne sentait plus qu'un mélange confus de tristesse, de colère, de peur et d'appréhension.
Effectivement, avant que sa grand-mère ne meurt, elle n'avait imaginé la mort que peu de fois, mais maintenant que celle-ci avait emporté un être cher, Agatha se rendait compte qu'elle planait telle un monstre menaçant au-dessus de tout le monde. Et que personne n'était intouchable.

Agatha finit par me dire ce qu'elle aimerait que l'on fasse. Et je dois bien avouer que j'ai été surprise. Mais c'était une bonne surprise. Elle voulait se changer les idées et en plus, elle voulait que l'on parle de mois. C'était une preuve d'une profonde gentillesse que de s'intéresser à moi alors qu'elle n'était pas au meilleur de sa forme. Du moins, c'est ce que je pense. Je lui souris doucement. Je réfléchis en regardant un instant le ciel.

- Que je te parle de ma famille... Hmm...

Je réfléchis un court instant puis me viens une idée toute bête et je la regarde de nouveau.

- Ma famille est très petite. A vrai dire, je ne connais personne du côté de ma mère. Je crois même qu'elle n'a personne... Je n'en sais rien, en fait. On en a jamais parlé, maintenant que j'y pense...

Je ne m'attarde cependant pas sur le sujet et continue mon petit récit.

- Mes grands parents du côté de mon père ont été à Poudlard, eux aussi. Mon grand-père était à Poufsouffle comme moi. Il a travaillé comme conducteur du Magicobus avant d'être en retraite. Ma grand-mère, elle, était à Gryffondor, comme toi. C'est une ancienne Langue-de-plomb.

Je souris doucement, mélancolique. Ils me manquent.

- Mes parents sont tous les deux Magizoologistes. Et eux aussi ont été élèves à Poudlard. Ma maman était une élève de Serdaigle et mon papa, comme le sien avant lui, était élève à Poufsouffle. J'ai suivi sa trace. J'aime beaucoup mes parents. Ils sont incroyables et profondément gentils.

Je pense alors à mes trois terreurs préférées et souris, amusée.

- Et j'ai trois petits frères aussi. William, Logan et Ewen. J'espère qu'ils me rejoindront à leur tour à Poudlard.

Je souris à Agatha alors que je pense avoir fait le tour.

- Tu voulais savoir autre chose concernant ma famille ?

@Agatha Mensis, ne t'excuse pas voyons ce sont des choses qui arrivent. Désolée également de mon temps de réponse. Ma rentrée a été mouvementée. Cela devrait s'apaiser maintenant. Merci d'avoir été patiente !

Alors que Mary commençait à lui décrire sa famille, elle se prit à s'imaginer qu'elle aussi elle lui parlait de sa famille.
« Mon papa est sorcier, il était à Gryffondor, comme moi. Il travaille dans un journal qui s'appelle le Mat'Inon. Je l'adore ! Ma maman est moldue, elle est institutrice. Je crois qu'elle ne m'apprécie pas vraiment à cause des mes pouvoirs magiques. Elle aurait aimée que je sois moldue, comme elle. J'ai un petit frère aussi, il s'appelle Samuel. Il est insupportable et c'est une véritable pile électrique mais je l'aime quand même. Surtout que dans les moments de crise, il est très diplomate et attentionné. J'ai un chat, il s'appelle Fripouille, et comme son nom l'indique, c'est une vraie fripouille qui te mort les doigts pour un oui ou pour un non. C'est aussi un redoutable chasseur, malgré sa petite taille. On a une chouette, aussi, elle s'appelle Brown, et ses plumes sont marrons et caramels. Ma grand-mère était sorcière aussi... Elle était à Serdaigle, c'était une très bonne élève, très studieuse et intelligente. Et elle était d'une sagesse et d'une gentillesse... Comme toi. »
Alors que ce dernier mot résonnait dans son esprit, elle sentit les larmes afflué dans ses yeux. Non, elle ne voulait pas pleurer !

- Ta famille a l'air gentille. Et puis, déjà qu'un petit frère m'énerve, je n'imagine même pas trois. Tu as du courage. Je... je crois que je vais aller me reposer dans mon dortoir.

Dit-elle d'une voix rouillé.

Merci pour ton soutien.

Elle lui adressa un sourire, et se releva avec peine, le corps endolori. Et elle s'en alla, retenant à grande peine ses larmes, la culpabilité lui étreignant le cœur. Elle avait quitté Mary après tout ce qu'elle avait fait pour elle. Agatha espérait qu'elles se reverraient, un jour.

Je voyais bien qu'elle n'était pas vraiment connectée à la réalité et à ce que je pouvais lui dire sur ma famille. Cela ne m'etonnait pas, bien sûr. Elle avait vécu un moment difficile. Et je me sentais presque coupable de lui parler ainsi de mes proches mais je ne voulais pas être impolie et refuser de lui parler de ce qu'elle voulait entendre. Je voyais tout de même qu'elle était perdue dans ses pensées. Elle avait comme l'esprit ailleurs, le regard vague. Je me suis donc arrêtée de parler et lui ai offert un petit sourire compatissant.

Elle prit de nouveau la parole et cela m'amusa légèrement lorsqu'elle me dit que j'ai du courage pour supporter mes trois petits frères. C'est surtout que je n'ai pas vraiment le choix mais je crois que je comprends ce qu'elle veut dire. Puis elle m'annonce qu'elle souhaite aller se reposer et j'acquiesce doucement.

- D'accord... Repose toi bien Agatha. Et prends soin de toi, surtout...

Je la regarde se lever, en lui souriant presque tristement.

- C'était normal voyons... N'hésite pas si tu souhaites parler de nouveau. Je serais toujours à l'écoute.

Je lui adresse un petit signe de la main puis la regarde partir en soupirant légèrement. J'espère que ça va aller pour elle... Je l'espère vraiment de tout mon cœur.

@Agatha Mensis, merci à toi également