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10 mai 2022, 23:00
Trois plombes pour un livre  PV 
Mercredi 10 avril 2047, dans l'après-midi
Avec @Aelle Bristyle


Ces deux dernières années passées à éviter avec un soin tout particulier l'individu Bristyle étaient confortables. Bien que nos interactions d'il y a deux ans m'étaient alors parues comme négligeables et parfaitement oubliables, croiser la Poufsouffle presque tous les jours lors de cours communs ne m'avait pas aidé à tracer un trait sur ce drôle d'énergumène qui se prend d'affection pour le moindre idiot venu et se morfond dans des histoires obscurs de chiffres et de plombes qui ne m'intéressent guère. Pour sûr, c'était confortable de ne pas lui parler et de prétendre qu'elle n'existait pas.

Hélas, un livre oublié sur une table un mardi est venu douloureusement remettre Aelle Bristyle dans ma vie. Ce jour-là, l'ouvrage avait été oubliée au milieu d'autres après un cours de Sortilèges qui avait nécessité plusieurs recherches à la bibliothèque. Je l'avais alors ramassé sans en connaître la propriétaire et ce n'est que le soir venu, en ouvrant la première page que son nom m'était apparu. Quel ennui, j'allais devoir rompre ma pause de l'individu Bristyle et lui adresser la parole simplement parce que cette fille est trop tête en l'air pour penser à ramasser non pas un mais plusieurs livres. Qui oublie de nombreux ouvrages dans une salle de classe, à part elle ? Sa petite-amie, peut-être ? Livingstone aussi est un drôle de phénomène. J'aurais justement pu lui donner le livre oublié : ça aurait été facile, un simple sourire dans sa direction aurait attiré la rousse comme une mouche, et elle serait venue se coller à moi avec son drôle de chat en babillant tout un tas de choses insensées, je lui aurais collé l'ouvrage dans les mains et la mission aurait été bouclée.

Mais trop simple. D'abord surpris de voir le nom de Bristyle, j'ai mis le livre de côté dans l'attente d'échafauder un plan. Ensuite et j'ai particulièrement honte de l'avouer : j'ai tout simplement oublié. Une semaine entière est passée, à l'issue de laquelle le souvenir de l'ouvrage dans ma table de nuit m'est revenu, suivi d'un profond embarras. Il m'a été impossible de me défaire de la honte de rendre si tardivement un objet oublié, si bien que j'ai même renoncé à confier la mission à Livingstone. Deux autres semaines ont passé puis, comme pour justifier l'attente pour retourner le bien à sa propriétaire, je me suis lancé dans la lecture de ce mystérieux ouvrage. Ecrit dans une langue qui m'était inconnue, le problème a été résolu d'un sortilège et j'ai fini plongé au milieu de contes africains dont la poésie m'étonnait toujours plus page après page. Les illustrations tout aussi magnifiques que les mots sublimaient chaque récit, la lecture fut tellement intense et passionnante que je l'étalai sur une semaine pour mieux en profiter.

Voilà comment on se retrouve pendant un mois en possession d'un livre qui ne nous appartient pas. Fascinant, n'est-ce pas ? Je dois vous avouer que je suis encore parfaitement galvanisé par cette lecture fort enrichissante, si bien qu'aujourd'hui en me levant, j'ai glissé l'ouvrage dans mon sac de cours pour en dévorer à chaque pause encore quelques miettes d'illustration afin de prolonger un peu l'euphorie provoquée par cette belle découverte. Mais aujourd'hui est aussi le bon jour, et pour cause : je suis d'excellente humeur -le dernier conte était particulièrement doux et doté d'une fin agréablement heureuse, je me sens donc prêt à rendre à Bristyle ce petit chef d'œuvre, qui sait peut-être pourrait-elle me conseiller d'autres livres ?

En revenant du parc après avoir relu pour la troisième fois le dernier conte, la Poufsouffle m'apparaît peu après avoir franchi la porte d'entrée. Un miracle, un signe du destin ! Une douce coïncidence. Je tiens encore dans ma main le petit grimoire, doté d'une belle et rigide couverture dorée.

« Aelle Bristyle ! J'ai ton livre ! » m'exclamé-je en apercevant l'effrayante créature jaune. Je souris avec enthousiasme et m'arrête à côté d'elle en ouvrant le livre à la dernière page où se trouve la plus belle des illustrations. « C'était passionnant, j'ai vraiment adoré, je te remercie ! » dis-je en oubliant soudainement qu'il s'agissait d'un livre oublié et non d'un emprunt. Je montre du bout des doigts les contours du dessin, fasciné par les gravures : « Et là, c'est le moment où le serpent renonce à mordre la princesse, épargnant sa vie. Tu vois les détails des écailles du serpent ? C'est merveilleux ! » continué-je à toute vitesse sans me rendre compte un seul instant qu'à tout moment, Bristyle peut m'arracher l'ouvrage des mains et m'assommer avec un sortilège bien placé.

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

13 mai 2022, 19:59
Trois plombes pour un livre  PV 
Mercredi 10 avril 2047 — après-midi
Hall d'entrée — Poudlard
6ème année



Mon visage est froissé par la concentration. Pourtant, je ne suis ni en train d’étudier ni en train de lire. J’avance, tout simplement. Je marche à pas rapides, descends les escaliers en courant, me hâte, pressée par le temps, la vie, le monde. Par Nyakane, surtout, qui m’attend dans le parc. Dans quelques minutes, je serai véritablement en retard. Nyakane déteste que je sois en retard. Lorsque cela arrive, il me le reproche vertement en me lançant des piques désagréables : « Si tu ne veux plus être sérieuse, Aelle, je ne voudrais plus être ton instructeur » ou « Et dire que Dame Erza disait de toi que tu étais passionnée et sérieuse… ». Il joue avec mes nerfs lorsqu’il en appelle à Dame Erza. Elle est bien belle, sa dame, mais elle ne m’a pas donnée de nouvelles depuis des lustres, alors qu’il ne me parle pas d’elle ! Qu’il ne me parle pas tout court, d’ailleurs. C’est pour cela que je me presse. Pour nous éviter une conversation ennuyante et agaçante du type : « Tu es décevante. / — J’étais plongée dans mes recherches et je n’ai qu’une minute de retard ! / Si tu ne veux plus être sérieu… / Ça va, Nyakane, j’te dis que j’ai pas fait exprès ! / Au fond de toi, tu sais que… ». Et ça pourrait continuer ainsi pendant longtemps, je préfère m'en épargner la douleur. Agacée par cette conversation imaginaire, je hâte le pas et jure entre mes dents.

Je ne fais que cela en ce moment. Me hâter, toujours me hâter. Je cours pour rejoindre les salles de cours, je cours pour aller à la bibliothèque ou à mes entraînements, je cours pour ne pas louper le dîner, je cours pour rentrer avant le couvre-feu, je cours la nuit pour éviter que l’on me surprenne hors de mon lit. Et entre temps, quand j’arrive à avoir un instant de paix, je m’oublie moi-même, j’oublie le monde, j’oublie tout le reste pour me concentrer sur mes études et mes recherches, sur l’Élixir de Longue Vie, sur le prochain mot salé que je vais envoyer à Loewy pour lui faire regretter de m’ignorer comme si je n’étais qu’une abrutie. Et quand je ne fais pas tout cela, je suis avec Elowen, Elowen derrière laquelle je cours, encore, puisqu’elle n’est jamais là où elle est censée être. Elowen erre au gré de ses envies, elle peut être n’importe où, n’importe quand. Elle ne me facilite pas la tâche.

J’ai l’impression que la vie défile trop rapidement. Demain est toujours là avant que je ne le vois arriver. Je n’ai jamais le temps de finir, je remets tout à plus tard, je me fais des notes mentales et des notes papiers pour ne pas oublier que j’ai ça et ça en cours, que je ne dois pas oublier de chercher ça, de dire ceci à Elowen ou de rajouter cela dans un devoir. Je ne respire plus, tout se presse dans mon monde. Combien de temps s’est-il passé depuis que je suis montée dans le bureau directorial ? combien de temps depuis mon dernier baiser avec Elowen ? et à quand ma dernière lettre à mes parents remonte-t-elle ?

Je n’ai pas le temps de réfléchir, pas le temps de penser. Alors je ne pense pas et ne réfléchis pas. J’avance, tout simplement. Le pire étant que j’adore ça, Merlin, et que je ne veux pas changer de vie ni de rythme ; jamais.

Enfin dans le hall ! Je saute les dernières marches du grand escalier. Mon objectif est devant moi : si lumineux, si proche ! Le parc. Je grignote les mètres qui me séparent de lui d’un pas conquérant, fière malgré le rythme désordonné de mon cœur fatigué et la sueur qui fait briller mon front.

Je grignote jusqu’à ce qu’un obstacle se place entre mon objectif et moi. Je le prends d’abord pour un vulgaire passant, un élève lambda. Je reconnais sa voix avant de pouvoir mettre un nom sur ses traits. Puis nos souvenirs me frappent et je m’arrête, surprise de le voir là, surprise qu’il me parle surtout. Je n’ai plus jamais reparlé à Coelestin Noestlinger depuis nos dernières entrevues, Merlin merci. Il s’est contenté d’être un élément de mon quotidien. Souvent là dans un coin de ma vision, surtout durant les cours et à la bibliothèque. Et après ? Après, je n’en ai rien à faire de lui. J’ouvre la bouche pour le lui dire, surtout qu’il babille sans raison mais…

Le livre qu’il tient dans la main… Cette couverture, ces illustrations… Ces mots familiers et pourtant à la consonance étrangère. Mon cœur s’emballe furieusement, tout comme mon esprit qui fait des ponts et des passerelles pour relier différents éléments entre eux pendant que Noestlinger évoque des serpents et des princesses. Par tous les mages, comment ce fichu livre s’est-il retrouvé en sa possession ?! Je jette mon regard sombre sur le jeune homme. La colère s’installe dans mon corps, les reproches grouillent dans ma bouche. Ce livre, offert par Narym et lu et relu maintes fois depuis que j’en suis détentrice, est porté disparu depuis plusieurs semaines désormais. Mais alors… Durant tout ce temps, c’était lui qui l’avait ?! Il me l’a volé, l’a pris dans mon sac ? Pourquoi ?

« Noestlinger…, » commencé-je d’une voix dangereusement basse.

A-t-il vu la jolie couverture dépasser de mon sac, deviné les splendides illustrations et histoires qu’elle cachait ? S’est-il dit : tiens et si je piquais ça pour le lire à ma convenance ? Bizarre comme il est, cela ne m’étonnerait pas de sa part.

Ma gorge se noue sous l’afflux des émotions. Mon esprit part dans tous les sens. Mais une pensée demeure à la surface, si grande qu’elle prend toute la place : je m’en suis tellement voulu d’avoir perdu ce livre, ce livre qui représente tellement de choses pour moi (je l’ai compris une fois que je l’avais perdu), j’ai été si désœuvrée durant les quelques jours qui ont suivi sa disparition… Et tout cela pour quoi ? Juste parce que cet idiot me l’a piqué ?

Je m’approche d’un pas de lui. Ma main se referme sur l’ouvrage et je tire brutalement pour récupérer mon bien.

« Qu’est-ce que tu fous avec ce putain de livre, par Merlin ?! »

Ma voix jaillit hors de moi, comme expulsée. Il me semble l’entendre résonner dans le hall. Peut-être que tous les élèves nous regardent, à présent. Qu’importe ? Mes yeux transpercent Noestlinger. À cet instant précis, j’aimerais bien lui éclater quelque chose sur le crâne pour lui faire payer — je songe à ma baguette magique qui est a portée de main et cela me fait du bien d’imaginer tout ce que je pourrais faire subir au Serdaigle grâce à elle.

16 mai 2022, 23:32
Trois plombes pour un livre  PV 
J'écarquille les yeux et perds aussitôt mon sourire suite au ton employé par la Poufsouffle. Le frottement du livre qui m'échappe soudainement des mains au profit de celles rageuses et déterminées de sa propriétaire me laisse une sensation désagréable, comme un picotement qui ne peut s'habituer en laissant une douleur résiduelle. Je le connais ce ton, et n'aime pas l'entendre : mes parents emploient le même lorsqu'ils estiment mon comportement inadapté.

« Tu es en colère, Aelle Bristyle. » dis-je d'une voix calme, contrastant avec le ton explosif de cette dernière. Ce n'est pas une question mais une affirmation, qui ne fait que mettre en avant l'étonnement qui me cloue sur place. Passé la surprise, un second constat tombe : Bristyle n'a jamais été très vive mais de toute évidence, son cas ne s'est pas amélioré avec le temps. Finalement, elle et Livingstone sont plutôt bien assorties.

« Tu dois te calmer, la colère ne te sied pas. » Pourtant, elle est habituelle pour la Poufsouffle, après des années à la côtoyer malgré moi sur les bancs de l'école j'ai maintes fois été témoin de son comportement plutôt explosif, y compris une expulsion temporaire de l'école quelques années plus tôt. La colère, associée à une façon étrange de raisonner pour une fille qui n'est pourtant pas si stupide, et un comportement irréfléchi mu davantage par l'émotion que par la réflexion : voilà l'individu Bristyle. C'est tout que ce que j'abhorre chez elle, et peut-être malgré moi envie un peu. Mon propre cerveau fonctionne en ramenant sans cesse les mêmes situations dans ma tête, pour mieux les décortiquer, les analyser et les recracher en un tas de conclusions diffuses que je dois à nouveau trier en morceaux plus digestes et analyser encore et encore, afin de peut-être songer à passer à l'acte. C'est un cercle sans fin de réflexions et introspection qui fait de moi un être mu uniquement par la logique et la raison, rarement par l'émotion. J'aimerais, parfois, être moi aussi un peu impulsif. Pas comme Bristyle, mais juste un peu.

Le picotement dans mes mains ne s'est toujours pas dissipé.
« Je suis venu te rendre ton livre, voilà ce que je fais là. » lui expliqué-je en posant bien distinctement chaque mot, afin qu'elle me comprenne parfaitement. Je suis las de devoir simplement poser l'évidence devant des personnes comme elle.

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22 mai 2022, 15:28
Trois plombes pour un livre  PV 
Oui, je suis en colère, Noestlinger !

L’envie de hurler cette phrase se bat avec mon besoin de me taire, tout simplement, de garder les lèvres closes juste pour lui prouver qu’il a tort, que je ne suis pas en colère, que je sais me contrôler. Sa face toute calme et le ton serein de sa voix me mettent cependant hors de moi et je serre les poings pour m’empêcher de répliquer violemment. Ce n’est pas le jour pour m’emmerder, ce n’est jamais le jour pour m’emmerder, surtout pas pour me mettre face à de telles évidences. Je pince les lèvres, ma bouche se réduit à une fine ligne colérique. Je déteste que l’on me dise quoi faire, alors qu’un élève qui n’a rien de plus que moi se permette de le faire… Je ne peux pas l’accepter. De quel droit ce garçon me dit-il de ne plus être en colère ? De quel droit alors que mon livre était dans ses mains ? C’est lui le voleur et je devrais rester calme, c’est ça qu’il est en train de me dire ?

J’en ai assez que l’on me dise quoi faire. « Lisez ce livre, » ordonne sans cesse Kristen Loewy, « Lance ce sortilège, » impose Nyakane. Fais ceci, fais cela, et quand les autres n’ordonnent pas, ils agissent de telle sorte que je ne peux ignorer être jugée, comme Noestlinger le fait aujourd’hui. Il juge ma colère, il juge mon comportement. Il juge celle que je suis, dans mon entièreté, et le regard qu’il pose sur moi est beaucoup trop lourd à porter. Parfois, j’ai l’impression que quoi que je fasse, cela déplaira toujours à certains. Non pas que déplaire à des abrutis m’importe, ce qui me dérange c’est qu’ils me le disent. C’est qu’ils osent se poster devant moi en me jetant à la gueule leur jugement. Je ne le supporte plus. Peu importe d’où il vient, que ce soit de ce Serdaigle, d’Elowen, de Nyakane ou de Loewy… Parfois, j’aimerais juste leur hurler de me foutre la paix. Parfois, j’aimerais leur montrer que je n’ai pas besoin de leurs conseils, que je n’ai nul besoin de les subir. Ce serait simple, n’est-ce pas ? Il me suffirait de quelques coups de baguette pour leur prouver que je suis plus indépendante qu’ils ne le pensent.

Mon coeur envoie plusieurs coups violents contre ma cage thoracique avant de se calmer légèrement. Je baisse les yeux sur le livre que je tiens entre les mains ; mes doigts sont tellement crispés sur la couverture que mes phalanges blanchissent. Je ferme brièvement les yeux, prends une profonde inspiration et plante une nouvelle fois mon regard dans les deux billes marron du Serdaigle.

« Et pourquoi est-ce que tu es venu me rendre mon livre, Noestlinger ? T’as pas compris ma question ? Qu’est-ce que tu faisais avec ce livre ? »

Malgré moi, ma colère s’est apaisée d’elle-même, conséquence de l’intervention du garçon. Je m’en veux très fort : j’ai l’impression de lui obéir.

« Je sais que tu sais lire, t’es plutôt futé comme garçon, ironisé-je sur un ton froid. Sur la page de titre, j’ai écrit mon prénom et mon nom de famille. Ça fait des jours que ce livre a disparu. Tu me l’as volé, c’est ça ? »

Le ton monte légèrement. Je m’approche d’un pas, les sourcils froncés si fort que mon front en est tout ridé.

Ce garçon a le don de me rendre dingue. Je ne sais pas si c'est son comportement ou sa voix, le ton de cette dernière ou ses discours parfois étranges... Je ne sais pas exactement d'où cela vient mais Coelestin Noestlinger me met mal à l'aise, ce qui a tendance à me mettre hors de moi. Je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui cloche. Il est pourtant intelligent, sérieux, travailleur. Un Serdaigle pure souche, ce qui est pour moi un compliment. Il est toujours consciencieux, a de bonnes notes, je sais qu'il est curieux et intéressé par des choses qui n'attirent absolument pas les autres. Il a de quoi être bien plus supportable que les autres élèves mais... Mais il y a quelque chose chez lui... Dans son regard, ses comportements... Quelque chose qui me donne envie de froncer les sourcils et de hausser la voix. Peut-être parce qu'il est complètement hermétique à ce qu'on lui dit. Je l'ai déjà pratiqué, ce garçon. Quand on parle, il n'écoute pas. Ou ne veut rien entendre, rien comprendre. On dirait que rien ne l'atteint. Ça m'énerve. Ça m'énerve parce qu'il me donne l'impression de ne pas avoir le contrôle.

23 mai 2022, 22:01
Trois plombes pour un livre  PV 
Une pluie de nouvelles accusations me tombe dessus. En somme, rien qui ne m'étonne venant de la sorcière, mais un élément me contrarie tout de même. Dans quel univers lui paraît-il cohérent que je sois un voleur ?

« Utilise l'organe que tu as entre tes deux oreilles, Bristyle. » répliqué-je en commençant à me souvenir pourquoi je l'évite depuis deux ans. « Tu me connais depuis six ans. Tu as largement eu le temps de m'observer et m'analyser à ta guise. Est-ce qu'il te semble cohérent que moi, Lest Noestlinger, puisse commettre un vol ? Ai-je déjà fait ou dit quoi que ce soit ces six dernières années pouvant laisser penser que je pourrais être ce type de personne ? »

Vraiment, le reste je m'en fiche. Qu'elle ne comprenne pas que j'ai simplement ramassé le livre qu'elle ait perdu, soit. Quant à sa provocation sur le fait que je sais lire, elle ne me fait ni chaud ni froid. Mais m'imaginer voleur, même si je sais que c'est totalement faux, me donne tout un tas de frissons désagréables.

Maintenant que j'y pense, il est probable qu'elle n'ait même pas réalisé qu'elle est à l'origine de la disparition de son ouvrage. Soit, mettons les choses au clair, après tout j'ai moi-même une part de responsabilité là-dedans : si j'avais été capable de lui faire parvenir son livre plus tôt, que ce soit de moi-même ou grâce à Elowen, nous aurions partiellement pu éviter cette situation. Et si cet ouvrage est vraiment important pour elle, bien que je ne saisisse pas comment elle a pu l'oublier si c'est le cas, je comprends en partie sa colère.

« Tu as oublié ton livre dans la salle de sortilèges. Tu es donc responsable de sa disparition. Par ailleurs, tu l'avais laissé avec tout un tas de livres de la bibliothèque et bien évidemment, c'est moi qui me suis chargé de les rendre à ta place. » Je passe sur le fait que contrairement à son livre de contes, les manuels de la bibliothèque ont retrouvé leur place dès le lendemain. « En somme, tu devrais théoriquement me remercier, pour avoir rendu des ouvrages en ton nom et récupéré ton livre. » Seul détail injustifiable : le fait qu'il se soit écoulé un mois entier depuis. Je n'ai pas envie d'expliquer tous les détails de ma vie à Bristyle, ni le pourquoi de ce retard qui ne regarde que moi, elle ne comprendrait de toute façon pas. « J'aurais juste dû te le rendre plus tôt, mais j'ai eu un empêchement. Pour cela, je suis désolé. » Des excuses. Nul doute qu'elle en a déjà entendu dans sa vie, en revanche je ne suis pas certain qu'elle en ait elle-même un jour formulé, pourtant elle m'en devrait pour cette insinuation de vol. Mais elle est du genre à être bien trop têtue pour admettre qu'elle a tort.

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

29 mai 2022, 10:52
Trois plombes pour un livre  PV 
Le ton et les mots qu'il emploie suffisent à me fermer davantage, si tant est que cela soit possible. Mes sourcils se froncent au-dessus de mon regard sombre et je croise les bras sur ma poitrine, comme si je voulais contenir la grande chose désagréable qui grimpe dans mon coeur. Mais je n'ai aucune envie de l'entraver. Cette colère est nécessaire et surtout légitime. Noestlinger aurait dû me rendre mon livre, me présenter ses excuses et s'en aller, tout simplement. J'aurais pu reprendre mon chemin sans souci et j'aurais rapidement oublié cet incident. Mais rien ne se passe jamais comme je le désire. Le Serdaigle parle, encore et encore, son ton me froisse et abîme mon ego. J'ai envie de hurler un bon coup. Ou de le frapper au visage. Mes yeux se posent sur ce dernier ; je soutiens son regard sans fléchir, sans exprimer la moindre émotion. Ses traits sont beaux, ses boucles sont jolies. Il se tient droit et il est propre sur lui. C'est un joli garçon, un garçon bien comme il faut. J'ai envie de lui arracher tout cela. Je ferme brièvement les yeux, inspire un bout coup et force mes pensées à s'apaiser.

Je ne le connais pas, je ne sais pas grand chose de lui si ce n'est les quelques informations que j'ai glané sans même le vouloir au fil des années. Coelestin "Lest" Noestlinger est un solitaire, du genre sérieux, comme moi. Il est bizarre, décalé. Parfois, on dit cela de moi également. Mais qu'importe que l'on puisse se ressembler ? Il me saoule. Il m'énerve. Il pourrait très bien être un voleur, ce n'est pas sa belle gueule et ses jolis discours qui l'empêcheraient d'en être un. Il devrait se la fermer quand il est en face de moi, comme le font la plupart des autres.

Mais il continue de parler.
« Tu as oublié ton livre dans la salle de sortilèges. »
*Merde*.

Un sourcil se lève bien haut sur mon visage, l'air de dire : tu te fous de moi ? c'est impossible ! Mais il redescend bien vite lorsque le garçon parle des livres de la bibliothèque. Je n'ai absolument aucun souvenir de cet événement. Il pourrait tout à fait mentir mais je sais que ce n'est pas le cas. Je le sais parce que ce ne serait pas la première fois que je quitte précipitamment un lieu, pressée d'en rejoindre un autre pour continuer mes recherches. Sauf qu'à chaque fois, je reviens sur mes pas parce que j'ai oublié mes plumes, mes parchemins, mon petit carnet si précieux. Une fois, j'ai même oublié Zikomo. Il dormait sur la chaise à côté de moi, dans la salle d'études. Je suis partie avant le couvre-feu pour rejoindre mon dortoir et me suis souvenue après avoir traversé deux couloirs que mon ami bleu était encore endormi là-bas. Cela m'arrive de plus en plus souvent et apparemment, parfois je ne prends même pas conscience de ces oublis, Noestlinger vient de me le prouver.

La honte grignote ce qui reste de ma fierté mais cela ne dure pas bien longtemps ; rapidement, mes pensées reviennent à leur place : je n'ai pas le temps de songer à toutes ces choses. Je désespère de perdre du temps pour des détails aussi insignifiants ! Parfois, je voudrais qu'une personne me suive, n'importe qui, et s'occupe de ces choses-là. Qu'elle ramasse mes affaires derrière moi, qu'elle m'amène une assiette pour que je puisse me nourrir sans devoir quitter la bibliothèque, qu'elle me prévienne quand l'heure tourne. Ce genre de choses insignifiantes. Cela me laisserait davantage de temps et surtout davantage de place : j'ai besoin que la moindre pensées soient tournées vers mes recherches. Bordel, j'essaie de résoudre le mystère de l'immortalité ! Et je devrais me soucier d'un livre oublié dans une salle de sortilèges ?

Je ramène mon regard dans celui du garçon. Il ne comprend pas ces choses-là, lui. Il n'a aucune grande quête à effectuer à part les petites missions minables qu'il se donne à lui-même, peut-être pour avoir le sentiment d'exister. Il ne peut pas comprendre ce que je vis, il ne peut pas comprendre que je suis bien au-delà de ce genre de choses.

« Dis-moi Noestlinger, articulé-je lentement, à quel moment tu crois pouvoir me faire payer les décisions que tu prends, hein ? »

Il s'est alloué lui-même le devoir, la mission, la grande quête de récupérer mes livres alors que personne ne lui a rien demandé et je devrais le remercier ? Je devrais m'en vouloir, me confondre en excuses parce que Monsieur est incapable de ne pas fourrer son nez dans les affaires des autres ? Il aurait pu tout laisser sur place, mes affaires auraient alors été récupérées par Priddy et Merlin m'en soit témoin, je préfère mille fois avoir affaire à cette femme qu'à ce Serdaigle.

« Tu as l'air de tellement souffrir d'avoir dû ramener mes livres à la bibliothèque et d'avoir lu celui-ci, répliqué-je en secouant mon ouvrage devant lui, alors que tu aurais pu t'abstenir de les ramasser. Si t'as pas envie de faire quelque chose, le fais pas. Mais viens pas me demander des comptes alors que tu t'es investi tout seul dans cette mission débile. »
Dernière modification par Aelle Bristyle le 31 mai 2022, 11:56, modifié 1 fois.

29 mai 2022, 16:28
Trois plombes pour un livre  PV 
La situation semble aller de mal en pis et même avec mes maigres compétences sociales et relationnelles, je suis capable de percevoir en Bristyle une tension croissante. C'est toujours la même chose avec elle : un simple mot dans une phrase peut la faire tiquer et elle s'imagine toujours des montagnes autour d'un bête élément, montant crescendo en colère et toute une autre flopée d'émotions explosives à partir d'une situation que d'autres auraient trouvé anodine. La voilà repartie dans de multiples accusations dont l'illogicité finit par atteindre des sommets. Je ne sais même pas pourquoi je lui consacre cette énergie alors qu'il y a tant à faire à Poudlard autre que de discutailler avec une personne aussi imperméable qu'une bille en verre et dotée d'un cerveau d'une taille proportionnelle à cette même bille.

Elle m'épuise. Et pour que je sois capable de dresser ce constat alors que je suis fatigable de nature, et que tout élément à Poudlard même positif est source chez moi d'une extrême fatigue, c'est que Bristyle atteint des niveaux pharaoniques.

« Crois-moi bien que si j'avais su sur le moment que ce livre t'appartenait, et que tu étais la personne à l'origine du beau bazar laissé ce jour-là en salle de sortilèges, je me serais abstenu de faire quoi que ce soit. »

J'ai autre chose à faire que de perdre mon énergie avec elle. Bristyle symbolise tout ce que je déteste à Poudlard : toutes les choses qui m'agacent chez les autres, que je ne comprends pas et qui sont source pour moi de frustration semblent être réunies chez cette même et unique personne et pour cela, ça valait les deux ans à simplement ignorer son existence. Au moins, c'est une leçon bien comprise désormais et si ce genre de situation devait arriver à nouveau -parce qu'il ne m'étonnerait pas qu'elle soit encore à l'origine d'un désordre similaire à l'avenir et certaines personnes ici ont de bonnes manières, alors je trouverai une alternative pour ne pas avoir à croiser à nouveau sa route. J'en ai terminé avec Aelle Bristyle.

Mais pour aujourd'hui, hors de question que je la laisse filer sans avoir mis les choses au clair.

« Bristyle, tu es une insupportable petite peste mais je ne pense pas que tu sois aussi stupide que tu te plais à le faire croire. Peut-on discuter un instant sans que tu donnes l'impression que tu vas faire exploser l'école d'une minute à l'autre ? Tu sais, comme deux personnes qui n'ont plus douze ans, et qui ont à priori gagné en maturité et un minimum de contrôle sur leurs émotions. »

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

01 juin 2022, 10:31
Trois plombes pour un livre  PV 
Un sourire ironique traverse mes lèvres à sa première phrase ; c'est bien, il semble au moins savoir qu'il vaut mieux que lui et moi nous évitions. Dommage qu'il n'ait pas compris dès le départ qu'il n'avait nul besoin de se coltiner mes livres et de me les ramener. Je baisse brièvement les yeux sur celui que je tiens entre les mains. Je me rappelle clairement qu'il a évoqué, en arrivant près de moi tout à l'heure, un détail de l'un des contes dont est fait le livre. Il l'a lu, il a pris le temps de le faire et d'observer toutes les jolies gravures qu'il contient. Clairement, il ressort de cette histoire avec des connaissances en plus. N'est-ce pas suffisant ? Non, on le croirait désireux de se mettre en avant, de se faire bien voir, comme si c'était absolument essentiel pour lui que je le remercie de tout mon cœur. Je l'aurais sans doute fait s'il ne m'avait pas parlé sur ce ton et s'il ne m'avait pas agacé. Après tout, que j'ai oublié mon livre ou que je l'ai perdu, que Noestlinger se soit senti investi d'une mission pour me venir en aide ou pas... Cela ne change pas qu'il est là aujourd'hui et qu'il m'a ramené un livre auquel je tiens et que je pensais avoir égaré pour toujours. J'aurais pu le remercier mais la suite de ses propos m'affirme dans mon choix de ne rien en faire.

Mon corps se crispe si violemment au mot peste que j'en éprouve une vive douleur partout dans mes membres. Mes mâchoires, mes épaules, ma nuque, mes poings... Les muscles se resserrent et se crispent, se figent dans l'attente que je les libère sous une impulsion brutale : je pourrais envoyer mon bras en avant et déglinguer son joli visage. Ou sortir ma baguette magique et parvenir à un résultat tout à fait semblable. Ma colère est féroce, lourde, impulsive et auréolée de magie. Je la sens qui court sur ma peau et qui frétille dans mes doigts. Mon dos se recouvre de frissons qui grimpent jusqu'à ma nuque et escaladent mon crâne ; je frissonne et pourtant une bouffée de chaleur m'étouffe.

Je fais un effort surhumain pour ne pas attraper mon arme, pour l'instant tranquillement rangée dans mon sac. Un effort habituel et familier qui, comme à chaque fois que cela m'arrive, m'épuise nerveusement. Je ferme brièvement les yeux pour échapper à la violence de mes émotions — en vain. Pour la millième fois depuis une éternité, je maudis Poudlard, les professeurs, même Loewy ; je maudis mon éducation, le monde, ma maturité qui me rend conscience des conséquences que peuvent avoir mes actes. Je maudis le fonctionnement de notre société qui m'interdit de laisser libre court à ce que je ressens là, à l'intérieur de moi. Et en passant, je me maudis également : j'ai conscience que la violence de mes envies et de mes pensées est condamnables pour beaucoup mais parfois c'est facile de l'oublier. De plus en plus facile.

« Discuter, Noestlinger ? » J'expire un petit rire trop aigu. « Tu viens de m'insulter... Et tu voudrais que l'on discute ? »

Je le considère avec tout le sérieux dont je suis capable, toute ma profondeur ; un regard qui pourrait le transpercer — si seulement. À quel moment croit-il que je vais accepter de parler calmement avec lui après ce qu'il vient de me dire ? Dans quel monde croit-il cela réalisable ? Je cligne des yeux, interdite : il me prend pour une abrutie finie, capable d'être manipulée par ses discours et ses reproches. Par Merlin... Il est si loin de la réalité.

« Si je donne l'impression que je vais faire exploser le château d'une minute à l'autre, continué-je d'une voix lente et basse, le regard fixe, c'est parce que j'ai terriblement envie de faire exploser le château. Avec toi dedans. »

J'inspire profondément par le nez et expire par la bouche ; je réussi à dénouer ma nuque. Mes poings se desserrent légèrement.

Et dire que toute cette histoire est partie d'un oubli idiot. Un oubli de ma part. Bordel, il faut vraiment que je fasse attention à ce qui m'entoure... Cela ne fait qu'ajouter un poids de plus sur mes épaules. Je n'ai pas envie d'accorder au monde plus d'attention qu'il n'en mérite. Vraiment pas.

Pas plus que j'ai envie d'en accorder à Coelestin Noestlinger. Le mépris et la colère qu'il me fait ressentir sont bien trop puissants. Je lui en veux énormément, persuadée que s'il n'avait pas mis son nez dans mes affaires, rien de tout cela ne serait jamais arrivé. Les Autres sont toujours en tort, ils font toujours tout pour me faire sortir de mes gonds. Et après, on voudrait me reprocher ma violence ? C'est Sainte-Mangouste qui se fout de la charité.

« Alors non, je ne veux pas discuter. »

Sur ces mots, je tourne les talons, traînant dans mon sillage et ma colère et mes excuses que j'aurais dû lui présenter mais que je garde pour moi comme pour le punir de m'avoir manqué de respect non pas une, pas deux, mais trois fois — si l'on ne compte que cette conversation, évidemment. Qu'il aille se faire cuire un œuf de Doxy.

À chaque fois que j'écris avec toi, je me rends compte à quel point Aelle est de mauvaise foi... Ses excuses sont coincées tout à l'intérieur d'elle, jamais elle ne les présentera. Elle préfère mille fois plus voir ses relations avec Lest se dégrader. Même si elle s'en mordra les doigts. Si elle repousse même ceux qui l'intéressent, elle est mal barrée.

01 juin 2022, 17:22
Trois plombes pour un livre  PV 
Si un regard pouvait tuer, alors je serais certainement déjà mort. Ses yeux, qu'elle doit lever pour atteindre les miens dégagent une colère qui me cloue sur place et semble à son apogée. Venant d'une toute autre personne, je n'aurais probablement que faire d'une quelconque menace, même en étant moi-même vulnérable à la fois physiquement et magiquement. Je m'en fiche de souffrir, je m'en fiche d'avoir mal, l'unique certitude qu'il n'est pas possible que cela arrive sans conséquences pour la personne en tort suffit à me faire sentir en confiance. Presque. Parce qu'il s'agit là de Bristyle, et je sais qu'elle n'est pas connue pour sa grande maîtrise de ses émotions ni pour son amour du règlement.

Alors, malgré moi j'ai peur. Peur, parce que cette fille me menace avec tout le sérieux du monde, comme si elle allait réellement mettre d'un instant à l'autre ses propos à exécution. Peur parce que Bristyle n'est pas le genre de personne que l'on peut prendre à la légère. Elle est impitoyable, féroce et d'une impulsivité dangereuse, et elle m'a actuellement dans sa ligne de mire. Je ne détourne pas le regard. Je maintiens le sien, les poings serrés pour ne pas laisser déborder mes émotions, figé par la terreur qui me paralyse. Mes lèvres sont comme scellées, aucun mot ne peut s'en échapper, aucune réplique ne me vient en réponse à Bristyle puisque seuls demeurent dans ma tête ses derniers mots, faire exploser le château, avec toi dedans, qui tournent encore et encore dans mon esprit, semblant à chaque fois renforcer la boule d'angoisse qui naît dans mon ventre et remonte le long de ma gorge.

Je suis incapable de bouger. De parler. Pour une simple histoire de livre, vraiment ? Qu'est-ce qui ne va pas avec elle ? J'ai mis un mois pour lui rendre son bouquin -certes c'est difficilement justifiable et pardonnable, mais ça ne justifie en rien sa réaction hostile et ses insultes. Je n'ai rien fait de mal, n'est-ce pas ? Ou peut-être que je me trompe. Parce que je fais souvent erreur, ça on me le répète tout le temps. Un mot que j'interprète mal, une expression prise au sens trop littéral, une règle sociale mal enregistrée et réinterprétée par un cerveau qui n'est pas conçu pour fonctionner de la façon attendue. Comprendre les autres, savoir les analyser, interpréter leurs émotions, décoder chacun des codes qui passent à la fois par une communication verbale et non-verbale, recracher l'interprétation, avec les mots dans le bon sens, une grille de lecture parfois absente, des indications contraires dans le comportement, bordel c'est difficile. Alors je fais des erreurs, encore et encore -et puisque cette situation revient sans cesse, que les mêmes reproches me tombent dessus inlassablement, alors c'est que le problème ne vient pas des autres. Il vient de moi. J'ai un problème, et j'ai fait quelque chose de mal, et peut-être qu'au fond Bristyle a raison de vouloir me faire exploser. Le château, et moi avec. Peut-être que finalement, je l'ai mérité. J'ai mérité sa colère et je mérite tout ce qu'il m'arrive de mal, parce que je ne fonctionne pas comme il faut.

T'es pas très sympa toi, de la part d'Eoin Sinnegan. "réfléchis avant de parler", de cette même personne comme si je ne le faisais pas déjà, comme si je ne passais pas l'intégralité de mon temps à analyser chaque interaction, me remettre en question, dresser tout une liste des possibles pour comprendre des suites d'événements qui n'ont pour moi aucune forme de logique. "à jamais, je ne veux plus jamais te revoir", de Livingstone à qui je me suis pourtant ouvert et avec qui je souhaitais réellement nouer une amitié. "pourquoi tu as besoin de tout contrôler ?" de Sybil -mais comment suis-je censé ne pas partir en vrille si je ne maintiens pas un minimum de contrôle sur mon environnement, quand déjà au quotidien je suis constamment perdu, démuni, ayant l'impression d'évoluer dans un monde dans lequel je n'ai pas ma place ? "fiche moi la paix et va t'en" de la Poufsouffle auprès de qui je me suis manifesté inutilement, effrayant au passage une jeune fille bien plus jeune que moi par ma maladresse et mon manque de réflexion. Et les mots de mes parents, les mêmes, revenant chaque année, dans chaque situation et à chaque erreur, "fais des efforts", "qu'est-ce qui ne tourne pas rond avec toi ?", "qu'est-ce qu'on a fait pour avoir un fils aussi étrange ?", "tu nous fais honte" Honte. Honte.

Le problème n'est pas les autres. Je suis le problème.
Fin du RP

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦