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21 mai 2022, 21:33
 Solo | Aalana  pas plus noble que l'amour
Aalana Marks, 45 ansBBCode= #a09679
Solo
Fin janvier 2046

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🧥 un col roulé large en laine noire, un jogging gris, de grosses chaussettes de ski
Image
Voilà qu'elle était seule, dans ce petit appartement qui regorgeait habituellement de vie et d'activité. Déjà la première fois où Nélya avait quitté le domicile familial pour rejoindre Poudlard, Aalana avait l'impression que le appartement avait été soumis à un Sourdinam, mais à présent que même Jacob n'était plus là... Cet endroit lui semblait mort.

Assise sur une chaise qu'elle avait amené sur le balcon, elle gardait son regard tourné vers l'intérieur de leur logis tandis que le phasme de sa fille se déplaçait lentement vers les feuilles qu'elle venait de glisser dans cage, laquelle avait été enroulé dans du papier à maille pour éviter que le petit insecte ne parte en balade tout seul. Sa vie avait changé depuis ses jeunes années, personne ne pourrait y émettre le moindre doute. Seulement, à cet instant, en observant cet endroit qu'elle n'avait jamais connu silencieux, elle ne pouvait s'empêcher de repenser au Manoir. C'était ce même silence qui dominait et alourdissait l'air. Le même silence qu'elle avait toujours détestée, qu'elle s'était toujours évertuée à chasser au loin. Et pourtant ce silence semblait s'accrocher à elle, et revenait la narguer à la moindre possibilité.

-... Non, ça va pas le faire comme ça.

La femme se redressa, et alluma d'abord la télévision qu'elle laissa sur la première chaine qu'elle trouva, ensuite elle alla dans la salle de bain, et laissa couler l'eau du robinet.
Il lui semblait que Jacob avait acheté un aspirateur... Ces choses faisaient un bruit monstre, pile ce qu'il lui fallait! Mais où est-ce qu'ils avaient rangé ce machin? A présent à la recherche de son Graal, elle se rendit dans leur chambre. Bingo, juste là, dans le coin de la chambre, elle repéra de loin l'emballage poussiéreux de l'aspirateur qui n'en était sorti qu'une seule et unique fois. Elle s'en approche en jubilant, s'imaginant déjà le vacarme que tout cela causerait, et se sentait apaisée, d'avoir à nouveau éloigné ce silence. En trainant la boite hors de son coin, elle s'assit sur le lit, pour entreprendre de libérer l'objet de sa cage de carton. Mais au milieu de son geste, elle s'arrêta. Non pas qu'elle avait soudainement prit en considération ses voisins, ou bien que le boucan la dérangeait. Mais c'était ce qu'elle venait de voir qui l'avait figeait.

Le silence ne pouvait plus se moquer d'elle, mais il semblait qu'il avait fait appel à son fidèle allié Mémoire... A présent, son champs de vision était occupé par deux malles empilées. Deux grosses malles sombres qu'elle reconnaissait parfaitement pour ne les avoir jamais oubliée. La première, celle du haut, contenait toutes les affaires liées à Eron. Une malle renfermant un mois de vie. Des photos moldues et sorcières, des jouets, des doudous, des vêtements, des chaussettes, des chaussures, des dessins, des livres... dont certaines affaires qui avait été ressortie pour Nélya. Aalana était capable de lister chaque chose que l'on pouvait trouver à l'intérieur avec son histoire. Ce qu'il lui manquait, ce fils qu'elle aimait tant, son premier enfant.

Si la première malle était pleine de bon souvenirs, la seconde contenait des choses bien différentes. Ses affaires à elle, lorsqu'elle vivait encore au Manoir, avec sa famille. Cette fois, elle n'avait plus la moindre idée de ce qu'elle avait pu mettre dans cette malle. Qu'avait-elle bien voulu conserver à l'époque? Toutes ces choses... Même si elle ne se souvenait pas de ce qu'elle y avait enfermait, elle était certaine qu'il aurait mieux que ces choses reste au Manoir. Délaissant la libération de l'aspirateur, la brune releva sa manche gauche et sorti sa baguette, qu'elle rangeait dans un bracelet de force à trois brides espacées. Avec un premier sort, elle déplaça la première malle . Quand à la deuxième malle à trois serrures, si elle ne se souvenait plus de pourquoi elle avait conserver tout cela, elle se souvenait cependant en avoir jeté la clé. Ce qu'elle pouvait agir étrangement parfois. Elle répéta à nouveau un sortilège, trois fois pour les trois serrures. Elle hésita un bref instant, mais cela aurait été bien trop ridicule de ne pas ouvrir cette satanée malle à présent. Alors elle s'en approcha, et doucement, l'ouvrit, d'un oeil méfiant, comme si son contenu pourrait l'attaquer.

Il y en avait des choses là-dedans, des choses qu'elle ne parvenait pas à toutes identifier au premier regard. Bien-sûr, elle reconnaissait son masque, celui qu'elle avait eut l'occasion de porter lors du bal du Phénix, ce bal qui était une tradition familial qui se transmettait sans interruption depuis des décennies... Elle le sorti en l'observant, masque blanc doté d'un ruban. Ce qu'elle avait aimé le porter... Mais elle se souvenait également très bien à quel point le temps qui précédait le bal était rude, avec tous ces entrainements, ces répétitions, ces essayages de vêtements, de chaussures, de masques, de coiffures, de bijoux... Ô combien de fois lui avait-on crié dessus car elle ne se tenait pas suffisamment droite, parce qu'elle ne parvenait pas à retenir les noms des différents familles invitées, Malheureusement, il lui semblait bien que cela faisait près d'une dizaine d'années que le bal n'avait pas été fait. Elle déposa le masque près d'elle.

Elle trouva ensuite un vieil album photo, lequel avait été intitulé "Poudlard I". A l'intérieur, elle trouva bon nombre de photos animées, plus qu'elle ne le pensait, d'elle jeune, durant ces premières années à Poudlard. Il y avait des photos d'elle avant de quitter le manoir, avec les membres de leur famille... Dont certains visages qu'elle ne pensait plus revoir, jamais. Il y avait des photos d'elle avec Joey, des photos juste avant de monter dans le Poudlard Express, toutes signées par quelques annotations faites par le photographe, qui se trouvait être son père. Il y avait aussi quelques fleurs conservées, apparemment offerte par des amies. Elle trouva entre ces pages plusieurs autres choses, tel que des morceaux d'articles découpés, des cartes de chocogrenouilles, beaucoup de photos, des lettres...
Elle parcouru rapidement le reste avant de délaisser l'album à côté du masque.

Elle trouva encore quelques livre, une vieille carte du Maraudeur, des essais de fausse autorisation de sortie pour Pré-au-Lard tous ratés... Bon sang, c'est qu'elle aurait presque pu assagir son souvenir de la jeune elle, mais après toutes ces trouvailles, la femme devait bien admettre qu'elle n'avait pas été une adolescente des plus calme. Heureusement que sa chère petite fille d'amour était plus comme son père de ce côté là, sinon, elle n'aurait jamais su comment gérer une enfant rebelle... Et elle doutait que Jacob ait plus de connaissances à ce sujet malgré les nombreux ouvrages qu'il pouvait lire.

Les yeux tournés vers tous ces objets qui s'amassaient et prenaient la poussière ravivait chez la mère de nombreux souvenirs. Parmi tout ce qui lui revenait en mémoire, il y en avait qu'elle avait totalement oublié jusque là, d'autre qui la firent sourire, puis vint ceux qu'elle voulait oublier. Ceux qui l'avait poussé à refaire sa vie, loin. Elle avait tant voulu s'éloigner de ce mode de vie austère et fade, rude et intransigeant.
Elle l'avait haïe ce temps où elle devait toujours faire attention à son image, à ses paroles, à sa posture, et où la moindre erreur était aussitôt réprimandée parce que "ça ne convenait à une fille venant d'une famille respectable". Ah ce qu'elle en avait essuyé des remarques, des corrections, des regards mécontents... "ce n'est pas noble". Au diable.

Au diable l'austérité.
Au diable la perfection.
Au diable le dos droit.
Au diable le silence.
Au diable les salutations distinguées.
Au diable l'apparence tirée à quatre épingles.
Au diable.

On avait tant voulu lui inculquer les valeurs de la bourgeoisie, de la noblesse, de la perfection, mais jamais on ne lui avait parlé d'amour dans tout ça, et pourtant ce n'était qu'au sein de sa chère petite famille qu'elle avait l'impression que les choses pouvaient être "parfaites", comme le voulaient tant les adultes qui l'avaient éduqués. Alors, si pour eux, pour atteindre cette perfection qui les obsédaient tant, il fallait bannir l'amour, alors que toutes ces choses aillent au diable, parce que rien ne valait l'amour.

Aalana se redressa, déterminée à présent à mener la vie bruyante, simple, gourmande et naturelle qu'elle aimait. Toutes ces vieilleries retournèrent rapidement à leur place, au fond d'une malle donc, et sans plus de cérémonies, elle la referma, et ramena d'un coup de baguette la malle contenant les affaires de nourrisson au dessus. Et délaissant l'aspirateur qu'elle était venue chercher initialement, elle retourna dans le salon.

Quand y'a des PBM, y'a la KAN qui s'en mêle !
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