Bon sang, l'air était insoutenable, irrespirable, je supportait la chaleur, mais non, non c'était impossible de continuer sur ce chemin, c'était trop dûr d'être dehors par ce temps, transpirant, quand on croule sous la chaleur ou que l'on rampe pour un filet d'eau. Je savais donc que la moitié de Poudlard au moins, les plus courageux, sortiraient profiter des minces brises de l'ombre, les autres dépendraient de la fraicheur du chateau en ces temps de canicule.
Je savais que j'avais la place libre, aux dernières vacances pour mon plus grand malheur ma mère avait repris contact avec lui, le diable comme je l'appelais enfant, je ne suais pas à cause de l'été, mais par les sept à huit heures qu'il m'infligeait tous les jours, de mes 6 ans à mes 10 ans, quatre années d'enfer, et pourtant, c'est comme si cet instrument m'appelais, et je ne pouvais résister à son appel, il fallait que je rejoingne ce piano, aux touches jaunies par le temps, mais éclatantes de clairetée.
C'est avec délicatesse que je rejoins la salle de musique, vide, comme je m'en doutais, et d'une fraicheur assourdissante, et en passant mes doigts avec légéretée sur le clavier, comme j'en avais tant l'habitude avant de m'installer et de souffler, quelques secondes, tandis que mes doigts traversaient les premières notes.



Ce n'était pas Chopin, ni Debussy ou encore Liszt, c'était un morceau que j'avais appris seule, parce que si le diable lentendait, il déchirerait la précieuse partition.

Enfin ! La journée était fini ! J'avais bien cru que ce moment n'allait jamais arriver. Pendant toute la journée, je n'arrêtais pas de regarder le soleil qui brulait l'herbe du parc, plutôt habituer à la pluie d'Ecosse lors des cours ou dans le pire des cas, les pendules qui me semblaient avancer à la vitesse de l'escargot. Ou alors, c'était moi qui la regardais beaucoup trop régulièrement.
Oui, depuis que je suis sortie de mon lit et jusqu'à la dernière heure de cours, je n'attendais qu'une chose : aller ici, en salle de répétition. C'était un endroit dans lequel je me sentais bien. Je pouvais jouer autant que je le voulais, tester de nouvelles choses, faire des fausses notes,.. Tout me semblait permis. J'avais fait un détour par mon dortoir pour aller récupérer mon violon en courant, voulant arriver le plus vite possible. Avec un peu de chance, il n'y aura personne, et j'aurais la salle pour moi toute seule.
Quand j'arrivai, je me rendis vite compte que je n'étais pas seule. Un son de piano s'élevait dans la salle. Je m'approchai doucement pour voir qui jouais. Peut-être Ellana, elle m'avait dit qu'elle en jouait.
En m'approchant, je vis que ce n'était pas Ellana. Je ne connaissais pas cette personne. Enfin, pour le moment. Elle était vraiment prise dans son morceau que je trouvais vraiment très bien jouer, alors je n'osais pas la déranger. Je ne pense pas qu'elle m'avait vu ou entendu, alors je m'adossais à un mur en silence et attendit qu'elle ai fini tout en écoutant sa musique.

Le bruit du piano couvrait tout son, j'étais plongée dans les touches, un sourire s'affichant sur mes lèvres, j'avais pourtant peu sourit jusque maintenant en jouant de mon instrument, mais cette fois c'était un peu d'adrénaline, je dois l'avouer.
Finalement je finis un peu essouflée, on ne se rend pas forcément compte mais jouer d'un instrument peut être du sport, comme à la batterie ou on peut rapidement être fatigué, c'est comme le sport car, si on ne pratique pas souvent, on perd de ses capacités et de son endurance, quoi que marcher ou faire du vélo ça s'oublie pas, alors jouer aussi.
Alors quand je m'apprêtais à partir, seulement je me tournais que je tombais nez-à-nez avec cette fille, je ne la connaissais pas et ne semblait pas de même me connaitre. Elle tenait un violon dans la main, elle était donc ici pour jouer.. La situation était aussi ridicule qu'un clichée de drama.
Je me levai presque immédiatement, en m'excusant :



M'avait-elle écouté ? Souvent, quand ça touchait le piano, je devenais rapidement beaucoup plus sensible et moins froide et hautaine que je pouvais le paraitre à certains premiers abords. Cet instrument pouvait nous faire changer de comportement en un claquement de doigts..

Je voyais bien que cette fille était vraiment enfermée dans sa musique. Elle vivait le morceau qu'elle était en train de jouer. Elle jouait avec émotion, et c'était un vrai plaisir d'entre sa mélodie. De plus, j'étais contente d'entendre quelqu'un d'autre que mon frère jouer du piano. Pas qu'il joue mal, bien au contraire, mais c'est bien de découvrir d'autre façon de jouer, d'autre style.
La jeune fille fini son morceau un peu essoufflée par l'effort. Jouer d'un instrument est vraiment très physique. Quand on transpire après un morceau, c'est souvent car on a essayer de transmettre le mieux possible les émotions et les sentiments que nous faisait éprouver le morceau en question.
Alors qu'elle se tourna, elle tomba nez à nez avec moi et se leva précipitamment en s'excusant.
-Ne t'inquiète pas, la salle de répétition est à tout le monde. dis-je avec un sourire.
Elle allait partir juste car j'étais là ? Je ne voulais pas la déranger.
-Tu peux rester si tu veux, tu ne déranges vraiment pas.
Après une courte pause, je repris.
-J'ai écouté ton morceau, j'espère que ça ne t'as pas dérangée. Je trouve que tu joue vraiment bien, on voit que tu dois t'entraîner dur.
On ne peut pas avoir un niveau comme le sien en seulement quelques cours. Il faut du temps, des erreurs, des bonnes notes et encore pleins d'autres choses. Elle avait dû y consacrer du temps, ça se voyais.

Je souriais, visiblement un peu gênée du compliment. Le piano était sûrement mon point faible, tant par la relation particulière que j'entretienais avec lui mais aussi par cette sensibilité que j'avais juste après un morceau. Aux premiers abords je suis toujours fermée aux nouvelles rencontres, mais là, quand j'y met du cœur, c'est plus une sorte de timidité qui m'envahit.



Je la regardai un peu, elle devait être plus vieille que moi, je lança alors :



A nouveau, la fragile Kim avait fait son apparition, on pouvait la briser sur ce point faible, non pas un pêché mignon mais bien un point faible. Vous pouvez faire ce que vous souhaitez d'elle, elle ne dira rien, la fragile Kim n'est pas ce genre de fille à parler sans qu'on lui autorise, elle l'a appris, au travers de cet instrument, des leçons intensives, et des larmes qui coulent sur ses joues si frêles et qui goûtent sur les touches noires et blanches, comme si la vie était pareille, faite de dièses et de bémols.
La partition de Kim serait en mineur, parce que sa vie n'a pas toujours été rose, elle garde en souvenir de son enfance les cris de colère bien plus que les cris de joie.

Le jeune fille me remercia pour cette critique. C'est toujours bien de recevoir un avis de quelqu'un pour progresser. J'aime beaucoup quand on me dit " essaie plus comme ça" ou encore "c'est bien, mais si tu rajoutais cette note, je pense que ça serait plus proche de la partition".
La jeune fille enchaîna et me demanda un peu gênée si elle pouvait rester ici. Pensais-t-elle que j'allais la mettre à la porte ?! Loin de moi cette idée enfin ! La salle de répétition n'est pas ma propriété, elle peut évidemment rester, se serait prétention et infecte que lui dire de partir.
-Bien sûr que tu peux rester, la salle de répétition est à tout le monde ! lui dis-je en souriant.
Je ne voulais pas qu'elle me prenne pour un monstre. J'suis gentille moi, j'veux pas me faire d'ennemie, juste des amis !
Je commençais à m'avancer dans la salle et entrepris de sortir délicatement mon violon de son étui. Je l'observais les yeux brillant. Que ferais-je sans lui ? Honnêtement, pas grande chose. Je ne peux pas m'en séparer, il fait partie de moi. Je l'ai depuis tellement longtemps, c'est comme si j'étais née avec dans les bras. Je joue depuis si petite, l'archet est comme une extension de mon bras et la mélodie produite est ma voix.

Je l'observait. Une violoniste donc ? C'était intéressant, qu'une valse d'instruments déferlent dans cette pièce, et de profils tous différents.
Me vint alors une idée.. Oh oui ! Et une bonne ! Je ne pus m'empêcher d'afficher mon exaltement, c'était une super occasion ! Je lui proposa :

- Ça te dis un duo ? Moi au piano et toi au violon !

Et puis je me suis sentie un peu obligée de me justifier et d'argumenter mes propos ;

- C'est parce que j'ai vu une ou deux séries où ils faisaient ça et ça paraissait cool à faire et.. Si t'as pas envie dis le surtout ! Je ne veux pas avoir l'air de te forcer !

Mon dieu.. La bêtise.. C'était vraiment de pire en pire..

- Je ne connais pas de violoniste dans mon entourage, à part peut-être un qui souhaite le devenir.. Wayne Chandler, ça te dis quelque chose ? Bref je veux surtout pas te forcer à quoi que ce soit..

Je me rappelle qu'en deuxième année j'étais timide certaines fois, et surtout je n'osais rien envers les inconnus.. C'est sûrement lors de mes vacances ensuite que j'ai pris sur moi et commencé à avoir de l'assurance, je peux même te dire que cette colonie m'a vraiment aidée : en 3 mois je suis passée de introvertie à extravertie, et tout ça grâce à Emy, Guy, Tom et Mathieu.

Un duo ? Toutes les deux ? Heu bien... C'est une super idée ! J'allais pouvoir m'entraîner avec quelqu'un de nouveau, rien de meilleur !
La jeune fille sembla gênée, tout à coup. Je ne compris pas trop pourquoi, mais ce fut vite plus clair. Elle commença a se justifier. Elle devait ce dire que son idée était stupide, alors que ce n'était vraiment pas le cas. Sa timidité et son stress me firent sourire. Pas méchamment, hein ! Ca me ressemble pas. Non, c'est juste que j'aurais pu faire ça aussi. Elle me parla ensuite de Wayne, un garçon de Gryffondor qui voulait devenir violoniste. A par lui, elle ne connaissait personne dans son entourage qui joue du violon. Quand elle eut fini de parler, je pris la parole à mon tour.
- Je serais ravie de faire un duo avec toi. Au fait, quel est ton nom ?
en attendant sa réponse, je fis passer l'archet sur les cordes de mon violon pour me faire un petit échauffement. Je me rendis vite compte que je ne savais pas quoi jouer. Je n'avais pas trop l'habitude de jouer avec quelqu'un d'autre, et il fallait qu'elle connaisse aussi la musique, au moins un minimum.
- Au fait que veux-tu jouer ? Je n'ai pas de préférence, je te laisse choisir, il faut juste qu'on connaisse toutes les deux un minimum la musique.