Mélissandre sortait de son cours de potion, visiblement de très mauvaise humeur. Son livre sous le bras, elle fusait dans le couloir en direction des dortoirs. Ses petits pas claquait sur le sol froid du château. La plus part des élèves qu'elle croisait, s'écartaient instinctivement de son chemin, murmurant sur son passage.

Elle n'était pas spécialement impressionnante mais, personne ne voulait attiser encore plus sa haine, qui en devenait presque palpable.

Personne, mis à part le destin ...

Ce destin maudit, qui l'avait planté, lui, sur son chemin. Alors que le couloir semblait se vider naturellement, Mélissandre aperçue au loin cette tête brune qu'elle connaissait que trop bien. Arborant fièrement écusson bleu, entaché par la traitrise. Il avançait, seul, innocemment, en contre sens...

Alors qu'il arrivait à sa hauteur, presque instinctivement et sans même contrôler sa pulsion. Mélissandre jetait de sa main gauche, son livre de potion contre le mur, plaquait sa main droite contre le buste du garçon. Le livre retombait lourdement sur le sol, laissant échapper une petite feuille. Une feuille avec une annotation bien salée, P, un fardeau de trop pour la petite fille.

Une fois sa main sur le buste de Aaron, elle laissait glisser ses doigts autour de la cravate bleue du serdaigle, les resserrant de manière ferme. Par ce geste, elle le contraignait à un face à face. Il n'était pas difficile de comprendre ses intentions, d'ailleurs le peu d'élèves restant venaient de déguerpir dans les escaliers les plus proches.

Son coeur commençait à accélérer, elle le tenait, quel était le plan maintenant ? Une multitude d'idées germées dans son crâne en feu. Elle sortait sa baguette de sa main libre.
Elle avait comme une envie de faire sauter toutes les vitres du château. Exprimer sa colère d'une manière ou d'une autre, s'en prendre à lui ? Graver le mot traitre sur son avant bras, à l'aide d'un diffindo rondement exécuté. Mélissandre n'était pas une mauvaise personne mais, elle avait besoin de s'exprimer et, comme toujours, elle était maladroite. Elle ne l'aimait pas parce qu'il l'avait fait souffrir et aujourd'hui elle voulait lui faire comprendre. Elle voulait qu'il soit à sa place, seul, prit au piège, face à ses sentiments. Il s'était écoulé deux mois à peine, depuis la première confrontation. Pour Mélissandre le plat était encore tout chaud, elle n'avait rien oublié de ce moment.

Elle avançait son visage près de celui de son interlocuteur,

- Tu pensais peut être qu'on en resterait là ?

Demandait elle, pour gagner du temps. Elle cherchait un moyen de se venger, moins ... explosifs ! Afin de limiter les ennuies futurs.

Une journée comme les autres, calme et paisible, pas le moindre ennui à l'horizon jusqu'à présent. Comme habituellement, j'étais en marche vers le parc pour y rejoindre Alice, errant dans les couloir du château, ayant un peu de mal à trouver le chemin le plus rapide vers l'extérieur même après 4 mois passé ici à cause de l'immensité du lieu. Mais bien évidemment, que serait une bonne journée sans croiser le regard plein d'animosité de Melissandre, elle était là, plantée au beau milieu du couloir à me fixer de sa haine habituelle. Semblable à un agent de circulation au beau milieu d'un carrefour, elle restait au milieu des gens à... compter les papillons ? Mais que faisait elle au juste ? Cette fille était pleine de surprises dit donc.

J'aurais aimé avoir le temps de lui faire une petite farce pour lui rappeler que je n'avais pas envie de croiser son chemin et qu'elle n'était pas la bienvenue à mes côtés mais j'étais pressé par le temps et je voulais absolument rejoindre Alice pou éviter qu'elle s'impatiente. Visiblement elle en avait décidé autrement il faut croire puisqu'elle décidait de se mettre entre moi et ma destinée pour faire barrage. Mais elle ne m'impressionnait vraiment pas, et encore moins quand elle se mis à quelques centimètres de moi en attrapant ma cravate à pleine main. C'était assez amusant de voir cette jeune fille qui n'arrivait pas à contrôler ses émotions, se laissant guider par la rage qui la faisait faire et dire n'importe quoi.

Jetant un petit coup d'œil au bouquin qu'elle venait de propulser contre le mur, je remarquais bien évidemment la mauvaise note qu'elle venait surement de recevoir de la part de son professeur, voilà un bon appui pour bien l'enfoncer. J'étais pas du genre à aimer pourrir les journées des autres mais je dois avouer qu'avec Melissandre, ce n'était pas pareil, je prenais un malin plaisir à me comporter de la sorte.

Répondant à son interrogation, je pris la parole d'un ton dérisoire :
- Quelle piètre manière de saluer un camarade, visiblement tu es aussi forte dans ce domaine que pour tes devoirs, disais je en regardant son devoir pour qu'elle comprenne ce à quoi je faisais référence.

* Il se moque de toi, encore ... *

Elle resserait son emprise autour de la cravate bleue du garçon. Comment pouvait-il encore prétendre être un aigle, ce n'était rien. Il était méchant et il le prouvait aujourd'hui, de nouveau, en se moquant des résultats peu glorieux de la brune. Elle détournait le regard un instant, il lui était difficile de voir ce visage qu'elle méprisait plus que tout. Lui, ne semblait ni surpris, ni impressionner ! Qu allait elle faire ? Utiliser sa baguette n'était guère intelligent ! Si elle utilisait un sort alors la trace magique mènerait les adultes directement jusqu'à elle. Elle ne comprenait pas exactement comment cela fonctionnait mais, elle savait qu'elle aurait des ennuis si elle le blessait volontairement à l'aide de sa magie.

* Réfléchis petit aigle *

En pensant cela, la sorcière replaçait sa baguette dans sa robe. Le couloir était désert mais resterait-il ainsi longtemps ? Elle devait faire vite. C'est alors qu'elle rencontrait du bout des doigts une petite friandise. Un éclair de génie passait dans son crâne. Elle échangeait alors sa baguette contre la friandise. Il s'agissait probablement d'un Ballongomme de Bullard, un vieux Ballongomme. Son papier avait perdu en couleur et donnait l'impression d'avoir été déjà utilisé. Il n'en était rien, ce bonbon avait probablement traîné ici 1 an et des poussières. Il avait peut-être même pris un bain de machine à laver moldu, tout était possible.

- Je ne suis peut-être pas très forte en potion mais, ce n'est pas le cas de tout le monde ! Dit elle, en sortant le fameux bonbon.

Sa deuxième main était toujours autour du vêtement bleue ! Pas question que son plan échoue. Il mangerait ce bonbon, ça n'était pas un cadeau, bien au contraire. Elle avait trouvée le moyen de se venger. L'emprisonner dans son corps, pensant être sur le point de mourir ! Un sourire remplaçait désormais la haine de son visage.

Elle n'avait pas encore agit qu'elle sentait déjà qu'il s'agissait de la bonne solution.

Elle tendait désormais le bonbon encore emballée, il semblait clair qu'il devait le prendre.

Il devait le prendre mais, l'avait il fait ? La pauvre serdaigle était envahie par une multitude d'émotions négatives. Ses emotions, et la période stressante qu'elle était en train de vivre affecta sa mémoire. Ses souvenirs étaient flous et si vous lui demander aujourd'hui en 2049, ce qu'il s'est réellement passé ce jour là. Elle ne saura probablement vous le dire clairement. En effet, ce qu'elle sait, c'est que le garçon a manger le dit bonbon. De gré, de force, cela reste un mystère. Elle sais surtout ce qu'il s'est passée ensuite...

La sorcière de sa main libre, vu que le bonbon était dans l'estomac du garçon et son papier a terre. De sa main libre, elle dégainait sa baguette ! Elle lui jetait un stupefix en pleine poire.

Le sort fonctionnait, il n'était pas très puissant mais, celui-ci fit son effet. Alors ses émotions négatives commencèrent à redescendre. Il était fait, comme un boursouflet. La sorcière détournait les talons, lui jetant un dernier regard par dessus l'épaule, balancant sur un ton froid.

- Je suis peut-être nulle en potion, mais ce n'est pas le cas de ma sœur Alix. Tu as 3h pour rejoindre l'infirmerie si tu ne veux pas mourir... Bonne chance.

Est ce qu'il allait comprendre ce qu'elle sous entendait ? Est ce qu'il allait réellement se dire * Mince elle est bien capable de faire ça * Elle quittait ainsi le couloir, le laissant dans sa petrifiction la plus total. Se disant qu'elle lui avait probablement fait peur, après tout, avoir peur était humain. Bien que sorcier, nous restions avant tout humains.


l'histoire a été vu avec Aaron en octobre 2022.