Vent calme, air doux, fleurs éclosent, que dire sur fond, un décor de film à l'eau de rose. Rose de deux couleurs, bleu nuit pour une fille, noir pour pour moi, alors que ce champ de fleur lui, était au fond si beau que photo je prenais.
Couleur que j'attribuais généralement aux roses, si belles, si colorées aux multiples significations. Bleu nuit, une rose bleue nuit, celle que j'avais attribué à Harlez, signifiait le regret d'un amour, ou bien tout simplement le regret d'aimer quelqu'un qui ne vous voit sans doute que comme votre ami le plus proche.
"Et le noir parce que ton monde est noir."
Noir, car la rose noire signifie la douleur sans fin, le regret de vivre malgré sois, elle peut aussi dire, signifier, se faire comprendre, de cette manière : la solitude d'un être, la mort sans être mort.

J'étais là, regardant ce champs de fleur, prenant parfois des photos, et elle, elle était présente certes, mais elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait, qui pouvait dicter ses choix ? Parfois, la combinaison de moment éphémère..
"Peut mener à un moment complet. Une scène complète."
C'est ça Cie, une scène complète, sui au fond ne se terminera pas si on continue d'y ajouter des moments de courtes durées. Qui pouvait bien comprendre ce que je racontais ? Moi même je me perdais dans mes propres pensées qui vagabondaient dans ce vaste monde sans vie, sans joie, sans couleurs.

Le voyage en France était incroyable, c'était vraiment sympa de partir avec la famille de Wayne. Les deux jumeaux étaient adorables - enfin à en laisser paraître - et la mère de Wayne s'entendait très bien avec la mienne, même si Megan parlait beaucoup plus qu'elle ne laissait parler les autres. Elle adorait venter mes compétences, comme pour prouver que son éducation avait fait de belles preuves, si elle savait à quel point je ne travaillais pas en cours.. Ô ! Si elle savait. Au moins, si j'étais politique, les gens adorerait mes idées et m'écouteraient, certains buveraient mes paroles.. C'était sympa.
Enfin bref. La visite de Paris finie, nous devions tout de même rendre visite à notre famille, puisque ma mère n'était pas sûre de leur rendre visite l'année qui suivait, enfin. Je ne savais pas ce qu'elle préparait, mais ça n'annoncait rien de bon.
Aux alentours de Villers-Cotterets il y avait des bois, des forêts des arbres et un unique champs de fleur. Le propriétaire n'a jamais rendu sa terre aux autorités qui les rachetaient pour une réhabilitation de la faune. On disait de lui que ses fleurs étaient son seul revenu, et laissait même les photographes de mariages profiter de l'ambiance si fragile de l'endroit. J'avais emmené Wayne, en espérant que ça lui plaise, pendant qu'un doux parfum montait jusque nos narines.
Tandis que le chaton prenait des photos, je m'amusais à cueillir un bouquet, il y avait beaucoup d'espèces, le choix était simple.
J'étais assez concentrée à ma tâche, comme lui finalement. Je lançai un peu perdue dans un nuage de pensées :

L'occupation de moment si doux, mèneront à un repos aux douceurs qui enivrent, qui oublient. J'étais posé là, dans ce champ, aux milles couleurs, aux mille senteurs, aux mille fleurs, en me posant mille questions. Pensif chacun, pensif de quoi ? De qui ? Les raison j'ignorais, ses raisons j'ignorais mais mes raisons je savais. Je devais oublier, de toute manière il le fallait la douleur d'un amour inaccessible serre mon pauvre coeur aux mille morceaux, aux million de miettes.
"Et bah voilà ! Tu vois enfin la vérité en face !"

- C'est reposant je trouve..

Reposer l'esprit autrefois troublé, reposer le coeur alourdit. Atmosphère des plus simples, créant des gens simples savant se satisfaire de ce qu'ils ont. Pourquoi la mentalité changeait-elle ? Pourquoi toute les lumières s'en allaient ? Pourquoi la douleur faisait-elle mal ? Pourquoi toute ses questions ?
"Peut-être parce qu'elle est comme ça, elle te fais souffrir, trace une croix sur elle."
"Pour moi, pour toi."
Pour moi ? Est-ce vraiment le meilleur choix ? La meilleure option que je pouvais prendre ? J'ai mal, oui, j'ai mal mais je sais si bien cacher, tromper, mentir que personne ne le sait. Même pas elle.

- J'aime bien, tu es déjà venu ici Harlez ? D'ailleurs, tu acceptes de re- poser encore une fois pour moi ?

Pour mes souvenirs, pour adoucir mes peines les plus douces, les plus meurtrit. Au fond, espérer nous amène à quoi ? À croire une chose qu'on sait qu'il ne se produira sans doute pas ? Nous donner un espoir, une chose à croire ?
"Pour pouvoir mieux oublier cette fille."
"Cette fille qui ne fait que jouait, te détruire et elle jouera l'innocente."
"N'est-ce pas ce qu'elle fait déjà ?"

Comment décrire le bruit du vent ?
C'était un souffle, semblable à un murmure, qui quelque fois s'emplifiaient pour s'apaiser. On entend aussi les feuilles s'agiter à son passage, comme pour l'aplaudir, puis se taire, comme pour le voir partir. Et parfois on entendait un bourdonnement d'une abeille qui passe, puis comme la brise, elle s'en va en toute tranquillité. C'était ça, le bruit du vent, les branches qui crépitent sous sa colère ou sa douceur.. Le vent c'est un être vivant, connaissant des hauts et des bas, des tempêtes, des jours heureux, et qui guide sur son passage des milliards de milliards de vies quelquonques.
Ce bruit s'engoufrait lentement dans mes cheveux, tandis que je lui faisais face. Lui.. Le vent ou le garçon ? Les deux, à vrai dire.



Poser pour lui ? Comme à Paris ? Comme cette fois où nous nous sommes racontés nos épreuves, nos histoires ?



Je ne sais pas si ça s'entend à mon ton, mais en repensant à ces moments, il n'y avait aucune grossièreté dans mon esprit, il était simplement heureux de vivre à travers les images qu'il voyait chaque instant dans ce champs. Toi aussi, tu ne peux pas comprendre tant que tu n'es pas allé sur place, c'est là-bas qu'on retrouve qui on est vraiment, seul, face aux milles couleurs de la nature.

J'avais ris, j'avais sourie. Douleur partant, souvenirs revenants, regrets repassant. Mélodie du temps, chanson du vent, chantant, dansant pour ce champ. Ce champs aux milles souvenirs, ces fleurs aux mille significations. Arbres dansants, fleurs chantantes, les images d'entant jouaient avec eux. Pourquoi les larmes revenaient-elles maintenant ? Oubliant ces gens, oubliant cette fille.

- Hmm.. sans doute Harlez.

Nuages traçants leurs chemins, guidés par ce vent. Oublie tout, oublie ça, oublie-là, oublie- toi, oublie- moi. N'était-ce pas le mieux à faire pour nous deux ? Maintenant mon amie, maintenant ma meilleure amie, maintenant ma confidente. Mais pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi tu l'as faite partir ?
"Je ne le suis pas, je suis juste soulagée que tu es vu la vérité. Même si elle n'est pas entière."

- Merci Harlez, tu n'as pas besoin de faire une pose particulière, je veux juste que tu sois naturelle !

Confiance un jour, déçu pour toujours. Le noir s'emparait de moi, et moi la laissant faire. Replonger, ou plonger dans ce monde créé de toute pièce ?
"Où tu t'y sens bien non ?"
Oui, c'est vrai. Je l'ai créé, je l'ai inventé, j'y habite intérieurement dedans. Mais ce noir, ce noir a augmentait, m'a englobé, m'a capturé, m'a protégé. Oui, j'avais fait une croix.
"Tu ne l'as pas fait. Je suis toi, tu es moi, je sais tout mais pas toi."

- Je verrai aussi pour développer les photos, comme ça tu en auras un souvenir et moi aussi, c'est bien non ?

Immortaliser un moment, pour mieux se souvenir de ce moment. Pour mieux souffrir, pour mieux détruire ? Souvenir à double tranchant, souvenirs chantants dans vos mémoires, dans vos têtes. Arrêter de vous faire du mal, arrêter de vous dévaloriser, arrêter tout, soyez- vous même.
"Sois toi même alors."
Mensonge, voilà le mot le mieux qualifié, pour décrire un garçon, un inutile garçon.

Un grand sourire éclaircissa mon visage à vue du mot "Développer"



J'étais subjuguée par l'idée, puis passa la main devant le visage pour redevenir un minimum serieuse, enfin.. j'allais être prise en photo ! - Encore oui -.
Je me plaça parmis les fleurs, les cheveux me tombaient dans le coup, cachant de moitié mon visage tandis que je me penchais pour ramasser une ou deux violettes dans le coin, j'étais assez détendue, c'était même plutôt drôle à voir, puis je me tournai vers lui.



Je sourias et me ratella à la tâche, j'étais concentrée oui, tout de même, mais je me devais d'être naturelle.
Si j'avais été en présence de quelqu'un d'autre le "naturel" ou en tout cas la moi "naturelle" aurait-elle était la même ?
Cette question me frappa l'esprit comme un éclair, non.. Je n'étais pas la même personne en présence de Wayne Chandler, en présence du chaton, et tous ceux qui me connaissaient le savait sûrement, que je pouvais être hautaine et méprisante. Le sourire s'éffaça de mon visage aussi vite qu'il était apparu. Et si je jouais la Kim, devant l'appareil photo, que le jeune homme, que lui n'avait jamais vu ?

C'était une enfant, ou du moins, c'est l'impression que j'avais d'elle sur le moment malgré qu'elle soit un peu loin.
Une petite brise passait, le vent jouait un peu avant de s'en allait.

- C'est une lumière violette et non rouge Harlez, avais- je dit en rigolant avant de lui répondre, un sourire sur le visage, oui comme dans les films où séries moldus ! C'est un peu long à faire, le développement des photos mais c'est marrant à faire.

"Tu t'éclates vachement avec elle. Wow !"
Mise en place.
Cadrage.
Click.
C'est dans la boîte.

VACANCES AVRIL 47

- Tu as était parfaite ! Comme d'habitude j'ai envie de dire..

Regarder le rendu.
"Elle gâche tout. C'est moche."
C'est jolie, j'aime beaucoup.

Chacun de nous, chacun de nous était, faisait, ce qu'il voulait. Un nouveau contexte s'y prêtait.
"Fait pas ça."
Mise en place.
Cadrage.
Focus.
Click.

VACANCES AVRIL 47

- Harlez ? Je t'adore, tu es là meilleure, ne l'oublie pas sinon je te le rappellerai jusqu'à que ce soit encré dans ta petite tête bien trop rempli pour une enfant de notre âge.

"Wayne Adrien Mickael Chandler."
J'ai.. fait quoi ?
"Tu me remplaces ?"
Non, bien-sûr que non !
"tu m'ignores ?"
Non ! Non !
"Alors répond moi."
Oui, mais j'aime beaucoup les photos que j'ai prise d'elle, de celle que je dois renoncer, considéré comme une simple amie.

Ah bon ? Une lumière violette ? Voilà que j'apprenais des choses ! Je souriais à mon tour, c'était un vrai plaisir de me retrouver ici avec lui, et seulement lui. Mais il était si gentil, si gentil que je n'arrivais plus à détacher cette facette de ce visage.
J'étais bien.



Et puis il a dit que j'avais été parfaite, cette remarque fit simplement accélérer le tempo de mon petit cœur, mais je n'y fit pas attention, ces paroles me touchèrent vraiment, j'avais toujours été parfaite - du moins à ses yeux - et ça, c'est vraiment des paroles qui me sont restées.



Cette phrase était basée ironiquement, par contre, oui, il avait de meilleures notes que ma propre personne, mon dieu décidemment, il fallait peut être que je me mette sérieusement au travail.



Je disais ceci en parfaite amie, parce que sinon ça aurait pu sonner très étrange, mais je livrais tout de même mon point de vue.

Une odeur de joie volait dans les airs, dans cette endroits aux mille senteurs, aux million de fleurs. Elle était heureuse, son sourire le montrait, mais je savais qu'un simple sourire peut cacher beaucoup de choses. Moi, je l'étais, à moitié.
"Ne lui montre pas. C'est foutu photos une fois développaient."

— Je te montrerais si un jour ma mère vous invite mais ça, ça ne sera que si mon incroyable père arrive à se libérer du temps pour être à la maison ne serait-ce qu'une petite journée.

J'étais sarcastique quand mon père est abordé. Je ne l'aime pas, ou du moins, je ne le déteste pas. Je ne le blaire pas.
Elle voyait, et j'espérais, au fond de moi, que cela n'était pas la première fois qu'elle me voyait comme ça. Sarcastique.
"Mais dans tous les cas, tu t'en fous, tu la blaires pas elle aussi et puis voilà ! Problème réglé !"

— Je n'ai pas de si bonnes notes enfin si, mais en avoir de plus hautes que toi ? J'y crois pas.

Je ne suis pas un génie en cours, mais je sais me débrouiller quant- il le faut. C'est tout.
Je ne vais pas ignorer que certaines filles me tournent autour, mais je vais tester quelque chose. La taquiner ne serait-ce qu'un peu. Un sourire amusé sur le visage, la voix elle aussi amusée, tout peut commencer.

— La photo, le chant, la musique c'est juste de l'entraînement à force on y arrive dans ces domaines-là, il suffit juste d'avoir du temps, et de l'entraînement. Mais dit- moi.. comment tu sais ça toi ? Que des filles me tournent autour ?

Je souriais sadiquement à sa remarque. Il ne faut pas chercher à savoir sur une femme, parce que la femme sait tout :



Il cita rapidement le fait qu'il pourrait un jour me montrer le studio dans lequel il développait ses photos. Rien qu'à l'entendre dire, je souriais de toute la bonne fois dont j'avais fait part jusqu'ici.



Et lui me dit qu'il n'avait pas non plus d'excellentes notes - finalement on se ressemblait quelque part - mais je rappliqua juste après lui :



Il entra dans le sujet de l'entrainement, il faut dire que j'étais particulièrement impactée par ce sujet, surtout durant mon enfance. Je lança d'une voix à peine audible :



L'ambiance était devenue morose dans mon petit cœur, à présent je ne ramassais plus que les fleurs, dans des mains que je contrôlais du mieux que je pouvais pour ne pas qu'elles tremblent. Rien qu'à l'évocation de ces souvenirs, je n'étais plus la joie de vivre incarnée. Et les cris résonnaient dans ma tête, plus je fermais les yeux pour m'en débarrasser, je ne montrerais pas cette facette de moi à Wayne, il en était hors de question.