Votre personnage passe dans le coin et l'aventure vous tente? N'hésitez pas à nous rejoindre! (N'hésitez pas à nous envoyer un hibou s'il vous faut des infos.)
Aucune de nous n'étant inscrite dans la chronologie, nous n'avons pas daté ce RP.

Le quatuor se tenait sur le bord de la route, laissant, autant que faire se peut, de la place pour les passants. Ça ne suffisait pas. La rue était bondée, comme beaucoup d’autres ces derniers jours. De toute part, on était assailli par les sons, les couleurs et les odeurs. Un défilé d’êtres plus étranges les uns que les autres. Et parmi eux, entourée d’un sorcier au chapeau pointu, d’un vampire à la mode victorienne européenne et d’une morte-vivante armée et à l’air peu commode, une guerrière à la chevelure de flamme. Elle était vêtue d’une armure en cuir, de brassards assortis et d’une cape en fourrure. Une horrible balafre d’un rouge vif barrait son visage, traversant son œil droit recouvert d’un cache-œil, sûrement le souvenir d’une bataille épique à la victoire difficile.

Mais cette apparence féroce était étrangement contrastée par l’air boudeur de la rousse et, surtout, sa taille. Elle devait être au moins moitié moins grande que le vampire, sans parler du sorcier, dont le couvre-chef lui permettait de dominer l’assemblée.
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C’était la morte, peut-être pas si morte que ça finalement.
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A mesure que le Fear se rapprochait, les dominant de toute sa lugubre grandeur, les pas de la fillette se firent plus lents. Son regard suivit les murs pour rejoindre le toit du château, visiblement bien nommé. Les lumières discrètes éclairant la brique, essentiellement rouges et verdâtres (à moins que ce ne soient les murs et la moisissure les recouvrant?), donnaient une allure malsaine à l’ensemble. Sans parler des cris que l’on pouvait entendre à mesure qu’on s’approchait et qu’ils surpassaient les bruits de la foule parcourant la fête foraine alentour. Serrant la main du sorcier, la jeune aventurière s’attendait presque à voir des éclairs déchirer le ciel au-dessus du bâtiment, dans un bruit sinistre de fin du monde. A ses yeux, on n’était pas bien loin du Ragnarök dont parlaient ses grand-parents. Si un loup géant avait surgi de terre là, juste devant le Fear, ouvrant une brèche rougeoyante menant à l’enfer, elle n’aurait même pas été étonnée.

Elle déglutit, se força à détourner le regard de la terre qui ne tarderait sans doute pas à se fissurer, et continua lentement sa progression. Elle avait assuré aux adultes qu’elle n’avait pas peur. Elle allait le faire. Elle n’était plus une gamine.
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Sans voix, elle se contenta d’acquiescer à la question. Pas peur. Le Loup n’était qu’une légende. Il n’y avait pas d’orage. Pas peur.

Un sourire aux lèvres, la guerrière d’outre-tombe se dirigea donc vers un guichet, suivie presque à contrecœur par une Astrid traînant un oncle et un papa derrière elle. Ils se placèrent dans la petite queue d’aventuriers courageux attendant leur tour. L’enfant lançait des regards autour d’elle, sursautait à chaque cri ou rire maléfique s’élevant de la maison hantée, et replaçait par moment sa fausse barbe, tombée à cause de ses mouvements brusques.

Là-bas, à l’autre bout de la file d’attente, elle pouvait apercevoir l’employé qui s’occupait de chaque visiteur. A première vue, il lui avait semblé qu’il s’agissait d’un employé banal. Puis, d’un de ces hommes travaillant dans les grands hôtels, comme on le voyait parfois à la télé. Mais à chaque pas les rapprochant de la billetterie, elle remarquait un nouveau détail inquiétant. Une blessure. Un uniforme déchiré. Une traînée de sang. Un… bras en moins? Des yeux vides?

Bon sang… Pourquoi avait-elle insisté pour y aller déjà? Le concours de sculpture de citrouilles, c’était bien en fin de compte.

Lydia Sari #523d7b	Orla LeFer #254A0F	Lam Sari #524314

Orla s'immobilisa aussitôt alors que sa tante Lydia passait son pouce sur son front pour tenter de reformer la lune qu'elle s'était peinturlurée sur le visage, et dont le dessin avait dû couler avec la sueur. Son père, Lam, avait disparu dans la foule pour chercher des friandises.


Lydia eut un sourire attendri en voyant Orla tourner sur elle-même dans son costume brodé d'étoiles. Pour le premier Halloween de sa vie, Orla avait participé à l'élaboration de son costume, et elle était très fière du résultat. Cela se voyait aux grandes enjambées qu'elle faisait en fendant la foule de ses petits bras et à son air suffisant. Son nez en trompette levé vers le ciel, elle marchait si vite que Lydia devait parfois la retenir pour éviter qu'elle se perde. Mais elle avait 11 ans et toutes ses dents, pensait-elle, elle connaissait le chemin par cœur ! Non, semblait lui dire le sourire de Lydia, tu es encore une enfant.

Lam réapparut enfin, deux boîtes de berlingots multicolores dans les mains. Il était manifestement essoufflé : il fallait en effet au moins le quart de l'énergie d'Orla et son endurance d'enfant pour tenir le rythme de la fête foraine qui battait son plein. La musique des baffles était si forte qu'elle aurait pu percer les tympans, et le cœur d'Orla battait au rythme des enceintes. Dum dum, dum dum, dum dum. Elle n'en était pas à son premier 31 octobre dans le quartier d'Ebrington, et elle sentait pourtant l'adrénaline pulser dans ses veines à mesure qu'ils approchaient du Château. Son château. Mais la question de son père sortit Orla de sa rêverie :


Lam baissa son regard vers Orla qui s'empressa de détourner la tête. Elle savait pertinemment que son père désapprouvait le choix de son couvre-chef, elle n'avait pas besoin de se le faire dire une trente-sixième fois. Elle avait insisté pour porter un turban bien trop grand pour elle et qui lui tombait systématiquement sur les yeux – une des raisons pour lesquelles, outre la fierté de se pavaner dans un costume fait main, elle gardait le nez relevé. Orla rougit de plus belle en sentant le regard insistant de son père sur elle. Lydia, elle, fronçait les sourcils en répliquant à son frère :


Le père d'Orla s'éloigna avec un soupir de lassitude alors que cette dernière gardait les yeux blessés, tripotant l'ourlet de son costume. Lydia s'accroupit pour se retrouver à sa hauteur et à l'aide de son index, releva le menton de sa nièce.


Orla hocha la tête en souriant. Lydia se redressa et prit la main d'Orla dans la sienne :


Lydia lui fit un clin d'œil, et Orla pouffa de rire. Depuis qu'elle était petite, sa tante lui faisait croire que le château Le Fear était en fait une demeure qui appartenait au patrimoine de la famille d'Orla, du fait de la similitude entre son nom de famille – LeFer – et le nom du château. Cela faisait bien longtemps qu'Orla ne croyait plus en cette légende urbaine, mais cette histoire était comme un petit secret entre sa tante et elle – une de ces nombreuses plaisanteries qu'elles seules comprenaient.

Arrivées au guichet de l'attraction qui faisait trembler même les adultes, Lydia et Orla se mirent en fin de queue. Orla regardait tout autour d'elle, avec une attitude qui ne faisait pas penser qu'elle allait bientôt embarquer pour une maison hantée. Cette maison, c'était un peu comme sa maison, et il lui arrivait même de taper dans la main des acteurs lorsqu'elle riait aux éclats face à leurs grimaces. Elle n'avait pas encore le droit de faire le parcours pour les adultes, mais bientôt, elle pourrait se mesurer à plus grand, plus terrifiant, plus sanglant ! Elle trépignait déjà d'impatience. Plus qu'un an, et ensuite, ensuite… !


La voix de Lydia sortit Orla de ses pensées. Elle pencha la tête pour voir à qui sa tante s'adressait. Elle vit trois adultes encadrant une enfant déguisée en… guerrière ! Orla écarquilla les yeux avec un sourire – trop stylé, comme costume !


Orla n'était pas très douée pour lire les expressions du visage, mais une chose était certaine, même pour elle : en fait, la petite guerrière n'en menait pas large. Lydia avait dû remarquer la nervosité de l'enfant et avait proposé son aide d'une manière détournée pour la faire se sentir à l'aise. C'était une femme qui avait toujours à cœur d'aider les autres, et Orla l'admirait également pour cela. Elle attendit donc la réponse de ce qu'elle présumait être ses parents en adressant un sourire à la jeune fille qui deviendrait, peut-être, une future camarade de jeu.

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¹Putri : « princesse » en indonésien.

@Astrid Keaty @Lily Monroe
Depuis le temps qu'on en parle, me voilà enfin ! Astrid, je me suis permis de reprendre ta présentation que j'aime beaucoup

C'était sans doute son inconscient bien plus conscient qu'elle du danger approchant qui avait agit à chacun de ses pas dans la fil d'attente vers le terriblement célèbre château. En tout cas, si on le lui demandait, elle répondrait, la voix un peu tremblante, que ce n'était pas vrai qu'elle s'était collée à son papa et qu'elle avait serré beaucoup plus fort sa main. Parce que une guerrière comme elle, ça ne pouvait pas avoir peur! Les adultes, eux, échangeaient un regard amusé et des banalités pour essayer de détendre l'enfant. Une chose était sûre, la mère demanderait sûrement si elle pouvait accompagner la plus jeune une fois que ce serait leur tour. Après tout, il fallait bien que la guerrière accompagne la morte jusqu'au domaine d'Hel afin qu'elle cesse de hanter le tombeau qu'elle protégeait. C'est en tout cas ce qu'elle dirait à Astrid quand elle refuserait d'être accompagnée, parce qu'elle était courageuse.

La petite famille n'avait juste pas pris en compte l'intervention bienvenue d'une autre mère et sa petite princesse étoilée. En entendant cette voix les interpeller, les adultes se retournèrent, entraînant la jeune rousse dans le mouvement. L'aînée sourit à l'intervenante, et acquiesça doucement.


Le sorcier passa une main dans les cheveux de la guerrière toujours attachée à son bras, et s'adressa à elle d'une voix douce.


Avec ces quelques mots, elle donnait à l'enfant la raison parfaite d'accepter sans avouer aux grands qu'elle avait vraiment trop peur toute seule, et c'est sans grande surprise qu'elle acquiesça presque aussitôt, et rendit enfin son regard à sa future compagne d'aventure, les yeux emplis de curiosité alors qu'elle détaillait son costume. N'écoutant plus ses parents qui remerciaient certainement l'inconnue, elle tendit la main vers le front de la princesse.


Là, dos au château, et avec autre chose à penser, la fillette se détendait. Un peu. Un tout petit peu. Et sa voix tremblotait d'ailleurs encore un peu.


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@Orla LeFer, j'adore ton Orla Et reprends donc, je t'en prie
@Lily Monroe

Elle lança un clin d'œil à la petite guerrière. Pendant ce temps, Orla attendait avec impatience la réponse définitive des adultes, son regard faisant des allers-retours entre les inconnus et sa tante, s'attardant parfois sur les ballons qui s'élevaient dans les airs, la bouche béante à la manière d'une grenouille. Son sourire grandissait à mesure que le temps passait et qu'elle comprenait que oui, elle allait avoir une nouvelle camarade de jeu ! Tout compte fait, répéter inlassablement la visite chaque année pouvait se révéler lassant, même pour une adepte des frissons comme elle. Faire une nouvelle rencontre était l'occasion rêvée pour pimenter un peu cette fête qui avait une place si spéciale dans son cœur !

La mère de la guerrière chercha à la convaincre, en insistant sur le fait que la qualité princière d'Orla était un atout non négligeable. Cette dernière sourit de toutes ses dents, comme pour appuyer ses propos, et se tortilla de joie quand la guerrière acquiesça. Elle s'interrompit cependant à la question de son vis-à-vis, en hochant la tête négativement :


Orla leva le nez vers sa tante pour lui demander de l'aide. Lydia, connaissant les problèmes occasionnels de sa nièce concernant la prononciation de certains mots, se baissa pour être à la hauteur des deux enfants et prononça distinctement à leur attention :


Elle se tourna vers la petite guerrière pour ajouter :


Lydia pinça affectueusement la joue d'Orla, ce qui fit instantanément rire cette dernière. La petite répéta « De-wi Ra-tih » à voix basse, comme un mantra, pour bien s'ancrer le nom dans sa tête et ainsi ne pas oublier.

Assez rapidement, ce fut le moment de payer les tickets d'entrée. Avant que les deux filles pénètrent à l'intérieur du château, Lydia fit les dernières recommandations de sécurité à sa nièce :


Orla faisait mine d'être ennuyée par ses remarques en se tortillant à droite puis à gauche, les mains jointes derrière le dos et le nez en l'air. « Good girl. », dit Lydia en souriant. Elle s'adressa ensuite aux deux parents :


Orla se retourna vers sa camarade d'aventure et dit : « Alors, prête ? Tu vas voir, ça fait pas peur du tout ! » Tout en parlant, elle commençait déjà à avancer dans le couloir qui précédait le parcours. Plus on progressait à l'intérieur, et plus les accents du solo de saxophone du dehors se faisaient sourds et étouffés. Il y avait un stand photo, où les visiteurs prenaient des clichés pour se souvenir de cette journée mémorable – en attestait parfois leur teint cadavérique.

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@Astrid Keaty @Lily Monroe
Oui, entre temps, j'ai changé de couleur

Mots en gras et soulignés pour le jeu « Loyauté, Travail, Loisir ».