Pourtant tout juste rentrée d'un long voyage avec Hjúki Anastase sur les eaux irlandaises, mon envie d'indépendance et d'autonomie ne cesse de croître. Par période, toute la fatigue accumulée à Poudlard semble envolée et me vient alors l'envie de continuer mes explorations seule dans des lieux que je n'ai toujours foulé qu'en compagnie de mes parents. Ce jour-là, mes pas me mènent sur le Chemin de Traverse. Autre fait étrange, j'ai semble-t-il trouvé le courage de me montrer vêtue d'une robe face à mes parents. Après avoir choisi un vêtement en tout point similaire à celui que l'on m'avait refusé enfant, j'avais alors posé sur eux un regard plein de défi, comme pour leur dire d'oser me demander de l'ôter et me changer comme ils l'avaient fait treize ans auparavant. A l'aube de l'âge adulte, j'ai de moins en moins envie de me cacher et chercher en tout point à répondre aux attentes des grandes personnes. Mais même si je meurs d'envie de commencer à vivre pour moi-même, mon ventre s'était tordu d'angoisse quand je leur avais fait face. Ma mère qui ne cesse de m'étonner avait alors simplement posé ses mains sur mes épaules et avait déclaré que j'étais beau, et que la robe seyait à mon teint. Beau, ce n'est peut-être pas ce que j'avais envie d'entendre mais pour aujourd'hui, je m'en satisfaisais.

Après m'avoir accompagnée à l'entrée du Chemin de traverse, elle m'a collé un baiser sur la joue et a transplané. J'ai la journée devant moi et plusieurs emplettes à faire ; d'abord un passage à la boutique de Madame Guipure qui est sur ma liste de choses à faire depuis bien trop longtemps déjà puis ensuite selon l'argent qu'il me restera, enchaîner avec d'autres boutiques et grignoter un morceau quelque part. C'est confiante que j'entre dans cette première boutique. Grâce à O'Belt et Anastase, j'ai moins peur que les premières fois. Je n'éprouve aucune hésitation à entamer aussitôt mes recherches dans les rayons féminins, triant d'un regard encore novice les vêtements selon leur forme et coupe. Pour un samedi la boutique est particulièrement peu peuplée, mais l'horaire matinale y est certainement pour quelque chose. Quoi qu'il en soit, je ne sens que peu de regards sur moi et l'impression de me fondre dans la masse est plutôt à la fois satisfaisante et rassurante. Mes recherches me mènent jusqu'à un étal réunissant de nombreux accessoires et m'intéresse à ceux destinés aux cheveux. Passant mes doigts dans les longs rubans colorés, je commence à chercher celui qui irait le mieux à mon teint froid et mes cheveux pâles.

Les vacances, pour beaucoup cela signifie repos, voyage et révisions fugaces. Pourtant, la jeune Mélissandre qui n'a débuté celle ci depuis un petit mois paraît légèrement fatiguée, ses cheveux sont bien moins souple et brillant qu'à son habitude ! Sa peau est sèche et ses ongles légèrement abîmées par le travail qu'elle effectue à la ferme. Depuis que le poudlard express l'a déposée sur le chemin du retour, elle ne cesse de travailler. Ce matin, alors qu'elle se contemple dans le miroir, elle y trouve un visage morne, l'état général n'est pas glorieux. Pourtant malgré tout cela, ses traits reste enfantin à son gout. Un long soupire s'échappe de ses lèvres, pas à cause de sa mine de déterré mais bien à cause de son minois rondouillet.

Un peu d'eau fraiche sur le visage, pour tonifier la peau. Une lotion de bleuet pour atténuer les cernes et pour finir, un coup de brosse ... Le résultat ? Une fillette trop sage encore et toujours, qui commence à s'agacer de la situation.

Une autre brune fait irruption dans la pièce ! Malgré les similitudes, celle-ci paraît plus sauvage, plus ... c'est une adolescente, disons le franchement.

- Aliiiiix, mon intimité,
MAMANNN !

L'intrus ricane légèrement, poussant la fillette pour chercher quelque chose dans une des nombreuses trousses de toilette. Cette trousse est posée sur l'étagère en dessous du miroir, dans lequelle se reflète le visage des deux sorcières.

- Mince, j'en ai plus ...

La Poufsouffle sans gêne dépose alors sur le bord de l'évier un tube mystérieux, vide. Aussi vite qu'elle était apparut la sorcière s'envolait de la pièce.

Mélissandre un peu curieuse inspecte le fameux tube, le faisant rouler dans ses doigts.

- c'est ça qu'il me faut ! Dit-elle enchantée, elle tenait dans ses mains la solution pour devenir une jeune fille affirmé ! Sortir de l'enfance et pouvoir enfin, fréquenter qui elle voulait.

Après de longues négociations Mélissandre reçue la bourse qu'elle méritait pour le travail accompli lors du mois de juillet ! Puis, sa mère la transportait jusqu'à une boutique.

- Entre ici, quelqu'un te conseillera, je reviens dans 3 heures. Attention Mélissandre, rien de trop ... tu sais, je te fais confiance.

Un craquement se fit entendre derrière elle au moment ou la jeune serdaigle entrait dans la boutique. Elle n'avait pas choisit n'importe quelle boutique, la fillette entrait chez madame Guipure. Si au début, elle avait une idée précise de ce qu'elle souhaitait, en entrant tout était si élégant qu'un doute s'installait. Elle harpentait les étales, carressant du bout des doigts les accessoires autour d'elle ! Des rubans, une paire de gants, des épingles et même des broches. Visiblement une demoiselle était aussi à la recherche d'un accessoire, sur le coup Mélissandre s'était dit qu'elle était forcément une cliente habituelle. Son allure semblait correspondre, de plus l'avis d'une adolescente de 17 ans était parfaitement ce qu'elle attendait pour ne pas choisir quelque chose de trop enfantilisant.

- Pardon mademoiselle, je , j'aurais besoin de conseils pour un accessoire. Un truc jolie, tendance enfin que tu pourrais porter, toi ou tes copines.

Avait elle conclut simplement, il était difficile de définir ce qu'elle cherchait vraiment.

Plongée dans mes recherches, je ne prête vite que peu d'attention à l'agitation autour de moi. Le choix d'un tissu parfait pour accorder à son teint ou d'un accessoire qui ne jurera ni avec mes tenues ni avec la mode en cours est encore un processus que je ne maîtrise pas, et qui mérite ma totale attention si je ne souhaite pas faire de faux pas. Il me tient à cœur de veiller à conserver une élégance parfaite et une apparence soignée en toute circonstance mais débutant tout juste mes expérimentations dans les produits considérés comme féminin, c'est tout un nouveau monde qui s'ouvre à moi et des possibilités auxquelles je n'aurais parfois jamais songé. La perspective de tout cet apprentissage à venir me rend particulièrement joyeuse.

Me tire alors de mes rêveries une petite voix d'une jeune fille qui semble m'être adressée. Mademoiselle.. ? Mon regard farfouille les environs, à la recherche de la personne demandée : mais la demoiselle la plus proche est deux rayons plus loin et déjà engagée dans une conversation. Il n'y a que moi ici. Je cligne plusieurs fois des yeux sous l'effet de la surprise et porte mon attention sur la jeune adolescente. Ah. Ce visage ne m'est pas inconnu. Le nom a déjà été oublié -si toutefois je l'ai su un jour, mais je sais que cette petite tête brune étudie dans ma maison. Et si elle me reconnaissait, voire m'avait déjà reconnue ? Que dirait-elle à ses camarades ? Pris de court il ne me vient que la fuite en tête -ou le déni, je pourrais juste prétendre chercher un accessoire pour ma petite-sœur. Mais je suis en robe et ce n'est pas anodin pour un garçon de dix-sept ans. Mademoiselle. Rien dans son attitude ne dégage une moindre intention de moquerie ; elle semble plutôt réellement chercher conseil.

Méfiante mais intriguée, j'essaie de poser une voix qui se veut douce et lente pour ne pas trop contraster avec l'impression féminine que semble fournir mon apparence.
« Je, euh... ne suis pas vendeur... vendeuse, ici. » balbutié-je encore un peu sous le choc. La fillette a un teint qui me paraît chaud, et ses cheveux bruns d'une couleur similaire à ses yeux noisettes me semblent parfait pour tout un tas de couleurs qui me font de l'œil mais ne rendraient pas bien sur moi. Même si je ne comprends pas la raison de cette interpellation et que je suis absolument effrayée à l'idée d'être reconnue, je ne peux m'empêcher d'imaginer ce qui irait bien sur la jeune fille. Sur ce que je mettrais si j'étais à sa place.
« Tu cherches quel type d'accessoire ? Un bijou ? Quelque chose pour tes cheveux ? Du maquillage, peut-être ? »

Mélissandre hochait la tête, elle était parfaitement au courant que cette sorcière n'était pas vendeuse. Elle n'était pas ici pour se faire escroquer, les vendeuses étaient, bien souvent, prête à flatter pour quelques gallions. La serdaigle préférait se référé aux patrons directement ou dans ce cas présent à des clientes. Mélissandre avait besoin d'un œil jeune, pour être sûr de trouver un accessoire tendance. D'ailleurs quel accessoire ? C'était une bonne question.

- Je, je ne sais pas trop, j'étais venue pour du maquillage mais, j'aimerais beaucoup apporter un plus à mes tenues !

En disant cela, la brune faisait glisser un doigt sur une broche ronde. Elle était dotée d'un coeur d'Aventurine verte, une pierre au vertu calmante et qui renforce l'amour de soi. Elle observait discrètement le prix, qui n'était pas excessif ! L'aventurine n'étant pas une pierre très rare, ou convoité celle-ci était accessible et plaisait à l'œil de la petite serdaigle. Cependant, son regard continuait de fureté, elle n'était pas vraiment à l'aise avec l'idée de prendre une broche. Elle ne saurait sûrement pas l'associer avec sa garde robe actuelle. Elle ne pouvait pas garder la jeune blonde auprès d'elle pour l'aider chaques matins.

- Je pense qu'un collier et du maquillage serait le plus simple pour tous les jours, avec un accessoire pour cheveux ... quelque chose de vraiment spécial pour les grandes occasions.

Elle marquait une pause, un peu confuse. La jeune fille s'était emballée, s'imposant à cette pauvre inconnue qui avait sûrement prévue de flâner tranquillement.

- Désolée, je, je devrais peut-être demander à une vendeuse, c'est que tu as sûrement des tas de chose à acheter toi aussi. ...

À peine s'était elle confondue en excuse, qu'elle enchainait curieusement.

- Tu vas prendre quoi ? Elle plongeait ses petits yeux dans ceux de la sorcière, impatiente de se mêler de sa vie.

Mélissandre la glue sans gêne . @Coelestin Noestlinger

Bien que souhaitant rester discrète dans la boutique pour ne pas attirer des regards peut-être malintentionnés, l'exercice de conseiller une jeune fille de quelques années seulement ma cadette provoque chez moi un intérêt inattendu. Associé à une certaine flatterie liée au fait de paraître potentiellement bonne conseillère, il y a aussi cette étrange sensation d'être à ma place dans ce type d'échange. Contrairement à souvent, je ne me sens pas dans une petite bulle à part dans laquelle j'évolue sans réelle compréhension de mon entourage ni lien avec la réalité. Je sais où je suis et qui je suis : et actuellement, cette jeune fille a besoin d'un avis.

Si je suis flattée et plutôt enthousiaste à l'idée d'apporter conseil, il n'empêche que mes connaissances sur les accessoires considérés comme féminins sont fortement réduites et me retrouve vite aussi perdue que la jeune adolescente.

« Pour le maquillage, il me semble que le règlement de Poudlard demande de la discrétion... » réfléchis-je à voix haute en espérant qu'elle ne me questionne pas sur mes propres études au sein de l'école. « Tu as le teint chaud, peut-être partir sur un fard à paupière dans les tons sombres et marrons... j'imagine que le rendu serait plutôt discret si tu vas vers un usage quotidien. » Abandonnant provisoirement les accessoires, je me glisse vers le rayon voisin où se trouve plusieurs palettes de couleurs, parmi d'autres types de maquillage différents. J'en sélectionne une qui me semble aussi qualitative qu'abordable et présente l'avantage d'inclure quatre teintes de marron différentes plus ou moins claires, et la montre à la jeune fille.

« Ceci, ça devrait te convenir. Je l'avais repérée pour moi mais je crains que mon teint ne paraisse trop terne avec. Il me faut quelque chose qui tend un peu plus vers le rose. »
Et les couleurs sombres iront bien avec les yeux et les cheveux de l'adolescente. Je sélectionne aussi un rouge à lèvres qui malgré l'appellation « corail » laissant présager une couleur vive se trouve finalement bien plus discret que d'autres du même type. « Il y a un testeur à côté et un petit miroir si tu veux voir le rendu, mais je crois que cette couleur t'irait bien. Moi, je pense prendre un rose pâle, je n'en ai pas encore. » Partant à la recherche du rouge à lèvres mentionné, il me revient quelques pensées autour d'un accessoire repéré qui devrait passer inaperçu sous mon uniforme scolaire -après avoir réglé ces questions de maquillage, je me promets de retourner voir le reste.

« Pour le maquillage, il me semble que le règlement de Poudlard demande de la discrétion... »

Le règlement n'était pas le seul élément à s'opposer à cette pratique. Les parents, surtout la mère de la jeune brune, avait reçue la nouvelle avec beaucoup de surprise. Mélissandre était une fille en apparence très sage, généralement très soignée mais plutôt discrète. Se mettre en valeur avec du maquillage était quelque chose de surprenant, venant d'elle. Tout comme sa récente inscription dans l'équipe des Cheerleaders ! Il semblerait que notre sorcière entrait dans une sorte d'adolescence. Une phase ou elle avait besoin d'exister, de se féminiser. D'ailleurs en parlant de poudlard elle plissait légèrement les yeux, avait-elle déjà vu cette tête blonde quelques part. Elle avait vu tellement de visage dans ce château, que celui-ci lui semblait inconnue.

* Tu as le teint chaud * Melissandre hochait la tête, ce n'était pas une confirmation des dires de la sorcière aux yeux bleue. Elle prenait surtout en note ce qu'elle venait de dire, * les tons sombres et marrons *

La plus grande s'éclipsait dans un rayon plus loin, habilement elle retrouvée une palette correspondant à ce qu'elle avait dit mais, également un rouge à lèvres dit corail. Mélissandre était heureuse, sa manière de parler et sa rapidité, elle avait tout d'une pro. Elle proposait alors à Mélissandre d'essayer les cosmétiques. Elle s'approchait et prit dans ses mains les poudres foncés, ainsi que le tube de couleur.

- Merci dit elle, simplement, se plantant devant son miroir. Elle écoutait ce que lui disait la sorcière, tout en réfléchissant, comment devait elle s'y prendre ?

- Je suis sûr que le rose pâle t'irait bien, ou même la framboise pour les jours de fête !

Elle caressait du doigts la poudre de couleur moyennement foncé, applicant un trait sur son avant bras. Puis la plus foncés, avant de se décider à en mettre sur ses yeux.

- Est-ce que... je dois mettre ça avec les doigts ? Eum, comment tu t'appelle déjà ?

Elle relevait sa tête, observant la sorcière dans le reflet du mirroir avant de finir.

- Tu devrais demander un badge à madame Guipure.

Elle se tournait vers sa camarade, dont elle ne connaissait rien ! Ne voyant que peu de son visage dans le reflet.

La jeune fille se montre très intéressée par le choix proposé et tandis qu'elle expérimente les couleurs sur son avant-bras, je pars en quête juste à côté du rouge à lèvres recherché et le trouve sans peine. Pas de modèle testeur pour cette teinte-là mais la couleur correspondant en tout point à ce que je désirais, je ne me questionne pas davantage avant de glisser le tube de rouge à lèvres dans mon sac. Interpellé par la jeune fille, je glisse un regard vers elle. La jeune adolescente semble perdue mais.. moi aussi, je le suis.

« Tiens, » lui dis-je en saisissant un petit pinceau portant l'inscription test, « tu peux l'appliquer avec ça. Il me semble que c'est un des modèles autonettoyants ; ceux qui ne retiennent la matière que pendant qu'on se maquille. » Ce n'est pas le pinceau le plus abordable qui soit mais mis ainsi à disposition des client.es, cette option reste la plus hygiénique.

« Je m'appelle Ada. Et toi ? » Hors de question que je fournisse mon nom, le rapprochement avec l'adolescent solitaire de Serdaigle serait rapidement fait. Je souris à sa remarque concernant le badge. C'est plutôt ironique considérant le fait que j'ai rarement mis les pieds dans cette boutique hormis accompagné de mes parents et pour des fournitures scolaires. Et surtout, je débute tout autant que la jeune sorcière dans l'art du maquillage.

La devinant plutôt hésitante avec la palette que je lui ai suggéré, je propose : « as-tu besoin d'aide ? Je peux te maquiller, si tu veux. » Je n'ai que peu d'expérience dans le domaine et mon hésitation ressort aussi certainement dans mon ton et mon attitude, mais peindre la peau ne doit pas être bien différent de la peinture d'une toile et concernant le deuxième point, je m'en sors relativement bien.

La fillette attrapait le petit pinceau, elle avait l'habitude de peindre mais bizarrement, celui-ci semblait différent. Elle ne savait pas vraiment comment faire, beaucoup de matière ? Peu ? Est ce qu'elle devait en appliquer sur la paupière mobile, un peu au dessus ? Dessous ? Elle restait immobile, face à son reflet dans le miroir. Analysant son regard, elle avait déjà vu des jeunes filles avec du maquillage mais, rien de précis.

- Ada ! Répétait elle doucement, ce n'était pas un prénom commun. Peut-être était ce même un diminutif, cette idée fît sourire la serdaigle. La sorcière blonde devait sûrement la considérer comme quelqu'un de cool ? Ou alors c'était elle qui était cool. Est-ce qu'elle devait désormais se présenter différemment ! C'était surement la mode auprès des adolescentes de 17 ans. Mélissandre, Méli, hm c'était trop commun ? Trop enfantin.

- Appel moi Millie ...

D'où sortait cette idée ? Aucune idée mais la petite fille était plutôt contente de sa nouvelle identité. Décidément il y avait du travail pour être une jeune femme. Elle n'était même pas sûr de comprendre réellement tout les codes de la jeunesse.

- Je veux bien un coup de main, j'ai l habitude des pinceaux mais, les visages ne sont pas vraiment ce que je réussi le mieux.

Elle n'avait dessiner qu'une personne à Poudlard ! Cheryl Styles, allez savoir pourquoi, elle avait ce jour là dégagée une énergie... Mélissandre s'était sentie obliger de l'intégrer à sa peinture initiale. Elle observait Ada, imaginant la possibilité de l'intégrer elle aussi à un décor. Le par terre de fleurs près de la cabane du garde chasse. C'était un décor qui lui allait bien, ses petites boucles blondes contournant des pétales rouges et jaunes. Un teint clair, la lueur d'un soleil d'été.

Mélissandre se demandait si elle se reverrait... elle l'espérait mais était trop intimidé à ce moment là pour formuler cela.

Désolée du retard petit break d'inspiration ! J'espère que ça te plait .

« Très bien Millie, on va voir ce qu'on peut faire » Je tire un petit tabouret dans sa direction et m'assois en face d'elle. Mes doigts se font un peu tremblants. L'agilité a toujours été présente pour les activités artistiques, que ce soit la broderie ou la peinture, mais je me sens un peu anxieuse et d'autant plus quand la jeune fille a évoqué son habitude des pinceaux. Moi aussi je sais y faire avec les pinceaux et je pensais qu'un visage ne serait pas bien différent d'une toile ou d'un parchemin mais la jeune adolescente semble affirmer le contraire.

Tu peux le faire, Lest. Ada. Une gérante vient nous proposer son aide -deux adolescentes qui essaient le maquillage mis à disposition, ça doit intriguer. Je la remercie poliment mais refuse -peut-être est-ce ma fierté d'ordinaire bien discrète qui veut que je réussisse ma mission par moi-même, je l'ignore mais ne tarde pas à me saisir d'un pinceau de taille moyenne, que je trempe dans la couleur la plus pâle. Ne sachant pas comment la couleur se déposera sur la peau, je ne prends que peu de matière que je dépose délicatement sur la paupière. Les gestes sont lents, il me faut du temps pour comprendre ce que je fais et ne pas partir dans toutes les directions. Mais peu à peu, me souvenant tant du livre lu sur le sujet que de mes observations d'une mère qui se maquillait en ma présence quand j'étais enfant, je gagne en assurance. Mon regard ne se décrochait pas de toutes les paillettes et couleurs vives dont elle ornait ses yeux et ses pommettes ; mes yeux suivaient chaque mouvement de pinceau, et ce sont ces mêmes mouvements que je tente de reproduire cejourd'hui, dans la discrétion qui convient pour une jeune personne qui se maquille pour les premières fois.

« Plus qu'un œil, je devrais être un peu plus rapide, » murmuré-je en m'approchant à nouveau de son visage, concentré sur cette toile souple et vivante. Quelques minutes plus tard, le pinceau est reposé sur la petite étagère. Aussitôt, de petites étincelles apparaissent autour et il retrouve une apparence immaculée, parfaitement propre pour un prochain usage.

Je m'éloigne pour observer le résultat final. Ce n'est pas parfait, mais je me suis vraiment bien débrouillée pour quelqu'un qui maquille une autre personne pour la première fois.
« Tiens, regarde dans le miroir, » proposé-je en lui tendant le petit objet.

Bonjour, le joueur ne sait ni se maquiller ni maquiller autrui, j'ai fait de mon mieux

Ce qu'on peut faire ? Mélissandre était un petit peu perdue, par cette formulation. Il y avait tant de travail à faire sur son visage ? Elle n'osait pas posé la question, se contentant de rester face à la sorcière blonde.

Les deux sorcières étaient face à face, Mélissandre photographiait rapidement le souvenir de Ada dans sa mémoire. Avant de fermer les yeux, se préparant à une transformation en douceur.

Des petits talons approchaient, Ada quant à elle n'avait pas encore commencé. Curieuse, Mélissandre ouvrait un œil en coin. Une des sorcières de la boutique s'approchait pour proposer son aide, mais Ada refusait poliment celle-ci. Cela eût pour effet de rassurer la jeune serdaigle, sa camarade savait ce qu'elle faisait, elle n'avait pas besoin de conseil, avait la technique, le coup de pinceau. Elle refermait son œil, sereine, ne pouvant empêcher son esprit de vagabonder dans les sentiers de la comparaison.

Il y avait du travail, Ada avait raison et ce n'était pas qu'une question de maquillage. Les deux filles étaient totalement opposée, Ada semblait plus douce, plus calme, il semblerait que ce ne soit pas qu'une facade. On pouvait ressentir la douceur dans ses gestes, contrairement à Mélissandre qui derrière son apparence lisse était une vraie tornade. Mélissandre essayait depuis bien longtemps de maîtriser ses émotions, d'être quelqu'un d'autre, était ce vraiment la solution ? Est-ce que cette chasse aux sentiments n'était pas justement ce qui les rendaient incontrôlables ?

* Plus qu'un œil *
Déjà ? Mais, la petite fille n'avait pas eût le temps de finir ses comparaisons. Cette voix, encore cette douceur qui émanait de la sorcière. Elle graverait ce moment à jamais, la sagesse, voilà ce qu'apportait quelques années supplémentaires.

Le pinceau ne venait plus chatouiller ses joues, Ada annonçait la fin du relooking visage. Mélissandre ouvrait lentement les yeux, tout en inspirant. Elle se tournait alors vers son reflet, tout en expirant. Une petite boule s'était glissée dans sa gorge, juste le temps d'un instant. Celle-ci disparu quand elle prit enfin la glace et y découvrit son maquillage !

Elle approchait son minois, observant celui-ci silencieusement. Elle n'avait pas vraiment changé, c'était simplement une version améliorer d'elle même. Les traits de son visage étaient légèrement plus accentués, ses yeux étincelants. Elle n'en revenait pas, c'était très réussie.

- Wow, merci... Je vais sûrement devoir m'entraîner un peu mais, cela en vaut la peine. Elle déposait alors l'objet réfléchissant, tout en continuant : - Je ne sais pas comment te remercier, tu es vraiment super gentille.

Après réflexion, la sorcière fini par proposer :

- Ada, donne moi ton rouge à lèvres, je vais te l'offrir. Tu as été si gentille, je t'ai pris beaucoup de temps ! Et ça me ferait vraiment plaisir, de te faire ce cadeau. Je suis sûr qu'une de mes sœurs à déjà ce pinceau alors, ... et puis, j'ai des économies.

Concluait-elle, d'ailleurs en parlant de temps. En avait-elle encore suffisamment pour choisir un collier ? Le pendule avait prit un peu d'avance mais, c'était jouable, à condition que la petite brune se décide facilement.