- Fumos
- Locomotor Mortis
- Mucus ad Nauseam
- Periculum
- Flamavo
- Halicto
- Limacius Eructo
- Tarentallegra

Et pourquoi est-il tant impacté par la puissance des émotions, me demanderez-vous ? Eh bien simplement parce qu'il a été inventé par un sorcier au caractère explosif : Alastor Maugrey. Certes très colérique, mais également fort brillant, Alastor est parvenu, en 1969, à inventer ce sortilège, étant fatigué de devoir tant se contenir pour lancer Incarcerem. Il s'est tout simplement demandé si sa colère ne pouvait pas devenir son énergie, au lieu d'essayer de la canaliser. Et pouf : le sortilège de Brachialigo est apparu ! Il l'a, par ailleurs, inventé à un moment vraiment intéressant : juste avant la première guerre des sorciers. C'est principalement grâce à ce sort qu'il a su arrêter tant de mages noirs à cette époque et est ainsi devenu un héros aux yeux de la nation. Il n'a pas eu besoin de refouler sa colère mais l'a, au contraire, utilisée à son avantage ! Un grand homme.

L'histoire de ce sortilège est à prendre avec des pincettes, étant donné que son itération est contée dans un livre de compte-rendu de l'Inquisition Espagnole de 1646. Ces lignes nous racontent qu'un homme fut arrêté à la fin de l'année 1645, après avoir fait mourir de rire plusieurs dizaines de personnes lors d'un spectacle de pièces grivoises. Il fut soumis à la question et l'histoire qu'il finit par avouer le fit condamner à mort, tellement elle était, sans aucun doute possible, reliée à la sorcellerie.

Cet homme, dont le nom fut volontairement voilé par l'Inquisition, vivait depuis son enfance en essayant de faire rire les gens, sa famille, ses amis, ses voisins, mais toujours sans grand succès. Il vécu sa vie en continuant à essayer de concrétiser sa passion, organisant presque chaque jour des spectacles de rue pour tous les badauds qui voudraient l'écouter. Mais il désespérait, il se faisait huer, les tomates et les chaises fusaient, et pas un sourire n'arboraient les visages des spectateurs. Au comble du désespoir, l'individu aurait, soudainement, durant l'un de ses énième spectacles sans succès, sortit un long bout de bois qu'il aurait pointé sur le public, prétextant un canular. Et soudainement, chacun d'entre eux fut pris d'un fou rire incontrôlable, durant plusieurs dizaines de minutes, alors que l'homme continuait de clamer son spectacle. Ce dernier aurait raconté qu'il n'en pouvait plus de voir des visages dénués de sourire, sombres et désapprobateurs, tout ce qu'il voulait, c'était faire rire. Il aurait même crié, sous la torture : "Je ne savais pas l'arrêter ! Je l'ai lancé inconsciemment !" Évidemment, les inquisiteurs ne comprirent pas un traître mot de cela. Ils consignèrent simplement une inscription de l'accusé, sur un petit bout de papier collé à la colle à l'amidon : "Rictusempra", que l'individu répétait presque incessamment.

À l'époque des croisades, vers 1250, les batailles étaient monnaie courante, et ce, sur tous les terrains possibles et imaginables. Aussi bien aux portes de Jérusalem qu'au fond d'un bois ou au sommet de remparts. Pas un jour ne s'écoulait sans que des soldats et des armées ne s'affrontent. Au sein de ces armées se dissimulaient des sorciers, car après tout, où se cache-t-on le mieux, si ce n'est directement dans la gueule du loup ? Parmi ces sorciers, s'en trouvait un particulièrement malin, fin stratège, beau parleur, un commandant idéal qu'on nommait le chevalier des écussons, car il s'était fait connaître en ramassant les boucliers sur le champ de bataille pour en équiper ses hommes.

Observant de loin une bataille, la situation jouait clairement en sa faveur ce jour-là, sa stratégie était impeccable, mais personne n'aurait pu prédire la tournure des évènements. Une tempête de sable se leva soudainement, sans prévenir, et la visibilité des troupes sur le champ de bataille tomba purement et simplement à zéro. Ce fut la débâcle pour ses troupes, qui se retrouvèrent massacrées, piégées par l'effet de surprise. Mais le chevalier aux écussons ne perdit pas tout dans cette bataille. Il en avait retiré une idée démoniaque : aveugler les troupes ennemies. Mais comment ? Il observait ses troupes en hauteur à chaque bataille, il ne pouvait décemment pas sortir sa baguette au risque de se faire remarquer et brûler.

Il passa plusieurs nuits à perfectionner un sortilège, soulevant des tournades de poussières et de sable, mais il sentait qu'il manquait quelque chose. Ce ne fut qu'en passant à côté d'un feu de camp qu'un violent coup de vent projette la fumée dans sa direction, ses yeux le piquèrent et il fut aveuglé durant plusieurs minutes. C'est alors que l'illumination lui vint, de la fumée. Un mélange de poussière et de particules, peu importe le terrain sur lequel il se trouvait.

Changeant de poste à la prochaine bataille, il se plongea au cœur de la mêlée, et teste avec succès plusieurs fois ce sortilège, faisant discrètement usage de sa baguette, ses soldats se pensèrent élus de dieu et protégés. Toutefois cette ascension fut brutalement arrêtée par un carreau d'arbalète décoché en plein cœur du chevalier aux écussons, par l'un de ses propres hommes, aveuglé par son sortilège.

Cette histoire se tient aux alentours du XIIIe siècle, en Italie. Paolo Di Auditore, explorateur de son état, n'avait de cesse d'affronter de nouvelles aventures. Toujours à l'écoute des rumeurs et des légendes locales, quelle ne fut pas sa surprise d'entendre un jour dans un bar qu'un dragon se cachait dans une caverne alentour, ravageant les villages. Ni une ni deux, il inscrit son nom à l'aventure, avant que les cul-terreux du coin ne lui rient au nez. Petit gringalet de rien du tout, comment veux-tu affronter les crachats enflammés du grand dragon de la caverne ? Il fut tant moqué que son honneur tombe en lambeaux et il s'enfuit.

Mais il a son idée derrière la tête. Paolo est un sorcier, un brillant sorcier, audacieux et malicieux. Mais il avait surtout le sens de l'honneur et du beau combat. Il n'affrontait jamais de moldu avec sa magie, il aimait les combats égaux et plein de panaches. Aussi, quoi de mieux que défier un dragon par ses propres armes ? Alors il réfléchit, il réfléchit longuement. Quelle était l'arme représentative de cette créature ? Ses griffes ? Ses dents ? Son armure impénétrable ? Sa queue ? Non, bien sûr, son souffle enflammé ! Mais comment reproduire un tel exploit ? Comment un dragon crachait-il son feu ?

Il réfléchit encore plus longuement, caché dans les bois pour ne pas attirer l'attention, et essaya des milliers de sorts possibles. Tenter d'enflammer sa salive ? Son souffle ? Boire un liquide pour l'enflammer ensuite ? Et sa capacité pulmonaire ? Suffirait-elle ? Assailli par toutes ses questions, il désespérait de trouver la solution. En observant un oiseau claquer du bec, il trouva finalement la solution ! Transformer un bref instant ses dents en silex et en métal pour créer une étincelle, et changer son haleine en gaz inflammable. Il n'oublia pas d'inclure dans l'effet du sort l'ignifugation de sa bouche, et tout était prêt. Il s'exerça plusieurs jours, brûlant arbres et buissons sur son chemin, avant de se diriger vers la caverne.

Il avait rameuté les villageois, sûr de son coup, et voulant prendre une douce revanche en leur en mettant plein les yeux. Il dégaina sa baguette, se tenant prêt à accueillir le dragon, il s'imaginait déjà leurs flammes s'affronter dans un duel grandiose, et il lança Halicto plusieurs fois, provoquant de grandes réactions chez les badauds. Le dragon sortit, empli de colère, et alors que Paolo le provoquait, il souffla ses flammes, dix mille fois plus puissantes que la petite flammèche de ce dernier. Et le sorcier Paolo mourut comme l'inconscient qu'il était.

Bien lui en pris de convoquer tout le village, qui s'empressa de conter l'histoire du voyageur qui crachait le feu en hurlant Halicto, avant de finir lui-même brûlé, ayant volé trop près du soleil.