Regardant un coup l’heure qu’il est, je hausse les sourcils et referme mon livre avant de me relever. Ma jupe ne semble pas avoir trop souffert d’être restée un moment dans l’herbe, mais je prends quand même quelques instants pour l’épousseter. Voilà, plus qu’à prendre mon sac et à resserrer l’écharpe bleue que je porte autour du cou, et je devrais juste avoir le temps de passer dans mon dortoir avant le début du dîner.

C’est même presque étonnant que ma faim ne m’ait pas faite partir plus tôt, à vrai dire. Mais il faut croire que la course de balais de tout à l’heure m’a coupé l’appétit un peu plus longtemps que ce à quoi je suis habituée, ce qui n’est pas une mauvaise chose non plus. C’est également à cause de cette course à laquelle j’ai participé et de la douche qui a rapidement suivi que je porte une écharpe par un temps pareil - en plein après-midi au mois de juin, c’est quand même assez rare d’en avoir besoin sinon - et mes cheveux sont déjà quasiment secs.

Le tricot est bien évidemment celui d’Eridan, récupéré un peu plus tôt comme tous les vendredis soirs depuis janvier et qui me permet de profiter encore un peu plus souvent de l’odeur de mon petit ami. Inspirant d’ailleurs dans le tissu, le petit sourire qui me vient à chaque fois spontanément s’efface un peu en pensant que dès après-demain, je n’aurai plus que ça pendant de longues semaines… On devrait pouvoir se voir un peu cet été et heureusement, mais je suis déjà convaincue que ça va être long.

Sur ces pensées, je presse un peu le pas pour traverser le parc.