J'observe les quatrième année sortir de leur cours de Soins aux Créatures Magique, tandis que j'arrive d'un pas pressé, mon araignée nichée dans le creux de ma main droite. Heureusement que j'ai abandonné les cours d'Histoire de la Magie grâce à ma filière, je n'aurais pas supporté de passer un seul instant de plus en sachant Aiwylittu mal en point. Il s'en est d'ailleurs fallu de peu pour que je débarque à sept heures dans le bureau du professeur... Et seul l'argument de Théo comme quoi Mr. Dawson serait probablement en train de dormir, a fini par faire mouche. Puis, à ma plus grande horreur, j'ai découvert en me rendant vers huit heures trente — très exactement au même endroit que celui sur lequel je me tiens à présent — que Mr. Dawson enseignait ! Et ceci pendant deux heures ! Quelle poisse.

Je suis donc parti me ronger les sangs pendant deux longues heures, ou cent-vingt minutes plus précisément, attendant que Mr. Dawson achève son enseignement. Et si Aiwylittu mourrait ? Et si c'était très grave ? Lorsque je l'ai découverte hier soir, après être enfin rentré de ces vacances plutôt nulles, je me suis pris la tête entre mes mains et n'ait pu m'empêcher de gémir. La seule chose notable que j'ai fais dernièrement avec elle, c'est de lui faire goûter quelques rochers aux chocolats que j'avais chapardé derrière le dos de mon père dans la cuisine. C'est impossible que ça ait pu la rendre malade ! Donc, elle a forcément attrapé quelque chose de grave !

À présent immobile, je scrute les derniers quatrième année. Allez, du balais ! Pas besoin de poser de questions au professeur, de toute façon vous ne retiendrez rien de ses réponses. Finalement, les voilà qui partent enfin, et je me mets à franchement courir en direction de la salle de soins où se trouve le professeur. Je l'ai vu y entrer. Il doit certainement y être occupé à soigner une créature, mais je ne m'attarde guère sur cette supposition. Rien à faire, Aiwylittu reste beaucoup plus importante. Quelques secondes plus tard, je pousse la porte de la salle. Enfin à portée de voix de l'individu qui m'intéresse, je m'exclame d'un ton saccadé :

– M'sieur Dawsoooon !

J'arrive haletant, et je lève la tête alors que je tends mes deux bras devant moi pour montrer au professeur l'araignée. Elle semble bien mal en point entre mes deux mains, et un sentiment inexplicable m'étreint les entrailles alors que je pose mes yeux sur ce petit corps duveteux. Je cherche mes mots, et la panique m'envahit de nouveau. Elle ne va pas mourir, hein ?!

– Mon... Aiwy... Mon araignée...

Mince, qu'est-ce que j'avais préparé comme explications, déjà ? D'ailleurs, est-ce que j'en avais préparé ? Mon cœur s'emballe.

– Mon araignée, elle va pas bien ! Regardez ! Ça se trouve c'est grave. Je... Je veux pas qu'elle meure !

Les derniers mots sortent de ma bouche avec une intonation réellement inquiète, et je me maudis presque de me montrer aussi faible à cause d'une araignée. Il faut absolument que Mr. Dawson fasse quelque chose ! Je m'en voudrais toute ma vie, et même après ma mort, si Aiwylittu mourrait !

Son premier cours de la journée venait de s'achever et le moins qu'on puisse dire, c'est que Jae était déjà épuisé. Il avait peu dormi, se refusant à prendre un philtre calmant pour chasser les images du Poudlard Express qui sombrait au fond de l'abîme, préférant quelques gorgées de Whisky Pur Feu en guise de compagnie entre deux rêves où il se rejouait la scène. L'alcool l'avait apaisé sur le moment, mais maintenant, il le repayait. Une bonne nuit sans rêve, voilà ce dont il aurait eu besoin...

Repoussant sa sieste à plus tard, il quitta sa salle de cours immédiatement après le dernier quatrième année parti, pour entrer dans la salle de soins afin de récupérer ce dont il avait besoin pour sa tournée des résidents de l'école, étant donné que c'était à lui de s'occuper de nettoyer les abris et de nourrir les créatures le lundi. Soupirant, le professeur rassemblait lentement son nécessaire quand une voix interrompit ses rêvasseries. Jae sursauta presque en entendant l'élève l'interpellé. Ce dernier avait l'air inquiet et c'est les sourcils froncés que le jeune professeur le dévisageait, essayant de comprendre ce qui pouvait bien le mettre dans cet état.

Faire un commentaire sur l'angoisse de l'élève concernant sa petite créature ne traversa pas un instant Jae. Il savait combien le lien entre un animal de compagnie et son propriétaire pouvait être fort et cela, quelle que soit la créature. Repoussant à plus tard sa tournée pour rassurer d'abord l'élève et soigner la pauvre araignée s'il le pouvait, le visage de Jae s'adoucit. Se déplaçant en direction d'une table de soin, il invita l'élève à faire de même en tapotant doucement de sa main sur la table tout en lui posant quelques questions. « Apportez-la moi que je l'examine. Elle est comme ça depuis quand ? Vous avez notez quelque chose d'inhabituel ? A-t-elle fait quelque chose d'inhabituel ? »

Le professeur ne perd pas de temps, et m'invite directement à le rejoindre près de la table de soins. Je sens mon cœur s'alléger un peu à l'idée qu'Aiwylittu va être secourue, et je tente un sourire avant de répondre aux questions de Mr. Dawson. Au passage, je pose la petite bête sur la table de soin. Elle me paraît si minuscule pour un si grand espace, et cela ne fait que me rappeler combien elle peut être fragile...

– Depuis hier soir, elle est comme ça... Elle ne bouge pas trop, et elle a même l'air pas bien ! Je ne sais pas vraiment si elle se nourrit étant donné qu'en général elle le fait elle-même, mais ça n'a pas l'air fameux.

Quelque chose d'inhabituel... Non, rien ! Enfin, il y a bien eu ces rochers. Mais ça n'empoisonne personne, un peu de chocolat ! Et puis elle est forte, mon araignée. Je regarde la table de soins, puis mon professeur, légèrement hésitant. Je ne veux pas être responsable de son état, moi. Ça ne peut pas être mes pauvres petits rochers qui l'ont mise dans cet état !

– Il y a bien eu... Avant que je prenne le Poudlard Express...

À moins qu'elle soit traumatisée ? Après tout, je n'en ai pas non plus gardé un souvenir agréable... Affolé, je coupe moi-même le fil sur ce que disais, et m'exclame :

– Vous pensez possible le fait qu'elle soit traumatisée à cause des méchants d'hier ?! Enfin... C'est une araignée, je n'y avais pas trop pensé, elle ne m'a pas l'air si sensible que ça après tout.

Non, je ne vois pas pourquoi ce serait le voyage d'hier qui l'aurait rendue dans un tel état... À moins qu'elle soit sujette au mal des transports ? Mais c'est insensé, je l'ai ramenée par ce biais, après les vacances de Noël ! Je l'aurais remarqué si elle tombait malade suite à un trajet en train...

Plaçant ses mains de part et d'autre de la créature pour l'empêcher de fuir, Jae se penche dans sa direction tout en écoutant son jeune maitre répondre à ses questions. À l'aide de son index et tout doucement, il commença à effleurer la créature sur son flanc, pour essayer de la faire réagir. Le métis releva la tête en entendant l'élève hésiter dans ses réponses, fronçant les sourcils pour montrer qu'il avait du mal à suivre ses propos, mais ce dernier continue de ne pas terminer ses phrases pour revenir sur les événements de la veille.

Est-ce qu'une araignée était aussi sensible que cela ? Jae l'ignorait. Ce dont il était sûr en revanche, c'est qu'elles étaient extrêmement intelligentes, ce qui commença par expliquer à haute voix. « Je ne sais pas si elle est sensible au point de comprendre ou d'être impactée par ce qui s'est passé, mais je n'ai que peu doute sur qu'un voyage en train doit être perturbant pour elle, quand bien même il se passe bien. Voyez-vous, ces créatures sont très intelligentes. Elles sont capables de prévoir, planifier, d'établir des cartes mentales de leur espace, d'apprendre et tout cela, mis au service de ses toiles. En trajet, elle doit se sentir un peu perdue et ne pas comprendre ce qu'il se passe. Elle était placée dans sa cage habituelle pour le chemin ? » L'anglais ne laissa pas le temps au gryffondor qu'il lui demanda. « Vous dissiez tout à l'heure que la plupart du temps, elle se nourrit toute seule, mais ça veut dire que vous lui avez déjà donné à manger quelques trucs, elle raffole d'un mets particulier ? Que je puisse voir si en lui proposant un truc elle réagit davantage... »

J'observe mon professeur d'un regard préoccupé. Est-ce qu'il saura faire ? Je n'ai évidemment aucun doute quant à ses compétences, j'ai déjà pu l'observer lors des cours... Mais voilà.

« Voyez-vous, ces créatures sont très intelligentes. »

Je hoche la tête, et si la situation n'avait pas été aussi perturbante pour moi, j'aurais certainement souri. Je le savais ! Les araignées sont belles et bien censées ! Je ne comprends pas pourquoi la moitié de la population humaine tient tant cet animal en horreur. Enfin bon... J'écoute la suite du discours du professeur, et son message fait tilt. Un trajet est donc perturbant pour un petit bout de carapace comme ça ? À ce point là ? Par Merlin, je n'aurais jamais pensé...

Puis, alors que Mr Dawson me pose des questions, l'évocation de la cage fait monter en moi des souvenirs... Particuliers, disons. Une cage. Deux personnes m'ont déjà fait la réflexion que c'était nécessaire. Je ne comprends pas cette fixette sur l'idée d'enfermer un être vivant. Certes, ne pas en avoir nécessite de faire très attention aux endroits où se dirige mon araignée, et en premier temps, il a fallu que j'obtienne sa confiance. Mais à présent, tout roule pour le mieux. Aiwylittu a compris qu'elle ne devait pas se montrer en présence de mes camarades dans les dortoirs sous peine de panique. Elle semble également avoir saisi que si elle voulait rester avec moi, elle devait ne pas sortir de ma poche pendant les cours. En général, cela se déroule rarement de cette manière, de toute façon. Aiwylittu reste dans les quartiers rouges et or, à moins que je ne la laisse se faufiler dans le château. Cependant, je préfère éviter de laisser mon araignée partir trop loin. On ne sait jamais ce qui peut arriver, le train d'hier en est bien la preuve.

– Euuh, c'est vraiment important, les cages ?

Je prends une petite voix. Si les dernières fois je n'avais pas apprécié les remarques des deux adultes, devant un spécialiste en la matière, je fais moins le fier. Et puis, si mes problèmes venaient de la façon dont j'éduque mon animal, de quoi j'aurais l'air ?

– Sinon... Je sais qu'Aiwylittu aime bien les insectes, particulièrement les gendarmes. Alors parfois j'essaie de lui en ramener.

Le rocher au chocolat me trotte dans la tête, et je ne peux m'empêcher de tâter le terrain...

– Par hasard... Les araignées n'auraient rien de mal contre le chocolat ?

Je ne pense pas qu'Aiwylittu soit malade à cause de cela, mais il faudrait que je sache si je dois éviter, à l'avenir.

Jae fronça les sourcils à la question du garçon sur les cages. Important ? Difficile de répondre catégoriquement par l'affirmative. La plupart des créatures préféraient voyager dans une cage. En effet, même si elles n'aimaient pas être enfermées, le voyage pouvait être stressant et la cage pouvait avoir un côté rassurant dans le fait que c'était un environnement connu. Le métis plissa les lèvres dans une moue songeuse, observant la petite créature tout en réfléchissant aux mots qu'il pourrait employer. Il ne voulait pas miner encore plus le morale le propriétaire de la petite araignée qui semblait déjà bien touché par l'état patraque de son compagnon à huit pattes. « La cage n'est pas formellement obligatoire, » commença par répondre Jae, après avoir hoché de la tête à la mention des insectes. Se détournant de la petite créature pour aller chercher après une boite dans un des placards, il continua : « mais c'est recommandé oui. Comme je le disais, un trajet peut-être stressant pour une créature. La placer dans un univers qu'elle connait peut l'apaiser. » Il revenait vers la table, une boite remplie d'insectes en mains lorsque Nolan posa une nouvelle question qui fit froncer les sourcils à Jae d'inquiétude. « Du chocolat ? » Répéta le professeur. « Non, il ne faut surtout pas lui en donner... » Déposant la boite sur la petite table, il plongea ses yeux noirs dans ceux de l'étudiant. « Vous lui en avez donné ? »

J'ai l'impression de dégringoler du haut de la tour d'Astronomie, mes espoirs d'avoir adopté la bonne attitude aussi lointains que ces étoiles dont je ne peux apercevoir la moindre lueur. La cage est recommandée. La cage permet d'apaiser l'animal durant les trajets. Ces phrases résonnent en moi, et je me demande pourquoi je n'ai pas tenté davantage de recherches sur les soins adaptés aux animaux. Pourquoi ne me suis-je renseigné que sur les araignées, c'est vrai ? Je me sens confus.

Le professeur part finalement chercher de quoi soigner mon araignée — j'imagine — et voilà que survient la nouvelle douche froide. Devant les yeux profonds de mon professeur, je me retrouve à déglutir, fuyant la vérité implacable qui me poursuit néanmoins depuis le début de notre conversation. Je ne veux pas y croire.

– C'est-à-dire que...

Je détourne le regard, seul s'offrant à moi les murs blancs de la salle de soin. Aucun échappatoire.

– Je ne pensais pas... J'aime bien m'amuser, je pensais qu'Aiwylittu aussi...

Il n'y a qu'à se rendre compte du nom de mon araignée "Je vais te manger" pour s'apercevoir jusqu'à quel point je peux partir loin. Trop loin. Mais à l'instant, tout accaparé par la difficile vérité qui s'impose, et dont je ne veux pas, le temps ne semble pas encore venu pour songer à mes défauts. Qui n'en sont pas, de toute manière. Les gens ne s'amusent pas assez, et ils ne comprennent rien, c'est tout.

L'étudiant était mal à l'aise. Jae le voyait bien tant cela était évident. Il détournait le regard, fuyait le contact visuel alors qu'il commençait difficilement à articuler quelques mots en guise d'explications. Piètre défense, aurait pu commenter le professeur s'il était du genre cruel. Heureusement, il ne l'était pas. Son visage s'était même adouci en voyant la réaction du gryffondor. Ce dernier ne répondait d'ailleurs pas vraiment à la question, preuve ultime, si besoin il y en avait, que c'était le cas. Se retenant de soupirer, Jae posa doucement ses mains sur la table, faisant glisser la petite boite qu'il était parti chercher sur le côté. Il n'en aurait finalement pas besoin. Tournant les talons à nouveau, il s'empressa d'aller chercher une fiole, une petite cage qu'il comptait prêter à l'étudiant et une boîte d'insectes vivants.

Il n'avait pas envie d'accabler davantage le gryffondor, si ce dernier tenait vraiment à sa petite créature, il devait déjà être au plus mal. Mais le métis ne pouvait pas non laisser passer ça, il devait tout de même être explicite afin de s'assurer que l'élève ne recommencerait pas. Revenant à table avec les différents éléments, Jae reprit la parole, sans animosité dans la voix, doucement, mais fermement afin de faire passer le message. « Je suppose que ma réponse ne va pas vous surprendre compte tenu de votre réaction, mais, non, les araignées ne mangent pas de chocolat et cela explique très certainement son état. Il ne faudra pas recommencer, c'est d'accord ? Cela doit avoir un effet toxique, il faut que vous preniez davantage soin d'elle. » Tout en posant les doigts sur les éléments qu'il mentionnait dans son discours, Jae poursuivait. « On va lui donner quelques gouttes de ce remontant, que je vais mettre dans l'eau de cette cage avec quelques insectes qu'elle pourra chasser et manger, cela va l'aider à éliminer les toxines. »

Joignant le geste à la parole, Jae prépara la petite cage. Il glissa quelques insectes par l'un des trous, laissa quelques gouttes du remontant tomber dans le distributeur d'eau puis poussa la cage dans la direction du gryffondor pour qu'il y place son araignée. « L'idéal serait de la laisser tranquille pendant au moins 48h. Le temps qu'elle boive toute l'eau et mange les insectes. Elle risque de ne pas être très contente puisqu'elle n'a pas l'habitude, mais c'est pour son bien et transitoire. Si elle ne va pas mieux ou si son état empire, n'hésitez pas à revenir me voir. Vous pourrez me rendre la cage quand elle sera guérie. »

Je ne sais plus où me mettre. La sentence tombe irrévocablement, et je me sens alors aussi stupide que lorsqu'une personne ne rit pas à mes blagues. Je crois bien que j'en suis même au stade au-dessus. Quelque chose me serre un peu la poitrine, et les larmes me montent aux yeux, ce qui ne survient certainement pas lorsqu'une de mes farces avorte. Je respire un grand coup. Ce qui s'est passé ne peut plus être défait. À l'avenir, il faudra simplement que je fasse plus attention, ce que le professeur m'indique d'ailleurs, en plus de cette évidence de ne pas recommencer cette bêtise. Je hoche ostensiblement la tête. D'accord Monsieur. De toute manière, vous pourriez m'ordonner d'attraper la lune que je le ferais.

J'observe le professeur s'occuper de ma précieuse bête, et j'en viens à regretter de ne pas avoir la formation nécessaire pour les premiers gestes de soins. Si je l'avais eue, j'aurais déjà amélioré l'état d'Aiwylittu avant de venir embêter Mr Dawson... D'ailleurs, j'ai un doute. On n'étudie pas ça en cours, si ? Je laisse néanmoins l'adulte terminer ses explications, rangeant l'interrogation dans un coin de mon esprit. Les informations me paraissent claires, même si je n'aime pas vraiment l'idée de déplaire à Aiwylittu. Enfin, si cela lui permet de se sentir mieux... Et puis comme il le dit, c'est transitoire, elle ne va pas en mourir.

Je m'empare donc délicatement de ce petit corps sur la table de soin, que je viens alors placer dans l'espace qui lui est dédié dans la cage. Aiwylittu ne semble pas vraiment avoir conscience de tout ça, et je crois que je préfère cette alternative à celle où elle tente de s'échapper. Finalement, je reviens alors sur ce qui me tracassait :

– Dites Monsieur, est-ce qu'on a vu tout ça en cours ? J'aurais dû savoir la soigner ?

Si c'est le cas... Je devrais peut-être songer à me pencher davantage sur mes cours de Soins aux créatures magiques. Déjà, parce que ce n'est pas vraiment une corvée pour moi, j'apprécie particulièrement cette matière, et ensuite car j'aimerais m'éviter d'autres situations fâcheuses comme celle-là.

– Vous pensez que je devrais lui acheter une cage ? On m'avait déjà fait la remarque... Mais je sais pas, vu que je déteste être restreint, j'avais pensé que c'était un peu pareil pour mon araignée vous voyez. Je pense pas qu'elle aimerait être enfermée...

Ce cadeau de Noël me fait décidément poser trop de questions. Avant, jamais je n'aurais songé qu'on puisse enfermer un être vivant pour son bien, c'était forcément de la tyrannie, ni plus ni moins !

Je ne m'y connais pas plus que vous donc ce n'est pas moi qui irait vous corriger Merci pour les infos, et désolé du temps de réponse...

Jae attendit patiemment que l'élève dépose la petite créature dans la petite cage. À présent, c'était à la petite araignée de jouer. Elle devait manger et boire pour se remettre, ainsi que se reposer, le temps ferait le reste du travail. Le professeur espérait sincèrement qu'elle irait vite mieux et ne serait pas trop fâchée d'être mise en cage. Son maître semblait sincèrement triste de la voir dans cet état et le métis ne voulait pas que sa culpabilité s'accentue.

La question que le Gryffondor posa ensuite interpella le professeur. Est-ce qu'il aurait dû savoir comment la soigner ? Non. Ce qu'il aurait dû savoir en revanche, c'est ce qu'il pouvait ou ne pouvait pas lui donner à manger. Mais ce n'était pas la peine d'en rajouter une couche, il semblait à Jae que Nolan avait compris la leçon et se contenta donc d'expliciter son avis sur la question. « Non, nous n'avons pas vu tout ceci en cous. Et non, vous n'avez pas à vous en vouloir de ne pas savoir comment la soigner. C'est un métier à part entière. Et je ne peux que vous recommander d'aller trouver des professionnels si votre araignée tombait à nouveau malade. Lui donner des potions sans vraiment savoir ce quoi elle souffre pourrait avoir des conséquences dramatiques. » Jae laissa quelques secondes s'écouler, le temps de laisser à l'étudiant enregistrer le fait qu'il ne devait pas commencer à jouer les apprentis soigneur au risque d'aggraver la situation, avant de reprendre la parole.

« Nous n'apprenons pas vraiment à soigner les créatures non magiques en SACM en fait. Hormis le chapitre sur les chouettes et hiboux, dans le sens où ils sont nos messagers. Cela étant dit, il serait plutôt intéressant, si d'autres élèves comme toi en êtes demandeur, d'avoir des sortes d'ateliers pour apprendre à vos occuper mieux de vos animaux de compagnie. » Oui, vraiment, l'idée n'était pas stupide et plaisait à Jae qui se nota de la soumettre à la direction prochainement.

Le métis baissa les yeux sur la petite cage, essayant d'analyser la réaction de l'araignée à travers la paroi de verre avant de répondre à la seconde question. « Pour être franc, je ne voudrais pas vous faire acheter une cage si votre araignée ne la supporte pas. Peut-être devriez-vous attendre déjà de voir comment elle réagit ces prochains jours ? Si vous le souhaitez, je peux vous laisser la cage quelques semaines de plus, que vous voyez comment elle s'y habitue, si elle apprécie y retourner de temps et temps. Si c'est le cas, ça pourrait être intéressant de lui en acheter une oui, afin de lui proposer un petit espace où elle pourra se sentir dans son cocon. »