Qu'est-ce qui ne va pas avec ces deux petiots ? Si Elya se montre d'abord avisée dans sa réponse, il semble que son cerveau souffre de quelques grésillements magiques puisqu'elle en vient à proposer que ce soit moi qui fasse une déclaration au saule cogneur. L'idée est si absurde que je crois dans un premier temps à une plaisanterie, mais l'absence de rire tant de l'un que de l'autre achève de me confirmer le sérieux de la proposition. La description de la scène dressée par Carli est si complète qu'elle m'arrache une grimace de dégoût.

J'ouvre la bouche pour rétorquer qu'il est hors de question que je participe à ce genre d'acte inutile, mais le Gryffondor se montre plus rapide que moi. Au moins, il a un peu plus la tête sur les épaules. Ou pas, en fait : parce qu'il déclare s'en ficher du règlement. Soit je ne suis pas surpris, je m'en doutais déjà mais de là à le formuler à voix haute, c'est autre chose. Le gamin se montre borné, et son avis me hérisse tellement le poil que je ne tiens plus. Qu'est-ce qu'il a ce gosse, à venir nous demander notre aide comme si on pouvait faire quoi que ce soit pour lui, et se montrer ensuite si exigeant et provocateur, cherchant à faire de nous des complices de ses méfaits ?

Il semble sérieux, en plus. Il en a rien à faire des autres, et tant d'irrespect me dégoûte. Qu'on soit dans la totale indifférence des autres soit je le comprends : c'est aussi mon cas, je préfère de loin la compagnie des plantes et des animaux. Mais à partir du moment où on interagit avec autrui, il est normal de respecter les besoins et limites de chacun.

« Nolan, si c'est compliqué à comprendre pour toi, tiens-toi surtout au fait que tu ne dois pas faire aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse. » Un classique souvent répété par ma mère. Mais un autre propos m'interroge. « Tu n'as pas besoin de faire ce genre de choses pour exister aux yeux des autres et te faire remarquer. Tu n'es pas tout seul, et il y a des gens qui pensent à toi. Souviens t'en. »

Mais moi, j'ai pas envie de participer à ces plaisanteries stupides. Ça n'a jamais été ma tasse de thé, de toute façon. « Pour le reste, c'est sans moi. Débrouillez-vous tous les deux. Bonne journée. » Et j'abandonne les deux jeunes sorciers à leur sort, reprenant ma course vers la bibliothèque où de plus palpitantes activités m'attendront qu'ici.

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C'est mon dernier post, c'en était trop pour Lest désolé. Mais continuez sans moi hein !

Je remarqueEque ma proposition de changer la cible de la blague ne convient ni au Gryffondor, ni au Serdaigle. Zut, moi qui pensais que j'allais continuer à m'amuser, comme tout à l'heure dans le parc ! Ces deux garçons sont décidément beaucoup trop sérieux pour moi.

Pour couronner le tout, Lest décide de nous abandonner ! Je n'y crois pas !

Je commence à ressentir une lourdeur dans ma poitrine, les signes d'une certaine tristesse. Depuis que je suis à Poudlard, ce ressenti est parfois un peu trop présent. Je n'ai lié aucune réelle amitié, ayant l'impression d'être très différente des filles en général, et même des filles de Serdaigle alors qu'il devait s'agir des camarades me ressemblant le plus a priori...

Mais je m’apitoierai sur mon sort plus tard. Pour le moment, je vais tenter d'aider Nolan. Oui, je ne veux pas abandonner. Toujours ce fichu besoin de me lier aux autres...

Tout en fuyant le regard de Nolan, je tente ainsi quelque chose :

- Nolan, maintenant que nous sommes seuls, euh... Peut-être que tu aurais envie de te confier à propos de la lettre dont tu parlais ?... Je t'avoue que j'ai assez peu d'imagination. Ne le dis pas à des élèves de Serdaigle je t'en supplie... Moi-même je me demande parfois ce que je fais dans cette Maison. Mais donc, des idées de blague, je n'en ai pas vraiment. Par contre, si t'as besoin d'une oreille attentive, tu peux compter sur moi. Je sais qu'on ne se connaît pas du tout mais...

Je m'arrête sur ces mots, j'ai déjà trop parlé et bien trop balbutié, comme à mon habitude. J'espère qu'il ne va pas me rejeter...

« Tu ne dois pas faire aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse. »

Hm.

Ce que je n'aimerais pas qu'on me fasse... Voilà une bonne piste de réflexion. Qu'est-ce que je n'aimerais pas qu'on me fasse ? Mes blagues n'ont rien de méchantes, et même si je risquerais d'être parfois désagréablement surpris, il n'y a pas mort d'homme ! Et puis, si je dois suivre ce précepte, pourquoi me retrouvé-je donc chaque jour dans une salle de classe ? Ils ne me semble pas que les adultes de ce château respectent le moins du monde cette notion. Je l'observe sûrement bien plus qu'eux, par ailleurs.

Et puis il est drôle, des gens qui pensent à moi... Ça ne veut rien dire ! Non, je ne vois strictement pas le rapport avec mes farces. Le voilà encore parti dans une fantaisie de Serdaigle... Quand bien même, au fond de moi, quelque chose remue en songeant que s'il y a vraiment des gens qui songent à moi, ce ne sont certainement pas mes parents. En tout cas, pas ma mère. Mon père, il peut être sympa, parfois. Enfin bref, là n'est pas le sujet.

– Bonne journée.

Les dernières paroles du blonds m'ont davantage touchées que je ne me vois prêt à l'admettre, et me voilà finalement plutôt soulagé que mon camarade disparaisse de ma vue. Non mais qu'est-ce qui lui prend, à me parler comme ça ? Je ne lui ai pas demandé une analyse précise de la raison pour laquelle j'aime surprendre les élèves selon lui. En, effet, de une, cela reste strictement confidentiel. Et deuxièmement, il n'y a pas besoin de s'appeler Dumbledore pour comprendre qu'une blague c'est amusant. Il va chercher trop loin.

Je tourne la tête alors que je croise les bras, et mon regard tombe de nouveau sur cette fille. Allons bon, j'espère qu'elle ne va pas se mettre à sortir des inepties, elle aussi. Déjà que j'ai bien été déçu avec l'autre...

Mes yeux s'écarquillent finalement, alors que je comprends qu'Elya me propose de... De... lui raconter ce qui me tracasse. Elle me fait un peu de peine d'ailleurs, à se demander ce qu'elle fait dans sa maison. Je l'observe d'un air penseur.

– Tu devrais faire confiance au Choixpeau, tu sais. À ce que j'ai compris, il ne s'est encore jamais trompé.

Enfin... Je crois qu'il y a bien eu cette fille bizarre dans la maison des bleus, qui a voulu créer une maison violette ou je ne sais pas trop quoi, mais au fond rien ne dit qu'elle n'a pas sa place à Serdaigle. Et puis des élèves compliqués, on en trouve partout, comme ce Lest par exemple.

Nolan a l'air terriblement déçu par les mots et le départ de Lest, et je me dis que je devrais peut-être le laisser tranquille.

Il prend cependant la peine de me rassurer : selon lui, le Choixpeau ne se trompe jamais. Il a l'air bien sûr de lui... Comment peut-il le savoir ? Certes, son assurance me fait penser à un Gryffondor, et cela tombe bien puisqu'il fait partie de cette maison. Mais les autres ?

J'ai presque envie de me lancer dans une argumentation sur les spécificités des maisons, et comment la complexité de la psychologie humaine ne devrait pas se résumer à une telle catégorisation... Je suis sûre que si je prends au hasard un élève de Poufsouffle et un élève de Serdaigle, je ressemble autant à l'un qu'à l'autre...

Arf il a failli m'avoir. En ne me répondant que sur le sujet de ma maison, il esquive ma question principale qui était de savoir ce qu'il lui arrivait. Je m'en rends bien compte, mais je suis beaucoup trop curieuse pour laisser tomber. Quand on me cache quelque chose, j'ai d'autant plus envie de savoir de quoi il s'agit. Et je déteste les secrets ! Je ne peux ainsi pas m'empêcher d'insister. Au pire, il m'enverra bouler...

- Euh oui tout à fait, je vais lui faire confiance à ce vieux tissu rabougri. Et donc, tu n'as toujours pas envie de me raconter ce qui te tracasse ?

Elle n'a pas l'air convaincue. Je hausse les épaules. Franchement, je ne comprends pas pourquoi elle se tracasse avec ça. De mon côté, je suis très bien à Gry..-

Je manque d'écarquiller les yeux alors que je l'entends revenir sur le sujet que j'avais pourtant si habilement évité ! Cette Serdaigle est coriace dis-donc, pire qu'un niffleur attaché à son gallion ! Je prends une inspiration, tandis qu'un mélange d'agacement et d'hésitation me saisit. Certes, Elya ainsi que son insistance m'embêtent, à remuer ce que je cherche justement à oublier... Cependant... Je ne sais pas. Elle n'a pas l'air si méchante ?

J'aimerais bien pouvoir l'affirmer, et pourtant, l'attitude vexée de Lest me revient en tête. À ce moment, je n'avais pas spécialement cherché à creuser les états d'âmes de mes camarades, trop concentré sur mon but. Néanmoins, maintenant que la scène ressurgit dans ma mémoire... Lest n'avait pas l'air content. Je me demande pourquoi. Je ne sais plus exactement ce qu'on avait dit, mais ça n'avait pas été si terrible... Non ? Ou c'était parce qu'il aimait lire ? Et que justement, lire ne paraissait pas une bonne blague ? Oui, voilà. Enfin bref, peu importe ce qu'il s'est déroulé ou non, j'hésite toujours à faire part de ce qui me chagrine à Elya.

– Et puis zut.

Elle veut savoir ? Et bien elle saura, mais gare à elle si elle s'avise de faire la moindre remarque.

– Ce matin, je suis allé chercher mon courrier, et j'ai appris que...

C'est difficile de le prononcer. Oui, je sais que ce n'est pas grand chose, mais j'aurais voulu qu'on me consulte ! Voilà tout. J'aurais voulu que mes parents se souviennent de mon anniversaire. J'aurais voulu recevoir une lettre de leur part pour me le souhaiter, même si je sais très bien que je ne dois m'attendre à rien venant d'eux.

– J'ai appris que quand je reviendrai la prochaine fois chez moi, ma famille, et donc là où j'habite, aura déménagé. Et on ne m'a rien dit. Rien. Alors que, pourtant, je suis rentré chez moi pendant les dernières vacances.

La colère monte.

– J'en ai assez ! Et puis, ils en ont rien à faire, de moi ! Ils n'ont même pas pensé à me souhaiter mon anniversaire, et en plus je reçois ça. Nul.

Je croise les bras, m'enfonçant dans la morosité. Elle voulait savoir, et bien elle sait, maintenant.

Nolan semble d'abord surpris par ma question, voire fâché. Peut-être est-ce que je suis trop intrusive ? Mais c'est tout moi ça : je suis têtue, curieuse, et je ne lâche pas l'affaire. Et c'est un aspect de ma personnalité que j'apprécie pour le moment, je n'ai pas envie de changer, bon sang !

D'ailleurs, mon entêtement porte ses fruits : Nolan se confie enfin.

Je l'écoute sans l'interrompre. Il m'apprend tout d'abord qu'il a reçu une lettre de ses parents l'informant qu'ils allaient déménager. Oh, c'est donc ça qui le tracasse tant ? Moi j'aimerais bien déménager, je trouve ça chouette les changements. Il ajoute ensuite qu'ils ont oublié son anniversaire. Le pauvre !!! Je m'empresse de le consoler.

- Oh mais non c'est ton anniversaire ??? Aujourd'hui ??? Alors joyeux anniversaire ! C'est tellement dommage d'être triste à son anniversaire, il faut qu'on le fête !!! Attends...

Je fouille dans mon sac. Il me semble qu'il me reste des chocogrenouilles que je n'ai pas ouvertes. J'en déniche heureusement une, un peu froissée, j'espère que le chocolat est bon et que Nolan fait la collection des petites cartes.

- Tiens, une Chocogrenouille, au moins tu auras reçu un petit cadeau !

Je me rappelle de son autre préoccupation et j'essaie d'être compatissante.

- Quant à ton déménagement... Tu habites où à la base ? Et vous déménagez où et quand ? Qu'est-ce qui t'embête dans ce déménagement ? Après tout, on est à Poudlard toute l'année, c'est quasiment ici qu'on vit, non ?

Excuse-moi @Nolan Dewey pour le retard. T'as le droit de terminer le RP si tu le sens, sinon on peut continuer, comme tu le souhaites !

Me voilà légèrement de mauvais poil... Jusqu'à ce qu'Elya sorte une chocogrenouille. Aussitôt, mes yeux s'illuminent, alors que je sens ma peine se montrer plus discrète. Enfin, pas que je sois triste, mais simplement je me sentais... Lourd. Oui, voilà, c'est le bon mot. Heureusement, la chocogrenouille de ma camarade résout le problème !

– Ooooh, trop bien, merci !

Tandis que la bleue continue son discours, j'ouvre soigneusement le petit emballage aux reflets dorés, et d'un geste expert attrape la friandise avant qu'elle ne s'échappe. Ravi, je l'enfourne aussitôt, et mes yeux se rivent sur la carte qui accompagne le met. * Oh... Une bronze, Justus Pilliwickle. Je dois m'avouer quelque peu déçu, cependant, je suis tout de même très content de pouvoir ajouter une carte à ma collection, et ne vais pas rechigner devant l'attention d'Elya ! D'ailleurs, je me souviens que la Serdaigle m'interrogeait, et après avoir avalé la dernière bouchée de mon cadeau, je réponds finalement :

– À la base j'étais à Tinworth, une petite ville sympa ! Et euh... Ce qui m'embête, c'est que personne ne m'a prévenu du déménagement, et qu'on ne m'a même pas demandé mon avis !

À ces mots, mon humeur s'assombrit, alors que je contemple la petite carte. J'en fais peut-être trop... Mais voilà ! Même mon frère semble m'avoir oublié. Pas que j'attendais quelque chose de sa part, cela dit.

– Enfin bref, c'est pas important, comme tu dis ! Je n'ai pas de raisons de m'en faire, tout va aller comme sur un balai. J'ai juste été surpris par la nouvelle, c'est tout.

Simplement surpris... Et pas peiné du fait de recevoir une lettre froide la veille de mon anniversaire, non. Du tout.
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*Dé entre 1 et 3 : bronze ; 4 ou 5 : argent ; 6 : or