Laurence, 11 ans. Fin juillet 2044 Canterbury

Plan rapide de la maison : Reducio

C'était une belle journée d'été. Une de celles qui étaient bien trop belles pour penser à une rentrée scolaire, qui pouvait apparaître, tour à tour, proche et lointaine. Une de celles parfaites pour faire du tourisme dans cette partie de l'Angleterre que l'on appelle le Kent.

Mais aujourd'hui, la jeune femme qui remontait à pied cette impasse n'a rien d'une vacancière en vadrouille, même si elle en a repris intentionnellement certains codes vestimentaires. Robe longue estivale, cheveux soigneusement rassemblés en une longue tresse, lunettes de soleil et petit sac en bandoulière: elle s'était, sans problème, fondue dans la masse des moldus qui sortait de la gare ce jour-là. Personne ne pouvait soupçonner qu'elle venait de transplaner et non de descendre d'un de ces trains. Il ne lui restait qu'à trouver cette élève, Laurence, à lui annoncer la... nouvelle et à lui remettre sa lettre pour Poudlard. C'était clair, simple, limpide. Sauf qu'avec les événements politiques récents, les choses s'étaient quelque peu complexifiées, tout particulièrement pour les né-moldus. Comme Laurence, et comme elle-même. Dire que le nouveau gouvernement était hostile aux Nés-Moldus ressemblait fort à un euphémisme. Par Merlin, ces derniers n'avaient même pas pu reprendre le Poudlard Express pour rejoindre leur domicile en fin d'année scolaire!

Et pourtant, malgré cela, la jeune potionniste était bel et bien là, remplissant son rôle de professeur pour la nouvelle génération en cherchant le numéro qu'elle savait écrit sur l'enveloppe qui se tenait dans son sac.

A l'évidence, il s'agissait de la prochaine maison sur sa route, celle qui arborait ces si jolies fleurs.*Peut-être une future adepte de la botanique...*, songea la brune en passant quelques instants à admirer l'ensemble avant de s'avancer. *Ou plutôt une future habituée de la bibliothèque...*. En effet, Magdaléna venait de remarquer une jeune brunette, la tête plongée dans un livre. Bien-sûr, elle n'avait pas la certitude qu'il s'agissait bien là de la future élève de Poudlard, mais en tout cas, l'âge semblait correspondre et elle était au bon endroit. Et Magda n'ayant aucun don pour la Divination, il n'y avait pas trente-six moyens pour le savoir: elle s'avanca donc dans l'allée et sonna à la porte.

@Laurence Solomon. J'espère que cela vous convient, n'hésitez pas dans le cas contraire

Après son coup de sonnette, la jeune femme n'eut pas longtemps à attendre avant que la porte ne s'ouvre sur un'homme, très vite rejoint par une femme. *Les parents de l'élève probablement*.

En entendant la question qui lui était posée, elle ne put empêcher son sourire de grandir. *C'est plutôt l'inverse...*. Mais l'heure n'était pas vraiment à la plaisanterie et Magdaléna souhaitait annoncer la nouvelle en douceur, du moins, le plus possible en douceur, même si elle savait que certains et certaines de ses collègues étaient partisans de la méthode directe, et s'en sortaient plutôt bien. Elle commença donc en se présenter.

"- Bonjour, je suis désolée de vous déranger en plein milieu des vacances scolaires. Suis-je bien dans la famille de Laurence Solomon? Puis elle enchaîna: "Je me présente: Magdaléna Xarinez, enseignante au sein de l'établissement scolaire que votre fille fréquentera à la rentrée. Puis-je entrer quelques minutes: j'ai quelques renseignements importants à vous communiquer afin que la rentrée se passe aussi sereinement que possible pour Laurence. Ca ne sera pas long, je vous rassure."

En parlant, la jeune femme laissa volontairement ressortir son accent espagnol: si les parents pouvaient penser qu'elle était tout simplement professeur en langue vivante et la laisser entrer, honnêtement, ça serait plus simple que d'annoncer au beau milieu de la rue: salut, votre fille est une sorcière et je suis sa professeur en potions, sinon, ça va, les vacances sont bonnes?

Laurence ne perdait pas une miette de ce qu'il se passait. Elle avait beau être au bout du couloir, elle entendait tout et comprit que c'était une de ses futures professeurs. Elle était ravie de voir qu'une de ses professeurs s'intéressait déjà à elle mais ne comprenait vraiment pas sa venue. Ses parents eux, ne purent cacher leur étonnement, ils ne s'attendaient pas à une visite d'un professeur du futur collège de leur fille. Les deux adultes se regardèrent et accueillir la nouvelle venue en la laissant entrer. C'était assez étonnant mais rien de quoi perturber les adultes pour le moment qui restait souriant.

- Vous êtes bien au bonne endroit ! Venez, nous allons nous mettre au salon si vous le souhaitez, nous seront mieux installés.

Les parents de Laurence se dirigèrent alors au salon et sa mère ferma la porte. Laurence, elle, fila s'assoir sur le canapé comme si de rien était.

- Est-ce que vous voulez de l'eau ou une boisson fraiche ? proposa alors Katherine avant de s'installer. Avec la chaleur qu'il faisait dehors, elle s'était dit que ce n'était pas une mauvaise idée.
Une fois tout le monde installé, Laurence, intimidée murmura un bonjour très très timide, si bien qu'elle n'était même pas sûre que l'invitée l'avait entendue. Ses parents eux, qui avaient un petit paquet de questions, particulièrement son père prit la parole.

- Alors vous venez de l'école de Canterbury ? Qu'est ce qui peut bien vous emmener chez nous en plein été ?

Les parents confirmèrent ce qu’elle savait déjà, à savoir qu’elle était à la bonne adresse, et, le plus important, la laissèrent pénétrer dans la maison. Madgaléna les suivit donc jusqu’au salon, tout en réfléchissant à la suite de la conversation. Bien qu’elle s’était déjà trouvée à de nombreuses reprises dans cette situation, la jeune femme savait qu’il n’y avait pas deux conversations, ni deux réactions similaires… Entre ceux qui acceptaient la situation quasiment sans sourciller et ceux qu’il fallait convaincre de l’existence de la Magie, il existait toute une palette et, en définitive, la professeur était souvent obligée d’improviser sur le tas !

Mais la proposition de la maîtresse de maison lui donna une idée, aussi elle s’empressa d’accepter son offre.

- "Je veux bien un verre d’eau si cela ne vous dérange pas, Madame. Merci." Puis se tournant vers Laurence dont elle avait perçu une parole, sans toutefois être sûre de l’avoir identifié comme une salutation : "Bonjour, jeune fille. Tu es Laurence, je suppose ? Enchantée de te rencontrer. Je serais l'une de tes enseignantes, l'an prochain."

Afin de ne perdre personne en route dans son explication, la potionniste attendit le retour de la mère de la jeune fille avant de commencer à répondre aux interrogations du père, en un mot avant de rentrer dans le vif du sujet. Et, curieusement, elle avait l’impression que la discussion allait peut-être durer quelque peu.

-"Alors, pour répondre à votre première question : non, je ne viens pas de l’école de Canterbury. En effet, il apparaît que cette école n’est pas la plus… adaptée pour une élève comme Laurence." Sans laisser le temps aux parents de réagir, elle se tourna vers Laurence : "Dis-moi Laurence, est-ce qu’il t’est déjà arrivé des choses… curieuses ou bizarres, en particulier lorsque tu es triste… ou en colère… ?"

@Laurence Solomon
Navrée pour ce délai

Laurence observa la nouvelle venue rentrer, elle était intimidée et se posait tout un tas de question. C'était la première fois qu'une professeur venait chez elle alors elle s'efforçait de ne pas paraitre trop impolie. Elle était à la fois impatiente de savoir ce qu'elle avait à lui dire et en même temps intimidée, elle ne savait plus trop ou se placer. Voyant que c'était à elle qu'on s'adressait, elle hocha la tête timidement.

- Oui, c'est moi, moi aussi je suis contente de faire votre connaissance. La grande question qu'elle se posait était celle de la matière qu'elle enseignait, elle voulu lui poser la question mais sa mère revenue alors avec le verre d'eau.

- Voilà pour vous. dit-elle. C'est alors que la femme leur expliqua qu'elle n'était pas de Canterbury en leur expliquant que cette école n'était pas la plus adaptée. Écoutant ce qu'elle disait, les parents échangèrent simplement un regard et lorsqu'on lui posa la question sur des choses bizarres qui lui étaient arrivées, Laurence tourna la tête vers ses parents. Elle ne savait pas si elle avait le droit d'en parler, la réponse était oui, cela lui était déjà arrivée mais ses parents lui avaient interdit d'en parler à quelqu'un alors elle se tourna vers eux comme pour avoir leur accord.

Les parents de la future Serdaigle eux étaient sceptique, ils étaient convaincue que leur fille n'avait jamais parlé de ces événements à personne, alors comment cette personne pouvait être au courant ? Son père, passant légèrement sur le côté défensif prit alors la parole après quelques secondes de réflexion. Il ne voulait pas que sa fille passe pour une dégénéré ni qu'elle soit en danger. Que voulait cette femme au fond ? Une enseignante ? Quel était le lien entre les choses bizarres et les études de sa fille ?

- Qu'est ce que vous voulez dire par là ? dit-il alors. Son ton n'était pas méchant, il cherchait simplement à en savoir plus, il ne voulait pas que sa fille soit en danger non plus. Il se souvenait parfaitement du jour ou les cheveux de Laurence avait repoussé devant lui et de l'autre jour encore ou elle avait fait valser le journal à l'autre bout de la pièce sans le toucher car il ne l'écoutait pas et qu'elle était en colère. Allait-il enfin avoir une explication à ce qu'il s'était passé ? Laurence elle se faisait toute petite, elle ne voulait pas que sa famille ait des problème à cause d'elle.

Pour l’enseignante, le fait de voir Laurence se recroqueviller sur le canapé et les parents s’échanger un regard d’un air, à la fois, étonné et soupçonneux étaient des signaux aussi clairs que si les parents avaient répondu par un grand "oui". Mais, même si la deuxième option aurait grandement facilité son travail, les voir simplement répondre par l’affirmative aurait grandement surpris la jeune femme. D’ailleurs, la réaction qu’ils adoptaient était bien plus logique, et, oserait-elle le penser, raisonnable si on se plaçait d’un point de vue moldu…

Aussi, lorsque le père de famille lui demanda davantage d’explications, Magdaléna pris le temps de boire une grande rasade d’eau avant d’amorcer sa réponse.
- Je pense que vous savez très bien de quoi je veux parler, Monsieur. Mais je vais être plus précise, si vous le souhaitez. Puis se tournant à nouveau vers Laurence : Tu sais, beaucoup de nos élèves font bouger des objets lors de leurs premières fois. Pour les rapprocher d’eux, ou au contraire, pour les éloigner… Ces… événements ne sont pas de ta faute, Laurence : c’est normal. Il ne faut ni te sentir coupable, ni même en avoir peur. Tu es très jeune et tu ne maîtrise pas encore… tout ça. Mais tu apprendras, ne t’inquiète pas. Se tournant à nouveau vers les parents de sa future élève, elle se lança : *Quand faut y aller, faut y aller* Ce à quoi vous avez assisté, pendant ces moments que vous pourriez qualifier… d'étranges, de bizarres, voire d'effrayants, sont simplement les premières manifestations de la magie de Laurence. Elle est une sorcière. Tout comme moi.

Les mots étaient lancés. Rester à savoir comment les parents de Laurence allaient les recevoir et ce qu’ils allaient en faire : Magdaléna était prête à toute éventualité.


@Laurence Solomon

Au plus profond d'elle, Laurence sentait que cette femme ne lui voulait absolument aucun mal. Au contraire, elle venait de mettre des mots sur ce les événements qui étaient restés sans explications depuis qu'ils s'étaient produits. La petite fille était complétement convaincue des paroles de la femme, elle avait beau être jeune et assez naïve, elle avait le sentiment que ce la... *sorcière* disait vrai. *Sorcière*, ce mot tournait en boucle dans sa tête. Dans ses contes et ses livres, c'était généralement des femmes volant sur des balais, avec de gros nez et faisant des potions... Celle en face d'elle ne semblait pas particulièrement être comme celle là. A quoi ressemblait l'école ? Etaient-elles méchantes ? Comment était-ce possible qu'elle n'en ai jamais entendu parlé ? Elle avait tellement de question qu'elle aurait aimé poser et elle était bien loin du "quelle matière on enseigne", mais elle n'osa pas... Du moins pas pour le moment. Elle observa surtout la réactions de ses parents en réfléchissant de son côté.

Son père lui, jeta un regard à sa femme, comme pour avoir son accord, c'était une situation délicate pour lui qui avait fait promettre à tout le monde de ne jamais en parler. Et pourtant, ils en étaient bien là, Miss Xarinez venait clairement de décrire ce qu'il s'était passé et il ne savait plus quoi dire, c'était dur à avaler et surtout, il n'était pas sûr de comprendre tout ce que cela impliquait. Trop de questions restaient encore sans réponses. Voyant l'impasse de ses parents, Laurence prit la parole après un petit moment de réflexion.

- Je... Mes cheveux... Ils ont déjà repoussé tout seuls car je les trouvais trop court... Ça aussi c'est normal ? demanda t-elle. Il lui fallait des réponses, des réponses qu'elle attendait depuis trop longtemps pour pouvoir attendre.

Elle sentit le regard désapprobateur de son père peser sur elle, alors elle lui adressa la parole. Papa, elle, enfin... on sait très bien que ça m'est arrivé, on a jamais su ce qu'il s'était passé et regarde... Comment aurait-elle pu deviner que j'ai déjà fais bouger des objets sans le vouloir ?

Acceptant ce que sa fille venait de dire, son père soupira. Il était perdu, *sorcière*... Qu'est ce que cela voulait dire au juste ? Katherine elle observa ce qu'il se passait, voyant son mari, elle prit le relai. Elle ne voulait que le bonheur de sa fille et elle semblait convaincue de ce que cette femme disait, alors elle voulait en savoir plus.

- Donc... vous êtes une sorcière... Et Laurence aussi... Cette école... Elle est à Canterbury ? Comment ce fait-il que nous n'ayons jamais entendu parlé de l'existence de sorcière ?

Le silence qui accueillit la déclaration de Magdaléna n’entama pas la confiance de cette dernière. Après tout, prendre quelques instants pour assimiler une telle nouvelle n’avait rien d’étonnant, bien au contraire ! Donc la jeune femme patienta, curieuse de savoir qui allait prendre les devants pour reprendre la parole.

Elle fut agréablement surprise d’entendre à nouveau la jeune Laurence. *Voici qui est prometteur*, pensa-t-elle. En effet, en agissant ainsi, la brunette démontrait une certaine assurance : c’est pourquoi, la potionniste n’attendit pas longtemps avant de la rassurer avec un franc sourire.
« La modification des coupes de cheveux: c'est également un grand classique des premières manifestations magiques… C’est tout à fait normal, rassure-toi. » Et, légèrement penchée vers l’avant, elle ajouta d’un air complice : « Tu devais trouver cette coupe vraiment pas terrible, n’est-ce pas… ? »

La voix de la mère de Laurence la fit se redresser pour simplement acquiescer aux premiers mots que celle-ci prononça. Il était évident qu’elle digérait, tant bien que mal, la nouvelle condition de sa fille mais elle n’était pas rentrée en opposition, ce qui était plutôt bon signe. Même si, du côté du père, la perplexité semblait encore bien présente. Afin de tenter de lever les derniers doutes et réticences, l’Espagnole entreprit de répondre aux premières interrogations du couple.

« L’école se nomme Poudlard. Et, non, elle n’est pas à Canterbury, elle se trouve en Ecosse. En fait, il n’y a qu’une école dans tout le Royaume-Uni. » Voici pour le premier point, probablement le plus simple à aborder. Restait le deuxième… « Pour ce qui est de l’absence… d’informations sur les sorciers… Ce n’est pas tout à fait vrai. Les contes et légendes moldus, pardon, je veux dire, du monde non-magique, en regorgent… mais il y a comme un petit souci de fiabilité », dit-elle, avec un petit rire. « Les informations que vous avez remontent à… voyons, 400 ? 450 ans environ ? D’avant ce que nous appelons le Code International du Secret Magique, loi qui sépare les deux mondes, en quelque sorte… Donc, forcément, de récits en récits, il y a eu quelques petites erreurs ou exagérations qui se sont accumulées… Je n’ai pas garé mon balai devant votre maison, par exemple. » Puis reprenant plus sérieusement : « D’ailleurs, en tant que parents, vous êtes maintenant soumis à la même règle. Vous ne pourrez donc pas révéler les informations apprises aujourd’hui… Tout comme Laurence ne pourra pas révéler sa nature à des non sorciers… En somme, comme vous le faisiez déjà : rien ne changera vraiment de ce côté-là. » Se saisissant du verre d’eau, elle conclut, toujours souriante : « Il y a d’autres questions qui vous viennent à l’esprit ? »

@Laurence Solomon