La matinée était déjà bien avancée et Matthew attendait tranquillement dans le salon de leur maison familiale que son premier père ne rentre du travail pour faire le repas du midi. Ce dernier avait posé ses congés pour partir en vacances en famille comme tous les étés, mais il avait dû passer au poste de police très tôt pour régler quelques détails administratifs ou autres.

C'était une sorte de tradition chez les Serid de partir en vacances l'été. Une habitude de Stanley, le deuxième père de Matthew. Et cette année, c'était un gros voyage de prévu : dix jours en Nouvelle-Zélande. Ils partaient le lendemain, mais ses pères avaient pris leurs congés à partir d'aujourd'hui pour être sûr que tout soit bien près.

En parlant de ses pères, Matthew entendit les clés tourner dans la serrure de la porte d'entrée. Il tourna la tête depuis le canapé pour voir rentré son premier père, Isaak. Le policier lui sourit en l'apercevant, assis la tête en bas et les jambes par-dessus l'assise du sofa.

- Matt..." fit-il mine de rouspéter en refermant la porte. "C'est quoi cette façon de s'asseoir ?
- Isaak, c'est toi ?

La voix de Stanley, leur parvenant depuis la cuisine, alarma immédiatement le policier qui se précipita vers son mari, comme à chaque fois que ce dernier essayait de préparer un repas. Il faut dire que le métis n'était pas vraiment doué pour cuisiner, même s'il y mettait les meilleures intentions du monde. Alors que Matthew allait rassurer son premier père en lui disant que tout allait bien, et que Stan n'avais pas encore commencé le massacre, la sonnerie de l'entrée retenti dans la maison.

- T'attendait quelqu'un ?" demanda Stan à son mari depuis les fourneaux.
- Non. Et lâche cette spatule, je vais m'occuper de faire le repas. Matt, tu peux aller ouvrir, s'il te plait ?
- J'y vais.

Matthew fit passer ses jambes au-dessus de sa tête et glissa du canapé avant de se diriger vers la porte. Se mettant sur la pointe des pieds, il regarda à travers l'œillet d'un air curieux. Dehors, attendant sur le perron, se trouvait quelqu'un qui ne connais pas. Et cette personne, a qui il s'apprêtait à ouvrir, allait bientôt changer totalement le futur du jeune garçon.

L'été s'annonce chargé pour Sixtine. Quelques jours avant le banquet de fin d'année, elle avait appris qu'à la rentrée, en septembre, elle deviendrait la directrice de Serpentard. Lorsqu'elle avait appris cette nouvelle, Sixtine avait été plutôt heureuse. Après tout, Serpentard est plus qu'une maison puisqu'il y a passé toute sa scolarité et c'est pour elle un véritable honneur de reprendre la suite.

Aujourd'hui, en ce 10 juillet, elle avait une mission assez spéciale. Elle n'avait jamais eu à faire ça avant alors elle n'était pas très à l'aise avec l'idée de se rendre dans le monde moldu pour annoncer à des parents que leur enfant est un sorcier. Les moldus ne se doutent donc vraiment de rien ? Ils ne peuvent pas être aussi ignorants. Quoi que... Pas de jugement ! Elle avait emprunté un passage magique qui servait à franchir la frontière entre les deux mondes. Maintenant, elle se baladait dans le monde moldu à la recherche de la maison de la famille Serid.

Pour l'occasion, elle avait fait un effort vestimentaire en ne mettant aucun vêtement trop sorcier. Elle s'était contenté d'une robe noire dans un noble tissu moldu. Ainsi sobrement vêtue, elle pouvait parfaitement se fondre dans le décor. Même si la plupart des moldus avaient l'air de porter des couleurs plus vives, elle arrivait tout de même à se fondre facilement dans ce nouveau tableau.

Après quelques minutes de recherche, elle trouve enfin la fameuse maison.
Elle reste devant la porte durant quelques secondes en se demandant ce qu'elle doit faire avant de remarquer un petit bouton étrange. Elle presse le bouton et un bruit aigu se fait entendre dans la maison.

Une femme aux cheveux noirs et au visage fin attendait devant la porte avec un air légèrement surpris, voir un peu perdu. Elle ne ressemblait clairement pas à un livreur, mais Matthew se dit qu'elle avait l'air de chercher quelque chose alors il déverrouilla la porte tout en laissant la chaîne de sécurité comme lui avait appris son premier père avant de l'entrouvrir.

- Bonjour" lui dit-il avec un sourire.

Matthew avait toujours su comment avoir l'air aimable ou polis. En même temps avec un père policier, il valait mieux apprendre à dire "s'il-vous-plait" et "merci" si on ne souhaitait pas se prendre un "regard de la mort qui tue". Et être puni dans sa chambre. Ou pire, devoir manger le repas cuisiné par Papa Stanley (Oui, c'était déjà arrivé.).

En parlant de Stanley, un bruit de fracas retenti depuis la cuisine, suivi du rire de Stan et de la voix désespéré d'Isaak. Matthew fut légèrement déconcentré de la dame en robe noire devant chez lui pour écouter si son premier Papa avait besoin de son aide pour chasser Stan de la cuisine. Mais de toute évidence, les adultes se débrouillaient sans lui. Les connaissant, il ne faudrait plus trop longtemps avant qu'Isaak ne se débarrasse de son mari pour reprendre le flambeau... Il fallait juste que Stan se décide à arrêter de vouloir aider à couper les légumes.

Sixtine reste devant la porte un petit moment, quelques secondes à peine, mais pour elle, c'est comme une éternité. Elle n'ait pas à l'aise avec l'idée de se retrouver dans un monde qu'elle n'a pas l'habitude de côtoyer. Elle regarde autour d'elle et se surprend à juger à peu près tout ceux qui passe devant elle. Vêtement trop coloré, trop dénudé, trop ceci, trop cela. La vérité c'est qu'elle n'en a que peut faire de la tenue des uns et des autres mais, elle a besoin de penser à autre chose.

Finalement, elle n'eut pas attendre plus longtemps puisqu'un petit garçon vient de lui ouvrir la porte. Sûrement son futur élève mais dans le doute, des fois qu'ils soient plusieurs enfants dans la demeure, elle reste sur ses gardes et décroche un sourire plutôt petit à l'enfant. Elle sort le bout de parchemin qu'elle a plié dans sa poche quelques heures avant et le ressort pour s'assurer du nom de la personne qu'elle doit visiter aujourd'hui.

- Bonjour, je souhaite m'entretenir avec les parents de Mister Matthew Serid s'il vous plait. Sont-ils disponibles ?

Elle referme le bout de parchemin et le replace dans sa poche. En temps normal, elle aurait utilisé la magie pour sortir le parchemin de sa poche et le placer sous ses yeux mais là, devant l'entrée d'une maison, non loin d'une rue passante, elle ne pouvait pas se permettre un tel acte.

L'attention de Matthew revient sur la dame dès que cette dernière s'adressa à lui. Elle avait sorti une feuille qu'elle tenait entre ses grandes mains, et le garçon fut aussitôt hypnotisé par ses longs ongles colorés et mani... non, manuc... Mince, c'était quoi déjà le mot ? Bref, ses ongles étaient jolis.

Lorsqu'elle prononça le nom de Matthew, ce dernier haussa un sourcil. Généralement, les gens qui venaient demandaient certes à voir ses parents, mais ne connaissaient pas spécialement son nom à lui. À moins que ça ne le concerne, mais qu'est-ce qu'une dame inconnue pourrait bien lui vouloir ? L'école était fini donc ça ne pouvait pas venir de là, et il était quasiment sur de n'avoir fait aucune bêtise récemment qui mériterais qu'on envoie quelqu'un le dire à ses parents !

- Heu... C'est pour quoi ?" demanda-t-il, plus très sur de lui.
- Tu t'en sors Matthy ?" demanda une voix derrière lui.

Stanley arrivait dans le couloir derrière son fils, l'air satisfait comme s'il ne venait pas de se faire jeter de la cuisine. Voyant la personne derrière la porte, il posa une main sur l'épaule du garçon pour lui demander de se décaler et ôta la sécurité de la porte afin de l'ouvrir en grand.

- Bonjour, c'est pour quoi ?" demanda-t-il à son tour sans savoir qu'il imitait Matthew.
- La dame veut vous parler à papa et toi... Mais promis, j'ai pas fait de bêtise cette fois !

Et c'était vrai ! Ou alors c'était pour cette histoire, quand il avait incité ses camarades de primaire à grimper sur le toit du préau pour mieux voir la cours de récré... Mais c'était il y deux semaines ! L'école était fermée maintenant !... Et puis personne ne les avaient vus !

Comme à son habitude, Stan rigola fort, trouvant la panique de son fils adoptif, hilarante. Il se retourna alors vers la femme, et, en bon anglais chaleureux et insouciant, il l'invita à rentrer tout en lui redemandant de quoi elle souhaitait parler.

Sixtine regarde l'enfant qui ne semble pas comprendre la raison de sa présence ici. Soit, il n'était peut être pas au courant de sa nature mais tout de même, quelques éléments magiques ne s'étaient ils pas produit en sa présence. Ou l'enfant avait il tout simplement oublié ? Sixtine ne pouvait, de toute façon, pas répondre à ces questions. Elle n'avait jamais eu ce genre de soucis dans sa famille. Finalement, c'est un homme qui arrive à la rescousse de l'enfant en posant exactement la même question que précédemment. Décidément, Sixtine avait fait une bonne pioche en tombant sur la famille la plus méfiante de l'Angleterre.

- Bonjour, comme je l'expliquais un peu plus tôt, je souhaite m'entretenir avec les parents de Matthew Serid.

Lorsque l'enfant expliqua lui même la raison, Sixtine comprit que l'homme était son père et qu'un autre homme composé sa famille. Né moldu et ayant deux parents du même sexe, Poudlard n'était pas encore un lieu ou chacun savait accepter son prochain. Il n'était pas encore à l'école de sorcellerie que Sixtine s'inquiétait déjà de savoir si elle allait devoir le surveiller pour qu'il ne lui arrive rien. *Pourvu qu'il ne soit pas à Serpentard* se surprit elle à penser. Elle a beau adorer sa maison, elle sait pertinemment qu'elle n'est pas composé de personne uniquement bienveillante.

L'homme l'invita enfin à entrer dans la demeure et Sixtine ne se fit pas prier.

- Les deux parents sont ils présent ? Il faut que les deux soient là pour faciliter la.. Compréhension.

Matthew suivit son deuxième père et la dame jusqu'au salon. Les adultes s'assirent sur le canapé donc il se décida à s'installer par terre, sur son coussin habituel, histoire d'écouter ce qu'il se passait... En espérant qu'elle n'allait pas lui attirer de problème juste avant qu'ils ne partent en vacances...

Au moment où elle demanda si les deux parents étaient présents, Isaak apparus dans l'encadrement de la porte. Le tablier protégeant ses vêtements ne réussissant pas à atténuer son air sérieux. Ses yeux analysaient déjà chaque détail de la scène comme s'il s'apprêtait à faire subir un interrogatoire à la femme qui était rentré chez eux. Enfin... Matthew savait que son père ne souhaitait pas spécialement faire peur, c'était juste sa tête habituelle quand il réfléchissait.

Le policier resta entre la cuisine et le salon, s'adossant contre l'encadrement de la porte en croisant les bras. En silence. Heureusement pour la dame, l'ambiance n'en devient pas trop pesante grâce au grand sourire de Stan. Ce dernier, qui venait d'inviter la femme à s'asseoir, repris de son habituelle voix enjouée.

- Mon compagnon et moi sommes bien les deux parents de Matthew. Mon nom est Stan, et l'homme qui ressemble à une porte de prison s'appelle Isaak." fit-il en le pointant du doigt d'un air amusé. "Ne vous inquiétez pas, il ne mort que quand il est en service.

Pour toute réponse, le visage d'Isaak se dérida et il s'autorisa un sourire sans pour autant bouger de sa porte.

- Venons-en au fait..." Dis Isaak. "Quelle bêtise a fait Matthew cette fois ?

Matthew sursauta fortement. Alors c'était bien pour ça que la femme était là ? Le brun commença à se remémorer chaque bêtise qu'il avait faite ses derniers mois pour préparer une défense...

Sixtine suit le premier homme qui lui indique se nommer Stan. Il s'installe et incite la professeure à faire de même ce qu'elle fit. Il présenta ensuite son compagnon en le comparant à une porte de prison. Sixtine se demandait si les portes d'Azkaban étaient les mêmes que les portes des prisons moldus. Et puis que voulait dire cette expression étrange ? Qu'il était dur à "ouvrir" ? Plus les minutes passées plus Sixtine se sentait mal à l'aise ici. Il fallait qu'elle se dépêche d'en venir au fait.

- Enchantée, je me présente, Sixtine Valerion Professeure de Défense Contre les Forces du Mal à Poudlard et également futur directrice de la maison Serpentard, dès la rentrée.

Une bonne présentation, c'est déjà une bonne chose de faite. Elle croise les jambes et continue son petit récit qu'elle aurait peut être du préparer à l'avance.

- Je suis ici car votre enfant est un sorcier il doit donc se rendre à Poudlard dès la rentrée prochaine.

Elle se tût un instant puis songea que les moldus n'avait aucune idée de ce que pouvait être Poudlard. Elle allait devoir entrer dans des explications complexes.

- Poudlard est une école de sorcellerie ou votre fils apprendra tout ce dont il a besoin pour devenir un sorcier accomplit. Je pense que vous avez du assister à des faits magiques, votre enfant n'a t-il jamais fait des choses étranges ou sortant de votre quotidion moldu ?

"S'attendre à tout, sauf à ça" Voilà exactement ce que trahissaient les visages des deux adultes ainsi que celui de leurs fils. D'abord trop perplexe pour réagir, ils laissèrent la femme... Pardon, la professeure, poursuivre ses explications. Puis, à la question de si leurs fils avait déjà fait des choses étranges, Isaak s'avança, l'air en colère.

- Vous faites partie de ces illuminés qui pensent que les sorciers existent ? Non seulement, vous venez pour faire votre propagande, mais en plus, vous dépeignez ces monstres du folklore comme des gens bien et vous souhaitez en plus qu'on vous donne notre fils ? Vous êtes mal tombé."

Il retira son tablier qu'il lança dans la cuisine avant de s'avancer vers son sac posé sur le porte manteaux du salon.

- Vous allez me suivre au poste et me parler plus en profondeur de votre secte." Dit-il en sortant ses menottes de police.

Matthew regarda la scène avec terreur. Il avait déjà entendu parler des témoins de Jéhovah et des autres adultes qui pouvaient être dans des "sectes" mais c'était la première fois qu'il en voyait une ! Si elle savait comment il s'appelait, pourquoi elle n'avait pas fait de recherche sur le métier de son papa ? Il était évident qu'un policier n'allait pas se faire avoir par une de ces fraudes.

Alors que Sixtine pensait s’en être bien sortie voilà que la scène qu’elle s’était imaginée quelques secondes plutôt venait de voler en éclat. Et, comme si ce n’était pas suffisant de ne pas croire les propos qu’elle venait de tenir voilà que l’un d’entre eux était littéralement en train de la traiter de monstre.

Elle soupire, elle essaye de reprendre son calme et sort baguette de sa robe. Finalement, elle allait devoir faire usage de la magie pour prouver son existence et bien soit, qu’il en soit ainsi. Mais à peine sort elle sa baguette que l’homme venant de la cuisine lui montre un objet inconnu moldu. Il lui parle de venir au poste et de parler de secte. Par Merlin les moldus sont ils tous aussi bizarre et stupide ? Si c’est le cas son avis risque de vite changer les concernant. Elle qui voulait un monde en paix…

- Je ne sais pas quel cet objet bizarre mais si c’est une arme vous feriez mieux de ne pas l’utiliser contre moi, vous risquez de le regretter.

Sixtine reste calme. Elle a, comme à un habitude, un ton de voix neutre qui ne laisse rien percevoir de ses sentiments.

- Je n’apprécie pas vraiment le fait que vous me traitiez de monstre Monsieur aussi, je vous serais reconnaissante de bien vouloir retirer vos propos à mon égard.

Sixtine ne sachant toujours pas à quoi est destiné l’objet que tient l’homme en main décide d’utiliser un petit expelliarmus dessus et, immédiatement, les menottes se retrouve projeté plusieurs mètres plus loin.

- Je suis donc Sixtine Valerion, une sorcière donnant des cours de défense contre les forces du mal à Poudlard, enchantée.