Comme l’ensemble des élèves de Poudlard, la jeune Charly se trouvait assise à la table de sa maison, vêtue de son costume de cérémonie pour l’occasion. Elle trépignait d’impatience. L’arrivée des délégations de Beauxbâtons et de Durmstrang. C’était sa dernière année à l’école, et la Serpentard allait pouvoir assister à un évènement historique incroyable. Elle n’arrivait toujours pas à réaliser ce qui se passait réellement. Les discussions allaient bon train, sur les écoles Française et Russe, sur les potentiels candidats de Poudlard, sur les hypothétiques épreuves qui allaient avoir lieu. Chacun y allait de son petit commentaire, et tandis que le tournoi semblait exciter les plus âgés, il semblait effrayer les plus jeunes. De son avis, Charly pensait qu’il fallait tout bonnement être fou ou complètement stupide pour vouloir participer à ce genre de compétition. Ou bien avoir quelque chose à prouver. Ou bien peut-être était-ce simplement du au fait qu’elle avait conscience de son piètre niveau et du fait qu’elle ne survivrait certainement pas plus de dix minutes dans ce tournoi. Puis, la directrice pris brièvement la parole pour rappeler ce que tout le monde savait, en précisant qu’elle attendait un comportement exemplaire de la part de chacun. Charly ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Tout le monde attendait toujours qu’ils se comportent de manière exemplaire. Elle n’avait qu’une hâte, c’était de passer ses ASPIC, avec un peu de chance de les obtenir, et de se tirer loin de cette école, du froid écossais, et de ses profs lugubres. Puis soudain la porte de la grande salle s’ouvrît, laissant apparaître trois magnifiques jeunes filles, vêtues de capes qu’elles laissaient tomber au sol avant de faire apparaître de magnifiques nuées de papillons de leurs baguettes. La brune se leva légèrement pour voir au mieux ce qui se passait dans l’allée centrale, mais l’instant d’après, les demoiselles avaient disparurent. Des murmures venant des quatre coins de la grande salle l’incitèrent à se retourner, et elle put remarquer que l’une des française se trouvait juste à côté de la table des Serpentard. Incroyable. Comment avait-elle fait cela ? La jeune femme n’eut pas le temps de se questionner davantage, car la fille de Beauxbâtons venait de disparaître dans un nuage de paillettes pour cette fois réapparaître devant la table des professeurs. Trop loin pour voir exactement ce qui se passait, Charly ne put qu’observer les feux d’artifices qui jaillissaient de toute part, et quand enfin elle reposa ses yeux sur les élèves de l’académie française, elle put voir des rubans de vapeur argentée sortir de leur baguette, pour venir changer les tenues des trois favorites en de magnifiques robes blanches. Bien qu’incroyablement ingénu, le spectacle n’en restait pas magnifique. À califourchon sur son banc, le buste tourné vers la table des professeur, la jeune femme ne put s’empêcher d’ajouter son petit commentaire, en s'adressant à Diarmuid qui se trouvait à sa gauche sur la table des Serdaigle.

« C’est peut-être un peu niais, mais ça a de la gueule, lança la Serpentard. J’ai hâte de voir à quoi va ressembler la délégation de Durmstrang ! »

Diarmuid était assis à la table des Serdaigles entre son ami Charles et un autre copain de chambrée. En face deux filles de leur année et un peu plus loin sur sa droite, il pouvait voir son petit frère et ses deux amis. Et tout ce petit monde, lui comprit, était gagné par une effervescence peu courante à la table des bleus et bronze... assez peu courante dans la Grande Salle d'ailleurs. Car ce sentiment était général. Tous les élèves avaient le regard qui se tournait assez inexorablement vers les portes. Et pour cause, les délégations de l'académie française de magie Beauxbâtons et de l'institut bulgare Durmstrang étaient attendues. Cela marquerait une sorte de début à ce Tournoi des Trois Sorciers... Une part de lui voulait participer, l'autre avait peur. Il ne savait pas. Il verrait le lendemain. Du court discours de Miss Loewy il ne retint pas grand chose.

Trois jeunes femmes entrèrent. Hypnotisé par le spectacle, l'irlandais en suivit une du regard - manquant inexorablement deux tiers de la représentation - car il ne pouvait pas se faire un torticoli pour tout observer. Ca c'était quelque chose quand même, les nuées de papillons, la grâce des trois jeunes filles... Il devait reconnaître que ça lui faisait quelque chose d'assez étrange. Et puis il y eu les feux d'artifices, les collisions avec les papillons... Il ferma les yeux, ébloui par l'éclat de lumière, avant de se tourner vers la table des professeurs puis encore un peu plus vers celle des Serpentard. "Comme tu dis!" Commenta-t-il des étoiles encore plein les yeux de ce qu'il venait de voir. "Je me demande bien quels sont les sortilè..." Le sixième année ne termina pas sa phrase à destination de Charly. Tout s'assombrit d'un coup.

Le Serdaigle leva la tête, des nuages noirs avaient pris place dans le ciel magique. Et maintenant, un énorme bruit de tambour qui précéda de quelques secondes l'entrée de deux élèves sur leurs balais. Ils avaient l'air de deux oiseaux, deux rapaces puissants qui traversaient le ciel de l'immense réfectoire de l'école anglaise, provoquant un vent qui vint leur soulever les cheveux et faire rentrer leurs têtes dans leurs épaules. Il se tordit le cou pour les suivre jusqu'à ce qu'ils disparaissent dans le plafond... Dans le plafond? Il avait beau être magique ils allaient bien finir par rentrer dans un truc solide. La Grande Salle n'était pas vraiment à ciel ouvert! La cloche retentit... Une fois, deux fois,... où était-ils? Diarmudi tourna la tête, comme d'autres. Un murmure prit naissance un peu plus loin sur sa gauche et mourut avec le huitième son de cloche. Un éclair vint frappé le sol provoquant l'apparition d'une fumée teintée de rouge. Les deux élèves de l'est suivant sur leurs balais... La reste de la délégation suivi entourée de la fumée qui prenait l'allure de deux dragons... Diarmuid entendit Charles siffler d'admiration pendant que lui se retournait vivement - manquant l'apparition du directeur de l'institut et de son favori - pour chercher le regard de Charly... "Deux styles, deux ambiances!" Il était soufflé, ses yux n'avait pas fini de briller, et il n'allait pas oublier ces deux prestations de sitôt.

Charly écoutait la réponse du Serdaigle, mais un changement de luminosité les fit tous les deux lever la tête en direction du plafond magique. De nombreux nuages noirs étaient apparus, assombrissant la salle, les faisant tous s’interroger. Puis des tambours commencèrent à résonner, faisant presque sursauter la jeune fille. Puis deux élèves firent leur apparition, volant sur de magnifiques balais noir brillant. La brune avait du mal à vraiment les distinguer tellement ils allaient vite, et leur tenue donnait l’impression qu’il s’agissait d’oiseaux plutôt que d’êtres humains. Ils laissaient derrière eux un souffle violent, et après avoir survolé obliquement la table des professeurs, ils montèrent vers le plafond jusqu’à disparaître dans les nuages. Comment pouvaient ils faire cela ? Ce ciel orageux n’était qu’une illusion. Ils ne pouvaient pas juste disparaître dedans. Puis la cloche sonna, plusieurs fois d’affilé, jusqu’à ce qu’un éclair vienne s’écraser en plein centre de la grande salle, suivi de près des deux élèves. Cela se produisit tellement rapidement, que Charly aurait pu louper le spectacle en un battement de cils. Le reste de la délégation apparut alors entourée de fumée, qui forma progressivement l’illusion de deux grands cerfs, ou plutôt deux dragons déambulant dans la grande salle. La jeune fille était bouche bée. Elle croisa le regard de Diarmuid, visiblement émerveiller par la prestation de Durmstrang.

« Comme tu dis, répondit la Serpentard toujours estomaquée. C’était vraiment impressionnant, encore plus que Beauxbâtons. J’aimerais bien savoir comment ils ont fait pour disparaître dans le plafond ! »

Alors qu’elle discutait avec le Serdaigle, la brune remarqua que les élèves des deux délégations prenaient place aux différentes tables, et elle regretta de se trouver plus près de la table des professeurs. Elle aurait adoré discuter avec un des représentants de l’école Russe. Et pas seulement parce qu’elle trouvait leur magie impressionnante. La septième année allait en faire la remarque à son camarade, mais la directrice fit taire l’assemblé d’un simple coup de baguette, et ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel en entendant sa première phrase. Ternir la solennité de ce moment... Bien sûr. Elle n’allait tout de même pas faire un scandale pour si peu. Cependant, l’attention de la jeune fille fut rapidement attirée par autre chose. La coupe de feu venait d’apparaître, posée sur une estrade en marbre, aux yeux de tous. Elle était bien plus petite que ce qu’elle avait imaginé, mais le bois qui la composait semblait parsemé de nervure d’or. Une étourdissante flamme bleue s’en échappait et dansait d’une manière fluide, et alors que la directrice continuait son discours, elle ne put s’empêcher de continuer à la regarder. Charly n’écouta que d’une oreille ses propos sur la limite d’âge, elle ne comptait de toute, pas y participer. Il fallait être fou ou avoir quelque chose à prouver pour vouloir risquer sa vie ainsi. Alors que la directrice leur souhaitait à tous un bon appétit, elle se retourna une nouvelle fois vers Diarmuid pour discuter avec lui.

« Tu comptes mettre ton nom dans la coupe ? demanda la brune tout en essayant de se servir dans le faste buffet. Ou ton cerveau de Serdaigle est conscient qu’il s’agit d’une chose complètement inconsciente ? »

Mots soulignés pour la Cabane de Cristal

Il hocha la tête, sa curiosité en matière de sortilèges variés, un trait qui avait finit par devenir une sempiternelle blague chez ses amis, était plus qu'attisée. Il avait observé attentivement les deux étudiants venus de l'est comme les jeunes françaises... Mais tout ceci lui était tout bonnement inconnu et il trépignait de pouvoir leur poser des questions... Questions qui ne seraient pas pour tout de suite. Si leurs invités s'étaient éparpillés dans les tables des élèves aucun de vint à proximité du bleu et bronze comme de la vert et argent. "Pareil... Ceci dit, qu'est ce qu'on sait réellement de ce plafond hormis qu'il est magique et nous sert la météo du jour?" Un peu amère l'adolescent qui serait majeurs dans quelques mois. Dire que rien ne circulaient comme information sur le lieu où ils étudiaient. Il avait pourtant retourné la bibliothèque. Mais la discussion s'arrêta là, Miss Loewy attirait l'attention de tout le monde d'un phrase qui n'aurait pas dépareillée dans la bouche maternelle. Les enfants ne parlent que lorsqu'on daigne les solliciter... Il se retint de soupirer, focalisant plutôt son attention sur la légendaire coupe de feu.

Récipient en bois bien moins imposant que ce que l'esprit pouvait créer, des flammes bleues envoutantes s'en échappaient, si hypnotisantes qu'il ne capta qu'une partie des informations données par Miss Loewy. Ce furent les murmurent de ses voisins de tables qui lui apprirent que les quatrièmes années et plus pourraient concourir et poser candidature dans l'artefact légendaire dès le lendemain matin. Son visage se tourna vers Charly et un sourire goguenard se dessina sur ses lèvres. "Une Serpentard qui ne rêve pas de gloire éternelle, en voilà une nouveauté..." Dit-il mutin avant de lâcher sibyllin en se penchant vers elle de manière à ce qu'elle seule puisse entendre: "De toute façon, c'est encore un Poufsouffle qui sortira de là? Ou un Gryffondor... Qu'est ce qu'on risque?" Après tout... Ce n'était pas comme si le Choixpeau lui avait proposé la maison de Godric n'est-ce pas?

Charly capta le sourire du Serdaigle alors qu’il commençait à lui répondre, et elle ne put s’empêcher de lui rendre un petit sourire en coin. Puis jeune femme le sentit le pencher vers elle, et elle s’en rapprocha davantage, comme pour lui signifier qu’il avait toute son attention. Elle pouvait sentir la provocation, la mise au défi. Mais elle n’était pas suffisamment stupide pour se jeter dans ce piège tête la première.

« Ça sert pas à grand chose la gloire, quand on est en train de se faire digérer par une créature magique féroce, ironisa doucement la Serdaigle. Je préfère briller dans ma petite vie plutôt que de mourir stupidement pour une vielle coupe »

Pourtant, dans le fond, Diarmuid n’avait pas tort. La brune était à peu près certaine qu’elle craignait rien en déposant son nom dans la coupe. Elle n’était ni courageuse, ni douée en magie. Et elle était à peu près sûre que face au danger, son esprit et son corps réagiraient de manières totalement contradictoires, son esprit tournant à plein régime, alors que son corps se contenterait de relâcher les muscles de sa vessie, offrant alors un magnifique spectacle à l’assistance. Non vraiment, elle n’était pas faite pour ça. Aucune chance que son nom sorte de cette coupe, même si elle l’y déposait.

« Mais c’est vrai, acquiesça Charly. De toute façon, ça sera un Poufsouffle ou un Gryffondor. On n'a pas les qualités nécessaires pour ce genre de conneries dans nos maisons »

Diarmuid eut un soubresaut de rire, Charly marquait un point dans la joute verbale qu'ils s'amusaient à produire. Penchée vers sa camarade, il allait répondre après qu'elle eut admis qu'il avait raison à propos de l'élève qui représenterait Poudlard quand il avisa le regard sévère d'un professeur dans leur direction... Par la barbe de Merlin, ils ne faisaient que discuter. Mais le Serdaigle se redressa et patienta un instant, faisant mine de s'intéresser à son assiette avant de profiter d'un moment pour se glisser hors de son banc et s'installer aux côtés de Charly, faisant subtilement comprendre à la voisine de son amie de lui faire de la place. Il n'avait absolument pas pris garde à son identité, qui lui importait peu par ailleurs.

- "Dans ce cas, de quoi tu as peur? Et puis entre toi et moi... Une Serpentard qui a la frousse et au niveau en matière avec sort... qui est ce qu'il est. Un Serdaigle pas confiant, plus à l'aise devant un chaudron que face à une créature... Tu trouves qu'on à la tête pour... ça?" Argumenta le jeune homme non sans pointer leurs faiblesses respectives. Quoique personne n'irait dire qu'il manquait de confiance en lui. En réalité, il le masquait bien derrière son caractère avenant et sa sociabilité, mais il était perclus de doutes en tout genre. "Allez, tu vas pas te planquer derrière le fait que tu brilleras peut-être un jour quelque part. Ailleurs que dans les yeux des garçons qui rêvent de toi la nuit, et de ceux qui n'en rêvent plus." Son amie plaisait à bon nombre de garçons, c'était une évidence; et elle le rendait bien à ceux qui lui tapait dans l'œil, éconduisant les autres. Combien de fois avait-il été approché pour qu'il serve d'informateur; Est ce que je pourrais lui plaire? Elle a quelqu'un en ce moment? Dis tu penses que j'ai mes chances?; et autres questions du même ordre auxquelles il ne répondait jamais en général. Parce que de toute façon, il aurait bien été incapable de savoir quels étaient les goût exacts de Charly. "Alors?" Oui, il était insistant, mais les Serpentard, il fallait les provoquer un peu parfois.

Alors qu’elle continuait à se contorsionner pour manger tout en parlant au Serdaigle, Charly pu capté brièvement un regard noir émanant de la table des professeurs. Pfff. Elle se rassit d’une manière plus convenable, et après quelques instants, alors qu’elle s’apprêtait à se retourner de nouveau pour poursuivre sa conversation, elle eut la surprise de sentir Diarmuid s’asseoir directement à côté d’elle. La jeune fille l’écouta, tout en haussant les sourcils face à sa remarque concernant son niveau en sortilège. Elle se retint de tout commentaire, en le laissant poursuivre son argumentaire. Puis vint la petite remarque qui la fit réfléchir davantage. Elle ne savait pas trop comment prendre sa remarque, à mi-chemin entre un compliment et une insulte envers son ambition. Le garçon cherchait à la provoquer, elle le savait. La brune avait envie de l’envoyer promener, en lui disant qu’elle ne tomberais pas dans son piège mesquin, mais d’un autre côté, elle avait envie de lui prouver qu’elle était capable de mettre son nom dans cette maudite coupe, qui n’était même pas si imposante que cela. Après tout, ils l’avaient dit plusieurs fois tous les deux. Ils n’avaient pas le profil pour ce genre d’épreuve. Qui risquaient-ils réellement ? Rien du tout.

« Ok, lâcha finalement Charly en se tournant vers lui avec un regard sérieux. Je le fais si tu le fais aussi ! »

- "Vendu" Accepta le Serdaigle en présentant sa main droite pour sceller cette promesse de participation mutuelle. Enfin... Pour ce qu'ils allaient participer... Mettre un parchemin dans une coupe, ça serait bien tout de toute façon! Même si la pensée de ce que lui avait dit le Choixpeau le soir de sa répartition lui trottait forcément en tête quelque part, comme une petite voix en sourdine qu'il étouffa bien vite en s'intéressant plutôt aux plats présents à proximité puisque tout un jeu de couvert venait de se matérialisé devant lui... Pratique!



La coupe de feu avait été installée, entourée d'une limite d'âge, un sortilège dont il n'imaginait pas vraiment la complexité. Mais là n'était pas la question, cette ligne magique, il pourrait la franchir sans aucun problème. Non, la question était de savoir si oui ou non Charly allait bien venir au rendez-vous convenu la veille pour déposer son nom dans l'artefact ancestral. Il regardait donc, non pas la coupe où plusieurs étudiants des trois écoles venaient déjà de passer, mais bien la porte d'entrée. Oui, là voilà qui arrivait. Diarmuid eut un petit sourire en coin, sortant de sa poche le rectangle de parchemin sur lequel figuraient son nom, son prénom et son école, il accueillit son amie en silence puis, après quelques secondes... "A toi l'honneur!" Dit-il d'un ton mi-galant, mi-mutin à la jeune fille de quelques mois plus âgé. Et puis quand elle eut terminé, il passa la limite d'âge à son tour pour poser sa candidature qui tomba dans le feu magique. C'était fait, il fallait mainteannt attendre le lendemain.

Charly regrettait de s’être lancé dans cette stupide aventure. Bon elle ne risquait pas grand-chose, mais tout de même, c’était stupide. Elle serra néanmoins la main de Diarmuid. À présent qu'elle passait la porte de la grande salle, elle ne pouvait plus faire marche arrière. Par galanterie, le brun la laissa bien évidemment commencer, comme pour être sûr qu’elle n’allait pas dérober. La jeune fille passa la limite d’âge, son petit bout de parchemin dans la main, puis fixa la coupe. Elle hésita un instant, croisa le regard du Serdaigle, puis finit par lancer le papier portant son nom dans le feu magique. Voilà qui était fait. La brune s’éloigna et regarda son ami l’imiter avant de partager un regard complice avec lui. Elle avait beau être stressé, elle était relativement fière de son geste. Pour une fois, elle avait fait preuve d’un peu de courage.


Charly était assise à côté de Diarmuid, avachit sur la table, les mains positionnées à l’arrière du crâne. En moins de vingt-quatre heures, elle était passée par différentes émotions tout à fait contradictoire : la fierté, le regret, la peur, la colère. À présent, elle était littéralement en panique.

« Je te déteste, vraiment je te déteste, répétait la brune à l’intention du Serdaigle. Je te jure que si mon nom sort de cette maudite coupe... »

Sans terminer sa phrase, la jeune fille releva la tête pour lui lancer un regard noir, avant de replonger. L’annonce des participants allait bientôt avoir lieu, et elle aurait aimé se trouver partout ailleurs que dans la grande salle.

Charly avait rapidement passé la limite d'âge et s'était arrêtée un instant pour observer la si célèbre coupe de feu avant que ses prunelles ne le fixe lui. Diarmuid était resté assez neutre, il n'allait pas en plus devoir l'encourager. N'avaient-ils pas conclu qu'ils ne risquaient rien?

C'était son tour, la Serpentad venait de lancer son parchemin. Il la croisa, franchit la ligne papier en main et s'arrêta lui aussi devant l'artefact... Il déglutit. Il n'aurait peut-être pas dû faire le malin, même si c'était en pensée. Parce que d'un coup, tout devenait un peu plus réel... S'il ne regarda pas son ami, son geste se fit toutefois un peu plus lent mesure qu'il devait approcher sa main des flammes magiques. Et puis il lâcha son inscription avant de prendre une inspiration et de faire demi-tour. Son regard croisa aussitôt celui de la brune qu'il était en train de rejoindre. Un sourire fin étira ses lèvres alors que leurs yeux se faisaient complices. C'était maintenant tout ou rien!



Diarmuid était assis aux côtés de son aînée, elle-même avachie sur la table, marmonnant à quel point elle le détestait pendant que lui ne pouvait pas détacher ses yeux de la directrice qui venait de prendre place auprès de la Coupe. Coupe qui allait donc rendre son verdict. Le jeune homme sentit un regard appuyé sur lui et tourna la tête. Ok, il aurait pu mourir sur place si ces yeux là avait été des baguettes magiques. Mais bientôt, les prunelles retournèrent face contre la table en bois et le Serdaigle reporta son attention sur Miss Loewy qui débutait son annonce par une accroche des plus traditionnelles.

Il pressa une main sur l'épaule de la jeune fille. Le premier parchemin incandescent venait de s'élever pour rejoindre la main tendue. Champion de Durmstrang. Des applaudissements côté russe, un élève qui rejoignit l'anglaise récupérer son inscription. Nouveau papier. Championne de Beauxbâtons. Bon sang pourquoi avait-il fallait que Poudlard sorte en dernier? Diarmuid déglutit, la bouche soudainement très sèche alors que l'adolescente rejoignait le premier désigné sous les félicitations nourries des français. Le temps s'égrainait d'un coup bien trop lentement à son goût. Qui avait lancé un sort sur la pièce pour que tout soit soudainement si long? Et pourquoi avait-il si mal au torse?

- "... na Montmort." Montmort? Montmort! D'un coup, l'étau qui s'en était pris à sa poitrine se resserra. C'était qu'il n'aurait pas fait le fier si c'était lui qui avait été appelé. Et pourtant, quand il se tourna vers Charly, c'est un sourire mutin qu'il lui servit accompagnée de quelques mots à voix basse; "Tu vois, une Poufsouffle." Et maintenant, le temps de applaudissements et des commentaires avec les autres. Et ensuite, ils retourneraient tous à leurs occupations habituelles.


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