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10 sept. 2022, 11:43
Même les sorciers ont besoin de magie  privé 
Samedi 18 mai 2047, 9h38
Près d'un grand chêne


Elizabeth se posta au pied de l'arbre qui avait attiré son attention. Le printemps était à son apogée et les rayons dorés du soleil caressaient son visage et le sol couvert de fleurs colorées.
Elle se pelotonna entre les racines, appuyant son dos au tronc large, et sortit de sa sacoche un livre qu'elle ouvrit aussitôt. Une fois n'est pas coutume, il s'agissait d'une fiction moldue. Une histoire de dragons, de rois et de magie - pas celle qu'on enseignait à Poudlard. Pour la première fois depuis qu'elle était ici, elle éprouvait le besoin de s'évader. Elle voulait oublier l'intolérance, la frustration de ne toujours pas comprendre le monde sorcier, et surtout l'angoisse. Retrouver le frisson qui la transportait lorsque se déployait devant ses yeux un monde de papier tissé d'aventures et de magie - celle qui faisait battre le cœur et écarquiller les yeux, pas celle qui envoyait des enfants au combat et détruisait des ponts.

Elizabeth s'aperçut alors que ses yeux courraient sur le papier sans enregistrer un seul mot. Même ses chers livres ne parvenaient pas à l'arracher à cette réalité poisseuse et sombre. Sa frustration augmenta encore d'un cran. Avec un cri de rage, elle jeta l'objet au sol. Il rebondit une fois avant de s'immobiliser, ouvert contre l'herbe. La Serdaigle contempla pendant quelques secondes l'ouvrage gisant non loin d'elle d'un regard vide. Elle fondit brusquement en larmes.
Dernière modification par Elizabeth Le Gall le 21 févr. 2023, 22:03, modifié 3 fois.

3ème année RP / #018e6b

02 oct. 2022, 20:55
Même les sorciers ont besoin de magie  privé 
Argentella regardait par la fenêtre de son dortoir. Elle avait prévu de se faire une petite session de révisions, mais elle n'avait pas la moindre motivation. Elle décida donc de sortir prendre un peu l'air dans le parc, peut-être qu'elle pourrait ramasser quelques fleurs pour reremplir ses fioles, dont elle avait dû jeter les petites plantes, fanées, il y avait de cela quelques jours. La jeune fille laça donc ses bottines par-dessus ses chaussettes dépareillées - l'une blanche, montant jusqu'au genou et ornée de rayures jaunes, l'autre noire, ne montant que jusqu'à mi-mollet, avec quelques petites fleurs, jaunes aussi, brodées par Argentella elle-même sur le bord. Elle saisit son sac accroché sur le bord de son lit et descendit d'un pas léger les escaliers avant de sortir dans le parc.

Une fois dehors, elle prit une grande inspiration, profitant de l'air frais et doux du printemps. Cela ne valait pas l'automne, mais cette jolie saison avait toujours eu un côté apaisant aux yeux de la jeune fille. Elle se promena un peu à travers le parc, se penchant de temps en temps pour ramasser une jolie fleur. Elle ne coupait pas leurs tiges bien sûr, mais elle les déterrait délicatement, préservant les racines, et les glissait délicatement dans son sac.

Alors qu’elle se penchait pour ramasser un pissenlit, elle vit un livre atterrir violement devant elle, manquant de peu d’écraser la fleur. Elle redressa la tête et vit une jeune fille, un peu plus jeune qu’elle, probablement en première année, assise entre les racines d’un arbre, fondre brusquement en sanglot. Inquiète, la jeune fille ramassa le livre ouvert, balaya rapidement la terre qui s’était déposée dessus et le referma tout en se relevant, s’approchant de la brune. Elle était toujours un peu dépassée quand elle voyait des gens pleurer, mais elle savait que la question, qui se voulait pourtant innocente « Est-ce que ça va ? », était rarement d’une grande aide.

Elle alla donc s’assoir en silence auprès de la jeune fille, gardant une distance respectable pour ne pas la déranger tout en essayant d’être une présence bienveillante, rassurante. Elle n’était pas trop sûre de ce qu’elle faisait, et hésita un instant à poser sa main sur son épaule. Elle ne la connaissait pas, après tout. La jeune fille serait peut-être dérangée par ce contact. Elle se dit que cela ne pouvait pas faire de mal, aussi elle se décida à poser délicatement la paume de sa main. Un contact léger, pour ne pas se faire trop pressante, mais avec une forme de fermeté, comme… de la confiance ? En tout cas, c’est ce qu’elle espérait.

Si la jeune fille souhaitait parler, elle le ferait. Et Argentella l’écouterait. Mais en attendant, elle resterait silencieuse jusqu’à ce que la plus jeune décide de s’ouvrir.

Et voilà @Elizabeth Le Gall

Dialogue #778899 | fourth year
Oh, là, là ! Oh, là, là ! Je vais être suis en retard !

05 oct. 2022, 09:20
Même les sorciers ont besoin de magie  privé 
Alors qu'Elizabeth sanglotait à corps perdu, elle entendit un froissement de tissu à ses côtés et sentit une main se poser sur son épaule.
Séchant ses larmes - sans grande efficacité puisque de nouvelles lui coulaient sur les joues aussi vite qu'elle ne les en chassait -, elle leva les yeux sur une élève plus âgée qui la fixait avec compassion.

- Tu… hoqueta-t-elle. Tu as déjà ressenti l'envie de vivre n'importe où ailleurs que dans cette réalité-ci ?

Elle ne savait ce qui, dans les yeux calmes de l'enfant, l'avait poussée à parler, mais elle n'avait pas pu s'empêcher de prendre la parole. Les mots étaient sortis avec difficulté, mais ils étaient là, ils flottaient en l'air, et elle ne pouvait plus les reprendre, même si elle l'avait voulu.
Ces premiers mots en entraînèrent d'autres, qui se déversèrent de plus en plus facilement au fur et à mesure qu'elle parlait.

- Quand je suis arrivée à Poudlard, je trouvais tout merveilleux. Je croyais que j'allais vivre comme dans un livre. Que tout serait pas calme et tranquille, bien sûr, mais que je continuerai à suivre mon chemin et que je saurais toujours ce que je ferais et où j'allais. J'pensais pas que j'allais tomber dans un monde encore plus intolérant et dangereux que celui que j'ai quitté. J'ai pas l'impression de vivre dans un livre. Et je sais pas du tout ce que je suis censée faire maintenant.

3ème année RP / #018e6b

14 févr. 2023, 08:59
Même les sorciers ont besoin de magie  privé 
La jeune fille essaya de sécher ses larmes, sans grands succès, et la regarda avant de prendre la parole. Argentella hocha la tête. Surement pas pour les mêmes raisons que sa camarade, mais elle avait déjà ressenti ça. Quand sa mère était malade, inconsciente lorsqu'elle lui rendait visite. Cette si longue période sans pouvoir lui adresser la parole, craignant de ne jamais pouvoir le faire. Mais la situation s'était améliorée, et Argentella avait repris pied. La chose était, elle savait très bien ce que cela faisait de vouloir être n’importe où sauf ici. Voire nulle part parfois.

Puis la fille déversa ses sentiments et ses pensées, et Argentella sentit la tristesse monter en elle en réalisant la cause de son état. Elle avait raison, cette petite. Leur monde était parfois bien cruel, surtout envers ceux qui selon lui n’y appartenait pas.

« T’es Née-Moldue pas vrai ? »

Argentella soupira. Elle savait ce que c’était, elle l’avait déjà vu. Certains croyaient tous simplement en la suprématie des sorciers. Et parfois, ils se contentaient de ne pas se mêler à ceux dont le sang était « moins pur ». D’autre fois… ils étaient atroces. Cruels. Même des enfants pouvaient parfois se rapprocher de persécuteur sur ce point.

« Tu sais, je ne sais pas qui tu as rencontré pour te faire croire que les sorciers étaient aussi intolérants. Mais tout le monde n’est pas comme ça ici. Même les Sang-Purs. J’ai que de la famille sorcière aussi loin qu’on s’en souvienne. Mais j’ai aussi des amis qui n’avait jamais entendu parler de magie avant leur lettre. Et ce sont des gens géniaux. C’est juste qu’ici, y’en a qui sont trop étroit d’esprit pour s’en rendre compte. »

Elle baissa les yeux vers sa camarade, un sourire un peu triste sur le visage.

@Elizabeth Le Gall
Jamais trop tard...

Dialogue #778899 | fourth year
Oh, là, là ! Oh, là, là ! Je vais être suis en retard !

22 févr. 2023, 10:00
Même les sorciers ont besoin de magie  privé 
- T’es Née-Moldue pas vrai ?

Elizabeth hocha la tête, et sa bouche se tordit en une grimace amère. Elle détestait ce mot. Elle n'était pas née Moldue, elle avait toujours été une sorcière. Comme si c'était de Poudlard que provenait sa magie ! Même si ses parents étaient dépourvus de pouvoir, elle-même avait accompli des prodiges avant même d'entendre le mot Poudlard.
Ses doigts plongèrent dans sa sacoche et effleurèrent la poignée en bois de sa baguette, comme pour se rassurer. Regarde, touche, voilà la preuve que tu es bien une sorcière. Tu as une baguette, tu fais de la magie, tu as le droit d'être ici c'est ici qu'est ta place. Elle n'avait pas besoin de preuve, la magie coulait dans ses veines, à chaque minute de son existence ; depuis quelques temps elle en était un peu plus consciente, un peu plus convaincue. Mais si d'ordinaire sa magie était légère et lumineuse, aujourd'hui elle était poisseuse et acide, à l'instar de ses émotions.
Ses doigts se rétractèrent et quittèrent sa baguette. Elle ne voulait pas faire de magie dans ses conditions, cette magie sombre qui bouillonnait comme un chaudron de mélasse ne lui ressemblait pas.
Les larmes s'étaient taries mais ses yeux brûlaient. Elle se refusait à faire de la magie maintenant, mais elle en avait terriblement envie. Elle voulait devenir la sorcière la plus douée qui soit, pour leur montrer à tous qu'elle était une vraie sorcière digne de ce nom, qu'ils avaient tort de la mettre à l'écart comme si elle n'était qu'à moitié magicienne. À quoi cela ressemblerait-il, si elle laissait sa magie sortir par tous ses pores comme elle brûlait de le faire ? Ils seraient bien obligés de voir qu'elle était aussi méritante qu'eux, aussi légitime.

- Il y a pas que ça, finit-elle par répondre. Pas que les Nés-Moldus. La magie permet de faire des choses horribles. Ceux qui ont du pouvoir se permettent de faire ce qu'ils veulent et personne peut les arrêter, c'est ça ? Je veux pas vivre dans ce monde-là.

La Poufsouffle devait savoir de qui elle voulait parler. Tout le monde le savait. Elle se rappelait de la peur et de la colère qui rôdait dans toute la Grande Salle, ce jour-là, et qui avaient bien failli exploser. De l'angoisse qui l'avait prise à la gorge quand cette fille de Serpentard avait disparu en un battement de cil, sans qu'on sache où elle était allée, ni même si elle était encore quelque part. Des yeux hantés de certains de ses camarades qui avaient pris le train.

3ème année RP / #018e6b

18 mars 2023, 11:28
Même les sorciers ont besoin de magie  privé 
Argentella vit la jeune fille glisser la main dans sa sacoche et se demanda brièvement ce qu’elle faisait avant de réaliser que ce n’était pas ses affaires. Sa camarade avait arrêté de pleurer, mais son regard était étrange, à la fois déterminé, triste et en colère. Lorsqu’elle reprit la parole, Argentella fit un peu surprise par la profondeur de sa réponse. C’était une réalisation énorme sur leur monde, inquiétante.

Argentella prit un instant pour y réfléchir, appuyant son dos contre l’arbre. Elle avait envie de lui dire que ce n’était pas vrai, mais au fond, elle-même savait que c’était un peu le cas. Mais en même temps, n’était-ce pas un peu pareil chez les moldus ? Partout, ceux qui avaient le pouvoir en abusait. Elle ne pu s’empêcher de repenser au train. C’était aussi un exemple des limites de cet abus de pouvoir.

« Oui et non. De toute façon, quand on donne du pouvoir aux gens qu’il ne faut pas, ils en abusent toujours. Et on ne peut pas contrôler qui a le droit au pouvoir le plus puissant en terme de magie. Mais il y a aussi des gens puissants qui s’en servent pour faire le bien. Notre directrice par exemple, le professeur Loewy. Elle est très puissante, mais elle n’abuse pas du tout de sa magie. Elle s’en sert pour nous donner une bonne éducation et lutter contre les lignées, c’est pas mal ça. Et puis quand quelqu’un pense être assez puissant pour faire tous ce qu’ils veulent, il y a toujours de gens plus puissants, pas forcément tous seuls mais quand ils sont ensemble, qui arrivent à les arrêter un jour tu vois ? »

Elle y croyait. Ce n’était pas pour rien que les Sepuvelda avaient fini par être arrêtés, non ? Elle ajouta ensuite, se penchant vers sa camarade :

« Et puis entre nous, si tu veux que ce genre de choses n’arrive pas, tu deviens une des sorcières les plus puissantes de notre génération et tu empêches les autres d’agir comme ça. Mais c’est déjà dans tes plans, non ? » conclue-t-elle avec un sourire.

@Elizabteh Le Gall, désolée pour le retard...

Dialogue #778899 | fourth year
Oh, là, là ! Oh, là, là ! Je vais être suis en retard !

13 nov. 2023, 09:07
Même les sorciers ont besoin de magie  privé 
La deuxième année parut peser longuement ses mots avant de répondre à Elizabeth. Son discours était bien plus optimiste que celui de la Serdaigle ; et elle avait raison, elle s'en rendait bien compte. La preuve en était que les Lignées du Nord étaient en train de s'écrouler comme un château de cartes, d'après ce que Miss Xarinez avait dit. Leur puissance ne les sauvait pas de la ruine.
Elizabeth voulait croire que c'était à cause de leur malfaisance. Que ce soit le karma, la justice divine, ou une espèce d'équilibre du monde, elle n'y avait pas réfléchi. Mais les méchants perdaient toujours à la fin, n'est-ce pas ?

La Poufsouffle souligna ensuite qu'il lui suffisait de devenir suffisamment puissante pour empêcher les sorciers mal intentionnés d'abuser de leur pouvoir.
« Mais c'était déjà dans tes plans, n'est-ce pas ? » ajouta-t-elle avec un sourire de connivence.
La Poufsouffle connaissait Elizabeth depuis 10 minutes maximum ; elle ne lui avait même pas donné son nom. Et pourtant, elle avait touché juste. N'avait-elle pas, quelques moments plus tôt, ardemment souhaité devenir extrêmement puissante, pour prouver à elle-même et aux autres qu'elle méritait son statut de sorcière ? (Encore que souhaité n'était peut-être pas le mot juste. Il s'agissait plus d'une promesse faite à son futur soi. Promesse qu'elle travaillerait dur, qu'elle repousserait ses limites, qu'elle irait aussi loin qu'on lui permettrait d'aller.) La première année se représenta, plus âgée, se dresser fièrement devant un mage noir aux traits flous, baguette en main. Elle considéra la jaune longuement, droit dans les yeux, et hocha la tête une fois, sans un mot.

Sa colère avait reflué ; son visage était redevenu aussi lisse qu'à l'ordinaire. Mais Elizabeth la sentait encore, au creux de sa poitrine, chaude et dense comme un petit soleil.

3ème année RP / #018e6b