Ma tête... quelque chose tambourinait. Je ne sais même pas si c'est le bon terme à vrai dire. Tout allait bien pourtant ce matin. J'ai écris une lettre à mon petit frère, je lui ai confié mes progrès en métamorphoses avant de lui faire parvenir mon cadeau. J'ai également eu l'occasion de discuter avec plusieurs personnes et amis aujourd'hui. Et tout allait pour le mieux. J'essayais de ne pas trop stresser pour le match découverte qui allait avoir lieu samedi. Je voulais donc me mettre dans la lecture d'un livre que j'ai emprunté à ma mère. Mais impossible pour moi de lire ne serait-ce qu'une seule phrase. Im-po-ssible... Ma tête faisait si mal que je n'étais plus du tout concentrée et qu'au bout d'un petit moment à batailler contre moi même, j'ai quitté ma salle commune pour le troisième étage.

- C'est pas vrai...

Je me masse la tempe alors que je n'étais encore qu'au deuxième étage. C'était bien la première fois que cela m'arrivait. J'avais même l'impression d'entendre comme un sifflement dans mes oreilles. J'ignorais ce que j'avais bien pu attraper mais j'espérais surtout que cela ne soit rien de grave. Il me fallait prendre sur moi encore un peu. J'y étais presque. J'allais bien finir par arriver à l'infirmerie.

- Je crois que je vais m'arrêter un instant...

Je me murmure ces nouveaux mots pour moi et me pose contre un mur. Je ferme les yeux et essaie de me détendre le plus possible, espérant que cela calme mes douleurs.


@Lukas Sharp

Ma journée ayant été particulièrement intense en émotions, il fallait que je me détende quelque peu, que j'arrête de m'enfermer et que je prenne l'air. A peine sorti de la bibliothèque, j'étais parti troquer ma robe pour mon gros sweat bleu. Après être ressorti des dortoirs, je déambulai dans les couloirs, mes pensées encore bien tournées vers la tonne de livres et d'informations que je venais d'absorber.

Perdu dans ce flot de pensées, j'errai dans les couloirs, passant d'un étage à l'autre, les mains dans les poches, sans me soucier de ma destination finale. Je commençais à avoir faim, alors peut-être que je pourrais me diriger vers la grande salle et attendre sagement que le repas soit servi.

Je m'arrêtai un instant pour identifier les murs qui m'entouraient. J'avais été particulièrement lent à me repérer dans ce château. J'aurais d'ailleurs juré que les couloirs se déplaçaient, eux-aussi, se moquant de ma mémoire.

Alors que je prenais le temps d'observer le couloir dans lequel je me trouvais, je remarquai une fille adossée au mur, la tête baissée et les index pressés contre ses tempes. Elle ne bougeait tellement pas que je me demandais si elle était en train de se concentrer pour lancer un sort. La visualisation étant importante, peut-être cherchait elle à s'entraîner.. Mais l'absence de baguette dans sa main me fit comprendre que j'étais sur la mauvaise route.

Je n'étais pas dans son champ de vision, et heureusement, car je lui aurais sans doute bien fait peur si elle avait pu voir qu'on l'observait comme ça depuis quelques minutes. Je n'arrivais pas à voir de quelle maison elle était, et J'espérais qu'elle ne soit pas à Serpentard. Ma rencontre de ce matin m'avait fait douter quelque peu de leur bienveillance au premier abord.

Je ne savais que faire : l'aider ? Lui demander si elle avait besoin d'aide ? La laisser tranquille ?
Je choisis ma dernière option. Elle aurait demandé de l'aide si elle en avait eu besoin, non ?

A mesure que je m'eloignais, ma culpabilité augmentait. Non, je ne pouvais pas rentrer et faire comme si je n'avais rien vu. Je tournais les talons et repartis vers la fille aux cheveux longs. J'étais derrière elle. Si je m'approchais, j'allais forcément l'effrayer. Mais si je faisais le tour pour arriver devant elle, elle trouverait cela bizarre. Je choisis donc l'option d'un tapotage d'épaule, sous la pression de mon seul index gauche.

- Euuh... Ça va ?, lui demandai-je timidement, en chuchotant presque.

Je ne sais pas si elle m'avait entendu, mais elle aurait au moins senti ce contact. Je me revoyais face au Choixpeau, à prier "pitié, pas à Serpentard, pas à Serpentard".

J'étais perdue dans mes pensées et comme à chaque fois que cela m'arrive, je pense instinctivement à mes parents, mes grands parents ainsi que mes petits frères. Non pas qu'avoir mal à la tête soit courant chez moi, loin de là. Mais j'avais besoin de me concentrer sur autre chose pour tenter de réduire la douleur. Et je crois que ça fonctionne. Je souffle doucement, prête à me redresser et reprendre mon chemin quand je sentis un doigt sur mon épaule. Surprise, je sursaute légèrement, ouvre les yeux, tourne la tête et croise le regard d'un garçon qui me demande si je vais bien.

Je cligne des yeux plusieurs fois, lentement, comme pour m'assurer qu'il est bien réel. Je remarque alors la couleur de sa maison et lui souris affectueusement lorsque je vis qu'il était lui aussi à Poufsouffle. Il ne me dit rien donc il doit être en première année. Peut-être est-il perdu ?

- Juste un mal de tête... Rien de grave.

Je ris doucement comme pour le rassurer et ne pas paraître trop mal en point.

- Est-ce que je peux t'aider ? Tu es nouveau à Poudlard, n'est-ce pas ?

J'essayais de bien l'accueillir comme j'ai pu l'être aussi l'année dernière.

- Je m'appelle Mary et toi ?

Je me tourne pour lui faire face, cela évitera que je garde uniquement la tête tournée. Il ne manquerait plus que je me fasse mal au cou en plus.. non merci.

@Lukas Sharp

La seule pression de mon index, pourtant légère, avait suffi à la faire sursauter. Mon plan ingénieux n'avait pas été si ingénieux que cela, il faut croire. Sa réponse ne se fit pas attendre. Un mal de tête, m'annonçait-elle d'un léger sourire qui se voulait rassurant. Cela expliquait son immobilité et ses yeux fermés, mais pas vraiment pourquoi elle n'était pas déjà à l'infirmerie.

N'ayant pu que l'observer de côté, cachée par ses longs cheveux, je fus surpris de constater qu'elle avait des yeux bleus presque aussi perçants que ceux du vieux monsieur du chemin de Traverse. En plus bleus. Et plus perçants. Je fis un pas en arrière, jugeant cette distance bien trop proche pour avoir une discussion décente. Puis, en reculant, je ne pus m'empêcher de remarquer le pendentif qu'elle portait autour du cou. Mes yeux s'illuminèrent lorsque je reconnus la forme d'un arbre. La joie m'envahissait. Il y avait donc d'autres enfants qui pouvaient aimer la nature comme moi ? Je mourrais d'envie d'en demander l'origine et le contexte, mais n'osais évidemment pas. Je me mis soudain à réfléchir à l'idée d'attacher ma plante préférée dans un collier, mais je l'abandonnai rapidement, jugeant l'action trop impossible. Et alors que je commençais à partir dans mes rêveries, je l'entendais me poser deux questions.

- Est-ce que je peux t'aider ? Tu es nouveau à Poudlard, n'est-ce pas ?

Sa première question me fit lâcher un petit rire amusé. Elle était drôle cette fille à s'intéresser à mes besoins, alors qu'elle devait sûrement avoir un marteau piqueur dans le crâne lui criant de me faire taire. Puis, elle se présenta. Son prénom fit écho en moi puisqu'il était le même que celui de ma mère. Je lui souris et me présentai à mon tour :

- Moi, c'est Lukas. Mais non, moi ça va... 'fin c'est gentil, hein. Mais c'est toi qui as besoin d'aide, non ?

Je commençais à balbutier, me rendant compte que je ne devais pas être très clair. Je me grattai l'arrière de la tête.

- Enfin pardon, t'as dit que c'était rien de grave... Mais t'es sûre ? Je sais pas où est l'infirmerie, parce que oui, je suis en première année, mais je peux chercher avec toi.

Oh la la. Je disais vraiment n'importe quoi, dans n'importe quel sens. Elle savait forcément où était l'infirmerie. Elle n'avait évidemment pas besoin d'un première année pour lui indiquer vers où marcher. Je pris une grande respiration pour me calmer.

- Comme tu veux.

Ses réactions et ses mimiques étaient amusantes. Je gardais un sourire compatissant et bienveillant en le regardant analyser... mon cou ? Ah non. Il doit avoir remarqué mon collier. Je souris plus doucement mais ne compte pas vraiment entrer dans le vif du sujet tout de suite. Je crois que je n'en ai pas la force. Je m'appuie donc contre le mur qui se trouve derrière moi et continue de le regarder sans détourner les yeux. Il finit alors par me répondre et je hoche légèrement la tête.

- Ravie de te rencontrer Lukas !

Ce qu'il dit à la suite de son prénom me fit décrocher un nouveau sourire amusé. Il semblait vouloir décliner mon offre, de façon gentille et polie, tout en me proposant de l'aide ? Ou alors j'ai mal compris. Il semble mal à l'aise tout à coup et je me demande bien ce que j'ai pu faire pour le mettre dans un tel état. Je me pince la lèvre, gênée qu'il se sente si désemparé face à moi. Ce n'était absolument pas mon but. Et lorsqu'il respira un grand coup, je finis par rire légèrement.

- Ne t'inquiète pas, je ne me moque pas de toi. C'est juste que... tu es amusant !

Je lui souris de nouveau, franchement et avec sincérité.

- Je me dirigeais en effet vers l'infirmerie. Tu peux m'accompagner si tu le souhaites. Ainsi, tu verras où elle se trouve. Cela pourrait finir par te servir ! Qu'est-ce que tu en dis ?


@Lukas Sharp

Alors que je me tortillais dans tous les sens pour tenter de ne pas avoir l'air ridicule, elle semblait n'avoir rien vu de ma gêne. Ou peut-être avait-elle été trop polie pour dire quoi que ce soit, mais elle n'en fit aucune mention. Elle allait même jusqu'à me rassurer. Non, elle ne se moquait pas de moi, me disait-elle. Elle me trouvait amusant. Amusant ? Ce mot résonnait en moi, et j'en cherchais la définition à travers mes souvenirs. Dans mon village, le mot "amusant" n'était pas toujours très joli. Parfois, on entendait des rires moqueurs en fond. Mais le sien prenait un tinte plus légère, un son plus doux. Si doux que j'aurais presque envie de lui demander de le répéter. Je n'étais pas habitué. Chacune de ses phrases étaient agrémentées d'un sourire franc et sincère. Je n'étais vraiment pas habitué. J'avais bien l'habitude de sourire, mais pas d'associer gêne, amusant et sourire en l'espace de cinq minutes dans ma tête.

- Je me dirigeais en effet vers l'infirmerie. Tu peux m'accompagner si tu le souhaites. Ainsi, tu verras où elle se trouve. Cela pourrait finir par te servir ! Qu'est-ce que tu en dis ?

Ses questions me sortaient à nouveau de mes pensées. Elle me proposait de l'accompagner et je me demandais jusqu'où nous allions aller. J'allais devoir trouver quelque chose à dire pour palier le silence de la longue marche vers l'infirmerie, tout en sachant qu'elle aurait sûrement besoin de silence pour ne pas aggraver son mal de tête. Des milliers de questions se bousculaient dans ma tête, chacune cherchant la meilleure marche à suivre.

- D'accord, lâchai-je, d'un ton neutre.

Les questions continuaient de fuser, et je n'avais pu sortir qu'un seul mot. Le mot qui me permettait de gagner quelques secondes de réflexion, et de ne pas la faire trop attendre. Je décrochai un petit sourire. J'avais l'air bien bête ainsi à ne rien savoir quoi ajouter. La pauvre Mary venait de tomber sur le seul mec du château qui ne parlait pas. Ou qui réfléchissait tellement qu'aucun mot ne pouvait sortir de peine de faire exploser le système.

Je regardais autour de moi : les murs semblaient s'allongeaient. Mes mains devenaient moites. Je ne trouvais rien à dire. Je trouvais quoi ou qui regarder, mais rien à dire. Je levai les yeux au ciel d'embarras. C'était sûr qu'avec un tel comportement, elle allait prendre la prochaine sortie et me laisser me perdre parmi les autres. Et elle aurait raison. Mais alors que je pensais à faire demi-tour pour l'empêcher de me le demander, un souvenir me vint à l'esprit.

- Il faut que tu boives de l'eau ! Mon père dit toujours ça à ma mère, commençai-je à toute allure. Je sais, vous les sorciers, vous avez d'autres méthodes, mais je t'assure, ça aide. Tu veux que j'aille t'en chercher ?

Je l'avais arrêtée d'une main sur son bras peut-être un peu trop serrée. J'étais prêt à parcourir le château à la recherche d'un peu d'eau, pour mettre à bien ce que je pensais être une brillante idée. Mais, réalisant que ma soudaine énergie et ma voix aigüe avaient peut-être pu accentuer son mal de tête, je me mis à chuchoter :

- Pardon, j'peux aussi me taire jusque l'infirmerie, ajoutai-je gêné.

Je ne m'attendais pas vraiment à ce genre de réponses. Bien sûr je ne le connais pas et je ne m'attendais pas à ce qu'il soit enjoué à l'idée de me suivre jusqu'à linfirmerie. De toute façon qui serait enjoué à l'idée d'aller jusque dans une infirmerie ? Pas moi en tout cas, c'est certain. Mais je m'attendais tout de même à un peu plus d'entrain qu'un simple d'accord. Je me demandais alors s'il avait véritablement envie de me suivre ou s'il n'avait pas accepté par pure obligation puisqu'il était venu voir comment je me portais. Malgré tout, je ne dis rien et commence à reprendre la marche.

Encore une fois, je suis surprise. Il ne dit rien. Il ne parle absolument pas. Et cela me rappelle drôlement quelqu'un. Je le regarde rapidement du coin de l'oeil avant de me concentrer à nouveau sur ce qu'il se passe devant nous. Je crois que je vais devoir subir son silence jusqu'au bout. Dommage. Moi qui le trouvais amusant, je pensais oublier mes douleurs le temps de quelques minutes grâce à lui mais ce ne sera pas le cas. Mais soudainement, il se met à parler d'un flux rapide et je sursaute légèrement.

Il saisit même mon bras et je me stoppe directement. Je le regarde, un peu perdue par ce changement de comportement soudain. J'essayais de comprendre à quoi il jouait. Comment pouvait-il être aussi silencieux puis tout à coup parler si vite en me tenant le bras si fermement ? Il finit par parler plus doucement pour me proposer son silence et je dois bien avouer qu'il me rend perplexe.

- Je...

Je suis tellement surprise et dans l'incompréhension vis à vis de son comportement que je ne sais même pas quoi répondre sur le coup. Jusqu'à ce que je me reprenne en me disant qu'il devait seulement être stressé. De ce que j'ai cru comprendre quand il a parlé, il doit être sang mêlé. Son arrivée à Poudlard doit le perturber. C'est donc à moi de l'encourager à se sentir à sa place.

- Lukas ...

Je lui souris doucement puis pose une main sur celle qui me tient toujours le bras. J'essaie de le faire desserrer ton étreinte.

- Pourquoi pas. Je veux bien te croire si tu me dis que ça aide. Tu serais très gentil si tu allais m'en chercher mais je ne veux pas t'embêter tu sais. C'est pour ça que je me dirige vers l'infirmerie !

@Lukas Sharp

Dans l'euphorie du moment, ma main s'était attachée à son bras. Je regardai autour de moi et réalisai que je ne savais même pas où j'allais pouvoir lui trouver de l'eau. Une sensation de panique m'envahissait alors que c'était moi qui avais lancé cette idée. Soudain, alors que je me battais avec moi-même pour savoir si je devais fuir maintenant et faire en sorte de ne plus jamais la croiser, ou aller vraiment lui chercher de l'eau, elle posa sa main sur la mienne en m'interpellant. Mon attention revint immédiatement à elle. Je compris aussitôt que je devais sûrement lui faire mal, et m'en voulais déjà. Les yeux arrondis par la surprise et la crainte, je retirai ma main d'un coup.

- Pardon !

Horrifié d'avoir si mal commencé cette rencontre, je ne savais plus quoi faire. Elle acceptait pourtant mon offre, mais je paniquais à l'idée de ne jamais en trouver.

- Non mais t'as raison l'infirmerie c'est quand même plus logique., lançai-je rapidement pour mettre un terme à mon flot de paroles inutile.

Je fuyais son regard en me grattant l'arrière de la tête, rouge de gêne. Ce n'était clairement pas l'approche la plus mémorable.

- Mais c'est moi qui t'embête à dire n'importe quoi. Je me tais, je t'accompagne et après je pars, lui promis-je en plaçant ma main sur ma bouche.

Il fallait que je me taise pour arrêter de dire n'importe quoi. Elle n'avait sûrement pas besoin de moi, je pouvais aussi juste partir, mais je lui avais proposé de l'y accompagner, alors j'allais au moins m'y tenir.

Je n'arrivais pas vraiment à le suivre. Un coup il était silencieux puis il était bavard avec un flux de paroles bien trop rapide. Ensuite il me proposait son aide puis maintenant il ne semblait plus du tout vouloir le faire. Je n'y comprenais vraiment rien et je crois que mes maux de tête ne m'aident pas à y voir plus clair de toute façon. Il retire précipitamment sa main et j'eus tout de suite le regret de l'avoir touché ainsi. Peut-être l'a-t-il mal pris ? Je tends alors ma main vers lui comme pour le rassurer mais me ravise finalement. Je soupire légèrement, perplexe et ne sachant plus trop quoi faire. Je baisse légèrement la tête alors qu'il fuit ouvertement mon regard et qu'il déclare qu'il ne parlera plus.

Je crois que d'un commun accord, silencieux, on se remet en route mais je m'arrête finalement très vite. Je me pince la lèvre, nerveuse. J'hésitais à dire quelque chose. Je ne voulais pas le blesser. Mais je crois que je n'avais pas envie de jouer avec son temps aujourd'hui. Je n'avais pas l'énergie pour. Je relève donc la tête pour le regarder.

- Lukas... Je suis désolée, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise...

Je souris tristement en espérant qu'il arrête de me fuir du regard de la sorte.

- Tu sais, tu n'es pas obligé de me suivre. Après tout, tu ne me dois rien. On ne se connait même pas. Je veux dire... Si tu préfères rejoindre tes copains, vas-y.

C'était à mon tour d'être gênée lorsque je lui parlais. Et c'était à mon tour de détourner le regard en me tenant un bras.

- Je vois bien que tu n'es pas à l'aise avec moi. J'ignore pourquoi mais tu n'as pas à te forcer. Je peux aller à l'infirmerie toute seule. Je pense même que c'est mieux que j'y aille toute seule, en réalité.

Je repense soudainement à quelque chose et relève la tête pour le regarder.

- Ah oui, mais je devais te montrer où était l'infirmerie.. eh bien elle est au troisième étage. Il n'y a pas grand chose au troisième étage donc tu ne peux pas la rater. Donc si un jour tu as besoin d'y aller, rappelle toi. Au troisième étage !

Je lui souris très doucement puis hoche doucement la tête comme pour me motiver à réaliser ce que je viens de dire.

- On se croisera sûrement dans la salle commune. Bonne fin de journée à toi Lukas !

Et lentement, je reprends ma marche en direction de l'infirmerie. C'était mieux ainsi, de toute façon. Rester ainsi à ses côtés dans un silence pareil était plus gênant qu'autre chose. C'est bien la première fois qu'une rencontre à Poudlard se passe de la sorte. J'ignore ce que j'ai bien pu faire de mal alors que d'habitude tout le monde semble bien s'entendre avec moi... Mais je m'en voulais.

@Lukas Sharp

Elle s'excusait de ne pas vouloir me mettre mal à l'aise alors que c'était moi qui me mettais mal à l'aise. Je ne savais visiblement pas parlé aux gens, aux filles, à qui que ce soit en fait. Je n'arrivais plus à lui répondre. Je la regardais dans les yeux et l'écoutais. Ses yeux bleus avaient le don de me faire oublier ce que j'étais censé répondre. Moi qui d'habitude, savais quoi dire pour ne pas rendre la situation trop tumultueuse, j'avais fait tout le contraire aujourd'hui. Elle me proposait une alternative que je n'avais pas du tout envie d'accepter. Elle me proposait de partir et ses croyances m'attristaient. Non, je n'avais pas envie de partir. Non, je n'étais pas mal à l'aise à cause d'elle. Non, je n'avais pas envie de retrouver mes copains. Mais oui, c'est vrai que l'on ne se connaissait pas.

Mes pensées se bousculaient dans ma tête, je ne trouvais aucune porte de sortie pour effacer ce que je venais de dire. S'il y avait bien un sort que j'aurais aimé connaître à ce moment-là, c'était celui qui m'aurait permis de tout oublier. Ou plutôt de tout lui faire oublier. Et puis recommencer. Plus sûr, plus serein, moins gênant. Mon cerveau s'arrêta de fonctionner lorsqu'elle évoqua l'idée d'aller à l'infirmerie seule. C'était donc totalement perdu. Cet échec me fit l'effet d'un coup de poing dans le ventre.

Et la bombe ne s'arrêta pas là. Elle se sentait même obligée, sûrement par pitié, de m'indiquer où était l'infirmerie. Qu'est-ce que j'en avais à carrer de cette infirmerie. Quoi que, à bien y réfléchir, les émotions que je ressentais commençaient à me faire penser qu'il me faudrait bientôt, à moi aussi, un remède pour me réveiller. Elle avait fait sa bonne action avec le petit première année, elle pouvait terminer son chemin. Je n'avais pas même pas entendu toutes ses indications tellement je la regardais en la suppliant intérieurement de ne pas m'abandonner là. Mais c'était trop tard. Alors qu'elle tournait les talons, elle me souhaita une bonne journée ; phrase à laquelle je ne pus rien répondre.

Je la regardai décrocher son regard du mien, et je fis demi-tour, les mains moites, honteux et triste. Direction, les dortoirs.

FIN DU RP POUR MOI