Durant mes vacances - qui semblaient remonter à si loin maintenant - je m'avais rapidement au camp que j'avais partagé avec Tom sociabilisé avec Guy, Mathieu et Emy. C'était les amis du cracmol quand, chaque année, ils se retrouvaient au fond des tentes. Et cette année on s'était amusés.. C'est d'ailleurs eux qui avaient en partie coupés mes cheveux pendant que je dormais. J'avais déjà dit lors de nos longues discussions nocturnes que je songeais à franchir le pas, et ils l'avaient fait à ma place, je te dis pas la tête que faisais ma mère quand je suis rentrée ! Je te raconterais peut-être ça une autre fois.
Emy était une fille de taille moyenne, blonde, les cheveux coupés au carré. Elle est assez explosive et on a bien deviné qu'elle en pinçait pour Guy. Il faut voir comment ils se dévoraient des yeux ! Guy lui était un jeune garçon assez blagueur et à la même masse musculaire qu'un coton tige. Il avait un peu de joues mais était moins potelé que Mathieu. Ce dernier, il était adorable, même si il avait tendance à facilement se disputer avec Tom car les deux se ressemblaient au niveau du caractère.. Pour faire bref ils se battaient pour un morceau d'oignon mal épluché. On a passé nos journées à tout faire pour faire rager nos moniteurs, en préparant diverses blagues idiotes mais dieu quelles étaient amusantes. Cette époque me manquait un peu à ma rentrée à Poudlard.
Alors voilà deux semaines que j'élaborais un prank à une personne qui avait rien demandé. Assise dans l'herbe du parc, je confectionnais avec les moyens du bord à partir d'un pistolet un eau, un pistolet lui capable de lancer de la peinture. J'espérais que personne ne viendrait me déranger, surtout pas un adulte !

C'était la première fois que Cheryl foulait l'herbe du parc depuis son retour à Poudlard. Ses vacances s'étaient plutôt bien déroulées et la fillette se sentait prête pour la nouvelle année à venir. L'année dernière, cet endroit s'avérait être son endroit préféré que ce soit en printemps, en hiver, ou même en automne. Le parc restait, dans tous les cas, un endroit qui apaisait la rouquine. Le vent, l'herbe, les plantes aux alentours. Tout lui plaisait ici. Enfin, sa chambre chez elle était tout de même plus confortable, il fallait l'admettre.

C'était alors accompagnée de son chat, Dami, que la Serpentard s'était rendue au parc, pour retrouver cet endroit qu'elle aimait tant. C'est alors qu'elle la vit. Elle vit cette élève, assise sur l'herbe. La rouquine fut immédiatement intriguée par ce que faisait cette fille. Qu'avait-elle avec elle ? Un pistolet en jouet ? Alors qu'elle s'interrogeait, elle ne se rendit pas compte que Dami se précipitait droit vers la jeune fille aux cheveux courts. La Serpentard se dépêcha de la rattraper, de peur que cette dernière ne fasse une bêtise. Elle parvint, tant bien que mal, à la rattraper dans sa course et finit par céder à la curiosité. Elle voulait savoir ce que faisait cette fille.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda alors Cheryl par-dessus l'épaule de la Serdaigle.

J'avais eu peur en voyant un chat me courir dessus, sa maîtresse elle, lui courant après. Quand elle l'a finalement ramassé, elle m'a demandé ce que je faisais avec mon pistolet lanceur de peinture. En esquivant la question de la jeune fille, je lança :

- Il est si mignon ! C'est quoi son prénom ?

Et j'approchai mon poing pour tenter de le caresser, t'sais, pour avoir un chat à la maison pas commode avec tout autre humain que moi, je savais que lui faire sentir ta présence était le moins que tu puisses faire.

Puis une idée folle me vint à l'esprit. Mon pistolet lanceur de peinture était prêt, et si.. C'était la victime parfaite ? Non, je secoua la tête, peut être un peu plus tard quand mon pistolet sera prêt, c'est à dire quand j'aurais ajouté la peinture dans le réservoir à eau, la peinture que j'avais à petite dose à côté de moi, juste assez pour l'objet. J'ai décidé d'avouer ce que je trafiquais à la fille puisque c'était plus fair-play de lui avouer son sort.

- C'est pour un prank, j'ai changé le réservoir de façon à ce qu'il puisse contenir de la peinture sans s'abimer et pour qu'elle ne sèche pas une fois à l'intérieur.

Le bricolage n'était pas fait pour moi, mais c'était le minimum que n'importe qui puisse faire.

Premier point positif, cette fille appréciait les chats. En même temps, celui qui ne trouve pas Dami mignonne a de la poussière dans les yeux, pensa silencieusement la rouquine en imaginant ce qu'elle ferait à quelqu'un qui oserait mal parler de son animal adoré.

- C'est une fille, Dami, corrigea Cheryl.

Il semblait que Dami n'ait rien contre la Serdaigle et se laissa caresser. Généralement, son chat avait les mêmes goûts que la deuxième année. Si la jeune Styles n'aimait pas quelqu'un, il en valait de même pour Dami. C'était comme ça, et plutôt pratique.
Alors, la brune aux cheveux courts expliqua à la Serpentard qu'est-ce qu'elle fabriquait. Un réservoir pour y mettre de la peinture ? répéta intérieurement la fillette en regardant d'un air curieux ce qui se trouvait près de son interlocutrice.

En entendant cette explication, Cheryl fit deux pas légers en arrière, histoire d'imposer une certaine distance entre cet engin et les vêtements tout propres que portaient la rouquine. La peinture qui se trouvait à quelques centimètres d'elle pouvait à tout moment la salir, et c'était hors de question pour elle.

- Et... tu vas pranker qui ? T'as une cible en particulier ? demanda-t-elle, en espérant que la cible n'était pas elle-même.

L'idée en soi n'était pas mauvaise, du moment que la cible n'était pas Cheryl.

Shit
Elle avait compris le plan, hm.. Comment l'avoir à son propre jeu ? La prendre par surprise ? Gagner sa confiance ? Vitesse ? Trahison ? Pain au chocolat ? Chocolatine ? A sa tête ça devait plus être la première option..
Le chat m'aimait bien finalement. J'ai continué à le.. la caresser, sentant le tout petit corps fragile sous mes doigts.

Je réfléchissait logiquement.. Si je venais à lui dire que c'était elle la cible, j'allais sans aucun doute et perdre ma victime, et perdre un doigt par l'animal. Non, l'honnêteté n'était pas en jeu.
Et si je m'attachais à elle ? Je ne trouverais jamais victime, et je risquerais de me faire balancer puisqu'elle connaitrait mon nom.. A revoir.
Il ne restait plus que la dernière solution : je devais la prendre par surprise. Alors j'ai discrètement rempli le réservoir et je me suis levée. Avant de l'asperger et de partir en courant.

J'ai couru aussi vite que possible, et j'étais petée de rire. Je suis montée comme une bombe jusque ma salle commune, seule salle où elle ne pourrait pas aller, n'étant pas Serdaigle. Le vent ne bouffait plus dans mes cheveux à présent, l'avantage du court.
C'est toute essoufflée que je suis retournée devant la porte des Serdaigles, quelle journée !

RP fini pour moi ! Je vous laisse gérer

Aujourd'hui je vais croquer le saule cogneur. Je vous sais interrogatifs face à cette information : non effectivement, j'ai passé l'âge de faire mes dents sur des objets ou créatures insolites. J'ai simplement mon carnet sous le bras et la motivation pour profiter des dernières brises estivales avant l'arrivée de l'automne et ses températures adoucies et pour ce faire, une petite session de dessin me paraît idéale. Le temps passé en Irlande et les différents paysages dressés au gré de notre voyage m'a aidé à pointer les domaines que je dois améliorer en dessin et je n'ai pas honte de l'avouer, tous mes arbres étaient absolument affreux et grotesques du manque de détail. Alors que le saule cogneur tend déjà à se dévêtir de ses habits verdoyants, le sujet me paraît idéal tant pour m'exercer sur le mouvement que sur la subtilité d'un tronc -oui c'est subtil un tronc d'arbre !

Sur le chemin pour croquer le saule cogneur, une autre charmante créature me fait de l'œil -un chat si craquant que je pourrais le croquer aussi.

« Pssst, petit chat ! Par ici petit chat, pssst ! » C'est qu'il est mignon ce petit, j'en oublie presque mes allergies. De toute façon en extérieur, je ne crains pas grand chose alors j'approche la bête, bien déterminé à obtenir la faveur d'une caresse si la créature m'accepte. Son humaine, dites-vous ? J'y viens : je la remarque d'abord à peine parce qu'entre nous, un chat c'est bien plus mignon qu'un humain mais... quand du coin de l'œil je remarque un élément inhabituel sur la tenue de la fillette, j'abandonne provisoirement ma fascination pour le félin pour mieux observer sa compagne. Ses vêtements sont tout tachés d'un drôle de liquide visqueux -ah, de la peinture ! oui, ça sent la peinture. On ne dirait pas un accident, une petite tâche faite au hasard d'une activité artistique... ça donne plutôt l'impression que quelque chose a foncé sur elle en ligne droite avant d'exploser. Une boule de peinture, peut-être ? « Tu customises tes vêtements ? »

Avant même que la Serdaigle ne lui réponde, elle aspergea Cheryl sans qu'elle ne s'y attende. Ses beaux vêtements qu'elle portait si fièrement perdirent tout leur éclat.

- Espèce de... C'est une blague ? s'offusqua la rouquine en regardant avec effroi ses vêtements tout tâchés.

La Serpentard s'apprêta à attraper sa camarade pour lui arracher les cheveux mais cette dernière s'était mise à s'enfuir en courant, visiblement très amusée de la situation. Avant de remonter dans son dortoir pour se changer, la fillette saisit son élastique qu'elle portait autour de son poignet pour se faire une queue de cheval, dans le but d'éviter que ses cheveux ne prennent la peinture.

Soudain, un élève qui ressemblait presque à un adulte interpella Cheryl, lui faisant une réflexion sur ses vêtements. Ça faisait deux personnes en tout qui l'avaient vu dans cet état, et il était hors de question pour elle qu'une troisième personne ne la voit avec des vêtements saccagés.

- C'est cette peste qui a fait ça ! Elle a les cheveux courts et... c'est une Serdaigle, expliqua Cheryl, hors d'elle. Elle était là, par terre à faire je ne sais quoi donc j'me suis approchée et elle m'a aspergée de peinture.

Quand elle jeta un coup d'oeil à son chat, elle fut ravie de voir que son poil n'avait pas été affecté par cette peinture. Surtout que pour passer un chat sous l'eau, il en fallait du courage.

- T'es de la même maison qu'elle. Tu saurais pas qui c'est ? reprit la Serpentard en regardant cet élève dans les yeux.

Je suis presque déçu de l'explication fournie par la jeune fille. Agrémenter ses vêtements de quelques couleurs fantaisistes, c'est une idée plus douce que subir une mauvaise plaisanterie d'une camarade. Je ne peux réprimer une légère grimace et un frisson de dégoût, j'aurais détesté être à la place de cette enfant -effectivement si j'avais été elle, j'aurais certainement déjà cédé à la crise de panique.

L'instinct d'ancien préfet remonte à la surface et une expression sérieuse vient se plaquer sur mon visage.

« Je peux arranger ça avec un Tergeo si tu veux » proposé-je en sortant ma baguette magique. Ça effacerait les preuves mais de toute façon, un nettoyage est nécessaire. Ce n'est pas comme s'il y avait grand chose à faire à part éventuellement remonter l'information à un adulte ou un préfet en vue d'une petite punition.

Je réfléchis un instant à la description fournie par la jeune sorcière mais aucun nom ne me vient, quand bien même les cheveux courts ne sont pas très fréquents chez les sorcières de l'école.

« Avec juste ces informations non désolé, je ne vois pas de qui il s'agit. Saurais-tu me donner une estimation de son âge ? Couleur de cheveux ? Un autre éventuel signe distinctif ? » Avec déjà les deux premiers éléments, je devrais pouvoir me faire une meilleure idée de l'identité de la personne. Il faut bien qu'être physionomiste me serve de temps en temps.

Tergeo ? C'était sans doute un sortilège qui servait à nettoyer quelque chose, mais Cheryl n'en avait pas encore entendu parler. Pour éviter de paraître comme une fillette ignorante qui ne connaît aucun sortilège, elle se contenta d'acquiescer.

- Vas-y. Mais ne rate pas ton coup, ajouta-t-elle.

Déjà que ses vêtements étaient tout tâchés, il ne manquait plus qu'un sortilège lui fasse d'autres dégâts.

La rouquine soupira. Le Serdaigle n'arrivait pas à savoir qui était cette fille. Il était clair qu'il avait l'intention de l'aider mais il ne savait pas qui était cette perturbatrice. Pourtant, une fille aux cheveux aussi courts, ça court pas les rues.

- Euh... Elle est un peu plus grande que moi et elle est brune. Mais... pas de signe distinctif, répondit la Serpentard, un peu déçue de ne pas avoir mieux analysé cette personne.

Elle essaya de se souvenir de chacune des secondes qu'elle a passé à lui parler mais rien à faire, elle avait déjà tout dit à ce garçon au sujet de son aspect physique.

- Si j'en parle à votre directeur de maison peut-être qu'il saura qui c'est. Je la laisserai certainement pas s'en sortir comme ça, finit-elle d'un ton déterminé.

Il était clair que Cheryl allait se venger, d'une manière ou d'une autre. Et tant pis s'ils disent que se venger c'est se rabaisser au niveau de l'autre. La vengeance, il n'y avait que ça qui faisait plaisir.

« Ne t'inquiète pas, enfant » fais-je tranquillement en pointant ma baguette dans sa direction. « Si jamais je rate mon sort je recommence, tout simplement. » Un sortilège de nettoyage complet devrait être plus efficace qu'un simple Recurvite. Bien que plus accessible, ce dernier atteint plus rapidement ses limites et n'est que peu efficace contre les tâches tenaces -or la peinture même si elle tend à partir facilement à l'eau peut laisser quelques traces résiduelles. Je dessine rapidement une petite spirale avec ma baguette et prononce un « Tergeo ! » qui porte aussitôt ses fruits : l'enchantement vient agiter brusquement les vêtements de l'enfant avant de se dissiper, la laissant propre comme une noise neuve.

« Tu sais, » commencé-je une fois le sort terminé en avisant la petite taille de l'élève, « je pense que la plupart des élèves de l'école sont plus grands que toi, petite fille, donc ça ne m'aide pas beaucoup. » Quelle taille fait-elle, un mètre quarante à peine ? La précision de la couleur de cheveux est déjà une meilleure aide, ça élimine quelques candidates. La jeune fille cible ne semble pas excessivement âgée, sinon l'enfant n'aurait pas insisté que sur une taille légèrement supérieure. Il me reste Elya Carli et l'autre gamine -c'est quoi déjà son nom ? Kimberly Harlez ? en tête. N'ayant pas abandonné l'idée de trouver la coupable quand bien même la jeune sorcière évoque déjà un rapport à notre directeur de maison, j'ajoute : « courts comment, les cheveux ? » Je place ma main près de ma nuque pour symboliser la longueur. « Comme ceci ? Ou plus comme ça ? » fais-je en levant progressivement la main vers une coupe beaucoup plus courte.