Une dizaine de jours était passée depuis mon arrivée à Poudlard.
J'avais fait la connaissance des différents enseignants, du moins, ceux dont les matières étaient dispensées à partir de la première année.
Et j'avais déjà mes petites préférences. Bien sûr, par tradition familiale, il y avait la Botanique et les Potions. Ensuite arrive la pratique de la magie elle-même avec l'apprentissage des différents sorts. Enfin, pour le moment, on n'en a pas encore appris, les premiers cours avaient été plus sur la théorie. C'est maintenant que les choses sérieuses allaient vraiment débuter...
C'est alors que les mots prononcés par Ollivander lors de l'achat de ma baguette me reviennent en mémoire "une baguette qui excelle autant dans les sorts de guérison que dans les maléfices"
Pour les sorts de guérisons, je veux bien... Après tout, je voudrais être vétérinomage ou magizoologiste, donc, c'est toujours utile de connaître des sorts de soin. Mais les maléfices... Je veux faire de mal à personne, ou du moins, pas intentionnellement...


Adossée contre un mur d'un des couloirs du premier étage, j'attends, comme les autres élèves, de pouvoir entrer dans la salle de Défense contre les forces du mal. Une matière qui m'intéressait, mais que je craignais en même temps. Car, si certains sorts sont utiles pour se défendre ou pour se soigner, d'autres pouvaient être plus offensifs, et je savais que ces derniers me donneraient plus de mal pour les maitriser.

Lorsque la porte s'ouvrit pour laisser entrer les élèves, je suis le mouvement et essaye de me trouver une place plutôt vers le devant de la pièce.
La place à côté de moi est libre pour le moment, mais surement plus pour très longtemps...

Depuis mon arrivée, j'ai beaucoup appris. La magie n'était pas quelque chose de courant dans ma famille, ou si c'était le cas, c'était comme mon père, un concept hors de ma portée et de ma vie. Autant que je voulais investir du temps dans cette quête, j'avais trop en tête pour y mettre l'effort.

La magie était réelle, des créatures magiques de mon imaginaire existaient ! Si ce n'était pour les journées épuisantes qui me forçaient à dormir, je doutais que je ferme de nouveau les yeux par crainte de manquer quoi que ce soit.

Ma baguette était dite pour sorcier énergétique et je semblais ne pas en manquer...


Le cours de Défense contre les forces du mal promettait déjà d'être son préféré, surtout avec le contenu du cours. Madame Valerion était super jolie pour une vieille dame...ça aidait un peu malgré son caractère qui lui donnait la chair de poule.

Entrant en classe, je regardai pour un endroit où m'asseoir. Il ne restait pas grand place, et aucun lion. Entre une lionne qui faisait un petit rire niaiseux et une de la maison avec l'aigle, j'ai choisi celle en bleu.

— Salut, je lui dis en m'asseyant à ses côtés, sortant mes effets pour le cours. Du parchemin, une plume, mon encrier. J'écris la date en haut dans mon écriture anguleuse. En haut centre, je mis le titre du sort du cours : lashlabask.

La semaine dernière, lors du premier cours, l'enseignante s'était présentée comme étant une ancienne auror. Autant dire qu'elle devait en connaître un rayon sur les sorts de défense et tout ce qui est utile lors d'un duel ou plutôt d'un affrontement avec un autre sorcier. Elle avait également indiqué qu'elle avait créé des sortilèges. Ça, c'était vraiment impressionnant.

J'avais donc pris place vers le devans de la salle, ne voulant rien rater de ces cours qui allaient sûrement être passionnant.
Aussi rapidement que je l'avais imaginé, la place voisine qui était libre trouva son occupant. Sortant comme lui mes affaires de mon sac, je pose mon manuel, une petite pile de parchemins et mon matériel écriture.
- Salut, lui répondis-je à mon tour, à voix basse, car je ne voulais pas attirer l'attention de Miss Valerion sur moi, enfin, sur nous deux. J'm'appelle Erin. Erin Fergusson. Et toi ? , lui murmurais-je.
Le garçon qui avait pris place à mes côté faisait partie de la maison Gryffondor, comme sa cravate et l'écusson présent sur son uniforme l'attestaient. Et ces cheveux étaient tout bouclés, on aurait presque cru voir la toison un mouton. Sentant un petit sourire se former sur mon visage, je détourne rapidement la tête en direction du tableau sur lequel l'enseignante venait de faire apparaître quelques mots à l'aide d'une craie qui avait été enchantée pour écrire toute seule.

Attrapant ma plume, je la trempe dans mon pot d'encre et recopie les mots qui étaient inscrits sur le tableau noir : le nom du sort et sa signification.
J'avais à peine fini que l'adulte demanda à la classe l'effet de ce sort.

- T'as une idée ?, demandais-je à mon voisin de tablée.

Habituellement, je préférais être assis au fond de la classe. Depuis le début de mes études à Poudlard, je me sentais de plus en plus attirée vers l'avant à chaque cours. Ou plutôt, un bon nombre d'entre eux. Ceux de Valerion et Priddy surtout.

— Moi, c'est Gideon, Gideon Atwood, je répondis à ma compagne de classe. Avant que je puisse ajouter quoi que ce soit, elle s'est retournée vers le tableau et a rapidement commencé à noter des choses.

Je fis de même. Mon écriture n'était ni la pire, ni la meilleure. Mes lettres angulaires avec des petites taches d'encre. Ma main gauche avait toujours une teinte bleutée sur son côté pour toute l'encre que ma peau absorbait dans une journée. Lashlabask... Tout ce qui me venait à l'esprit, c'était...

— Lâche moi les baskets ? j'espérais que j'avais réussi à bien formuler mon idée en question, mais à voix basse, ce n'était pas évident. Tu crois que ça fait sauter les baskets de quelqu'un ? Il y avait un sort pour tout et n'importe quoi de ce que j'avais lu.

Autant que je n'étais pas l'élève le plus studieux, autant que je nourrissais mon âme avec tout ce qui concernait la magie. Avoir passé une vie dans le monde moldu, j'avais beaucoup de rattrapage à faire, et de ce que j'en tirais du monde sorcier, je devais me protéger de la vérité. Au moins, l'absence de mon père faisait pour une bonne histoire à me construire.

Être dans les premiers rangs, c'était avoir une meilleure vue sur le tableau, une meilleure écoute des consignes données par les enseignants, mais c'était prendre le risque de se faire surprendre si on barvadait trop et surtout trop fort.
Mais on était au début de l'année scolaire. Je ne connaissais pas encore grand monde. Il y avait bien Constance et Steven avait qui j'avais partagé un compartiment du Poudlard Express ainsi que deux autres filles. Constance avait été répartie chez Poufsouffle alors que Steven avait rejoint Gryffondor, quant aux deux autres filles, elles avaient rejoint la maison Serpentard. Et ce fut donc seule que j'avais découvert la salle commune de Serdaigle. Avec le temps, j'arriverais bien à faire quelques rencontres. Aussi, à chaque cours, j'essayais de discuter un peu avec l'élève qui s'installait à côté de moi.

Le premier exercice du cours était d'essayer de découvrir l'effet du sort que nous allions apprendre.
Mais la proposition du Gryffondor qui s'était présenté sous le prénom de Gideon me surprit.
- Mais non, ça peut pas être ça... Regarde les mots qui sont écrits sur l'tableau... «fouet» et «chaud » ... Ça d'la qu'il faut réfléchir..., lui répondis-je, sans trop élever la voix.

*Allez... Réfléchis... C'est pas pour rien que j'suis allée à Serdaigle... *, pensais-je.
Un fouet, c'est comme une corde... Chaud... Le feu c'est chaud, ça brûle...
Finalement, je déchire un petit morceau de papier dans un autre feuille et inscrit dessus l'idee qui m'était venue en tête. Et comme demandé par Miss Valerion, je me lève pour le déposer sur son bureau.

Il n'y a plus qu'à attendre la suite du cours...

Depuis un jeune âge je favorisait un apprentissage plus kinétique, moins...bah dans les livres. Lire au tableau parfois c'était comme m'arracher des dents, du moins c'est ce qu'en dirait ma mère ainsi que certains de mes anciens profs. C'était le premier cours, et je faisais de mon mieu pour garder le contrôl. En plus, la professeure était quand même bien avec ses belles petites mains et ses talons qui claquait au plancher, demandant une certaine attention.

Un fouet chaud. Quand même pour un premier cours... ça l'attrappait certainement mon attention.

— Donc c'est comme pour bouger les vaches dans un pré...
j'imaginais les batons moldus electric. C'etait comme un fouet chaud ça non ? J'avais du mal à voir l'utilité pour des maumes de onze ans. Un fouet chaud, c'était le genre de truc que ses anciens profs auraient tout fait pour l'empécher d'avoir accès. Un elastic, une éfface, et une plume suffisait pour l'équipper d'une arme. Lui donner une vraie arme...

Le cours se poursuivait, et pour la première fois de ma vie, j'avais pas de mal à garder mes fesses dans mon siège et mon regard vers l'avant. Cette brunette à talon savait comment donner un cours, ça c'etait certain. Ma plume grattait mon parchemin, des mots et des images sortant avec plus d'inspiration qu'une unité entière à mon ancienne école.

Une fois terminé, je me leva pour aller vers le bureau de la professeur pour y déposer ma réponse.

- euh... non, j'crois pas... enfin, j'sais pas..., répondis-je au Gryffondor lorsqu'il compara le sort avec un outil pour les vaches, bien que je ne voyais pas trop de quoi il parlait.

Une fois mon morceau de parchemin comportant ma proposition de réponse déposé sur le bureau de l'enseignante, c'est au tour du garçon qui partageait la même table de travail d'aller rendre le sienne.
Le cours se poursuivi et de nouvelles informations apparurent sur le tableau noir.
Je m'empresse de récupérer ma plume, la trempant dans l'encrier. Puis, je m'applique à recopier la suite du cours. Ma bouche s'entrouvre légèrement lorsque je prends conscience de ce qui est marqué à la craie blanche sur le tableau : Lashlabask a donc deux effets différents. Ca, c'est étonnant. Le maléfice de répulsion pouvait s'utiliser aussi sous l'eau. Encore fallait-il pouvoir le lancer sous l'eau... Je suis pas un poisson, moi, je respire pas sous l'eau. Il devait donc exister un moyen de respirer sous l'eau. Ma curiosité de Serdaigle réveillée, je note d'aller faire quelques recherches la prochaine fois que j'irais à la bibliothèque.

Un signal est donné pour que les tables et chaises soient mises de côté et ainsi libérer de l'espace devant le bureau. Sur celui-ci une cage vient d'être posée, recouverte d'un drap blanc qui est ensuite retiré.
- Oh ! C'est des Botrucs !, dis-je à mon camarade en désignant la cage. Mais soudain un doute m'assaille... Oh non... On va pas s'entrainer sur eux quand même..., désespérée à cette idée.