En ce début de matinée, Constance s'était comme d'habitude levée pour aller petit déjeuner dans la Grande Salle. Ce n'est pas parce qu'on est mercredi qu'elle va commencer à changer ses habitudes. D'accord, il n'y a pas cours pour les premières années mais c'est l'occasion d'avancer sur les devoirs, continuer de parcourir le parc, poursuivre sa relation épistolaire avec ses proches et puis, passer du temps avec ses camarades. Bref, ce n'est pas comme si elle avait de quoi s'ennuyer !
Depuis quelques semaines l'automne s'était bien installé dans les Highlands, terres d'Ecosse, et avec lui une météo assez instable et plutôt humide.
Aujourd'hui, le ciel était chargé. Couvert d'un tapis de nuages grisâtres qui annonçait des averses prochaines, en tout cas sûrement dans la journée.
Après son petit déjeuner dans le brouhaha matinal, tandis que les autres promotions partaient en cours, elle était remonté tranquillement au terrier pour se brosser les dents et réfléchir au programme de la journée. Les premières années pour le moment n'étaient pas submergés de travail pour ceux qui savaient s'organiser. Constance, heureusement, en faisait partie. Elle savait qu'elle avait deux parchemins à continuer et elle pourrait s'avancer sur la lecture de manuels... tout cela, elle pourrait s'en occuper cet après-midi. Donc, ce matin, elle avait du temps pour elle. Alors qu'elle sortait de la salle commune, elle passa par les dortoirs en se demandant où étaient passés ses camarades. En jetant un coup d'oeil à travers une vitre et voyant qu'il ne pleuvait pas, elle se dit qu'elle pourrait aller profiter du temps, pour le moment sec, pour aller faire un tour dans le parc. Après tout, il ne faisait pas encore très froid.
Avec sa cape sous le bras, elle descendit d'un pas léger les escaliers jusqu'au hall d'entrée.


La balade dans le parc fut agréable, la jeune fille se promenant tranquillement à son rythme, observant les couleurs multiples dont les arbres s'étaient parés, et regrettant presque de n'être pas de ceux et celles qui savent retranscrire ces couleurs et ce type de paysage avec des crayons ou pinceaux... Elle était maintenant sur le chemin du retour après avoir effectué une boucle de taille moyenne. Elle devinait plus qu'elle n'apercevait les grandes portes à quelques centaines de mètres de là.
Elle sentit alors une goutte s'écraser sur le haut de son crâne. Ah. Ca y est, eh bien elle avait eu de la chance que la pluie ne commence à tomber que maintenant. Par réflexe, elle relève la tête, une fine pluie commence à tomber, forçant les quelques personnes présentes dans le parc à rentrer. Baissant un peu la tête et remontant un peu les épaules, bien emmitouflée dans sa cape, elle commença à presser le pas. Ce n'était qu'un petite pluie, elle serait vite rentrée au château. Elle n'était pas en sucre après tout. Se demandant si elle avait pensé à prendre un anorak dans sa valise, ses pieds avançant à vive allure, elle sentit alors le rythme des gouttes s'accélérer sur son crâne. Un coup de tonnerre tonna loin, très loin. Crotte. Et là, alors qu'elle n'était qu'à, quoi cent, allez peut être deux cent mètres maximum, la pluie s'intensifia tout d'un coup. Il pleuvait des cordes. Tout aussi simultanément que l'averse se changea en grosse pluie, la jeune fille commença à courir à toutes jambes en espérant ne pas glisser sur l'herbe qui commençait à être détrempée. Tandis qu'elle courait, elle regardait bien devant elle. Elle avait abandonné l'idée de se protéger éventuellement de ses bras. En quelques secondes, ses cheveux, ses vêtements étaient trempés.
A bout de souffle, elle parcourut les derniers mètres, gravit les marches quatre à quatre et - enfin ! - arriva à couvert du Hall d'entrée. Elle se retourna et vit les traits de pluie battre le sol au dehors. Le vent s'était levé et le paysage dehors se métamorphosait en un mélange de gris et de couleurs floutées. Le ciel s'était clairement assombrit et le tonnerre semblait se rapprocher. Regardant ses pieds, elle vit que ses vêtements gouttaient sur le dallage. Bon. Eh bien, au moins, elle était au sec maintenant.

Agatha appréciait l'emploi du temps léger des premières années, mais elle ne pouvait pas faire la grasse matinée comme ses camarades de dortoir. Elle avait énormément de devoir à faire et le cœur n'y était pas, ce qui l'avait convaincue de se lever tôt, d'expédier son petit déjeuner et de s'habiller comme un sac. Agatha se retrouvait maintenant le ventre vide, des cernes sous les yeux, les cheveux en bataille et le pull à l'envers, perdue dans les rayons de la bibliothèque, cherchant une aide, quelconque, mais ne la trouvant pas. Elle se retrouva bientôt avec un mal de tête carabiné, à force de scruter dans la pénombre les titres des livres. Elle décida que, malgré le temps couvert, elle allait entreprendre une petite excursion dans le parc.

La jeune Gryffonne quitta précipitamment la bibliothèque, se grattant à en saigner le cou à cause de l'étiquette de son pull. Elle dévala les marches de l'escalier principalement menant au hall quatre à quatre, risquant de se prendre les pieds à chaque marches à cause de sa robe de sorcier trop longue. Elle sauta trois marches d'un coup avant de se retrouver sur le postérieur, en bas de l'escalier. Sa tête tournant légèrement et ses fesses souffrant de cette chute, elle resta quelques secondes assise pour se remettre les idées en place avant de se relever doucement. Alors qu'elle s'époussetait le derrière, elle se retrouva face à un chien mouillé... enfin, une jeune fille mouillée jusqu'aux os. Agatha trouva la situation si ridicule et comique (pour elle comme pour la jeune fille mouillée), qu'elle commença à rigoler aux éclats. Ce rire était plus hystérique qu'autre chose mais elle avait besoin de ça, elle avait besoin de décompresser, de souffler. La jeune Gryffonne se tordait toujours de rire sous les yeux de l'autre, mais elle n'arrivait pas à s'arrêter. Elle était prise d'un fou rire incontrôlable qui lui tordait le ventre et faisait pleurer ses yeux. Vraiment gênant ce genre de situation.

Tel un petit chien mouillé. Oui, ça devait être ça l'image qu'elle devait renvoyer en ce moment-même. Constance, après avoir constaté l'état de ses chaussures mouillées où l'humidité avait clairement gagné la partie, même ses chaussettes, se retourna pour faire face à une jeune fille de son âge, brune les cheveux courts, qui venait de se relever. Tout s'était apparemment passé très vite pour elle aussi : elle devait avoir chuté de l'escalier sur les fesses car elle était en train de se frotter le derrière. Lorsque leurs regards se croisèrent, l'autre explosa de rire. Un rire franc et clair qui résonnait dans l'air. le genre de rire irrésistible qui, même si vous ne connaissez pas la personne, même vous ça vous fait sourire, vous voyez ? Ce genre de rire. Alors clairement, au vu de la situation assez comique dans laquelle elles se trouvaient toutes deux - elle détrempée comme un petit chien qui aurait essuyé une tempête et l'autre qui se serait pris une belle descente sur le postérieur - Constance sourit. Son sourire s'élargit, elle baissa les yeux dans un très bref instant de gêne, regardant sa cape goutter, puis releva le regard et très spontanément se mit à rire doucement. Elle regarda très naturellement l'autre élève, son visage lui disait quelque chose, elle était soit de sa maison soit en première année elle aussi, et écarta les bras d'un geste théâtral.
- Je ne sais pas si tu te dépêchais d'aller dehors mais... à moins d'avoir un anorak magique... Juste pour te prévenir : il pleut, annonça-t-elle d'une voix qu'elle voulait solennelle malgré son sourire enfantin.

Agatha continuait à rire, malgré ses tentatives vaines de stopper cette crise de fou rire qui commençait à lui faire sacrément mal aux abdos quand la jeune fille mouillé commença elle aussi à rire. Cerise sur le gâteau. Agatha sentait des crampes s'installées dans ses joues et courbatures dans son ventre mais rien n'y faisait. Heureusement, l'autre fille lui adressa la parole, lui permettant d'arrêter le flot continu de son rire.

- C'était justement mon intention mais... je crois que je vais éviter. J'imagine que tu t'es retrouvée sous la pluie alors que tu faisais une petite balade ? Je remercie mon inconscient de m'avoir poussé à rester quelques petites minutes de plus à la bibliothèque, sinon j'aurais finie comme toi ; trempé comme une soupe. Au fait, moi c'est Agatha, Agatha Mensis, première année à Gryffondor, et toi ?

La jeune Gryffonne ressentait encore des élancements dans son postérieur mais essayait de les ignorer. Elle espérait ne pas s'être fêler le coccyx, ç'aurait été un peu embêtant. Elle passa une main dans ses cheveux longs, un peu gêner de son fou rire de tout à l'heure. Cela faisait un bon bout de temps qu'elle n'avait pas rit comme cela. Ca faisait beaucoup de bien, malgré l'apparence gênante de la situation. Au moins, elle n'était pas la seule à être atteint de M^lle Poisse. Sur le visage d'Agatha apparut un grand sourire ce qui fit pétiller son regard émeraude. Elle aimait bien cette fille ; elle l'aimait vraiment bien.

La jeune brunette confirma son intuition en expliquant qu'elle avait traîné un peu à la bibliothèque.
- Tu as bien fait, c'est sûr ! Et oui, c'est exactement ça : une vraie surprise. Heureusement, c'était sur le retour de ma balade.
Elle frissonne, malgré elle. Pourvu qu'elle n'attrape pas mal, c'est pas vraiment la période idéale pour, même si avoir un rhume ou la grippe, y a jamais de moment idéal - et c'est souvent à cette période de l'année.
- Je m'appelle Constance, Constance Nelson, je suis en première année comme toi mais à Poufsouffle. Elle sourit en prononçant le nom de sa maison, puis frissonna à nouveau. Crotte. Trempée comme elle était, si elle ne se séchait pas vite et changeait de vêtements, elle allait l'attraper ce "froid". En même temps, Agatha était bien sympathique et elle avait cette envie de rester discuter.
- Je voudrais pas abuser mais... tu connaitrais pas un sort genre... sèche cheveux géant ? Parce que là... elle étira ses bras sur les côtés en prenant une mimique théâtrale, si je ne sèche pas rapidement, je vais attraper la mort. Au fait, tes fesses, ça va ? demanda-t-elle soudain, sautant du coq à l'âne.
Après tout, Agatha venait quand même de se casser la figure dans les escaliers, ça devait pas être très agréable comme sensation. Même si elle semblait aller bien, elle prenait sûrement sur elle.
- J'espère pour toi que tu n'auras pas besoin de coussin pour t'asseoir en cours, ne put-elle s'empêcher d'ajouter avec un air malicieux.

La jeune fille devant elle frissonne. Elle devrait se dépêcher d'aller se sécher. Elle se présente ensuite : Constance Nelson, première année, Poufsouffle.
Un sort pour se sécher ?

- Non, désolé. Faudrait peut-être que t'aille directement te sécher avec une serviette et que tu te changes aussi.

Dit-elle en lançant un regard significatif à ses vêtements trempés. Constance n'avait vraiment pas eut de chance. Heureusement que, dans la bibliothèque, un titre de livre avait attiré son attention. Sinon, elle se serait retrouvé dans la même position que sa camarade de Poufsouffle.

- Au fait tes fesses, ça va ?

A la question de Constance, son coccyx s'était rappeler à son bon souvenir.

- Hum... oui, il es juste pas très content que je ne fasse pas assez attention à lui. Il me rappelle que c'est grâce à lui que je peux faire beaucoup de chose. Comme par exemple me plier en deux.

Agatha ne put s'empêcher de rire à l'évocation de coussins pour pouvoir s'asseoir. La jeune Gryffonne observa son image, un coussin attaché au fesses, galérant pour marcher et à la risée de tous. Non, elle espérait définitivement que son coccyx n'était pas cassé.

Je l'espère également. Ce serait assez embêtant de me trimbaler avec un cousin attacher aux fesses. Et surtout très ridicule. Même si le ridicule ne tut pas, je viens de l'expérimenter avec toi.

Dit-elle en riant. Et elle porta - instinctivement - sa main à son postérieur.

Malheureusement pour notre jeune poufsoufflienne, Agatha ne connaissait pas ce genre de sort.
Dommage, cela m'aurait été bien utile, pensa-t-elle avec un petit sourire las.

Puis elle acquiesça à la suggestion d'Agatha de ne pas traîner pour aller se sécher et changer de vêtements. A ce train là, autant prendre une bonne douche chaude. Ce serait bête d'attraper la mort en début d'hiver, les températures et la météo ne m'aideront pas à guérir vite, continua-t-elle en pensée.
Elle réprima un nouveau frisson et après avoir posé sa question sur le postérieur d'Agatha, la jeune fille brune répondit d'un trait d'esprit assez observateur qu'en effet cette partie du corps était assez utile au quotidien.

Elles semblaient sur la même longueur d'onde dis donc ! Alors que la gryffonne rit à sa plaisanterie, Constance ne put réfréner un petit sourire. Ca y est : elle avait l'image d'Agatha avec un coussin attaché derrière elle.
- Ah tu penseras à moi alors la prochaine fois que tu t'assiéras, répondit elle en commençant à se diriger vers la brunette et donc les escaliers. Dorénavant, elle pensait à une douche bien chaude.
- Ne m'en veut pas, mais je pense filer vers une douche bien chaude... Je te dis à bientôt alors ? répond-elle avec enthousiasme en lui passant devant, effectuant un demi-arrêt, la regardant de près.
Puis elle commença à monter les escaliers en priant pour ne pas glisser jusqu'à son arrivée à la salle de bain au terrier, elle avait eu son lot de poisse aujourd'hui !

Fin du RP pour moi, @Agatha Mensis, merci et à bientôt !

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