Pour la première fois de l'année, Orla fut parmi les premiers à sortir de la serre de Botanique en ce lundi de février. Elle aimait d'ordinaire passer le plus de temps possible à soigner ses notes, puisqu'il s'agissait d'un des seuls cours qui lui donnait l'impression de comprendre à peu près quelque chose. D'autres cours n'étaient cependant pas en reste : elle se sentait aussi à l'aise en Potions, moins parce qu'elle était douée que parce que là encore, l'utilisation de sa baguette avait une importance moindre que pendant les cours de Défense contre les Forces du Mal, par exemple. Mais là encore, cette journée dérogerait à la règle, puisqu'Orla avait décidé de quitter au plus vite le cours de Mr Featherstone afin d'utiliser sa propre baguette de son plein gré.

Orla gravit les marches et se retrouva bien vite dans le Hall d'entrée. Une Poufsouffle lui proposa de rejoindre les autres au Terrier, mais Orla déclina poliment. Elle avait du pain sur la planche, et devait se rendre au plus vite au lieu de rendez-vous sur lequel avait porté son choix au moment de la planification méticuleuse de sa journée, à savoir : les toilettes abandonnées.

Orla n'y avait auparavant jamais mis les pieds : elle ne voyait pas trop l'intérêt de se rendre dans des toilettes désaffectées. Elle avait cependant entendu dire que c'était le lieu idéal pour monter un mauvais coup, ou en tout cas pour tenir des conciliabules secrets. En parvenant au premier palier de ce qui devait être une longue série de marches, Orla se fit la réflexion que si le lieu était prisé pour les réunions et messes basses en tout genre, elle n'aurait peut-être pas la tranquillité qu'elle souhaitait pour mener à bien son entreprise. Mais qu'importe, c'était un début d'après-midi hivernal, personne n'aurait l'idée de se planquer dans des toilettes non chauffées.

Bien qu'elle ne comprît pas l'intérêt de garder ces toilettes abandonnées ouvertes si ce n'était pas pour les réparer, elle devait bien admettre que leur accès était rendu plus aisé que celui des toilettes des filles, qui étaient quant à elles situées au quatrième étage. Combien de fois elle s'était fait avoir, en voulant se soulager juste avant un cours et qu'elle s'était rendu compte trop tard que le trajet était long et tortueux ? Au moins, elle n'aurait pas ce problème aujourd'hui.

Une fois arrivée à destination, elle poussa la porte des toilettes et eut un frisson. Bon sang, elle s'était douté qu'il n'y aurait pas de chauffage, mais à ce stade c'était quand même abusé ! Apparemment, il fallait avoir la peau dure et le sang chaud pour faire des mauvais coups. Orla nota mentalement cette information dans sa tête et se dirigea vers un des éviers.

Dans le miroir, une fille aux cheveux longs lui faisait face. Enfin, si on pouvait appeler « longs » les cheveux d'Orla qui lui arrivaient à présent juste en dessous des épaules. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n'y avait pas de coiffeur à Poudlard, ce qui rendait la possibilité d'une coupe sinon impossible, du moins difficile à obtenir. Jusqu'à ce qu'Orla ait cette idée de génie, en plein cours de Sortilèges. Cela faisait en effet des semaines qu'ils s'entraînaient, tous les jeudis, au lancer du sortilège de Découpe. Après sa première réussite, elle s'était soudain demandé si le sortilège ne pouvait pas fonctionner sur des cheveux. Elle avait alors décidé de tenter le tout pour le tout, tant elle avait la nostalgie de son joli carré. Et puis, quels risques pouvait-elle encourir ? Se couper l'oreille ? Il faisait si froid dans ces toilettes qu'elle ne risquait pas de vouloir s'y éterniser, elle serait donc efficace, c'était une certitude.

Orla inspira, puis expira. Bon. Quand faut y aller... Elle se parla à elle-même dans le miroir pour se motiver.

– Allez, c'est juste un sortilège de Découpe. Tu peux le faire.

Elle inspira encore une fois avant de lever sa baguette et de la pointer sur une mèche qu'elle avait auparavant séparée des autres.



676 mots sans les indications du début et la note de bas de page.

A la fin du cours de Botanique, j'avais rejoint en vitesse la Tour de Serdaigle pour y déposer mes affaires. Enfin, déposer est un bien grand mot quand on voit la trajectoire parabolique qu'à suivi mon sac pour atterrir sur le lit.
Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais j'avais décidé de commencer à explorer plus attentivement le château. Enfin, si, je sais : la faute à mes frères. Ces derniers m'avaient parlé de leurs propres explorations du temps de leur scolarité, parlant de passages secrets et d'une salle qui apparaissait parfois...
C'est ainsi que, depuis mon retour à Poudlard en janvier, je partais de temps en temps en exploration.
Equipé de mon petit sac qui contient un carnet et un crayon, j'avais commencé à faire un plan de l'école, essayant de noter le déplacement des escaliers et autres bizarreries.

Redescendant de la Tour des Bleu et Bronze, je prends la direction des escaliers : destination inconnue.
Je me retrouve dans un couloir que je ne fréquente pas souvent, car il n'y a pas vraiment de salle de cours ici, ou au moins, pas de cours de première année.
Alors que je longe le couloir, je passe devant une porte qui n'est pas entièrement fermée. Curieuse, je m'en approche. Et c'est à ce moment que j'entends une voix. Une voix de fille... Une voix qui parle de "découper" quelque chose !
Prenant peur que ce qui pourrait se passer à l'intérieur de cette pièce, j'ouvre violement la porte en criant :
- Non ! Ne fais pas ça !!!
C'est alors que je me trouve face à une fillette, surement de mon âge, tenant d'une main sa baguette et de l'autre... une mèche de cheveux !

À peine Orla avait-elle commencé à prononcer la formule qu'une voix la fit sursauter. Sous le choc, elle lâcha sa baguette, qui tomba dans un bruit sourd sur le carrelage. Orla se retourna aussi sec, de peur de croiser le regard de Miss Shelton. Mais à sa grande surprise, ce n'était pas la concierge qui était en face d'elle : elle reconnut Erin, une fille de sa promotion qui se distinguait particulièrement en cours de potions.

– Oh, Erin ! Tu m'as fichu une de ces frousses !

Orla ramassa sa baguette et fit mine de vérifier si elle n'était pas endommagée, moins par réel intérêt que pour gagner du temps. Bon, avec un témoin, impossible de continuer sa coupe, elle ne serait pas assez concentrée. À moins que…? Elle jaugea Erin du regard, avant de se raviser : non, elle ne connaissait pas assez sa camarade pour lui proposer de l'aider à couper ses cheveux avec le sortilège, c'était tout bonnement inenvisageable. Mais que faire, alors ? Orla était bien embêtée, elle ne savait pas quoi dire pour dissiper le blanc qui s'était installé. Est-ce qu'elle devait la saluer, puis partir ? Faire comme si de rien n'était ? Mentir ? Elle n'allait pas pouvoir s'en sortir comme ça, Erin l'avait surprise une baguette à la main, prête à lancer un sortilège… C'était fou comme son idée, qui lui avait paru lumineuse, lui semblait à présent complètement stupide, maintenant que quelqu'un la dévisageait !

Pendant que son cerveau moulinait, le temps passait, et avec sa chance de se justifier et de ne pas passer pour une écervelée. Orla misa donc sur la sincérité – elle n'avait en fait pas vraiment le choix, étant une piètre menteuse. Elle s'approcha d'Erin avec un sourire gêné :

– Bon, faut que je te dise un truc mais ça reste entre nous, hein ? Je voulais savoir si c'était possible de couper ses cheveux avec Diffindo… C'est bête mais j'ai vraiment envie de retrouver mon carré, et mes ciseaux de couture sont pas très utiles pour ce genre de chose. Ça m'embête qu'y ait pas de coiffeur à Poudlard…

Orla se tut, observant le visage d'Erin. Elle avait tenté le tout pour le tout, la balle était dans son camp. Orla appréhendait le jugement de sa camarade, mais espérait secrètement qu'elle lui vienne en aide – cela, elle n'avait pas osé le formuler.

400 / @Erin Fergusson, ton post me convient parfaitement, mes excuses pour ce retard !

Lorsque j'avais entendu parler de sortilège de découpe, j'avais pris peur. Je ne sais pas à quoi je m'attendais en entrant dans la pièce, mais surement pas à surprendre une fille avec sa baguette dirigée sur une mèche de cheveux.
Il s'agissait d'Orla, une élève de la maison Poufsouffle. Je la connais de vu, après tout, on assiste aux mêmes cours depuis presque 6 mois. Mais je ne lui ai jamais véritablement parlé.

- Désolée... Toi aussi tu m'as fait peur... Enfin, quand j't'ai entendu parler de Diffindo... J'suis désolée... J'sais pas trop c'que j'me suis imaginée..., dis-je en me grattant la tête. Ah, l'imagination fertile des Serdaigle !, terminais-je en me donnant un léger coup de poing sur la tempe, pour signaler ma bêtise passagère.

Lorsque je vois la brune ramasser sa baguette, je me sens un peu coupable d'être à l'origine de la chute de celle-ci.
- Ca va ? Elle est pas abimée ?, demandais-je.

Alors que j'allais lui demander ce qu'elle faisait dans un endroit pareil, et surtout ce qu'elle comptait faire avec sa baguette, la Poufsouffle commence à parler. Elle voulait se couper les cheveux. Je ne m'étais pas posé de question à ce propos, vu que j'avais les cheveux longs depuis mon enfance. Ce qui me permettais de les attacher comme je veux pour qu'il ne me gêne pas pour certains cours.
- Et donc... tu voulais les couper avec un Diffindo ? ...mais... mais... t'aurais pu t'blesser !!!, dis-je dans un mélange d'étonnement et de frayeur.

Orla écouta Erin et rit légèrement en la voyant se donner un coup de poing sur la tempe : elle ne connaissait pas ce côté blagueur chez sa camarade, mais ce n'était pas pour lui déplaire. Elle répondit, en désignant le miroir brisé :

« Oh, tu as bien fait de t'inquiéter, va. Après tout, vu tout ce qu'il se passe dans les toilettes abandonnées… enfin bref. »

Orla fut touchée de voir qu'Erin s'inquiétait pour l'état de sa baguette. Elle l'observa encore une fois, cette fois plus minutieusement – peut-être plus parce qu'elle était devant témoin que parce qu'elle en avait réellement quelque chose à faire.

« Affirmatif, tout semble aller ! Attends, regarde… »

Elle s'éclaircit la voix, et essaya de visualiser un point lumineux à la pointe de sa baguette. Elle lança d'une voix sonore « Lumos ! » : elle put alors réaliser le sortilège d'Allumage de baguette à la quasi perfection.

« Tu vois ! Tout va bien », ajouta-t-elle avec un sourire, qui pâlit un peu quand Erin fit remarquer qu'elle aurait pu se blesser. C'était vrai, elle n'y avait pas vraiment réfléchi. Il lui arrivait souvent de faire les choses à la va-vite, spontanément, sans prendre en compte les conséquences. La remarque de sa camarade lui faisait se rendre compte d'à quel point elle avait agi irrationnellement, et elle baissa les yeux un moment.

« Oui, t'as raison… », dit-elle d'une voix basse. Elle se retint d'ajouter un « Désolée » qui aurait pu sembler déplacé. Elle ne se trouvait pas devant une prof, après tout, et pourtant c'est bien l'impression qu'elle avait !

Pour dissiper l'atmosphère de gêne qui s'était installée, Orla chercha à croiser le regard de sa camarade et dit d'une voix un peu plus enjouée :

« T'as une autre idée, toi ? Pour couper mes cheveux, je veux dire. »

Je suis vraiment navrée pour l'attente Merci pour ta patience !

Même si Orla signalait que ce n'était pas grave, je n'aurais quand même pas du entrer dans la pièce en criant à moitié... Si elle avait été en train de lancer un sort, j'aurais pu la déconcentrer et les conséquences auraient peut être grave... Quelle idiote je fais parfois...

Je fronce légèrement les sourcils à une remarque faite par la Poufsouffle.
- Euh... y s'passait quoi, ici ? J'crois bien qu'c'est la première fois que j'rentre dans cette pièce..., demandais-je

Mon arrivée en trombe dans la pièce ayant fait sursauter la brune, je fut contente de voir que la baguette de celle-ci n'avait subit aucun dégât suite à sa chute.
- Ouff... j'suis contente de voir qu'elle a rien.; dis-je avec un soupire de soulagement.
Je m'en serais voulu si le catalyseur avait été endommagé.

Resté donc le problème principal, celui à l'origine de cette conversation : comment se faire couper les cheveux à Poudlard.
- C'est bizarre qu'y'a pas d'coiffeur... C'est vrai que j'm'en occupe pas trop... j'ai toujours eu les cheveux longs... et m'man m'coupe un peu les pointes quand j'rentre en vacances..., commençais-je à dire tout en réfléchissant à la manière dont ma mère s'occupe de ma crinière. Normalement, elle utilise des ciseaux... T'en as pas ? Y'a bien quelqu'un qui doit en avoir à Poudlard...

- En tout cas, utiliser le sortilège de découpe sur toi-même n'est clairement pas une option...

Erin fit remarquer qu'elle n'était jamais allée dans les toilettes abandonnées. Orla hocha la tête et répondit : « Oui, moi non plus, c'est pas un endroit très… recommandable, hein ? » Elle se tourna vers un des robinets et, comme pour illustrer ses dires, voulut tourner ce qui devait être autrefois la commande d'eau chaude : elle ne réussit qu'à se couvrir la paume de graisse et de poussière. Orla grimaça et tout en écoutant Erin, se dirigea vers un des cabinets dont la porte sortait à moitié de ses gonds. Malheureusement pour elle, elle ne trouva rien qui pouvait ressembler à du papier-toilette. Elle dut se résoudre à utiliser un vieux mouchoir qui traînait dans une des poches de sa cape.

Après sa démonstration de magie, Erin exprima son soulagement, et poursuivit la discussion sur cette histoire de coiffeur. Orla était contente de voir que sa camarade partageait son avis : c'était clairement bizarre, surtout que les élèves ne pouvaient pas aller et venir entre l'école et leur lieu d'habitation comme bon leur semblait, à l'instar des professeurs ou des membres de l'équipe éducative. Ce qui lui avait semblé n'être qu'une question de second plan commençait à prendre de plus en plus d'importance dans son esprit, et elle se dit que la question méritait éclaircissement.

Erin mentionna, à raison, la solution que pouvait représenter les ciseaux, et Orla dut révéler son côté coquet à la Serdaigle : « Alors, oui, j'en ai, mais c'est des ciseaux de couture. Donc, des ciseaux spéciaux, et j'ai pas trop envie de les abîmer ou quoi avec mes cheveux. » Une telle coquetterie n'était d'habitude pas trop son genre, mais Orla était étonnamment très méticuleuse quand il était question de son matériel de couture. Elle tira sur une de ses mèches pour montrer que ses cheveux étaient épais, et donc assez rebelles lorsqu'il s'agissait de les coiffer. Elle hocha la tête pour appuyer la réflexion d'Erin. Non, effectivement, pour le sortilège de Découpe, il faudrait repasser...

Soudain, elle eut une idée. Elle claqua des doigts et se tourna vers Erin, enthousiaste :

« Dis, et si on allait voir l'infirmier ? Il doit avoir plein d'outils pour couper, ça m'étonnerait pas qu'il connaisse un petit sort pour m'aider avec mes pointes ! »

En y réfléchissant, cela semblait tomber sous le sens. L'infirmier était le seul membre de l'équipe éducative qui lui semblait suffisamment éloigné de la vie professorale pour ne pas la juger trop sévèrement quant à son soudain désir d'une nouvelle coupe, et en même temps, assez proche de la vie active dans le monde sorcier pour avoir une idée de ce qui pourrait résoudre son problème.

À moi de te présenter mes excuses pour ce retard !

Ces toilettes n'étaient vraiment pas en état... Elles avaient des allures de greniers avec ses toiles d'araignées au plafond et ses fenêtres aux carreaux crasseux... Je vis Orla essayer d'ouvrir l'un des robinets, sans succès, à part se salir la paume de la main. De nombreuses portes étaient sorties de leurs gonds et grincées lorsqu'on essayait de les ouvrir... C'est à se demander pourquoi ces toilettes étaient encore accessibles ou pourquoi elles n'avaient jamais été réparées...
Des élèves devaient surement venir ici, à l'abri des oreilles indiscrètes, pour préparer quelques farces.

Si j'étais rentrée dans ce lieu à l'abandon suite à un malentendu, je comptais bien à présent aider ma camarade de classe.
Je n'étais pas le genre de fille à passer deux heures devant le miroir le matin ou avant de descendre rejoindre la grande salle pour le re pas du soir. Certaines, parmi les plus âgées, passaient plus de temps à se faire jolie pour plaire aux garçons qu'à travailler leurs devoirs. Mais je ne pense pas qu'Orla fasse partie de ces filles là. Après tout, on a 12 ans, ou presque. Enfin, moi, je ne m'intéressée pas aux garçons. Et de toute façon, j'en connais pas plus que ça... A part Steven, rencontré lors du premier trajet à bord du Poudlard Expresse, et qui habitait la même ville que moi.

- hmm... t'es sûre que ça les abimeraient ? Si on coupe à chaque fois que quelques petites mèches... hmm... non... ça prendrait trop d'temps d'toute façon... Ils sont trop épais tes ch'veux..., répondis-je à la mention des ciseaux de couture de la jeune fille et en regardant sa chevelure.

Puis la Poufsouffle pense à l'infirmier.
- hmm... oui, p'être... Sinon, on peut assez d'voir Miss Xarinez ? Il doit bien y avoir des ciseaux pour couper certains ingrédients pour les potions...? Quoique... j'suis pas sure que j'voudrais utiliser des trucs qui ont servit pour découper des trucs gluants ou autres... Même si c'est bien nettoyer..., poursuivis-je avant d'ajouter une dernière idée. Mais si tu veux vraiment utiliser l'sort de découpe, autant demander directement à Miss Priddy ? Au moins, y'aura pas d'risque avec elle !
Après tout, qui de mieux placé pour utiliser un sort que l'enseignante de Sortilèges !

Erin tomba d'accord avec Orla : les cheveux de cette dernière étaient trop épais pour pouvoir faire quoique ce soit, ne serait-ce qu'une coupe, avec des ciseaux de couture. Sa camarade fit mine de réfléchir à sa proposition, et elle-même mentionna les noms de la professeure de Potions, ainsi que celui de la professeure de Sortilèges.

Orla se mordit la lèvre en entendant le nom de Miss Xarinez. Elle n'était pas contre aller voir la professeure, mais il lui semblait qu'elle avait une attitude un peu trop froide pour vraiment prendre au sérieux Orla et ses problèmes capillaires. Et puis, mettre ses cheveux en contact avec des trucs gluants… « Non, t'as raison. Très peu pour moi, même si les outils sont nettoyés. » La proposition d'aller voir Miss Priddy la tenta déjà plus. Après tout, n'était-ce pas là une hypothèse intéressante pour ce sortilège, digne d'un compte-rendu susceptible d'être rendue à l'issue d'un cours ? Orla acquiesça vigoureusement et se dirigea vers la porte tout en parlant : « Oui, à mon avis c'est la meilleure solution ! Et puis comme ça je serai fixée. »

Orla mit sa main sur la poignée de la porte, elle-même particulièrement poussiéreuse, puis se retourna vers Erin. « Tu viens ? À moins que tu aies quelque chose à faire ? »

Elle se rendait compte qu'elle en demandait peut-être trop à sa camarade, mais elle ne se voyait pas interroger Miss Priddy toute seule.

Toute cette histoire avait commencé par une méprise. Comme quoi, la curiosité, c'est un vilain défaut. Mais lorsque j'avais entendu que quelqu'un voulait utiliser le sortilège de découpe, j'avais imaginé le pire. Maman m'avait dit qu'un jour ça me jouerait un tour, cette curiosité. Non pas que je m'étais déjà retrouvée dans des situations bizarres, mais mieux vaut prévenir que guérir.

A présent, la situation avait été clarifiée : Orla, une camarade de classe de la maison Poufsouffle essayait de se couper les cheveux.
J'avais expliqué à la jeune fille qu'utiliser le sortilège de découpe, surtout sur elle-même, n'était peut-être pas la meilleure solution. Ce sort pouvait déjà être suffisamment dangereuse de lui-même, alors je ne voulais même pas imaginer le lancer sur moi et surtout dans un endroit que je ne peux pas voir.
Nous avions alors étudier différentes solutions possibles.
- Et puis, qui de mieux qu'une prof de sortilèges pour utiliser le sortilège de découpe !, dis-je d'un air amusé.

La main sur la poignée pour sortir de cette pièce poussiéreuse, Orla me demande si je veux l'accompagner.
- Rien d'précis en tête. J'pensais p'être faire un tour à la bibliothèque... Donc, pas d'souci pour que j'accompagne.


Une fois dans le couloir, et après avoir commencé à marcher en direction de la salle de sortilèges, je m'adresse à nouveau à ma camarade.
- Dis... T'es sure qu'elle sera disponible ? Elle a p'être cours ? Sinon, on voit ça demain après-midi ? On a cours avec elle..., commençais-je à dire. T'as jamais essayé d'les laisser pousser ? J'sais qu'c'est plus compliqué à s'en occuper, mais on peut s'faire pleins coiffures différentes..., poursuivis-je en parcourant le couloir.