Dans le parc, devant le château.
La sueur ruisselait sur ses tempes et trempait son dos. Peut-être se mêlait-elle à quelques larmes qui s’échappaient. A moins qu'elle n'ait réussi à les maintenir derrière la fine barrière de ses paupières. Dur à dire. Ses muscles tremblaient sous l'effort et la douleur. Qu'est-ce qui lui avait pris de dire qu'elle était capable d'aller à l'infirmerie seule alors que ce n'était vraisemblablement pas le cas ?

Elle fit un nouveau pas en avant, s'appuyant sur sa canne de fortune quand le sortilège Ferula prit fin. Le mouvement l'immobilisa aussi sûrement qu'un stupefix et elle manqua de peu de peu de s'effondrer au sol. Serrant les dents à s'en faire crisser les mâchoires, Oxy réussit tant bien que mal à garder l'équilibre sans s'effondrer au sol. D'un autre côté, une fois par terre elle pourrait prendre une pause, respirer un peu, et ne plus jamais bouger. Si elle ne bougeait pas, elle était à peu près sûre que la douleur cesserait. Oui, elle allait faire ça. Se laisser tomber et rester là, immobile, à profiter de l'immense bonheur de ne pas avoir mal. Parfait. Excellente idée. Et plus jamais elle ne se relèverait. Elle se servirait du sortilège Accio pour faire venir la nourriture dont elle avait besoin pour survivre. Quoi qu'elle ne doutait pas que les elfes viendraient la ravitailler si besoin, ils étaient super cool. En général. Pas tous non plus. Enfin, peu importait, elle serait nourrie. Akela, l'aiderait également à se réchauffer. Un petit Incendio par ci par là, et le tour serait joué. Elle pourrait aussi l'abriter du mauvais temps en cas de besoin. Pour les cours, bah... Elle aurait le temps de les réviser, assise là. Elle n'aurait rien d'autre à faire de toutes façons. Elle demanderait à ses amis de lui amener leurs notes et le tour serait jouer. Quoi que s'ils venaient, ils pouvaient peut-être en profiter pour l'aider à grimper jusqu'à l'infirmerie. Qui avait eu l'idée saugrenue de la mettre au troisième étage d'ailleurs ! Elle aurait tout à fait eu sa place au rez de chaussée ! Voire même à l'étage des Serpentard. Descendre des marches lui sembla bien plus attrayant que de devoir les escalader.

Levant la tête vers Poudlard, la préfète soupira. C'était un bien beau rêve. Malheureusement pour elle, et surtout son genou, elle ne pouvait pas attendre simplement que le temps guérisse ses blessures ou que ses amis reviennent de cours. Quoi que. Certains devaient bien finir à 10 heures, non ? Elle tourna la tête vers les serres puis vers les enclos de soins aux créatures magiques et soupira à nouveau.

Elle sortit sa baguette et se fit une nouvelle attelle pour immobiliser sa jambe. Marcher était une plaie mais au moins c'était envisageable. Alors que sans... Elle déglutit doucement.

Quelle était la fenêtre de l'infirmerie ? Est-ce qu'au moins elle donnait sur cette partie du parc. Pourquoi n'avait-elle jamais eu l'idée de regarder par la fenêtre quand elle y était ? Si seulement... Elle aurait pu lancer un Periculum pour demander de l'aide ! Elle aurait pu... Si seulement elle n'avait pas été si gourde aussi ! Elle n'en serait pas là !

Elle s'empara de sa colère, de son dégoût d'elle-même, pour se donner assez d'énergie pour continuer sa route. Si elle parvenait au moins à entrer dans le château, elle pourrait demander de l'aide d'un tableau.

Elle lança un Aleviari sur son espèce de plâtre et se remit en route, espérant vainement que cela l'aiderait. Pourquoi ne croisait-on aucun sorcier quand on en avait besoin ? On était dans un collège de magie, habité de centaines de personnes et évidemment il fallait qu'ils soient tous en cours, ou au moins hors de sa vue alors qu'elle avait besoin d'aide. N'importe qui ferait l'affaire à cet instant. Même cette homme qui franchissait les portes à cet instant !

Elle cligna des yeux, et osa détacher sa main gauche de son bout de bois pour essuyer la sueur qui lui brouillait la vue. Mr D. ! C'était Mr D. ! Merlin l'avait entendue et il arrivait à son secours !

A cet instant, elle ne voulait même pas savoir comment il avait pu deviner qu'elle avait besoin d'elle, ni pourquoi il avait déserté son infirmerie pour venir la chercher. Il était là, et il était son oasis dans ce long désert de douleur. Elle osa un petit signe, au cas où il serait ébloui par le peu de soleil ou elle ne savait quelle raison qui ferait qu'il ne la repérerait pas assez vite.

Après une nuit de surveillance, il avait dormi quelques heures puis repris du service pour faire du rangement à l'infirmerie avant que ne survienne Jeffrey Hunter pour des troubles du sommeil. Ruby étant déjà occupée, il avait pris en charge le jeune homme et malgré un flottement pendant quelques instants ils avaient réussi à trouver comment aider l'anglais. Et maintenant qu'il l'avait libéré, il avait quitté l'infirmerie dans le but de gagner les cuisines. Il n'avait rien mangé depuis la veille au soir, tout juste bu du thé et la faim commençait à se faire sentir. Un crochet par les cuisines lui permit d'obtenir un petit sandwich qu'il décida de manger dans le parc, profiter un peu du soleil avant de retourner à la tâche trois étages plus haut.

Mais ses plans furent réduit à manger son encas - heureusement assez petit - dès qu'il eut franchi les Grandes Portes. Là pas si loin, une brunette remontait bon gré mal gré en direction du château. Diarmuid se demandait bien ce qu'il se passait, mais sa démarche était sans équivoque. Aussi, le châtain s'empressa d'ôter la miette de pain qui s'était coincée au coin de ses lèvres d'un bref mouvement de pouce vers le bas, jusque l'angle de sa mâchoire. Il soupira par là même, un peu désespéré de rester imberbe ou presque. La barbe de trois jours n'était pas pour lui, non pas parce qu'il ne trouvait pas ça seyant, mais bien parce qu'elle ne poussait pas, l'obligeant à se raser pour ne pas avoir un air mal entretenu des plus disgracieux.

Cette considération éloignée, l'irlandais rejoignit la jeune fille qui lui faisait signe. S'approchant, il reconnut sans aucun mal la préfète de Gryffondor, Oxy Wright, en grande difficulté. "Ne bougez plus Miss Wright, j'arrive." Lui dit-il avant de combler les derniers mètres qui les séparait en tentant d'apprendre le plus de choses possible sur son état en la regardant. Une attelle magique sur le genou d'une part, de la douleur dans les yeux et les cheveux trempés de sueur, la tableau allait en direction d'un accident... mais dans quelles circonstances?

Une fois à la hauteur de l'adolescente, Diarmuid lui présenta son bras pour qu'elle s'y appui, laissant sa propre magie réagir d'elle-même - c'était de toute manière un automatisme maintenant pour lui - afin d'essayer de glaner d'autres informations sur son état de santé. Mais rien de plus ne lui parvint que ce qui venait de son genou. "Vous me laissez faire un instant?" Demanda le châtain en agitant sa baguette pour reposer un sort d'attelle un peu plus costaud que celui de la brune. "Appuyez vous sur moi, on va monter tranquillement." Indiqua-t-il à Oxy qui, même si elle devait encore avoir mal, devait être soulagée par l'immobilisation de son articulation.

Il venait, il approchait vers elle à pas mesurés mais en ligne droite, sans perdre de temps. Le soulagement manqua de peu de la faire s'effondrer. Elle ne savait pas comment elle tenait encore debout mais apparemment le moindre relâchement serait fatal à ses fesses si elle n'y prenait garde. Comme si c'était la tension dans tout son corps qui la maintenait debout et non sa simple volonté ou tout bêtement sa jambe valide.

Oxy respira par petites goulées. Elle était sauvée mais elle pouvait encore montrer un tout petit peu de dignité en ne s'affalant pas aux pieds de l'infirmier. la damoiselle en détresse, ce n'était pas son genre. Bien que Noah fasse un beau prince charmant, mais il était déjà en couple avec Leo et puis de toutes façons ils n'étaient pas là. C'était Mr Diarmuid son sauveur du jour.

Ne bougez plus avait-il dit. Alors ça c'était un conseil qu'elle n'allait pas ignorer ! Il était parfaitement compétent le grand frère d'Ennis, il n'y avait pas à dire. Il avait deviné son besoin, et lui demandait de ne pas bouger. Malgré son âge, il était parfait !

Oui, oui, elle allait le laisser faire tout ce qu'il voulait tant qu'il réparait son genou. Elle hocha la tête, mais pas trop vite, histoire de ne pas perdre l'équilibre. Oui, il était fort précaire son équilibre et ne tenait pas à beaucoup plus que cela.

Sa jambe fut immobilisée un peu plus fermement. Pendant une seconde, sa respiration se bloqua dans ses poumons. Nom d'un elfe de maison édenté ! C'est que ça avait fait mal son truc ! Elle le regarda un instant, ne comprenant pas trop ce qui s'était passé et baissa les yeux vers sa jambe engoncée dans une nouvelle attelle. Ah. La sienne n'était pas bien ? Elle n'osait pas bouger pour vérifier. Les élancement étaient toujours là. Si maintenant son cœur pouvait cesser de battre, ça serait parfait. Ou pas. Non, ce ne serait pas parfait du tout. Tant pis pour les élancements. Mais la douleur lancinante n'était plus obligée de se battre contre les piques de douleur pour se faire entendre. C'était mieux non ? Oui, c'était mieux. Bien.

"Appuyez vous sur moi, on va monter tranquillement."

De quoi ? Elle jeta à son héros, qui n'en était tout à coup plus du tout un, un regard ahuri. Il voulait qu'elle monte les marches ? Il avait vu son état ? Il chuta dans son estime aussi vite qu'elle était tombée de sa poutre. Non mais qui lui avait fichu un infirmier pareil. Il pourrait, elle ne savait pas, la balancer dans les airs par la fenêtre de l'infirmerie, tiens ! Hop, pas de douleur et un atterrissage en douceur sur un lit moelleux ! Pourquoi il ne proposait pas cela ? Les fenêtres étaient fermées ?
Scrogneugneu.

Elle soupira un coup et s'appuya sur lui comme il le lui conseillait. Allez, hop,on y va, en route pour l'aventure ! On n'y résiste pas, à l'appel de ... ah non, ça c'était une pub. Elle prit son courage à deux mains et le bras de Mr D. à une seule, l'autre s'appuyant toujours sur sa canne improvisée. Non, ça ne fait pas quatre mains, il y en a deux qui sont dans sa tête. Mouai, dit comme ça c'est pas mieux.

Bref la préfète légèrement perturbée par la douleur, la fatigue et, oh, ben aussi par la proximité de l'infirmier apparemment, même s'il n'avait pas intérêt de la lâcher, se mis en marche. Trois étages ? Même pas peur...

Quand Diarmuid annonça à Oxy qu'ils allaient monter jusqu'à l'infirmerie, elle s'appuyant sur lui, l'adolescente rouge et or lui lança un regard qui lui posa question... Avait-il un truc sur le visage? Râté le sort destiné à ce qu'il soit rasé de près - pour le peu de barbe qui daignait pousser sur ses joues, et encore par plaques indistinctes? Il la regarda donc sans trop rien dire, cherchant un élément de réponse dans ses yeux qui exprimait douleur, incompréhension, espoir... Une montagne russe de sentiments qui semblaient se battre en duel derrière les prunelles foncées.

Et puis un soupir et les étincelles changèrent, acceptation et détermination. La préfète de Gryffondor vint prendre appui sur le bras qu'il lui tendait mais aussi sur ce qui lui servait de canne pour avancer de quelques pas... Des pas hésitants, précaires, mais aussi une tension musculaire qu'il ne pouvait décemment pas ignorer Peut-être qu'il y avait quelque chose à faire de ce côté en plus de lui reposer une attelle plus agréable et légère que le plâtre que la cinquième année s'était apposé toute seule. Continuant à suivre son rythme, Diarmuid appela l'elfe qui était plus ou moins lié à l'infirmerie. C'était du moins ce qu'il avait compris du flots d'explication que les créatures avaient pu lui donner à son arrivée. En réalité, les pourquoi du comment des raisons qui avait désigné cet elfe là lui importait peu, les tâches qu'il pouvait lui demander, beaucoup plus. Et celle-ci était dans ses attributions.

Quand la créature apparu à ses côtés, il la salua brièvement et interrompit l'avancée de la petite brune, quoique moins menue que sa sœur, ce qui lui paraissait bien plus sain que le physique particulièrement sec de sa cadette. "Oxy, cet elfe va nous emmener par transplanage d'escorte à l'infirmerie." Il s'interrompit et se tourna vers la petite créature. "Il faut faire attention à ce que sa jambe ne heurte rien. Transplane dans la salle d'attente puis, si la salle de consultation est vide, tu la transféreras sur la table d'auscultation." Les instructions données, il parla de nouveau à l'adolescente. "N'ayez crainte, il fera attention." Il posa doucement sa main libre sur celle qui s'agrippait à lui pour que la brunette desserre sa prise, lui permettant ainsi de passer son bras dans son dos pour augmenter sa stabilité. De l'autre, il saisit l'épaule de l'elfe. L'irlandais indiquant à l'étudiante de faire de même.

Et en une fraction de seconde, dans une sensation bien différente du transplanage d'escorte avec un sorcier, le trio se retrouva dans une salle d'attente vide - presque un exploit vu l'affluence de la journée. Diarmuid missionna l'elfe pour voir si la salle de consultation était vide et, constatant que c'était le cas, aida Oxy à se rendre sur la table d'auscultation tout en préservant sa jambe blessée. Le dossier redressé pour qu'elle puisse y être confortable, il la laissa souffler quelques secondes et remercia la créature puis repassa sa blouse dont il replia les manches - dévoilant encore et toujours son tatouage - avant de faire venir à elle un verre d'eau. Quand elle le lui eut rendu, il le fit voyager vers l'évier. "Bien. Pour pouvoir vous ausculter correctement Oxy il va falloir enlever votre robe de sorcière, vos chaussures et votre pantalon. Vous voulez que je vous aide? Avec la magie?" Autant pour sa robe et ses chaussures il aurait pu s'en passer, mais pour l'aider à ôter son bas, il préférait éviter tout comportement qui puisse la mettre mal à l'aise.

Un pied devant l'autre, elle pouvait le faire. Enfin un pied pouvait le faire, l'autre avait besoin du soutien de son bout de bois et de l'infirmier. Mais elle y arrivait. Il suffisait d'aller doucement, de serrer les dents à s'en filer la migraine et de retenir l'humidité de ses yeux qui la brûlaient. Ah et de respirer aussi.

Le pop retentissant la fit tressaillir mais tendue comme elle était elle parvint à ne pas perdre l'équilibre. Oxy resta concentrée sur l'exclusif fait d'avancer et s'étonna de découvrir que son appui humain s'était immobilisé. Elle leva alors les yeux sur Mr D. et tomba dans le marron lumineux et bienveillant.

Ses paroles mirent un peu de temps à transpercer la brume qu'était devenu son esprit. Transplaner ? Mais on était à Poudlard. Ah, oui l'elfe. Elle le regarda sans le voir. Elle appréciait sincèrement les elfles du Collège. Même les ronchons. Mais là, elle était dans un état de détresse qui la fit s'accrocher à la chaleur de l'infirmier, à son bras rassurant. Elle n'avait jamais transplaner avec un elfe de maison. Et si ça faisait mal ? Elle n'était pas certaine de pouvoir endurer plus.

Elle était comme une petite fille agrippée aux jupes de sa maman ou à la main de son papa ou... peu importait. Elle n'arrivait pas à demander à son cerveau de commander à son bras de lâcher celui de l'homme pour se tenir à la créature. Elle se sentit trahie quand ce dernier prit sur lui de détacher se main. Elle était trop lourde ? serrait trop fort ? ne marchait pas assez vite ? Elle ne put retenir une larme de se frayer un passage jusqu'à sa joue. Il la laissait tomber comme ça ?

Mais la bouée de sauvetage que le commun des mortels et probablement des immortels appelait bras vint se placer dans son dos pour la maintenir. Elle se sentit si soulagée qu'une deuxième larme roula. La douleur ne lui allait vraiment pas !

Elle s'appuya sur l'homme et suivit ses directives, entrant ainsi en contact avec son nouveau moyen de transport. Elle serra les dents encore plus fort au risque de se les abîmer et ferma les yeux tout aussi fortement.

Une étrange sensation la força à reprendre sa respiration. Elle ouvrit précautionneusement les yeux et reconnu l'infirmerie. Enfin sa salle d'attente. Elle y était ! Elle était au troisième étage ! Elle tourna la tête et trouva ce qu'elle cherchait. Il y avait bien une fenêtre ! Quand elle se sentirait mieux, elle demanderait à ce que celle-ci soit toujours ouverte !

Elle fut amenée dans la salle d'auscultation et soupira de soulagement quand elle se retrouva enfin assise. Elle ferma les yeux de bien être. On ne vantait pas assez les mérites de la position assise ! Elle était si bien là. Elle s'essaya le visage et se promit de ne plus jamais bouger de sa vie. Du mouvement à ses côté la fit revenir à la réalité et elle s'empara du verre qu'on lui tendait. Elle l'avala d'un trait, savourant la fraicheur de l'eau qui glissait dans sa gorge nouée. Voilà, elle était amoureuse. Mr D était venu à son secours et lui avait trouvé un petit coin confortable ou finir ses jours en paix.

Puis ses paroles atteignirent sa béatitude du moment. L'ausculter ? Ah oui, son genou. Mais, la douleur était bien moindre maintenant qu'elle n'essayait plus de se mettre en appui dessus et qu'il était maintenu. Elle n'était pas tout à fait favorable à l'idée qu'on le bouge ou même qu'on le touche. Elle allait le lui dire quand le sens des mots la percuta de plein fouet. Elle devait... retirer son pantalon ? Mais enfin ? Elle n'allait pas retirer son pantalon devant lui ! C'était une façon de parler quand elle pensait qu'elle était amoureuse c'était juste... Il était... Elle pensait...

Elle prit une teinte cramoisie et le regard les yeux écarquillés.

*Allez petits neurones, connectez-vous ! Il y a urgence là !

Elle baissa les yeux sur sa jambes et son pantalon tâché. non seulement il voulait qu'elle bouge à nouveau et en plus elle devait se mettre en culotte. Quelle culotte avait-elle mise ce matin ? Celle avec le gros boursouflet rose sur les fesses ? Bon, au moins, il ne verrait pas ses fesses puisqu'elle était assise. Quoi que pour retirer son pantalon... Oh là là.

*Ok, on respire et on trouve une solution avant qu'il ne comprenne les choses de travers et décide de m'aider.

Elle inspira profondément et commença à ôter sa robe de sorcière. Sauf qu'elle était assise dessus. Pas grave, elle prit appui sur une fesse puis sur l'autre tout en tirant. Elle s'emmêla peut être un peu mais parvint la la dégager. Voilà, ça, c'était fait. Elle la garda contre elle et se redressa pour attraper sa chaussure. Fastoche. Bon, l'autre par contre était trop loin de ses mains. Elle jeta un regard embêté à l'infirmier. Ça se faisait de lui demander de lui enlever sa chaussure ? Il avait proposé de l'aider mains quand même...

Elle réfléchit un instant et trouva une idée. Elle sortit Akela et remercia intérieurement Miss Priddy de son aide et de ses cours. Elle utilisa le sortilège de découpe sur la jambe de son pantalon, juste au-dessus de l'atèle. Voilà, le genou était plus ou moins libéré, au moins accessible et la dignité de ses fesses était sauve ! Il n'y avait plus qu'à tirer le morceau de tissu vers le bas.

Très fière d'elle elle regarda à nouveau Mr Diarmuid.

"Euh, voilà ? Je pourrai le réparer plus tard et... Euh, par contre pour ma chaussure, j'ai pas trop d'idée. Vous pouvez peut-être euh... Sinon c'est pas grave, je peux attendre maintenant que je suis assise ! Voilà, je vais faire ça ! Je suis sûre que Megan passera par là avant d'aller manger, et elle pourra m'aider. Et même que peut-être que Orphéa passera aussi et comme ça à deux elles y arriveront si c'est plus compliqué que prévu. J'ai plus si mal que ça maintenant, ça m'élance c'est tout !"

Et puis ça lui laisserait un petit moment de répit s'il acceptait.

Il n'imagina pas une seule fraction de secondes que l'indication de devoir ôter ses vêtements - son pantalon plus particulièrement - allait engendrer un tel effet sur l'adolescente dont le visage venait de virer plus pourpre encore que la tenue de sa maison d'accueil. Qu'est-ce qui pouvait avoir déclenché une réaction pareille? A ce stade, il ne voyait qu'une chose, c'était l'idée de se dévêtir devant lui. Diarmuid se gifla mentalement, c'était pourtant quelque chose qu'il avait l'habitude d'anticiper avec les jeunes filles... Et donc de conjurer un plaid ou un paravent si besoin, voire les deux. Il aurait dû y penser. Mais là... De toute évidence ce n'était pas une journée habituelle!

Alors que le jeune infirmier allait rattraper son erreur, il vit la Gryffondor se tortiller pour retirer sa robe de sorcière puis... utiliser une manière pour le moins radicale pour dénuder sa jambe toujours munie d'une chaussure. Radical mais astucieux, il ne pouvait le nier, et témoignant d'une certaine maîtrise des sortilèges. Il croisa son regard fier et l'écouta tranquillement, cette ad était... stupéfiante! "J'allais vous proposer de conjurer un paravent... Mais vous êtes pleine de ressources!" Lui dit-il sans masquer son étonnement face à sa manière d'aborder la situation avant de poursuivre. "Laissez moi juste finir." Dit-il en désignant la chaussure et le tissu qui ne demandait qu'à être raccommodé. D'un coup de baguette magique, la chaussure puis la patte de pantalon glissèrent de leurs positions initiales sans faire bouger la jambe de la blessée pour aller se déposer au sol pour la première et sur une chaise pour la seconde. "Si vous voulez, je peux déplacer votre robe de sorcier." Et si elle acceptait, il l'enverrait rejoindre la même chaise d'un mouvement de baguette. "Quand à votre pantalon, on s'entend que Madame Guipure ne m'embauchera jamais, mais je pourrais vous aider à le réparer si besoin." Dit-il souriant avant de faire un signe de négation de la tête.

- "Vous avez moins mal parce qu'une attelle est posée et que vous êtes assise. Mais si je vous laisse dans cet état, j'ai bien peur que votre frère Happolon ne me le fasse payer." Il ne l'avait jamais beaucoup fréquenté mais le nom de l'infirmier de Poudlard était une information qui circulait assez rapidement dans le petit monde des sorciers britanniques. Il ne serait pas difficile de savoir qui avait laissé une cinquième année avec un genou abîmé. "Avant que je ne retire le Ferula et que je ne fasse les examens magiques - un avec ma baguette, l'autre en posant mes mains sur votre cheville et ici -," il désigna une zone de sa cuisse à un tiers de son genou, "racontez moi plutôt comment vous vous êtes fait ça?" Parce que ça restait la base.

L'infirmier la regardait étrangement avant de lui dire qu'il allait faire apparaître un paravent. Oups, elle avait été trop vite. Zut alors, ça aurait été plus simple effectivement. Quoi qu'elle regarda sa chaussure et sa jambe immobilisés. Ou pas. Même ses fesses ornées d'un magnifiques boursouflet rose cachées à la vue du frère d'Ennis, mince, pourquoi d'un coup elle le voyait comme un grand frère plutôt que l'infirmier ! ça n'allait pas aider ça ! Allez, hop, on recâble tout correctement. Même cachées à l'a vue de Mr Diarmuid, il n'en restait pas moins qu'elle n'était pas suffisamment souple pour enlever sa chaussure. Peut-être que si, mais elle avait trop peur d'avoir mal donc dans tous les cas, sa méthode était la bonne. Ne la félicitait-il pas d'ailleurs à ce sujet ?

Elle lui sourit, toute contente avant de le voir achever son effeuillage. Elle regarda sa chaussure et sa patte de pantalon aller se ranger sagement au pied pour l'une et sur pour l'autre de la chaise. Ce n'était pas si bizarre en fait.

Sa robe ? Elle la regarda un instant. Elle se sentait bien cachée derrière. Enfin cachée. C'était illusoire mais pourtant bien réel. Comme si elle tenait un doudou protecteur. Elle pensa inopinément au doudou licorne que Mr Mason lui avait offert. Elle sentit ses joues chauffer un peu. Elle l'aimait bien. Mais elle était grande. Elle était préfète et dans la maison de Godric Gryffondor que diable ! Elle se redressa et hocha la tête. Non, elle n'avait pas besoin de se cacher, oui, il pouvait s'occuper de sa robe de sorcière. Celle-ci vola jusque sur la chaise également.

Elle rit à sa blague sur Mme Guipure.
"Vous en faites pas, si je n'y arrive pas bien, je demanderai à Andy, un elfe de maison qui est souvent dans notre salle commune. Et au pire du pire, maman le réparera, elle est super forte."

Ah... Oui, Happy risquerait de pas être très très content si elle restait assise à attendre que le temps passe au lieu de se laisser soigner. Elle doutait qu'il s'en prenne à l'infirmier plutôt qu'à elle mais bon, elle comprenait que lui s'en inquiète. Elle ne pouvait même pas le rassurer. Car aussi gentil soit-il, pour tout ce qui touchait à sa petite sœur il pouvait devenir vindicatif.

Elle grimaça donc et s'avoua vaincue. Elle allait devoir accepter qu'il fasse ce qu'il avait à faire. Elle hocha la tête en soupirant, montrant ainsi qu'elle avait compris ses explications même si elle n'était pas enthousiaste à l'idée qu'il effectue ce qu'il avait prévu.

Elle s'apprêtait à serrer les dents et être courageuse quand il la prit au dépourvu. Comment elle s'était fait ça ?

"Euh, ben... En fait, on était en cours de Défense. Avec Miss Valerion. Dans le parc. Vous la connaissez ? Ben oui, forcément vous la connaissez. Et donc, on devait passer sur une poutre avec le sortilège lumos actif. Jusque là ça va, sauf que tout est parti en cou... suçacide. Edmund, qui était devant, s'est mis à danser mais sans tomber donc il bloquait le passage. Et d'autres ont..."

Peut-être qu'il ne voulait pas la version intégrale mais juste ce qui lui était arrivé à elle, non ?

"Enfin en gros je suis tombée. La prof a dû utiliser un sortilège pour amortir ma chute mais, euh... je crois que sur le coup j'ai rien compris. Et alors que j'aurais dû descendre de mon coussin d'air, ben j'en suis tombée."

"Et paf" ajouta-t-elle en montrant son genou.

Au moins son allusion à l'une des plus renommé des couturières sorcières anglaises eut le mérite de faire rire sa patiente qui devait - il fallait l'avouer - sacrément avoir mal à cause de son genou. Visuellement et sans rien avoir encore pu analyser autrement qu'avec son œil médical, il ne trouvait pas ça spécialement... 'beau'. Si tant était qu'une blessure pouvait prétendre à pareil qualificatif du point de vue d'un patient. Parce que du sien, avec un prisme de soignant, cela pouvait arriver. Surtout quand on travaillait en équipe et qu'on échangeait sur une évolution se trouvant sur une pente ascendante.

L'affaire vestimentaire étant réglée pour le moment, il fallait donc entrer dans le vif de cette consultation. La perspective d'une auscultation, de deux mêmes, ne sembla pas ravir l'adolescente à ce qu'il pouvait décrypter de sa grimace. Mais, malgré son soupir, elle avait acquiescé avant de lui servir un visage bien étonné face à sa dernière demande. L'infirmier écouta le début des explications en cherchant à éliminer le superflu, ce qui, avec Oxy, n'était pas l'exercice le plus simple car elle donnait beaucoup de détail et faisait preuve d'humour. Diarmuid ne savait pas si c'était conscient ou pas mais elle le faisait rire. Enfin, intérieurement, parce qu'il ne voulait pas montrer son amusement à la jeune fille.

Qu'il l'ait montré ou qu'elle s'en soit rendu compte, la Gryffondor finit par changer sa manière de relater les faits et d'aller à l'essentiel. Le médicomage retint donc de tout son discours qu'il s'agissait de marcher sur une poutre pendant le cours et d'une chute mal réceptionnée. C'était déjà de bonnes indications. "Merci." Dit-il en se mordant discrètement l'intérieur de la joue devant la dernière onomatopée accompagné du geste vers l'articulation endommagée. "On passe à l'auscultation?" Indiqua-t-il dans une question rhétorique tout en récupérant son catalyseur en bois de cerisier dans l'étui réalisé par Domhall qu'il portait à sa ceinture. "Respirez profondément et ne bougez plus. Je vais retirer l'attelle puis débuter. Il ne faudra plus bouger. Surtout pour limiter les douleurs. Le sort d'auscultation en lui même ne devrait pas provoquer de désagrément." C'était des informations qu'il répétait à chaque patient, chaque fois qu'il en avait besoin, parce qu'ils se devaient d'être au courant de ce à quoi ils allaient être soumis. "Je peux y aller?"

Une fois l'accord obtenu, il lança le sort de manière informulée. Une lueur dorée s'échappa de sa baguette et s'enroula autour du genou douloureux, son intensité variant selon la zone qu'elle effleurait, sa teinte changeait selon la profondeur des tissus analysés. Cela permettait à Diarmuid d'avoir une excellente idée du problème, mais il préférait toujours compléter par une autre technique. Pour se perfectionner à cette dernière, mais aussi pour affiner sa compréhension de la blessure et donc proposer un meilleur traitement. "Vous êtes d'accord pour que je pose mes mains là où je vous l'avait montré pour la suite?" Il remontra la cheville et la zone un peu au dessus du genou concernée.

L'infirmier la remercia pour ses explications, qui avaient donc été suffisamment claires et précises pour qu'il comprenne la situation, avant de l'informer que l'auscultation allait commencer.

Zut de flûte, cela ne l'enchantait pas du tout. Elle serra donc les dents et hocha la tête, les yeux rivés sur son genou. Enfin sur l'attelle qui le recouvrait. Probablement un peu trop en apnée de l'avis de l'adulte, il lui conseilla de respirer profondément et de ne pas bouger.

Alors là, pas de risque qu'elle bouge ! Elle n'en avait pas, mais alors pas du tout envie ! D'autant qu'il menaçait, bon d'accord, l'informait, qu'il allait enlever sa précieuse attelle. Respirer, était une autre histoire. Pourrait-elle rester crispée comme elle l'était en attente de la douleur et respirer en même temps. Parce que quoi qu'il en dise, elle appréhendait drôlement. Non pas qu'elle ne lui fasse pas confiance mais quand même.

D'un autre côté, tomber dans les brumes par manque d'oxygène serait un comble. Elle prit donc une ample inspiration qu'elle garda bien au fond de ses poumons, une main crispé sur la protection de la table d'auscultation, l'autre serrée en poing puis qu'elle n'avait plus de cape à étreindre. Elle aurait peut-être dû la garder...

A sa demande de confirmation elle hocha la tête prête à tout endurer. Qu'il y aille et qu'ils en finissent !

Quand la magie enveloppa son genou douloureux, un souffle s'échappa de sa poitrine. C'était... Magnifique. Des volutes de couleur allaient et venaient, frôlant son membre sans qu'elle ne ressente quoi que ce soit. La jeune préfète était envoûtée. Subjuguée par les arabesques qu'elle était incapable de comprendre. Le pouvait-il lui ? Elle eut du mal à détacher son regard du sortilège mais la curiosité était la plus fort. Mr D. observait les méandres colorés comme s'il lisait un livre. Elle ouvrit la bouche et la referma, rien ne lui venant.

Alors c'était ça être infirmier ? Ce n'était pas seulement deviner la fiole adaptée à la maladie ou la connaissance de quelques sortilèges de soins ? C'était apprendre et comprendre un nouveau langage ? Et quel langage merveilleux ! Pourquoi Happy ne lui en avait-il jamais parlé ? Ne lui avait-il jamais montré ? Elle aurait adoré le voir faire ! D'un autre côté, à part ses plaies et ses bosses, elle ne l'avait jamais vu soigner maintenant qu'elle y pensait. C'était dommage. Même si elle comprenait que ses patients ne souhaitaient pas avoir la petite sœur de leur soigneur en observatrice curieuse...

La voix de son bienfaiteur la sortit de sa rêverie et elle baissa les yeux sur son genou bleu et gonflé. Beurk. Elle préférait les lumières précédentes.

Intriguée plus qu'effrayée, elle hocha la tête.

"Oui, allez-y c'est bon" lui répondit-elle. Elle était impatiente de voir ce qu'il pouvait faire avec ses mains posées sur son corps...

L'examen suivant fut un peu plus long car il lui demandait une concentration différente et une sollicitation de sa magie qui restait bien différente de ce qu'il avait appris depuis ses onze ans. Même si, il devait bien se l'avouer, apprendre puis maîtriser la Legilimencie l'avait aider à franchir une étape dans cette manière d'analyser le corps et les maux - quelque soit leurs gravités - des patients qui débarquaient à l'hôpital d'abord puis à l'infirmerie depuis qu'il avait pris son poste en février dernier. C'était d'ailleurs plus facile pour lui de travailler cette manière de diagnostiquer les pathologie depuis qu'il était à Poudlard, parce qu'il n'avait pas d'urgence vitale à gérer contrairement à ce qui pouvait survenir au service des empoisonnement. Il avait le temps, la plupart des élèves n'y voyaient aucun inconvénient, ils présentaient des blessures qui pouvaient avoir des caractéristiques communes ce qui lui permettait de faire des comparatifs dans les retours qu'il obtenait. Aucun doute là dessus, cela lui avait permit d'affiner ce savoir faire petit à petit et donc d'augmenter sa vitesse d'exécution, même s'il n'égalait pas encore le vieux médicomage qui 'avait initié.

Si Oxy ne devait rien ressentir de douloureux, ni voir spécialement ce qui pouvait se passer, elle devait par contre pouvoir avoir conscience qu'une autre magie s'insinuait au niveau de son genou, entre les deux mains de l'irlandais. De la chaleur au picotement et passant par un chatouillis, il avait eu des retours variés qui dépendaient de chacun. De son côté, il envoyait sa magie questionner celle de son patient, comme les ultrasons utilisés par les chauves-souris, son énergie magique allait se heurter eux tissus à au flux de la personne qu'il sondait avant de lui revenir pour lui apprendre ce qu'elle avait à lui apprendre. Ce traitement qui tenait plus de l'ordre de l'analyse lui ayant fourni tout ce qu'il pouvait lui apporter, Diarmuid rompit le contact magique puis physique avec l'adolescente. "C'est une jolie entorse mais l'os n'est pas touché." Jolie... Il ne se rendait même plus compte qu'il utilisait certainement des qualificatifs peu adaptés à la situation...

- "Pour les soins, il s'agit d'un sort qui va venir réparer les ligaments, mais ensuite il faudra y aller tranquillement pendant une bonne semaine, le temps que le tout se consolide." Stipula Diarmuid qui reprit en main sa baguette magique pendant ses explications. "Je vais commencer par lancer le sortilège, il faut continuer à rester immobile," il désigna l'attelle de sa main libre, "et tu pourras te rhabiller quand il aura terminé de faire effet." Son regard avisa la chaise. "Après qu'on ait réparé ton pantalon peut-être, non?" Fit-il la voix et le regard rieurs avant de reprendre son sérieux. "Tu essaieras de reposer tranquillement le pied au sol après ça." Termina-t-il avant d'interroger la Gryffondor sur sa compréhension du déroulé des évènements et de lui demander l'autorisation de procéder au sort, ce qu'il fit dès qu'il obtint une réponse affirmative.