Cette fois-ci l'infirmier posa directement ses mains sur la cuisse et le tibia de la jeune fille. Celle-ci rougit légèrement sous la sensation de ces mains fermes et chaudes sur sa peau et se retint à grand peine de se tortiller. Mais enfin que lui arrivait-il ? Ce n'était pas l'appréhension de la douleur qui la troublait mais les sensations étranges et inconnues éprouvées par son corps. Elle se mordit l'intérieur de la lèvre et se morigéna intérieurement.

Si c'était encore un coup de ses hormones, c'était particulièrement déplacé et non adapté à la situation. Il fallait qu'elle chasse cette sensation, non l'effet de cette sensation, de sa tête. pouvait-on se détacher d'une partie de son corps par sa simple volonté ? A moins qu'elle ne se contente d'en profiter quelques secondes ? Quel mal y aurait-il à cela ? Personne ne le saurait. Elle ne ferait rien de mal à juste apprécier la douceurs de mains sur sa peau. Non, c'était le frère de Ennis, elle ne devait pas profiter de lui à son insu. Elle ne devait rien éprouver du tout, elle devait juste... Le laisser la soigner et faire taire ses réactions incongrues. Ce n'était pas du tout le moment. Que lui arrivait-il ?

Elle ferma les yeux et inspira doucement tentant de se concentrer sur autre chose quand un étrange fourmillement se fit ressentir dans son genou. Ses yeux s'ouvrirent d'un coup et se braquèrent sur son articulation. Qu'est-ce qui se passait maintenant ? Ce n'était quand même pas ça que ressentaient ses amies quand...

Elle osa un regard vers son infirmier. Il était concentré sur ce qu'il faisait. La curiosité de la jeune fille chassa ses sensations inadéquates et elle revint à l'analyse en cours.

Pas de lumière à observer cette fois-ci, rien de visuel. Mais il y avait cet étrange ressenti. Que faisait-il donc ? Comment fonctionnait sa magie ? Ses hormones complètement chassées par ce nouveau mystère, elle se concentra sur ce qu'elle sentait. A savoir pas grand chose d'autre. Encore un langage qui lui était inconnu ? Mr. D. ne bougeait pas mais il émanait de lui une concentration, une légère tension qui l'impressionna un peu.

Puis la sensation s'évanouit et les mains quittèrent sa peau. Elle se sentit un peu perdue, les yeux rivés sur son genou. Comme quand son papa lui lâchait la main quand il l'amenait à l'école les premières fois. Ce sentiment de sécurité qui la fuyait. Cette envie de s'y raccrocher quelques seconde de plus.

Heureusement, les paroles du professionnel des soins la tirèrent de son passé et la ramenèrent à la situation actuelle.

Un entorse, elle s'était fait une entorse du genou. Elle ouvrit la bouche pour lui parler de sa drôle d'impression pendant son osculation puis la referma, les joues rosées, à la pensée de celles dont elle ne voulait surtout pas parler. Ni même songer.

Elle hocha la tête, signe qu'elle avait compris ses paroles avant de tourner son propre regard vers ses vêtement et son pantalon en pièces détachées.

"Bah, on va bien y arriver !" dit-elle tout haut. A eux deux, ils auraient forcément un truc de correct même si elle devait aller se changer en priorité.

La préfète le laissa soigner ses ligaments à l'aide de sa baguette. Le soulagement qu'elle sentit fut immédiat et sa bonne humeur habituelle la rattrapa.

"Ouah ! j'ai même plus mal !"

Elle n'osa cependant pas mobiliser son articulation immédiatement et revient à ses recommandations.

"Quand vous dites tranquille. C'est genre, vie normale et ne pas grimper aux arbres ou c'est aussi ne pas courir dans les escaliers et ne pas sauter dans les tribunes ? Parce que le 14 il y a Chems qui court à 14h et Jeff, Megan et Ennis à celle de 16h. "

Le temps du dernier examen, la préfète de Gryffondor ne pipa mots, ce qui, il devait l'avouer, était d'une aide appréciable pour se concentrer. Il alla au bout de ce dernier avant d'expliquer la suite, souriant à la remarque sur le fait qu'ils devraient réussirent à rendre au pantalon une figure de pantalon et non un bas d'une mode qui avait peut-être du potentiel... pour se faire dresser sur sa tête les cheveux de son cadet. Et puis il passa au traitement qui se déroula sans anicroche, une sensation confirmée par l'adolescente qui affirma ne plus ressentir de douleur juste avant qu'il ne passe aux recommandations. Des recommandations qui amenèrent des questions légitimes aussi le médicomage ne rechigna pas à faire plus de précisions. "Effectivement, pas de course dans les couloirs ou les escaliers, pas de grimpe aux arbres ni ailleurs. Pour encourager vos amis à la course..." Il fit une petite moue. "Si vous vous tenez calmes les cinq prochains jours et éviter de sautiller dans tous les sens dans les tribunes ça devrait aller. Mais à la moindre douleur, on fait attention et on revient me voir." C'était le meilleur compromis qu'il pouvait proposer à la jeune fille.

Une fois certain que la consigne était bien intégrée, il se retourna et lança un sortilège de réparation sur le pantalon estropié avant de le faire léviter jusqu'à sa propriétaire. "Bon, je pense que ce n'est pas trop mal, mais n'hésitez pas à voir ça avec les elfes pour que cela soit un peu plus propre surtout." Précisa le jeune homme avant de conjurer un paravent le temps que la brune ne se rhabille. Pas deux fois le même oubli tout de même! Le temps qu'elle remette ses vêtements, il fit venir à lui le dossier d'Oxy Wright et vint le compléter avec les éléments essentiels. La blessure n'était à ce stade pas suffisamment grave pour que ses parents soient informés dans l'immédiat, ils n'auraient une copie que lors des envois habituels en fin d'année, sauf aggravation bien entendu. Une fois terminé et la liasse de parchemins rangée, il demanda. "Est-ce que je peux retirer le paravent? Que vous essayiez de poser tranquillement le pied au sol. Normalement tout ira bien, c'est juste pour que vous constatiez que justement, vous pouvez marcher tranquillement."

En attendant la réponse de la jeune fille, il replaça machinalement ses manches et se faisant, ses pensées le ramenèrent à Annaëlle et au sourire qui se fichait sur son visage à chaque fois qu'il le faisait devant elle. Elle n'avait jamais fait de remarque à ce sujet et cela semblait l'amuser. Ou l'attendrir. La pensée lui tira à lui aussi un sourire alors que sa main retombait.

Ah. Un calme vraiment calme donc. Ne pas sautiller, ne pas marcher, ne pas courir. Que lui resterait-il donc ? Elle fit une légère moue. Par contre elle avait le droit de arpenter le chateau et ses innombrables escaliers pour aller en cours. Comme par hasard. Même si elle n'avait jamais songé à sécher ces derniers. Quoi que peut-être la tour d'astronomie serait-elle hors de portée de son genou ? Elle pencha la tête pour y réfléchir. Vu comme elle n'était pas douée dans cette matière, si en plus elle ratait le peu d'explications qu'elle comprenait de son professeur, ce n'était pas gagné.

Elle soupira. La semaine allait être interminable. Comment allait-elle faire si elle devait récupérer un première année perdu pour arriver à l'heure à ses cours sans courir ? Elle n'allait quand même pas l'amener avec elle. Quoi qu'elle imaginait bien la tête de certains professeurs si c'était le cas. "Bonjour Mr Fizz ! Aujourd’hui je viens avec un assistant car j'ai pas le droit de courir !" elle retint un fou-rire et un frisson d'horreur mêlé à l'idée de la réaction du vieux professeur.

Revenant à la réalité du moment elle hocha la tête.
"Pas d'escalade, pas de course, pas de bond et si ça va pas je viens vous voir !" Enfin si ça n'allait pas malgré tout ça quand même...

Elle attrapa son pantalon raccommodé et l'inspecta sans se demander, à aucun moment, comment Mr D. pouvait le prendre.

"Oh ben ça va !" Franchement, il ne se débrouillait pas mal du tout ! Pas aussi bien que sa maman et certainement pas au point d'en faire son travail, mais pas mal quand même !

"Pas de soucis, je verrai avec Andy s'il peut arranger le tout." Au moins pourrait-elle sortir dignement sans avoir peur de montrer ses cuisses à tout Poudlard.

Alors que ses affaires s'empilaient sur son lit un paravent vint la séparer de l'infirmier. Elle compris bien vite qu'il lui offrait un moment d'intimité pour se rhabiller. C'était très gentil à lui.

Elle réfléchit un moment et se rendit à l'évidence que le problème était toujours le même. Pour enlever comme pour mettre un pantalon, il fallait plier la jambe. Elle ne souffrait plus mais son corps avait de la mémoire et la mettait en garde contre ce mouvement. Elle qui qui maugréait un instant plus tôt à l'idée d'être privée de courir n'avait pas l'air bien malin là. Elle inspira une ou deux fois avant de se lancer. Elle glissa ses mains sous sa cuisse et tout doucement la souleva. Pas de douleur. Elle plia un peu plus la jambe, sans aide extérieure cette fois et à nouveau aucune douleur.

La Gryffondor sourit grandement et entreprit de se rhabiller en vitesse. Elle venait de finir de lacer sa chaussure quand Mr D. lui demanda si elle était visible.

"C'est bon ! J'ai même pas eu mal en pliant la jambe !" lui répondit-elle, fière d'elle même alors que c'était lui qui avait fait tout le travail.

Quand il l'aida à se mettre debout son corps se réchauffa à nouveau du fait de la proximité de l'homme. Roo, ça allait finir cette histoire, oui ! Pour chasser cette émotion dérangeante, elle sauta au sol, ne tenant pas compte du fait qu'il était là pour la retenir.

Il sentait, non!, il voyait que ce qu'il venait d'annoncer ne réjouissait pas la cinquième année. Sa tête penchée comme le soupir ou même le rire nerveux qui s'en suivirent étaient particulièrement évocateur, mais il ne changerait pas sont discours pour autant. Mais la brune savait semblait-il se montrer raisonnable et hocha la tête en répétant les consignes que le médicomage avait énoncées. Il lui fit un sourire de confirmation avant d'enchanter le pantalon pour qu'il se ressoude et de lui faire parvenir. Son inspection le fit sourire, tout comme son appréciation ainsi que le fait de faire appel à un des elfes qui devait souvent venir dans sa salle commune, puis il plaça le paravent. Quand il demanda à la jeune fille de la maison des rouges s'il pouvait retirer ce qui lui donnait un peu d'espace personnel, celle-ci répondit par l'affirmative, arguant même que son genou n'était absolument plus douloureux. Un coup de baguette plus tard agrémenté d'un "C'est bon signe" et il s'avançait pour lui proposer un appui et ainsi l'aider à descendre. Mais il ne s'attendit clairement pas à ce qu'elle saute depuis la table d'auscultation dans le but de finir les deux pieds au sol. Dans un réflexe de soignant, l'irlandais chercha à la retenir mais l'élan qu'avait pris la préfète n'eut pour tout autre résultat que de leur faire embrasser le sol.

Fort heureusement, Diarmuid se tenait à côté de l'adolescente et non devant, ce qui évita à la seconde de tomber sur le premier. Deuxième chance dans leur chute malheureuse, aucun élément de mobilier ne se trouvait devant eux. Et troisième chance, pour lui du moins, sa pratique de la danse lui conférait un équilibre supérieur à la moyenne aussi sa chute ressembla essentiellement à un trébuchement. Un trébuchement qui l'obligea à lâcher la jeune fille et à poser ses deux mains par terre pour éviter que on nez ne fasse une rencontre un peu trop brusque avec le parquet. Et immédiatement redressé, le voilà qui était accroupi aux côtés de l'amie de sa benjamine. "Tout va bien? Parce que c'est exactement le genre de saut qu'i faudrait s'abstenir de faire dans les jours à venir." Son cœur encore sujet à la décharge d'adrénaline causée par la surprise battait à un rythme soutenu, son souffle était certainement un peu court et il sentait quelques sueurs froide s'écouler dans son dos. C'était certainement ça qui venait de lui faire dire quelque chose qu'il était généralement préférable de formuler tout autrement. "Le genou, les mains, le visage? Vous n'avez cogné nul part? Pas de douleur?" Reprit-il par automatisme tout en observant l'adolescente afin d'être certains de ne pas passer à côté de quoique ce soit.

C'est ça de jouer avec les dés on se retrouve par terre Mr O'Belt !

Alors qu'elle avait bondit en avant, ayant même eu le réflexe de mettre sa jambe valide en avant elle se sentit une tension étrange qui la déséquilibre. Mr D. la maintenait, probablement pour l'aider, mais avec son élan, la catastrophe arrivait. Alors qu'elle tournait à moitié sur elle même, cherchant à se raccrocher à du vide, l'infirmier la lâcha pour lui même tenter de se réceptionner sans trop de bobo.

Elle ne pu rien faire pour empêcher l'inévitable et se tourna vaguement pour protéger son genou, atterrissant ainsi hanche la première sur le sol avant que ses deux mains ne fassent un bruit de claquement contre la pierre. Un peu étourdie par l'évènement déplaisant, elle tourna la tête vers la voix inquiète.

Son cœur battant à tout rompre, elle le regarda bêtement avant de répondre.

"Euh, ben oui je me doute..." Elle lui aurait bien dit qu'elle ne l'avait pas fait exprès mais ses oreilles chauffèrent alors même qu'elle entendait la voix de sa mère la rabrouer "Encore heureux que tu n'as pas fait exprès ! Mais là n'est pas la question ! Pourrais-tu, pour l'amour de Merlin faire attention à toi !"

Elle s'assit doucement et fit l'inventaire de son corps à mesure que l'homme s'en inquiétait.

Ses mains étaient rouges et légèrement douloureuses suite au contact un peu brusque avec la pierre mais rien qui ne passerait pas dans les minutes à venir. Son visage avait évité le choc avec plus d'intelligence que sa propriétaire. Le reste de son corps était quelque peu tremblant mais pas plus amoché que cela. Elle fit donc non de la tête avant de poser ses yeux sur son genou. Et lui ? Elle ne sentait rien, c'était bon ou mauvais signe ?

"Alors euh, non tout va bien apparemment." Elle regarda le frère de son amie accroupi à ses côté ce qui la fit enfin réaliser ce qui s'était passé et ses conséquences.

"Oh mince !!" S'exclama-t-elle alors. "Je suis désolée ! je n'avais pas compris que vous m'aidiez et, je voulais pas vraiment sauter mais, je voulais me lever, oui bon, un peu trop vite, et puis j'ai perdu l'équilibre et vous... Ça va vous, vous vous êtes pas fait mal ?" Oh bon, sang, Ennis allait la tuer !

"Je suis désolée, vraiment je voulais pas..." Elle le regarda et baissa les yeux.

"Je vais bien, je peux me lever, enfin si vous voulez bien que je me lève. Mon genou n'a pas cogné ni rien, enfin je crois parce qu'il ne me fait pas mal."

Elle leva à nouveau les yeux vers lui. Promis, cette fois, hormones ou pas, d'ailleurs vu son degré de honte, elles devaient se planquer bien loin celles-là, elle ferait vraiment doucement.

Avec sa sortie maladroite, les oreilles de l'adolescente rougirent. Il aurait certainement dû formuler des excuses, mais entre les battements intempestifs de son cœur et l'inquiétude qu'elle se soit blessée à nouveau, il n'eut pas l'esprit de le faire. Accroupi à ses côtés, il lui laissa le temps de son introspection corporelle et attendit patiemment sa réponse en profitant de cette période pour reprendre un souffle plus posé. Il la vit trembler légèrement, certainement un coup de l'adrénaline - comme pour lui - puis faire un signé négatif de la tête avant d'appuyer ce geste par quelques paroles qui très vite dérivèrent alors qu'elle devait réaliser la scène qui venait de se passer.

- "Tout va bien Oxy, tout va bien. Le principal c'est que vous ne vous soyez pas fait mal. J'ai réussi à me réceptionner de mon côté. On ne va pas en faire tout un plat. Calmez-vous." Certes ils s'étaient fait peur mais comme tous les deux n'avaient rien subit de plus que quelques conséquences physiologiques liées à cette dernière, il n'était pas nécessaire de se morfondre sur ce qui s'était passé. "C'est peut-être le revers de la médaille des personnes enthousiastes de nature. Parfois, elles oublient la prudence ou agissent un peu précipitamment. Mais rien qui soit insurmontable quand on le sait." Poursuivit-il avec un sourire et un clin d'œil.

Quant à la question portant sur le fait de se relever, il acquiesça, la laissant faire totalement à sa guise alors qui lui-même poussait sur ses pieds pour passer de la position qu'il tenait depuis qu'il s'était redressé de leur chute à debout. Une fois ainsi, il proposa son aide en tendant sa main. "Seulement si vous avez besoin d'un appui supplémentaire." Indiqua l'infirmier qui la surveillait pendant qu'elle bougeait. Elle avait dit que ça allait, mais ça ne serait pas la première qui tenterait de masquer une douleur pour sortir plus vite de l'infirmerie. Là le moteur serait la gêne ou la honte liée à la petite cascade, pour d'autres c'était l'irrépressible envie de montrer au monde qu'ils ou elle étaient des durs ou encore la peur du milieu soignant. Il devait en exister d'autres qu'il ne connaissait ou n'imaginait pas.

Mais il avait tout de même confiance en ses propres capacités et il estimait que le soin qu'il avait apporté à l'entorse du genou de la brune devrait avoir tenu même si le corps de la Gryffondor avait forcément puisé dans ses réserves pour cicatriser. Elle en serait vraisemblablement quitte pour une fatigue un peu plus importante ce soir là. Et lui une nouvelle anecdote qu'il raconterait certainement un jour à ses proches comme étant la fois où il était tombé en voulant rattraper d'une main une jeune fille de quinze ans.

L'infirmier tentait de la rassurer. C'était gentil de sa part mais quand même elle les avait fait tomber tous les deux. Oxy en était mortifiée. Elle tenta de se reprendre, acceptant ses paroles réconfortantes. Elle inspira amplement, tentant de se calmer et d'évacuer un peu de ses émotions.

La préfète ne savait pas trop comment prendre ses explications. C'était des réprimandes non ? Elle avait encore voulu aller trop vite, même si pour le coup elle préférait en taire la raison, et avait encore trouvé le moyen de se blesser. Et pire encore, elle aurait pu blesser l'homme qui avait donné de son temps et de son énergie pour la soigner.

Elle marmonna un "je ferai attention". Non pas qu'elle ne le pensa pas mais... Mais elle se connaissais un peu trop bien. La réaction avait été instinctive. Une fuite en avant. Rien de prémédité. Elle ne s'était pas dit "oh tiens, je dois faire attention, allons sauter de la table d’auscultation pour voir si j'arrive à me blesser !". Non, elle avait juste agit. Ce qu'on lui reprochait à ce moment. Comment empêcher, alors que cela se reproduise à nouveau ?

Mr D. se releva et affirma qu'elle pouvait le faire aussi. Il lui tendit la main, mais comme il lui affirmait qu'il n'était là qu'en cas de besoin, et non qu'il attendait d'elle qu'elle s'accroche à lui, elle prit bien soin d'ignorer cette main. Enfin non, pas tout à fait. Elle venait de dire qu'elle ferait attention. Donc, elle devait rester à proximité de cette main et se tenir prête à la saisir au moindre besoin.

En attendant, elle réfléchit un instant à la manière de se lever, sans avoir à forcer sur son genou. Elle frotta machinalement sa hanche, elle allait avoir un joli bleu, et sentit par la même occasion que la douleur dans ses mains commençait déjà à s'amoindrir.
Plutôt que passer par la position accroupie et de se relever à la force de ses cuisses, comme elle l'aurait fait en temps normal, elle choisit de basculer à nouveau sur le coté et prendre appui avec son autre genou au sol. Le pied bien à plat et l'articulation soignée en tension, elle attendit une seconde. Rien, pas de gêne, pas de douleur. Elle força un peu, toujours rien. Elle se leva donc sans plus s'en pré-occuper et ne put empêcher sa bonne humeur de revenir en force.

"C'est bon ! Tout va bien ! J'ai pas mal du tout !" elle fit deux ou trois pas sur place en faisant bien attention de ne pas sautiller comme il le lui avait demandé. Concentrée elle décida d'être tout à fait franche. "Hum, peut-être que je sens vaguement quelque chose mais rien de douloureux. Un genre de... Je ne sais pas trop. Comme une légère courbature mais qu'on ne sentirait qu'en se concentrant. Sauf qu'on peut pas avoir de courbature dans le genou hein ?" C'était les muscles qui avaient des courbatures, pas les genoux...

Suite aux paroles rassurantes de l'infirmier et à ses nouvelles recommandations, qu'elle se promet de respecter, elle attrape le petit pot qu'il lui tend et hoche la tête en signe de compréhension avant de quitter les lieux pour rejoindre sa salle commune.

Tout avait l'air d'aller au mieux s'il excluait cette manière qu'elle avait eu de masser sa hanche en insistant légèrement. Il serait toujours temps de lui confier un baume de pâquerettes avant qu'elle quitte l'infirmerie. Cela lui serait toujours utile en cas de coups. Mais puisqu'elle ne s'en plaignait pas et tentait de se relever sans aide, le jeune homme ne dit rien et retira sa main, prêt à la proposer à nouveau au moindre signe de vacillement. Elle procéda par étape, faisant bien attention à mettre la majorité de son appui sur sa jambe valide et finit par se mettre debout après un temps d'observation et d'analyse de ce qu'elle ressentait. Du moins était-ce ce qu'il déduisait de ce moment de concentration qui tranchait avec la nature feu-follet de sa patiente qui ne manqua pas de redevenir un peu elle même en définissant cette fameuse courbature.

- "Alors, le genou en tant qu'articulation non. Mais je viens de faire cicatriser le ligament da manière rapide. Il est donc un peu plus tendu que ce qu'il pouvait l'être auparavant. C'est une des raisons pour lesquelles il faut y aller tranquillement après un soin magique. Il doit retrouver sa souplesse. Et pour ça, rien ne vaut la marche, sans forcer. Et on ne dirait pas mais les escaliers sont une parfaite rééducation pour peu qu'on ne les monte ou descende ni en courant, ni quatre à quatre." Expliqua Diarmuid en terminant par une pointe d'humour, ce qui fait encore plus ressortir son accent irlandais. Il l'invita ensuite d'un geste à faire encore quelque pas en expliquant qu'i voulait juste la voir marcher avant de la laisser repartir à ses activités de la journée. Lui même ferait bien - enfin - ce fameux saut sur Londres pour passer du temps avec sa petite-amie qui allait finir par trouver le temps long puisqu'il aurait dû déjà être arrivé.

- "Tout semble aller parfaitement. Vous allez pouvoir retourner vaquer à vos occupations. Un peu de repos me semble toutefois préférable jusqu'en fin de matinée. Je vous fais confiance pour retourner en salle commune?" Demanda-t-il très sincèrement avant de faire venir à lui le baume contre les contusions auquel il avait pensé en la voyant se frotter la hanche. "Je vous laisse aussi ceci au cas où vous auriez un bleu à la suite de cette chute en descendant de la table. Vous pouvez masser avec trois fois par jour si jamais. Et sinon, vous en aurez un peu en stock. Il y a de quoi faire deux ou trois jours selon la taille de l'hématome." Précisa-t-il en lui tendant le récipient métallique qui contenait la crème. L'adolescente l'attrapa bien vit et après de derniers échanges, il la laissa repartir. Et lui allait faire de même et cette fois-ci, il redirigerait vers sa collègue.