Octobre… déjà un mois que Thao arpentait chaque jour les couloirs du grand château. Le petit commençait à faire progressivement ses marques bien qu'il ne se sentît pour l'instant pas parfaitement à sa place.

Au début, l'idée de transformer sa routine l'excitait beaucoup, mais le changement était chez lui une telle source de stress qu'il était vite devenu nostalgique de sa petite banlieue londonienne. Il lui fallait plus de temps que ses camarades pour s'adapter à ce nouveau mode de vie. C'était comme cela, c'est tout. En réalité, Thao se sentait surtout très seul depuis son arrivée à Poudlard. Il s'en voulait d'avoir laissé derrière lui ses copains d'Hounslow. Alors, il pouvait s'imaginer pendant des heures leurs discussions, se demandant s'il leur manquait à eux aussi. Il était alors pris d'un mal de ventre aigu à la simple idée que son ancienne vie pouvait continuer sans lui.

Bercé par toutes les histoires incroyables que lui avait raconté Alaïs, c'était brûlant d'impatience que Thao avait entamé sa première année à Poudlard. Depuis le jour où il avait reçu sa lettre d'admission, il n'avait cessé d'imaginer les allures que prendrait sa nouvelle vie. Il se voyait déjà heureux, entouré de toute une bande d'amis et surtout, il pensait qu'en arrivant à Poudlard cette fichue timidité aurait disparu.

Toutefois, il était chaque jour un peu plus déçu de lui puisqu'il commençait à réaliser qu'encore une fois ses beaux projets s'étaient déroulées dans sa tête et seulement dans sa tête. Dérouté, il déambulait dans les couloirs la mine triste et presque honteuse de n'avoir su encore une fois passer outre sa timidité. Il passait la majeure partie de son temps seul et n'osait parler à ses camarades de classe. Il faut dire qu'eux non plus venaient rarement lui adresser la parole.

Une fois son après-midi de cours achevé, Thao cherchait à se réfugier dans la Salle d'étude afin que les autres ne puissent observer sa solitude. Il se souvenait qu'elle se trouvait au deuxième étage, mais... tout se ressemblait tellement ! Le château était pour Thao un vrai labyrinthe. Autour de lui, les escaliers s'agitaient de toutes part si bien que cela devait faire trois quarts d'heure qu'il tournait en rond sans savoir où aller. Toute cette agitation commençait à lui donner mal au crâne, mais il était bien trop apeuré pour oser demander son chemin à un élève plus âgé que lui. *Qu'est-ce que je dois dire ? Et puis, qu'est-ce qu'il vont penser de moi alors ?* Las, le petit lionceau s'assit alors au milieu d'un de ces imposants escaliers de pierre. En entravant ainsi le passage, quelqu'un serait bien obligé de lui prêter attention.