Deuxième semaine de cours et les ennuis continuaient... Décidément, cette deuxième année commençait bien mal pour certains aspects...
Commençons par le positif : j'avais retrouvé Ellana avec qui j'avais échangé des lettres pendant l'été. Dans l'une d'elles, nous nous étions données rendez-vous au glacier du Chemin de Traverse vers la mi-aout. Au cours de nos échanges épistolaires, nous nous étions découvertes des points communs dont une passion pour la botanique. Ce qui m'avait conduit à lui apporter une drôle de petite plante qui ressemblait à des oreilles de lapin.
Puis, le mitigé : j'avais récupéré ma baguette... mais je m'étais retrouvée dans une situation inédite. Impossible de lancer le moindre sort. D'après Miss Priddy, ma baguette n'était pas contente d'avoir été mise au placard pendant deux mois... Grâce à son aide, je rétablissais progressivement le lien entre elle et moi.
Et enfin, le pire : ce qui m'avait conduite à me diriger vers l'infirmerie ..mon premier passage... J'avais réussit à passer une année sens y mettre les pieds et voila que j'avais du me résoudre à y aller... Tout ça à cause du cours que j'aimais le moins : le vol.
Comme quoi, être née dans une famille de sorciers ne signifie pas forcément être à l'aise sur un balai.

Cette année, je n'avais qu'une heure de cours de vol par semaine, mais la séance d'aujourd'hui avait été suffisante pour que je me décide à rejoindre l'infirmerie.
Regardant mes mains, c'est à l'aide d'un de mes coudes que j'arrive à pousser le battant de la porte.

- euh... bonjour...?

Quand Diarmuid avait eu finit de prendre en charge Oxy ce matin là, il avait pris le temps de discuter avec Ruby. Le temps qu'il avait imparti à faire du rangement avait été mangé par ces deux prises en charge mais ce n'était pas là le soucis, c'était plutôt que l'infirmerie semblait ne pas vouloir désemplir. Il était sensé rejoindre Annaëlle jusqu'au soir mais avec tous ces petits bobos qui s'accumulaient... Il promit à sa collègue de voir s'il pourrait revenir plus tôt et alterner différemment ce jour là pour qu'il prenne le relais dans l'après midi et qu'elle se charge du début de nuit. Le médicomage irlandais était donc parti passer le temps de midi avec sa petite-amie et était rentrée de manière à laisser la plus âgée dès quinze heures avant qu'elle ne reprenne sa charge pour qu'il retourne à Londres le temps de la soirée. Par chance, la libraire était compréhensive. Il ne voulait juste pas réitérer ce genre de changement de programme trop souvent.

Il n'avait pas eu très longtemps à attendre à son retour pour qu'un premier élève de troisième se présente à la suite d'un accident survenu alors qu'il tentait de réviser un sort. La séparation d'avec leur baguette était vraiment compliqué. Heureusement que son père avait réussi à faire passer ce décret et qu'a priori, les catalyseurs ne seraient plus gardés loin des jeunes sorciers pendant les temps de vacances scolaires. L'adolescent pris en charge et sous surveillance une petite-heure, l'irlandais gagna la salle d'attente car il venait de capter l'ouverture de la porte menant dans le couloir. La fillette avait une drôle de position, mains en l'air. "Bonjour. Venez avec moi." Dit-il en maintenant la porte de la salle de consultation jusqu'à ce qu'elle l'eut passée. Il la referma et l'invita à s'asseoir directement à la table d'auscultation. "Alors Miss Fergusson, qu'est ce qui vous amène." Car oui, il avait reconnue l'enfant qu'il avait croisé dans une boutique en juin dernier.

J'avais réussit à rejoindre l'infirmerie sans trop de problème. J'avais réussi, tant bien que mal à ouvrir la porte de celle-ci. *le plus dur est fait*, pensais-je en entrant dans une pièce où était disposée quelques tables accompagnées de fauteuils. *surement la salle d'attente*
Cependant, je n'ai pas le temps de mieux observer les lieux, car suite à mon "bonjour", une porte s'était ouverte et avait fait apparaitre l'infirmier, Mr O'Belt.

Si l'année dernière, il était simplement "l'infirmier", n'ayant eu que peu de contact avec lui, à présent, c'est "Mr O'Belt". En effet, au début des vacances d'été, alors que je profitais d'une journée au chemin de traverse, je l'avais croisé chez Dogweed & Deathcap, et j'avais par inadvertance, provoqué un petit incident...

- Bonjour Mr O'Belt, répondis-je avant de passer dans la salle dont il venait de sortir.
Avec son armoire à pharmacie et sa table de consultation au milieu, pas de doute sur le rôle de cette nouvelle pièce.
-Vous avez passé d'bonnes vacances ? , ne puis-je m'empêcher de demander, alors que celui-ci m'indiquait de prendre place sur la table.
Avec mes mains blessées, il n'était très évident de m'installer sans les utiliser, mais je finis par y arriver. Il était à présent temps d'expliquer ma venue ici.
- Ben... J'avais cours de vol cet après-midi... et euh... j'ai un peu trainé pour y aller..., commençais-je avant de réaliser que mes paroles pouvaient être mal interprétées. Mais j'étais pas en r'tard hein ! , poursuivis-je rapidement. Bref... du coup... y'avait plus qu'un seul balai d'dispo... p'être le plus vieux... ou j'sais pas mais... bon, quand j'ai du m'en occuper pour l'polir... voilà l'résultat..., terminais-je en tendant mes mains grandes ouvertes, paumes tournées vers l'infirmier. Celles-ci étaient pleines d'échardes.

La fillette avait commencé par s'enquérir de ses vacances ce qui tira un sourire au médicomage qui répondit toutefois de bon cœur. "Très merci. J'espère que les vôtres aussi." Ce qui était on ne pouvait plus vrai, un voyage en amoureux, des moments réguliers ensemble, du temps avec ses frère et sœur mais aussi son meilleur ami, non vraiment, deux mois agréables, une pause plus qu'appréciable après des mois à s'être noyé dans le travail puis à avoir un rythme effréné pour soulager sa collègue ici.

Elle prit ensuite place vaille que vaille, s'aidant au mieux de ses coudes avant de lui expliquer les raisons de sa venue. A dire vrai, son potentiel retard en cours, il n'en avait que faire, c'était au professeur, en l'occurrence Mister Mason, de juger de ça. Il ne releva donc pas, s'intéressant plutôt à cette histoire de vieux balai. Cela devait être le cours où l'on apprenait à les entretenir et - en théorie - les élèves avaient pour consigne de mettre des gants pour éviter les échardes. Il voyait deux hypothèses... Soit la petite avait oublié, soit cela n'avait pas été rappelé... Mais il doutait que son collègue ait omis pareille consigne, il avait été à sa place ici même auparavant, ça ne lui ressemblait pas. Pourtant là encore il ne dit rien, la Sardaigle vivait une punition qui se suffisait à elle même. "Bien... On va procéder ça en deux temps. Sortir les échardes puis une bonne désinfection." Annonça l'infirmier.

Il se tourna ensuite vers l'armoire à pharmacie pour faire venir à lui une bassine d'eau chaude, deux potions et des compresses. La bassine se stabilisa entre les deux sorciers et Diarmuid y mélanger le contenu d'une des deux fioles avant d'inviter la deuxième année à y plonger les mains. "Cela va ramollir la peau et réduire la douleur. Je n'aurais plus qu'à extraire les échardes à l'aide de la magie. Allez-y ça ne devrait pas être trop chaud, il faut laisser les mains dedans plusieurs minutes." Il la laissa faire puis la regarda un instant. "Vous ne seriez pas du genre malchanceuse par hasard?"

- Oh oui, j'ai passé d'super vacances., dis-je en pensant à ma famille, à ma correspondance avec Ellana, à la journée ballade avec Steven et même à ma rencontre avec la nouvelle professeur d'Astronomie. Mais j'suis contente aussi d'être de retour à Poudlard !
Je m'interromps le temps de m'installer sur la table de consultation.
- Enfin... sans mes p'tits problèmes...

J'explique alors l'origine de mon problème actuel : les cours de vol dédiés à l'entretien des balais. Et j'en étais partie avec une jolie collection d'échardes plantées dans les mains. Au moins, pas de jalouses, les deux y avaient eu droit.
L'infirmier prépara alors le matériel dont il allait avoir besoin pour me soigner et m'expliqua ce qu'il comptait faire. Rien de bien compliqué : un petit bain pour attendrir la peau et ainsi faciliter l'extraction des petites aiguilles de bois.
Une fois la bassine disposée face à moi, j'y approche doucement les mains, voulant tester la température. J'avais toujours un peu de mal avec l'eau trop chaude. Prenant une grande inspiration, j'y plonge progressivement les mains, retenant difficilement une petite crispation de la mâchoire.
- c'est un peu chaud... mais ça devrait aller..., dis-je à demie-voix.
La remarque de Mr O'Belt sur ma "malchance" me fait quand même sourire, malgré le sensation de chaleur au niveau des mains.
- Vous dites ça par rapport à notre rencontre en juin, c'est ça ?, commençais-je. Normal'ment, j'suis pas aussi maladroite... Heureusement, sinon, les cours d'potions seraient catastrophiques..., poursuivis-je en remuant légèrement les doigts dans la bassine. Mais bon... on va dire que l'vol et moi... on est pas vraiment copain... et j'parle pas juste d'm'occuper d'un balai... même voler, c'est compliquer... Et pourtant, j'ai pas l'vertige... Encore heureux vu où est située la salle commune de Serdaigle. La vue y est magnifique.

Un peu chaud? Diarmuid ne pouvait pas drastiquement baisser la température mais il lança un sort pendant quelque secondes pour que l'eau tiédisse. Normalement, cela devrait suffire pour que cela soit plus supportable, mais sans perdre en efficacité, ou pas trop.

Les mains plongées dans l'eau, la jeune Fergusson lui demandait s'il faisait référence à la chute du dictame chez Dogweed & Deathcap, et il ne put s'empêcher d'acquiescer. Elle spécifia que non, elle n'était pas spécialement maladroite... Il l'avait donc surpris à un mauvais moment, ou bien elle mentait pour ne pas avoir l'air trop ridicule. En soit, ce n'était pas très important aussi prit-il le parti de la croire. Et puis c'était vrai, elle n'était jamais venu pour un accident de potions l'an passé, vu le nombre d'heures qu'il avait enchaîné, il l'aurait vue débarquer ici bien avant aujourd'hui.

- "Contrairement à ce que certains semblent croire, tous les sorciers ne sont pas à l'aise sur un balai." La rassura-t-il très sûr de ce qu'il disait avant de rebondir sur la vue que les élèves de son ancienne maison avait depuis la tour ouest. "Je ne peux pas vous contredire, si j'en avais le droit, je passerai bien répondre à l'énigme rien que pour profiter à nouveau de la vue depuis le salon ou les dortoirs." Revenir travailler à Poudlard, c'était aussi quelques moments de nostalgie, en plus de découvrir le château sous d'autres facettes... Quand ce n'était pas le redécouvrir suite à des modifications majeures!

Décidément, l'eau chaude, c'était pas mon truc. Et je remercie d'être née dans une famille de sorciers. Pas de vaisselle à laver après les repas, un petit recurvite et c'est réglé. Ou alors, c'était l'elfe de maison qui s'en occupait d'un claquement de doigts. La magie, c'est génial. Ca simplifie la vie. Je sais très bien que certains sorts sont dangereux... Mais je préfère voir le côté pratique, utile de la magie.

- Merci..., dis-je en sentant l'eau tiédir légèrement.

La discussion se poursuit sur le sujet des balais, problème qui m'a conduite ici.
- Oui, j'sais... Comme certains élèves qui, alors qu'ils n'ont découvert la magie que quelques mois plutôt, sont super doué en vol... Mais en général, ceux qui ont du mal ont un problème de vertige... et c'est pas mon cas... En fait, le premier cours c'était plutôt bien passé... jusqu'au moment que j'ai senti mes pieds ne plus toucher le sol... Et depuis, à chaque cours, j'angoisse... Parce que je sais que ça va recommencer... J'ai même une camarade de classe, une Serdaigle aussi, qui a essayé de m'aider... A force d'encouragement, j'ai réussi à m'élever un peu, mais j'avais qu'une idée, c'était de retourner au sol... Et même après un an, dès que je suis sur un balai, j'ai toujours peur de tomber... alors que je suis à quoi... 50 cm du sol... J'comprends pas...
J'avais essayé d'en parler avec mes parents, pendant les vacances de Noël, mais ils m'avaient dit ne pas se souvenir que je sois déjà tombée par le passé. Maman s'en serait souvenu si j'avais été blessée, c'était elle qui me soignait.

Les explications de la jeune Erin le laissèrent pensif. Il pensait que ses difficultés en vol était plus liée à un problème d'aisance. C'était le cas le plus fréquent qu'on soit ou non d'origine sorcière. Lui-même ne se sentait ni à l'aise assis sur un manche de bois - malgré le sort de coussinage - ni dans son élément une fois en l'air. Mais là, ce qu'elle décrivait semblait aller au delà. Il s'agissait d'une angoisse à voir ses pieds quitter le sol. Et ce phénomène portait un nom, c'était bien le vertige. Le médicomage, qui ne l'avait pas quitté des yeux, demanda alors; "cette sensation, vous la ressentez aussi quand vous devez monter sur une chaise, dans les tribunes de Quidditch ou en haut d'un escalier?" Il avait cité les cas les plus courant mais devoir grimper sur un escabeau magique pour atteindre le sommet d'une bibliothèque ou parfois simplement regarder à la fenêtre situé au premier étage pouvait suffire à déclencher le phénomène.

- "Vous pouvez retirer vos mains de l'eau." Indiqua ensuite Diarmuid qui avait surveillé un sablier et qui attirait magiquement à lui un plateau recouvert d'un linge propre devant la jeune adolescente. La bassine fut dans le même temps éloignée sur un plan de travail. L'irlandais continua de préparer son matériel, imbibant une compresse d'une potion désinfectante marron avant de sortir sa baguette. "J'attends votre feu verre pour extraire les échardes. Il y en a plusieurs, on pourra faire des pauses."

En voyant le visage de l'infirmier suite à mes explications, je me dis qu'il doit penser que j'invente ce problème juste pour ne pas participer au cours de vol. Je soupire légèrement. Il doit penser que je suis folle ou un truc comme ça...
- Non! J'sais que j'ai pas l'vertige!, commençais-je en élevant un peu trop la voix et en faisant déborder un peu d'eau hors de la bassine en remuant trop vivement les mains. ...Désolée... J'ai pas d'problème si je monte sur une chaise, ni dans les escalier... même s'ils se mettent à bouger... Et j'aime bien r'garder la vue sur le parc depuis la salle commune..., poursuivis-je avant de m'interrompre un court instant, réalisant ce que l'adulte avait dit quelques instants plutôt. Oh ! Vous étiez à Serdaigle aussi ?

Avant de pouvoir poursuivre la discussion, Mr O'Belt m'informe qu'il est temps de retirer mes mains de la bassine d'eau chaude. Les sortant du liquide dans lequel elles baignent, je les secoue légèrement pour les égoutter un peu avant de les déposer sur le linge propre présenté par le soignant.
Le voyant préparer la suite des opérations, je prends une inspiration profonde pour me détendre. Normalement, je ne devrais pas avoir mal, puisqu'il avait signalé que le produit ajouté à l'eau chaude permettrait de soulager la douleur.
Baguette en main, l'infirmier attend mon signal pour procéder au retrait des échardes.
- C'est vraiment pratique la magie... J'aimerais bien apprendre des sorts pour soigner aussi..., commençais-je en me souvenant de la fois où ma mère avait soigné mon genou égratigné à l'aide d'un sort. C'est bon... vous pouvez y aller..., dis-je, la voix légèrement tendue dans la crainte d'avoir mal ou pas.

Il n'avait pas mentionné le vertige mais la deuxième année semblait avoir lu entre les lignes de sa question et s'indigna presque qu'il envisage cette possibilité, faisant déborder de l'eau. Le coin gauche de ses lèvres remua, incertain entre la moue et le sourire, et d'un sortilège informulé il sécha le liquide qui s'était retrouvé hors de la bassine alors que la petite s'interrompait. Elle venait de réaliser qu'il avait évoqué être passé par les bancs de Serdaigle. Il se contenta d'un sourire discret avant de lui indiquer de retirer ses mains de l'eau pour procéder au retrait des échardes. Il allait lui répondre en faisant l'extraction, cela lui permettrait de lui occuper l'esprit, elle penserait moins au côté désagréable de la manipulation.

L'enfant suivit ses indications et lui donna le go pour débuter. Dans l'eau, il avait mis une potion pour aider à ramollir la peau et diminuer la sensibilité. Mais les plus gros morceaux de bois seraient forcément un peu plus compliqués et donc douloureux à ôter. Comme la concentration nécessaire ne permettait pas d'en retirer plusieurs à la fois... Quoique, des petites, très proches, dans une position similaire il pouvait. Mais là, il y en avait tellement. Il ferait une grosse à un endroit avant de changer de zone pour en faire des petites et alternerait ainsi. Après chaque écharde retirée, il passait un coup de désinfectant. Et pour occuper un peu la bleu et bronze, il parla. "Oui j'étais à Serdaigle. Mon frère m'y a rejoint trois ans plus tard." Commença-t-il avant de demander; "Vous vous y plaisez?"