On peut dire que ma journée allait définitivement être chargée... J'avais commencé par faire un tour à la Ménagerie Magique. Depuis que mes parents m'ont promis que j'aurais mon propre animal de compagnie dans un an, c'était devenu comme une idée fixe : quel animal choisir ? Je voulais me renseigner sur les différents animaux possibles afin de trouver celui qui me correspondrait le mieux. Bon, secrètement, j'avais déjà une petite préférence pour un chat ou boursoufflet, mais comme j'avais un an complet pour faire mon choix, autant en profiter et récolter le plus d'informations.
ET c'est ainsi que je fis la connaissance de Mélo, une fille de Serpentard, propriétaire d'un serpent. Malgré ses arguments, je n'étais pas vraiment convaincu par cet animal...

Ensuite, j'avais été faire un tour chez Apothic'Herbes, la boutique d'ingrédients de potions. Si je connais plutôt bien les plantes, j'ai encore pas mal de choses à apprendre sur les ingrédients issus des animaux et autres créatures.

J'avais alors retrouvé mon père qui avait eu un rendez-vous avec les Gobelins de Gringotts ce matin-là. Alors que l'heure du déjeuner approché, et comme il m'annonça qu'il avait encore des affaires à régler ici, nous décidâmes de déjeuner au Chaudron Baveur. Lorsqu'il me demanda si je voulais l'accompagner, je lui répondis que je pouvais encore me balader sur le Chemin de Traverse.
C'est ainsi que mes pas me conduisirent vers Dogweed & Deathcap.

Franchissant la porte, un carillon teinte pour signaler mon arrivée. A l'intérieur de la boutique, une odeur florale agréable y règne. Lançant un bonjour, je me dirige vers une première étagère. je ne cherche rien de particulier. Mais entourée de plantes, je m'y sens bien.

Diarmuid avait dû mettre un cran d'arrêt à ses recherches en prenant le post vacant d'infirmier à Poudlard. Par manque de temps car son planning était particulièrement serré, mais aussi d'endroit sûr, à plusieurs points de vue, où mener ses expériences. Ca il était hors de question pour lui car certains mélanges risquaient de faire des dégâts s'il ne pouvait pas les surveiller et au prix de certains ingrédients... Déjà qu'il s'en procurait une partie d'une manière qui flirtant avec la légalité, il ne voulait pas les gâcher.

Mais avec les changements qu'il allait pouvoir faire à l'infirmerie, avec accord de la direction, mais aussi les laboratoires du Réveil auxquels il avait accès plus facilement pendant les vacances. Le Réveil... il ne savait pas trop quoi faire, il attendait un signe quelconque mais... C'était tout, il profitait des locaux et venait donc faire un réassort de son stock puisque ceux du mouvement étaient suffisant - il était passé y voir la veille, un autre avait rempli les différentes fioles et bocaux.

Ainsi en ce jour de juin, le médicomage avait laissé Ennis et Owen, Dom travaillait, et était venu faire des emplettes en commençant par l'herboriste pour y récupérer plusieurs plantes sorcières - ou pas - à acheter. Passant d'étagère en étagères, l'irlandais prenait ce dont il avait besoin et le déposait dans un panier qui lévitait à ses côtés.

Dès mon entrée dans la boutique, l'odeur végétale qui y régnait avait eu un effet attractif sur moi. Je m'y sentais bien. Ca me rappelait les serres de la famille et dans une moindre mesure la boutique de maman.

J'avais laissé de côté la partie de la boutique qui exposée les différents ustensiles de jardinage, du transplantoir, sorte de petite pelle à manche court utilisée pour creuser la terre pour planter une plante, jusqu'au sécateur, sorte de paire de ciseaux renforcée utilisée pour tailler les arbustes. Il y avait également du matériel de protection comme des gants et des caches-oreilles disponible en plusieurs coloris. Ces derniers étaient d'ailleurs nécessaire pour s'occuper des mandragores, mais ça se serait pas avant la troisième année. J'avais donc encore le temps avant d'en acheter une paire. Et enfin, il y avait les produits pour entretenir les plantations, comme le compost de bouse de dragon, un excellent engrais, et aussi les produits contre les différents parasites, comme les limaces.

Non, ce qui avait attiré mon attention en premier lieu avait été les couleurs des différentes fleurs. Après un moment à observer les Poinsettia, des jolies fleurs rouges en forme d'étoile, puis le bleu de la lavande et de l'aconit, j'avais pris la direction des différentes tiges feuillées utilisées en potions.
J'en connaissais certaines pour les avoir étudiées à Poudlard cette année, mais également à la boutique parentale : la menthe poivrée, les orties...
C'est alors que mon regard se pose sur des tiges portant des feuilles plutôt arrondies et de couleur argentée : du dictame ! Une plante très utile, maman préparer très souvent de l'essence de dictame pour la vente.
Tendant la main en direction de la plante, mon pied glisse et je renverse le panier... éparpillant le contenu par terre...
- Flute !, ne puis-je m'empêcher de lâcher en regardant le résultat de ma maladresse.
Je m'accroupie au sol, retournant le panier pour pouvoir y replacer les pauvres feuilles et espérant que personne n'ait rien vu...

Diarmuid savait exactement ce qu'il recherchait dans les étagères et passait assez rapidement d'un endroit à l'autre sans vraiment prendre le temps de s'arrêter. Oh, il y avait parfois des nouveautés, mais celles-ci était généralement mises en évidence et seulement à ce moment là il prenait un temps de considération pour ce qui était présenté. Remplissant son panier lévitant prêt de lui, il tourna pour entrer dans l'allée qui contenait bon nombre de plantes médicinales mais ne put aller bien loin.

Là, juste devant lui, une fillette était accroupie devant un tas de feuilles séchées - du dictame, identifia-t-il par réflexe - concentrée sur son œuvre, les ramasser pour les remettre dans le récipient où elles étaient normalement présentées. Elle était assez jeune. Future élève ou bien deuxième année d'ici quelques semaines? Il ne se souvenait pas de l'avoir vu à l'infirmerie, pourtant son visage lui disait quelque chose. Si ce n'était pas à l'infirmerie, ça devait être à la bibliothèque; cours de langues ou bien salons de l'orientation... Ca par contre, il doutait.

Quoiqu'il en soit, il pouvait tout de même l'aider à ramasser ce qu'elle avait fait tomber et qui, d'après sa succincte observation, devait provenir de son panier. Rien n'avait bougé sur les présentoirs. "Besoin d'aide Miss?" Proposa-t-il en sortant tranquillement sa baguette de la poche intérieure de sa veste en lin. Il attendit toutefois une réponse avant de faire une quelconque intervention, se tenant simplement prêt à lancer un sort de lévitation pour faire gagner du temps à la petite et lui éviter des remontrances de la part du gérant ou de ses parents si l'un ou les autres venaient à tourner à l'angle de l'allée. Quoique peut-être il n'en serait rien si cela arrivait, mais ses seuls modèles en la matière aurait fait savoir tout ce qu'ils auraient pensé d'une telle maladresse.

*mais quelle idiote*, pensais-je en commençant à rassembler les pauvres feuilles de dictame éparpillées au sol.
Certes, il m'arrivait occasionnellement d'être maladroite... Enfin, je dirais plutôt distraite. Quand j'avais une idée en tête, je ne faisais plus trop attention à ce qui m'entourait. Il m'était déjà arrivée une fois ou deux, où absorbée dans la lecture d'un nouveau livre, j'étais entrée en collision avec un mur alors que je lisais en marchant, trop pressée pour attendre d'être dans ma chambre pour commencer la lecture de ma nouvelle acquisition. Ca amusait beaucoup maman, car elle avait beau me prévenir à chaque fois, la tentation était trop grande pour attendre d'avoir rejoint ma chambre et un mur se trouvait toujours sur mon chemin.
Concentrée sur ma tâche et espérant que personne me n'avait vu ou entendu, je sursaute en entendant une voix masculine. *prise en flagrant délit*, pensais-je en me disant que la voix devait venir d'un vendeur ou pire, du gérant de la boutique.
- J'suis désolée... J'ai pas fait exprès..;, commençais-je à m'excuser, les yeux toujours au sol et les mains figées en pleine action.
J'avais trop honte de ma bêtise pour affronter le regard du personnel de l'échoppe. Cependant, il fallait bien que je me décide à assumer ma maladresse.
Levant mon visage en direction de l'homme qui venait de parler, je constate que celui-ci ne m'est pas inconnu. *où est-ce que je l'ai vu...*
- J'vous connais..., commençais-je tout en réfléchissant. Vous travaillez pas à Poudlard ?, finis-je par déduire que la majorité des sorciers que j'avais pu croiser ses derniers mois ne pouvait être que ceux travaillant à l'école. Et, oui, j'veux bien un peu d'aide, s'il vous plais.

Le jeune homme ne fut pas spécialement étonné de voir la petite sursauter, ni même qu'elle s'excuse d'une voix un peux honteuse sans oser lever les yeux. Il y avait de quoi être confus quand on faisait tomber au sol un produit avec tous les risques de l'abîmer que cela impliquait. Il attendit donc patiemment sa réponse à sa proposition d'aide. La mette mal à l'aise n'était pas son intention. Alors quand elle releva les yeux, il attendit encore, souriant à sa question sur la possibilité qu'il travaille à Poudlard.

Le médicomage répondit d'abord en faisant un mouvement de poignet pour que les feuilles de dictame rejoignent tranquillement là d'où elle venait. Un sort de lévitation somme toute basique que les jeunes - au delà de l'interdiction légale - ne pouvait pas réaliser en raison de la mise 'en sûreté' de leurs baguettes magiques. "Ne vous inquiétez pas, ça peut arriver à tout le monde." La rassura Diarmuid en observant le récipient se remplir avec les feuilles fraîches. "Rien n'est détérioré, personne n'y verra rien." Poursuivit-il avant d'enfin répondre à son questionnement.

- "Si je travaille bien à Poudlard. Diarmuid O'Belt, à l'infirmerie." Confirma l'irlandais qui cherchait toujours à mettre un nom sur le visage. Mais rien ne lui vint. Il l'avait donc déjà vu mais il n'y avait pas eu de présentation, sinon, son nom de famille serait remonté. Ce qui était somme toute possible, tous les élèves ne venaient pas forcément à l'infirmerie, et le hasard faisait que certains ne voyaient que sa collègue.

La situation était un peu gênante... Etre prise en flagrant délit de maladresse. Heureusement, il ne s'agissait pas de quelqu'un de la boutique. Je ne serais pas virée de celle-ci ou pire, interdite de future visite. Ce qui était inimaginable pour moi !

Observant l'homme remettre en place les feuilles éparpillées d'un habile "wingardium leviosa", je réalise que ma baguette commence déjà à me manquer. Je venais de passer une année durant laquelle je m'en étais servie pour apprendre des nombreux sorts, dont celui qui venait d'être exécuté. Et depuis quelques jours, elle m'avait été à nouveau retirer en raison d'un décret établit par le Conseil des Sorciers. Certes, je n'aurais pas eu le droit de m'en servir, puisque je suis encore mineure, mais son contact avait quelque chose de rassurant.

Une fois les feuilles mises en sécurité, je suis soulagée d'entendre que celles-ci sont intactes.
- ouf... déjà renverser, c'est la honte... mais si en plus j'avais abimée la marchandise... j'me serais fait virer définitivement d'la boutique... alors que c'est la première fois que j'entre ici., dis-je en soupirant de soulagement.
A la présentation de mon sauveur du moment, je réponds :
- J'm'appelle Erin Fergusson, commençais-je en souriant à nouveau, libérée du poids de ma maladresse. J'suis en prem... euh, j'vais rentrer en deuxième année en septembre... chez Serdaigle., finis-je de me présenter en me relevant.
Après avoir remis à sa place le dictame dans l'étagère, je poursuis :
- J'ai survécu à ma première année sans devoir aller à l'infirmerie., dis-je en riant. Pourvu qu'ça dure encore l'année prochaine !

La voix qui lui parvint quand il eut terminé était empreinte de soulagement et Diarmuid eut un sourire amusé et répondit sans perdre sa mimique: "Si c'est la première fois je doute que le gérant vous aurait définitivement interdit l'accès, peut-être aurait-il demandé un remboursement par contre." Il fallait dédramatiser la situation qui somme-toute, se terminait plutôt sur une bonne note en ce qui concernait les feuilles de dictame comme la pré-adolescente qui répondait donc au nom d'Erin Fergusson. Sa mémoire se mit en branle. Il ne savait pas trop comment tout ceci fonctionnait mais sa mémoire des visages était performante. Et quand il obtenait le nom de la personne, l'impression était encore plus forte.

Une future deuxième année qui, il pouvait le confirmer, n'était jamais venu à l'infirmerie. Il sourit à son espoir mais préféra rebondir sur quelque chose qui soit plus positif. "Serdaigle? Est-ce que c'est une maison qui vous plaît? Contente de votre première année?" Il s'agissait d'une question dont la réponse l'intéressait. Le bien-être des élèves lui importait. Tellement que l'incident du Poudlard Express... Ca l'avait marqué. Beaucoup. C'était Annaëlle - essentiellement - qui lui avait permis de garder pied et d'arrêter de se repasser le court des évènements. Lui faire accepter qu'il avait fait ce qu'il fallait avec les éléments en sa possession et que s'il avait eu des hésitations ce n'était pas grave. Il avait eu du mal à l'accepter.

Renverser la marchandise dans une boutique... Mais quelle idée, ou plutôt quelle bêtise... Heureusement, Mr O'Belt, l'infirmier de Poudlard, avait réparé mes dégâts en un coup de baguette magique. La magie, c'est vraiment pratique, enfin, à condition d'avoir sa baguette et l'âge pour s'en servir en dehors de l'école. Ce qui n'était pas le cas, en ce vendredi de début de grandes vacances.
Lors que l'irlandais me confirma que les feuilles de dictame étaient intact, j'en fu grandement soulagée.
- Mais... mais... j'aurais jamais pu payer toutes les feuilles !, dis-je d'un ton affolé. P'pa m'a donné quelques pièces... mais j'aurais pas pu rembourser autant d'ingrédients..., en regardant le nombre de feuilles qui reposaient à présent tranquillement dans leur récipient. J'aurais p'être ach'té quelqu'chose, mais pas des plantes... Y'en a pleins à la maison...,m'arrêtant un instant pour réfléchir. ...comment ça s'appelle la p'tite pelle pour changer les plantes d'pot..., me questionnais-je à mi-voix.

La conversation dévia sur ma scolarité.
- Oh, oui ! Serdaigle, c'est génial ! J'ai même discuté avec des plus grands... Y'a un blond... il est un peu bizarre par moment, mais il a une plante lui aussi dans la serre n°6... ça peut être qu'une bonne personne... Par contre, son nom est compliqué... Cosletin...non c'est pas ça..., réfléchissant pour retrouver le surnom. Il m'semble qu'il s'fait appeler "Lest" ou quelqu'chose comme ça..., terminais-je avec un petit mouvement de la main pour signaler mon hésitation. C'était génial cette première année. Apprendre enfin à faire d'la magie et des potions aussi..., poursuivis-je avec joie. Puis, mon visage se ferme quand je prononce : ...enfin... sauf lors du retour des dernières vacances... quand y'a eu l'attaque du train... J'étais enfermée dans un compartiment... j'ai pas vraiment compris c'qui s'est passé...

L'affolement de la fillette n'était pas feint et Diarmuid eut une moue désolée qu'il ponctua d'un: "Généralement ce ne sont que les marchandises abîmées. Et là il n'y en a pas, croyez moi." Avec le temps, il avait appris à se faire l'œil pour identifier la qualité des plantes et ingrédients qu'il allait utiliser ou souhaitait acheter. Il nota également que la petite avait son comptant de plantes chez elle. "Vos parents sont botanistes?" Demanda-t-il en pensant aux serres de sa mère dont il avait eu plus ou moins le droit de fouler le sol terreux selon son âge et ses capacités. Autant dire qu'il avait toujours eu pour consigne d'être accompagnée, par Mr Lynch ou Cathleen O'Belt elle-même, et jusqu'à ce qu'elle soit malade, elle était venue avec lui. Et puis elle marmona quelque chose et par automatisme, l'irlandais répondit; "un transplantoir peut-être?"

La conversation avait ensuite poursuivit sur leur maison commune, bien que la plus jeune n'en sache rien pour le moment. "Coelestin? Il est entrée à Poudlard quand je débutais ma septième année." Devina-t-il avant de constater avec plaisir que cette première année avait été pleine de positif pour la Serdaigle... Ou presque. "Tout le monde s'est demandé ce qu'il se passait, même nous à l'extérieur." Tenta le jeune homme qui ne savait vraiment pas quoi répondre à ce sujet. Il en avait des souvenirs bouleversés par la peur qu'il avait ressenti pour Ennis mais aussi de questions qu'il n'avait pas encore posées.