Le festin du diner était comme d'habitude extraordinaire. On dirait que les elfes des cuisines se surpassent de jour en jour. Dorra ne pouvait pas s'arrêter de manger devant tant de plats exquis et de desserts succulents. Elle jeta un coup d'oeil à sa montre et vit qu'il était déjà 20h20, il fallait se dépêcher de rejoindre la salle commune car elle avait prévu de réviser quelques cours avec ses camarades. Elle avala un dernier morceau du gâteau à la citrouille et se leva pour quitter la grande salle.

C'est là qu'elle aperçut Niks, une élève qu'elle avait malencontreusement rencontré il y'a un mois. La Serpentard n'avait pas honoré son engagement avec Dorra et ne venait pas la rencontrer les samedis matins à la volière. La Gryffonne y était ce matin et comme d'habitude avait attendu en vain l'arrivée de sa camarade.

La jeune rouge et or décida d'aller lui demander les raisons de son absence, après tout elle était prête à investir de son temps pour aider Niks à améliorer sa relation avec Napoléon son hibou. La serpentard lui devait des explications et elle n'avait pas intérêt à l'éviter.

D'un pas décidé, Dorra s'approcha de la fille et lui lança d'un ton sournois:

"Salut Niks, comment vas-tu ? Je vois que tu es bien vivante, j'avais eu peur qu'il t'aie arrivé un malheur, mais dis donc tu pètes la forme. Tu était où ce matin, nous t'avons longtemps attendu Napoléon et moi."

@Veronica Blackburn

Sa journée du samedi s’achevait déjà, ce qui attristait un peu Veronica. Cela voulait dire qu’il ne lui restait qu’un seul jour de weekend. Mais elle se réconforta à l’idée que le dimanche, c’était le jour des grasses matinées, et qu’elle dormirait jusqu’à l’heure qu’elle voulait.

Le diner s’était passé comme d’habitude, et la Serpentard se leva de son banc, rassasiée. En globalité, elle avait passé un bon samedi, à finir ses devoirs et à lire tranquillement dans son dortoirs. Après sa rencontre désastreuse avec une Gryffondor, elle avait décidé de ne plus mettre les pieds dans la volière en fin de semaine.

Seulement son contrat semblait vouloir lui coller à la peau, car elle fut interrompue dans sa marche vers la sortie par Dorra, la dite griffonne. D'où se permettait-elle de lui parler ? … Nous t’avons attendu Napoléon et moi, c’est ça ouai.

« Bonjour Dorra», lui répondit-elle avec un faux sourire après avoir repris le contrôle de ses émotions, « comme tu peux le voir je me porte à merveille » pas comme toi dans quelques minutes si tu continues à me parler sur ce ton.

Pour qui se prenait-elle, cette Gryffondor sérieusement ? Reprenant un visage neutre, elle ajouta, sans cacher une pointe d’ironie et de sarcasme.

« Je me suis rendue compte que j’avais d’autres choses à faire, avec des humains. Même si j’imagine que tu ne peux pas savoir ce que sait, n’est-ce pas ? Tu devrais heureuse d'être tranquille avec ton meilleur ami. »

La Serpentard n’attendit pas la réponse de Dorra pour reprendre sa route. Ce n’était pas une Gryffondor trop fière qui l’empêcherait de retourner dans sa Salle Commune.

Quelle arrogance, mais Dorra s'attendait à ce genre de réponse. Elle avait bien cernée la personnalité de Niks depuis le premier jour où elle l'a connue. Elle pensait néanmoins que la Serpentard tenait à éviter d'être attaquée par son hibou et viendrait à leurs rendez-vous. La Gryffonne avait vraiment envie de l'aider surtout qu'elle savait que Napoléon était au fond très gentil.

Mais, vu qu'elle voulait l'ignorer et se comporter d'une façon hautaine, Dorra n'avait plus le choix. D'un pas déterminé, elle barra la route à Niks dès que celle-ci franchit la porte de la Grande Salle. Elle la regarda droit dans les yeux et lui dit d'une voix basse mais assez haute pour qu'elle l'entende :

"Si tu ne veux pas de scène, tu devrais te montrer un peu plus gentille. Ou bien voudrais-tu que tout le monde sache que tu délaisses ton hibou et ne lui accordes aucune importance ? Tu sais à quel point ils sont appréciés ici, je ne pense pas que tu veuilles ternir ta réputation avec une telle histoire." Puis, elle enchaina : "Et puis, de toutes les façons, tu peux ne pas venir à la volière. Ca me fait plaisir de savoir que tu seras mordue à chaque fois que tu dois envoyer une lettre à tes parents, et ça t'auras à le subir pour tes cinq prochaines années."

Les mots sortaient de la bouche de Dorra sans qu'elle ait à réfléchir, elle était tellement remontée contre la Serpentard qu'elle enchainait les phrases sans souffler. Après avoir fini de parler, la Gryffonne lança un grand sourire moqueur à Niks et lui tourna le dos pour prendre la direction de sa salle commune.

@Veronica Blackburn

TW : harcèlement, menaces et sous entendu léger de zoophilie

Veronica serra les dents. D’abord elle se liait d’amitié avec Napoléon, puis elle l’accusait de ne pas savoir s’occuper correctement de ce pigeon sournois, et maintenant, ça ? Elle n’en pouvait plus de cette déséquilibrée. Et tenir sa réputation avec cette histoire ? N’importe quoi. Ce n’était pas elle qui passait ses journées assise dans de la fiente à nourrir un vieil hibou aigri. Etait-elle aussi désespérée dans la vie ?

Si elles ne se trouvaient pas devant la Grande Salle, la Serpentard n’aurait pas hésité à sortir sa baguette…ça la démangeait, de voir l’autre élève s’écraser au sol avec un Locomotor Mortis. Ou un Crocus Malis. N’importe quel sortilège qui effacerait le sourire moqueur de la Gryffondor.

Mais elle était plus maligne que ça.

Dorra n’était qu’à quelques pas, quand la Serpentard lui répondu.

« Tu parles bien vite de réputation, toi qui aime tant l’odeur de la fiente d’oiseau. Après tout ça ne semble pas te gêner d’aller manger à même le sol de la volière… Et ça te semble normale à toi de nourrir les hiboux des autres ? Au moins tu m’obliges à faire des économies avec ton étrange lubie, mais tu pense que les gens vont le prendre comment, s’ils apprennent qu’une folle telle que toi, aime tant trainer avec leurs hiboux ? »

La Gryffondor, pendant son discours, s’était arrêtée, si bien que Veronica en avait profité pour s’approcher. Une fois à côté d’elle, elle ajouta, plus bas pour qu’elle seule entende.

« Ce serait dommage que des étranges rumeurs commencent, n’est-ce pas ? Je veux dire, tu passes tellement de temps dans la volière, certaines personnes doivent déjà se poser des questions, tu ne penses pas ? »

Des élèves commençaient peu à peu à sortir de la Grande Salle, et la Serpentard s’éloigna de la sorcière. Affichant un grand sourire, comme si elles étaient soudainement devenu amie, elle ajouta, plus fort.

« Je crois que je vais envoyer Napoléon à la maison quelques jours, il doit manquer à mon papa. Et puis j’ai l’impression qu’il est un peu malade en ce moment… »

Vas-y, ose faire un scandale devant un public, mangeuse de fiente.

« Bref, à plus tard, Dorra ! »

Et elle la laissa en plan, devant l’entrée de la Grande Salle.

Action vue avec Dorra.
@Dorra Kane
Je tiens juste à dire que je ne soutiens aucunement le harcèlement et les menaces. Ce n'est pas bien.

Dorra n'en croyait pas ses oreilles. Elle était tellement choquée par les propos de la Serpentard qu'elle s'était immobilisée sur place. Elle n'avait jamais voulu avoir une relation aussi haineuse avec Niks. Elle avait pourtant de bonnes intentions au début et elle ne comprenait pas comme cela a pu dégénérer ainsi. Au fur et à mesure que l'autre jeune sorcière parlait, les yeux de la Gryffonne se remplissaient de larmes. C'en était trop pour elle. Déjà qu'elle n'avait presque pas d'amis et qu'elle passait la plupart de son temps seule à étudier ou à la volière à s'occuper des hiboux, elle n'avait pas aussi à subir de telles méchancetés.

Des élèves commençaient à sortir de la Grande Salle, ce qui n'empêcha pas Niks de continuer sur sa lancée en se rapprochant encore plus d'elle. Dorra allait exploser, elle retenait à peine ses larmes. Des souvenirs de l'harcèlement qu'elle avait subi plus jeune de ses voisins remontèrent. Son cœur battait tellement vite qu'elle ressentait son rythme infernal dans sa tête. Elle était impuissante face à de telles accusations. Quand enfin sa camarade décida d'arrêter ses propos diffamatoires et s'en aller, la jeune sorcière n'arrivait pas à bouger. Elle était figée sur place ne savant pas où aller, les larmes coulaient abondamment sur ses joues rouges. La Gryffonne n'avait pas envie de rejoindre la salle commune et qu'on la voit dans cet état, et il était trop tard pour aller dans le parc respirer un peu d'air frais.

Elle se rappela des toilettes abandonnées et se dit que personne n'y serait à cette heure. Elle courut alors vers les escaliers, en sanglotant de peine et de douleur.