Il fait encore bon. J'ai profité de la douceur matinale de ce week-end d'octobre pour monter jusqu'à la volière. C'est la première fois que je viens ici. On m'a dit qu'il faut venir là pour envoyer des lettres. Dès que je l'ai su, j'ai rédigé un message pour mes parents et je suis venu ici.

J'ouvre la porte d'entrée de la volière et passe ma tête dans l'entrebaillure. Personne. Bien, je ne dérangerai pas. Je rentre.
La première chose qui m'est venu à l'esprit, c'est l'odeur. Pouah ! Qu'est-ce que ça pue ! Je cherche la provenance de l'odeur. Il n'y en a pas ! Ou plutôt elle provient de partout en même temps. La totalité du plancher de la volière est recouvert de défection d'hiboux. Alors que je regarde cette scène et que je me bouche le nez, les hiboux volent, hululent, battent des ailes. Apparemment, cet animal est un symbole de sagesse. Et bien, je ne savais pas que la sagesse avait une telle odeur ! J'espère que les serdaigle prennent de bonnes douches !

La deuxième chose qui me vient à l'esprit est la suivante : comment on envoie un courrier ? On m'a indiqué que ça se passe ici, mais pas comment je dois faire. Je me sens stupide. Pourquoi je n'y avais pas pensé avant. On a dû me faire une blague. Et je suis tombé dedans tête la première. Se rendre à la volière pour envoyer une lettre. N'importe quoi !

Avant que l'un de ces hiboux me prenne pour cible pour sa prochaine déjection, je ressors, ferme la porte et inspire un grand coup. Aaah. De l'air frais. Après l'odeur que j'ai senti à l'intérieur, ça fait du bien !
Je regarde autour de moi. Toujours personne.
Bon, en attendant que quelqu'un me rejoigne pour venir me renseigner, autant profiter du paysage. La vue d'ici est magnifique !
Je m'assoie sur la dernière marche qui mène à la volière, et sors de ma poche la lettre que je souhaitais envoyer.

32 Higher O'Connell St
Kinsale

Bonjour.
Comme vous le savez, je ne suis pas habitué à écrire des lettres. Donc je ne sais pas réellement quoi vous dire.
En réalité, il y a beaucoup trop de choses dont j'aimerais vous parler. Tellement que ça ne pourra jamais rentrer sur ce bout de papier.
Je souhaite vous rappeler que je vous aime. Vous me direz sûrement que je n'ai pas besoin de vous le dire, mais j'y tiens.
J'espère que vous allez bien, vous et Mia. Ici, à Poudlard, tout se passe bien. Le château est magnifique ! Et puis je me suis fait de bons amis. J'ai même retrouvé une fille que j'avais rencontré cet été, quand j'étais chez pépé !
Les cours, c'est un peu compliqué, mais pour l'instant je m'en sors pas trop mal.
Voilà. Je crois que j'ai réussi à faire le tour. Ah si, j'ai une question. Est-ce qu'on pourra se voir à Noël ? Vous me manquez.

PS : je vous aime. Je ne le répéterai jamais assez.

Alexis

@Erin Fergusson

Il était tôt ce dimanche matin...
Je m'étais levée de bonne heure comme assez souvent. J'aimais profiter de mes journées, que ce soit des journées de cours ou des journées libres. Enfin, certains avaient une autre définition de "profiter de sa journée de libre", mais pour moi, cela consistait à étudier, passer à la serre n°6 pour m'occuper de ma plante ou encore dessiner. Cette dernière activité pouvant réellement passer pour un passe-temps. Mais, je prenais ça très au sérieux.
Avec le début de l'automne qui s'installait progressivement, j'avais eu idée de me renseigner sur les champignons, souvent fréquents à cette saison. Et c'était un sujet dont je savais peu de chose. C'est ainsi que j'avais fait la connaissance de deux élèves : Tamsin, la Serpentard amatrice de champignons et Narcisse, le Poufsouffle piétineur de champignons. Et mon carnet de dessins s'était enrichit de quelques esquisses fongiques.
Mais ce matin, alors que j'aurais pu encore prendre la direction du parc ou du bord du lac à la recherche de nouveaux spécimens, j'avais décidé de prendre de la hauteur.
Je voulais changer de modèles. Les plantes, c'est facile, elles ne bougent pas, on a donc tout le temps nécessaire pour les immortaliser sur le papier. Mais les animaux... j'en avais moins souvent dessiner... Et si je cherche un modèle relativement immobiles, je m'étais dit que les hiboux et chouettes de la volière pourraient faire l'affaire.

Equipée de mon matériel, j'avais donc pris la direction du dernier étage de la tour ouest. Et alors que j'arrivais à destination, je trouve un jeune garçon aux cheveux blonds, surement un première année, assis sur la dernière marche.

- Euh... Salut ? T'es perdu ? T'as besoin d'aide ?, lui demandais-je.

Après avoir lu ma lettre, j'enroule ce bout de papier et le remet dans ma poche.
Je souris. J'ai essayé de montrer mon amour que je porte à ma famille dans ces quelques lignes. Je sais que ce que j'ai écrit est maladroit, et que mon écriture n'est pas parfaite, mais j'ai fait de mon mieux. Et puis ça ne peut pas être parfait. Mais j'espère que c'est suffisant.
Je repense à mes parents et à Mia. Ils m'attendent, tous les trois, à Kinsale. J'ai eu la chance de venir ici, à Poudlard, mais j'ai l'impression de les avoir laissé derrière moi. Cette impression s'accentue encore plus vue comment s'est passé notre séparation. Je m'inquiète. Ils ne m'ont même pas envoyé de lettre. C'est moi qui fait le premier pas. Ça ne leur ressemble pas. Mais peut-être juste qu'ils n'ont pas eut le temps !
J'espère juste qu'ils vont bien.

Alors que je relève les yeux, je vois une silhouette monter les marches que j'ai gravis précédemment pour aller à la volière. Elle se précise petit à petit. Des cheveux roux. Quelques feuilles à la main. Non, on dirait un carnet de dessin.
Elle a l'air d'être plus grande que moi. Elle saura sûrement où je peux envoyer ma lettre ! Est-ce vraiment à la volière, ou m'a-t-on fait une blague ?

Je la regarde gravir les marches et venir à ma rencontre. Une fois arrivée à mon niveau, elle me lance :
Euh... Salut ? T'es perdu ? T'as besoin d'aide ?
Je me lève pour lui répondre, et principalement pour pas me tordre le coup !
Salut ! , dis-je, gêné, en fixant mes pieds.
Non, je ne suis pas perdu. 'Fin, pas exactement. Je cherchais la volière, mais je ne sais pas si c'est vraiment là où je devais aller.
Je prend sur moi et la regarde dans les yeux. Ils sont bleus, comme les miens.
Je voulais envoyer une lettre à mes parents, et on m'a dit que c'est ici. Mais il n'y a pas de boîte aux lettres, ni de postiers. Donc je ne sais pas si on m'a fait une blague. Tu peux m'aider ?
Je lui adresse un regard perdu.

@Erin Fergusson

Arrivée à proximité de l'entrée de la volière, un garçon était assis sur la dernière marche.
Lorsque je lui adresse la parole, celui-ci se relève et m'explique son problème : il a une lettre à envoyer à sa famille. Puis il me parle de "boîte à lettres" et de "postiers". *Oh, il doit être issu d'une famille moldue. C'est pour ça qu'il pense que ses camarades lui ont fait une blague*, pensais-je.

- Oh, non, c'est bien ici... Mais les sorciers ont leur propre système pour envoyer leur courrier., commençais-je en allant ouvrir la porte de la volière. Bienvenue à la "poste magique" !, dis-je en mimant les guillemets à l'aide de l'index et du majeur de ma main libre.

Une fois à l'intérieur, l'odeur qui y règne me fait froncer le nez.
Sortant ma baguette, je décide de faire un peu de ménage. Si je veux rester un moment pour dessiner un des oiseaux livreurs de courrier, j'aimerais au moins pouvoir respirer et ne pas trop me salir.
- "REcurVITe", dis-je, en traçant un "S" du bout de mon catalyseur en direction de la zone que je voulais voir débarrassé des fientes. Et je réalise à nouveau le sortilège de récurage dans une autre zone qui pourra me servir de support pour dessiner.

- Voilà... c'est un peu mieux..., dis-je en référence au brin de ménage réalisé. Donc, chez les sorciers, ce sont les hiboux et les chouettes qui livrent le courrier ! Au fait, tu sais la différence entre les deux ?, demandais-je en désignant les différents rapaces.

La nouvelle venue me confirme que c'est bien à la volière qu'on peut envoyer nos lettres. Elle présente même ce lieu comme la "poste magique" !
Et bien, on dirait que ce monde ne finira jamais de me surprendre !

Alors qu'elle entre dans la volière, je la regarde agiter sa baguette deux fois, en direction de surfaces particulièrement atteintes par les déjections des hiboux. Et voilà ! Je suis encore surpris. Les fientes disparaissent ! Je ne suis pas prêt de connaître toutes les spécificités du monde magique. J'ai encore tellement de choses à apprendre.

Elle se retourne alors vers moi et m'explique que ce sont les hiboux et les chouettes qui livrent le courrier. Puis, elle me demande si je connais la différence entre les deux.
Je plisse les yeux et souris.
Alors là, tu me poses une colle, dis-je en rigolant. Je n'en ai aucune idée !
Je regarde tous ces oiseaux qui nous entourent.
Pour moi, c'était tous des hiboux. Je t'avoue que je ne vois pas la différence. Ce sont des oiseaux, donc à partir de là...
Puis je réfléchis quelques instants.
Il n'y a pas une histoire avec leurs oreilles ? L'un à des oreilles potes, et l'autre...euuh... des oreilles plus arrondies, je suppose ?

Puis je me reconcentre sur la lettre qui est dans ma poche.
Et donc tu m'as dit qu'on doit utiliser les hiboux et les chouettes pour livrer le courrier. Mais au final on fait comment ? Il faut payer quelque part ? Mettre un timbre ?
Je la regarde, encore totalement perdu.

La petite séance de nettoyage avait permis d'éliminer quelques fientes... mais l'odeur était encore présente...
Devant l'air surpris du jeune garçon, je réalise que, si il est bien un né-moldu comme je le suppose, ce n'est pas étonnant qu'il ne connaissait pas ce sortilège.
- C'est l'sortilège de récurage... Vraiment pratique pour nettoyer. Tu l'apprendras en cours de sortilèges... plutôt en fin d'année..., expliquais-je, avant de porter mon regard sur les différents volatiles présents dans la volière.
Si leur taille et la couleur de leur plumage étaient différents, il y avait une autre différence visible au niveau de leur tête.
- ...d'oreilles...?, étonnais-je. Les oiseaux ont pas d'oreilles ! Enfin, pas visibles de l'extérieur..., commençais-je à expliquer. Puis désignant les deux touffes de plumes qui se dressaient au dessus de la tête de certains oiseaux, je poursuis. Les hiboux ont des aigrettes sur le d'ssus d'la tête.

Puis, la discussion devient sur le problème du première année, à savoir : comment les sorciers envoient-ils une lettre ?
- euh... ben en fait... j'sais pas trop comment ça fonctionne... J'veux dire, j'sais comment faire... mais pas comment les hiboux et les chouettes font pour pas s'perdre..., commençais-je à expliquer un peu maladroitement du fait de mon manque de connaissance. ...mais t'as juste à donner ta lettre, où l'adresse est indiquée sur l'enveloppe, à un hibou ou une chouette, en l'attachant à sa patte... Comme c'est ceux d'l'école, c'est gratuit..., tentais-je d'expliquer. Au fait, j'm'appelle Erin et j'suis en deuxième année à Serdaigle. Et toi ?

Ah d'accord, dis-je, un peu gêné, en me frottant la tête et en regardant mes pieds. Je ne savais pas. Donc ça s'appelle des aigrettes ? D'accord. Tu m'apprends quelque chose !
Je lâche un petit rire crispé.

J'écoute attentivement ses explications sur le fonctionnement de la "poste magique".
Puis elle se présente.
Bonjour Erin, enchanté. Moi, c'est Alexis. Et je suis en première année, comme tu as pu sûrement t'en douter !
Je fais le tour de la volière, en faisant attention où je met les pieds, pour ne pas marcher dans des fientes. Même si Erin a utilisé le sortilège Recurvite, il reste encore une grande partie du plancher qui est ensevelie sous les déjections des chouettes et des hiboux.
Donc là, par exemple, je peux prendre l'un de ces hiboux, au hasard, attacher ma lettre à ses pattes, et il ira tout seul à bon port ?
Ça me paraît quelque peu saugrenu, mais bon. Ça doit sûrement se passer comme ça. Je ne vois pas pourquoi cette fille me mentirait.
Je regarde les hiboux qui voltigent au dessus de moi.
Et je fais comment pour choisir celui qui va se charger du transport de ma lettre ? Chaque élève à un hibou qui lui est attribué, ou on en choisi un, comme ça, n'importe lequel ?
Et puis je réfléchis quelques instants et me retourne vers Erin.
Au fait, je l'attache avec quoi, ma lettre, aux pattes du hibou ? Il y a de la ficelle quelque part, fournie par Poudlard ?
Tant de questions. Est-ce que Erin pourra m'apporter des réponses ?

Mais pourquoi avais-je posé cette question... comme si c'est important de savoir la différence entre un hibou et une chouette pour envoyer une lettre... Tout ce que ça avait donné, c'était de gêner le jeune garçon qui m'avait demandé de l'aide...
- euh... oui, c'est ça... mais bon, c'est pas vraiment utile de savoir ça... désolée...

Alors qu'il se présente à son tour, je sourie et poursuis :
- Bienv'nue à Poudlard, Alexis ! Enfin, à la volière en tout cas !

Regardant les nombreux volatiles présents, je réfléchis un moment. Si certains sont mis à disposition des élèves par l'école, d'autres appartiennent à des élèves. En effet, on a le droit d'avoir un animal de compagnie, qui en général nous accompagne dans notre salle commune et le dortoir, mais ceux qui ont un hibou ou une chouette ne peuvent pas les garder avec eux et ils se retrouvent donc ici, dans la volière, avec ceux de l'école.

- Alors, tu ne peux pas utiliser n'importe lequel... certains appartiennent à des élèves... du coup, j'pense pas qu'ils vont te laisser t'approcher d'eux. Les autres appartiennent à l'école... donc pas de problème avec eux., commençais-je à expliquer. Avec un peu d'chance, un des oiseaux devait v'nir d'lui même en voyant la lettre. Après, t'as juste à lui dire l'adresse et à attacher la lettre. Y'a un lien au niveau d'une des pattes.

Essayant de siffloter pour attirer l'attention d'un oiseau livreur de courrier, je me fais la remarque :
- avec un miamhibou, ça s'rait p'être plus facile...

Donc d'après ce que dit Erin, si je montre ma lettre aux hiboux, que je la met bien en évidence, il y en aura au moins un, automatiquement, qui viendra me voir. Et une attache, une petite ficelle, est accrochée sur l'une des pattes de chaque hiboux. Comme ça, pas de problèmes !

Alors que Erin comme à siffloter pour attirer un volatile, je me place au centre de la volière et sors ma lettre de ma poche, attendant ensuite qu'un hibou s'approche. Il ne se passe rien. Ils persistent tous à faire un vacarme de hululements et à voleter sans cesse, mais aucun d'eux ne vient vers moi.
Bon, ce n'est pas gagné.
Je brandis ma lettre bien haut. Peut-être qu'un hibou ira l'attraper au vol ?
Et bien non, toujours pas.
En voyant mes tentatives infructueuses, Erin se demande, comme pour elle même, si ce ne serait pas plus efficace avec un miamhibou.
Je rigole.
Un Miamhibou !? C'est quoi, ça encore ? Miam. Manger. Hibou. De la nourriture pour les hiboux ? Des sortes de friandises ?
Euuuh, Erin... tu vas me prendre vraiment pour quelqu'un de bête, mais... c'est quoi, un miamhibou ? C'est un bonbon pour les hiboux ?
Je la regarde, avec, une nouvelle fois encore, un air perdu. Elle doit vraiment commencer à me prendre pour un débile, avec toutes ces questions.

D'ailleurs, depuis que l'on s'est rencontré sur les marchés devant la volière, je ne l'ai pas vu avec une lettre. Mais qu'est-ce qu'elle vient faire ici si elle n'en a pas ? Elle veut profiter de la puanteur de l'endroit ? J'espère que cette odeur n'est pas la même tous les jours !
Alors que je secoue toujours, bêtement, ma lettre en l'air, je lui demande :
Au fait, tu es venue faire quoi, ici, toi ? Tu as aussi une lettre à envoyer ?

J'avais essayé d'expliquer le mieux possible... En plus, si c'est un né moldu, il n'a jamais du approcher un hibou de sa vie. Ce sont des animaux plutôt nocturnes, donc actifs la nuit lorsque les gens dorment. Les hiboux magiques servant pour livrer les lettres et autres courriers étaient-ils différents des "normaux" ?

Alors que je regarde les nombreuses tentatives du jeune garçon, je me fais la réflexion mentalement que c'est loin d'être gagné... Au moins, on peut dire qu'il est persévèrent !

- Euh... oui... enfin, c'est une friandise qu'on peut leur donner... en général quand ils viennent livrer une lettre... mais j'me dis que ça peut aussi servir à en attirer un..., dis-je en fouillant une poche de ma robe de sorcier. Mince ! ça m'aurait été utile aussi... Mais c'est normal que tu connaisses pas si t'es un né moldu. Attends moi..., commençais-je à dire en posant mon carnet et mon matériel de dessin sur un coin nettoyé plutôt....j'reviens vite avec quelques uns...
Et sans attendre une éventuelle réponse, je quitte la volière d'un pas rapide pour rejoindre ma salle commune.




Heureusement que la salle commune de Serdaigle n'était pas loin... Je n'aurais surement pas fait un aller-retour jusqu'au sous-sol où se trouve celle de Serpentard pour récupérer une poignée de miamhibou !

Rentrant à nouveau dans la volière, légèrement essoufflée, je tends la main ouverte pour montrer ce que je suis allée chercher.
- C'est ça... les... miamhibou... ça... devrait... aller mieux... maint'nant... vas-y essaye...
Récupérant une respiration normale, je regarde la nouvelle tentative en espérant que ça fonctionne.

- En fait, j'suis v'nue pour les dessiner., dis-je en récupérant mon carnet et en l'ouvrant sur une page vierge.