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20 nov. 2022, 21:58
Un pas vers l'avenir
VENDREDI 20 SEPTEMBRE 2047, 9h57,
BUREAU DU SOUS-DIRECTEUR, POUDLARD,

Alyona, 17 ans



Mes doigts serrent si fortement le bord de ma cape que je sens la couture s'enfoncer dans ma peau, la marquant progressivement, comme si elle pouvait représenter ce mélange d'inquiétude et d'impatience qui me saisit. Je dois me rendre à l'évidence : c'est la première fois que je m'apprête à toquer à la porte du bureau du sous-directeur, et c'est plus impressionnant que ce que je ne pensais. Mr Featherstone est mon professeur, a été mon directeur de maison et est désormais le sous-directeur de cette école, je peux affirmer que son visage et sa présence me sont maintenant habituels. Néanmoins, je reste hésitante, un peu bloquée et gênée. Je crois que c'est cette porte en elle-même qui me dérange. Par Merlin, cela reste la porte du bureau du sous-directeur ! Que celui-ci soit un professeur que je connais bien ou pas, cela reste une porte derrière laquelle peu de personnes vont régulièrement. Mais moi, je vais devoir la pousser, peut-être aller m'asseoir, parler de moi, de mon avenir, de mes questions, parce que c'est ce que j'ai demandé à faire ; je ne peux plus faire demi-tour. Peut-être que cela aussi m'angoisse légèrement — mon avenir —, j'ai des difficultés à imaginer un après Poudlard.

*Je n'ai pas à craindre quoi que ce soit,* me répété-je. C'est moi qui ai demandé à venir ici, moi qui ai réclamé ce rendez-vous, et ce de manière profondément consciente. Pourquoi être impressionnée après avoir eu ce que je désirais ?

Je lâche ma cape et me redresse. Je m'imagine être comme un arbre : verticale, droite, fière, profondément enracinée dans mes objectifs et mes questions ; cela m'aide souvent de m'imaginer ainsi, cela me fait me sentir plus solide et plus forte. Je rassemble mon courage pour chasser ces autres sentiments néfastes qui m'envahissent. J'ai des questions à poser, alors je le ferai, et je les poserai toutes, jusqu'à ce que je sache, que j'ai des réponses. C'est ce que je cherche, ce que je veux, ce dont j'ai besoin. Ces réponses me permettront d'avancer. Cet entretien, c'est un peu comme mon premier pas vers l'avenir, et je dois le faire correctement.

Je quitte le mur sur lequel je reposais et m'avance, déterminée. Mes yeux remontent vers le haut du tableau représenté pour s'accrocher sur l'araignée et l'inscription en dorée. Je sors ma baguette et la pose sur l'arachnide, sans trembler. Quand celle-ci remonte sa toile pour disparaître du tableau, je sursaute légèrement. Je cligne rapidement des yeux pour reprendre mon apparence sereine et sûre de moi.

Cela fait un certain temps déjà que de multiples questions bouillonnent dans mon crâne en permanence. À vrai dire, depuis les vacances de cet été, ma tête n'est remplie que par des questions. Mes émotions et mes sensations se sont cachées ; elles ne font plus de bruit, plus de nœuds. Elles se font discrètes mais je sais qu'elles reconquièrent mes pensées petit à petit — elles ne peuvent que très rarement disparaître longtemps. Mais ces questions, elles, ne s'en vont pas ; elles semblent être là par centaines, par milliers, attendant que je les laisse s'échapper. Quand j'essaye de les rassembler pour en faire le compte, elles me paraissent floues et glissantes, intenables. Mais quand je leur laisse de la place... Il n'y a plus qu'elles. Terribles questions insinueuses.

Mr Featherstone connaît-il des plantes comme la Scutumi largiflora et le Hura crepitans perniciosa, capables de rivaliser en efficacité avec certains sortilèges ? Connait-il davantage d'éléments sur certaines plantes que ce qu'il nous apprend ? Certains éléments qu'on ne peut pas apprendre qu'en recherchant, mais en testant, en expérimentant ? Le besoin d'en savoir toujours plus me dévore le corps comme un poison. Je n'en dors plus, je n'en mange plus ; je lis et j'apprends à outrance, sans me mettre de limites. Parfois, j'ai la sensation d'essayer d'avaler l'océan. C'est impossible, mais je crois que je ne serai jamais repu. Il m'en faudra toujours plus, j'ai besoin de savoir et ce besoin me brûle le crâne. Et puis, il y a l'Après, celui avec une grande majuscule, qu'on ignore, qu'on craint, qu'on ne peut jamais connaître. Je me demande parfois si je suis prête pour ce Après. J'aimerais entrer à l'IMSM, mais que se passera-t-il si je ne suis pas prise ? Si j'échoue lors de mes ASPIC ? Si ce n'est pas fait pour moi, que je ne suis pas à la hauteur ? Et, doux Merlin, j'ai peur des obstacles que je pourrai rencontrer. J'ai peur de ne pas y arriver, de ne pas trouver ce que je recherche là-bas, de me tromper. Et, plus que toutes ces questions, il y a en moi cette envie d'en savoir plus, plus que ce que j'apprends en cours, plus que ce que je lis. J'ai besoin de tout connaître, de tout voir, de tout comprendre. Je veux apprendre des choses que les autres ne savent pas, expérimenter, faire plus que ce qu'on fait en cours, aller plus loin encore que l'horizon.
Toutes ces interrogations forment un énorme nœud dans mon crâne, mêlant points d'interrogation et sensations étouffantes de doute, de peur, de curiosité. Je suis progressivement rongée par ce qui me passionne, mais des fleurs poussent sur les dégâts causés. Je me nourris de mes sensations et de mes émotions pour pouvoir avancer.

Alors j'attends, immobile malgré les corps qui me frôlent en passant. Sans que je ne m'en rende compte, mon doigt vient se glisser de nouveau sur le bord de ma cape.


Mr @Archibald Featherstone ! J'espère que ce post vous convient. Et navrée pour ce délai !

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique

26 mars 2023, 17:09
Un pas vers l'avenir
En ce vendredi matin, le sous-directeur était contraint de rester dans son bureau. Contraint était bien le mot : il aurait préféré être dans les serres et s'occuper de ses plantes. Mais le botaniste avait accepté un rendez-vous avec une élève, Alyona Farrow, et se devait donc d'être présent. Alors, pour s'occuper, il rangeait les bouquins dans sa grande bibliothèque murale. Une tâche ardue quand on s'appelle Archibald Featherstone et que l'on a une bibliothèque d'un millier de livres, et que l'esprit logique et organisé que l'on a oblige à ordonner les livres d'une certaine manière. Le hasard n'a pas sa place.

Ainsi, le professeur était face à ses livres, en tenant plusieurs dans ses bras, et cherchant le moyen le plus logique de les ranger. Par couleur, peut-être. Le professeur réunissait alors les livres de cette première rangée selon leur teintes. Les couvertures les plus claires se retrouvaient ainsi à gauche et les plus foncées à droite. Le botaniste prenait soin, pour chaque livre, pour chaque encyclopédie, de choisir la bonne place, rééchangeant certaines positions si le besoin s'en faisait sentir. Mais une fois finit, le résultat n'eut pas l'effet escompté. La rangée de livres était certes joliment coloré, proche d'un arc-en-ciel, bien qu'un peu fade car la teinture des couvertures n'étaient jamais extravagante ; mais les livres n'ayant pas toutes la même taille, certains ressortaient beaucoup plus que d'autres et de manière non harmonieuse.

Le vieil homme débarrassa alors la rangée des livres qu'il venait d'ordonner et commença à les replacer par ordre de taille. Ainsi, les plus petit se retrouvaient à gauche, et les plus grands à droite, de sorte à ce que les bouquins forment une jolie pente douce. Même si les couleurs n'avaient pas de sens dans cette étagère, les avoir rangés par ordre de taille donnait un air beaucoup plus soigné à cette partie de la bibliothèque. Alors que le professeur pensait en avoir terminé avec ses livres, il se demanda comment il allait faire pour retrouver un livre dont il avait besoin. Ne serait-il pas mieux de les ranger par ordre alphabétique ? Par titre ? Non. Par nom d'auteur ? Cela était préférable.

Pour la troisième fois, le botaniste repris les livres et s'attela à l'horrible tâche que de ranger ses livres par ordre alphabétique. Une fois cet œuvre terminé, la rangée n'avait ni couleur harmonieuse, ni évolution de taille satisfaisante. Mais le professeur savait qu'il perdrait moins de temps à retrouver ce dont il avait besoin, et les livres étaient rangés de manière logique. Content de cette première tâche, il observa le reste de la bibliothèque pour évaluer la quantité de travail. Une bonne cinquantaine de rangées... Était-ce vraiment indispensable d'avoir ses livres rangés par ordre alphabétique au final ?

Sa réflexion n'eut pas le temps de se poursuivre qu'une petite araignée apparut sur l'une des peintures — ne devrait-on pas dire "toile" ? — de la pièce, accompagné d'un petit son de cloche pour attirer son attention. Quelqu'un demandait à entrer.

D'un coup de baguette magique, le professeur ouvrit la porte. Il redescendit ensuite de son échelle, qui lui permettait d'atteindre les hauteurs de sa bibliothèque.

« Bonjour Miss Farrow. Vous allez bien ? Asseyez-vous donc. »

Le professeur lui indiqua la chaise qui se trouvait en face de son bureau.

« Dîtes-moi donc pourquoi vous êtes là. »

Navré pour le temps de réponse :ninja:
Très beau post de ta part au passage, j'aime bien ta manière d'écrire ;)

A Poudlard, j'ai planté mes racines.
Touchant turlupin de DD. Discord : LucasM#9063

10 juin 2023, 18:08
Un pas vers l'avenir
La porte bouge, je sursaute presque. Un instant, mon assurance se fissure, se fragilise, tangue comme un objet sur le point de tomber. Et si je perdais tous mes mots en entrant, qu'ils s'évaporaient hors de mon crâne ? Merlin ! C'est impossible, je les tiens fermement entre mes doigts. Ils ne m'abandonneront pas maintenant que cette porte s'ouvre. Le stress a beau se glisser comme un serpent contre ma peau, il ne fera pas frémir mon assurance et ne m'empêchera pas de dire ce que j'ai à dire. Je prends une grande inspiration et ma main se détache de ma cape.

Derrière la porte, mon regard tombe sur une grande pièce, au plafond haut. Les nombreuses bibliothèques qui remplissent l'espace attirent rapidement mes pupilles. D'un bois sombre, elles me semblent pourtant rayonner, comme si tout ce qu'elles contenaient brillait et étincelait. J'aimerais tant avoir d'aussi grandes bibliothèques ! Cela doit être incroyable, tous ces livres, tous ces savoirs, à portée de mains ! Combien de livres de botanique sont réunis ici ? Combien que je n'ai jamais lu, jamais vu ? Y a-t-il ici des ouvrages dont Estefânia m'a parlé ? Je souhaiterais pouvoir m'approcher pour lire les titres, un par un, me rassasiant de leurs mots. Il y en a tellement ! Moi qui m'attendais à un lieu plus simple et plus austère, je suis ravie de pouvoir entrer dans une pièce si différente de ce que j'imaginais. C'est finalement en observant ces murs garnis d'ouvrages que j'aperçois mon professeur, au sommet d'une échelle, la descendant progressivement.

« Bonjour professeur, répondis-je. Je vais bien, merci. J'espère que vous aussi. »

Un sourire a remplacé les doutes qui faisaient se crisper mon visage. Après avoir remercié Mr Featherstone de son invitation à m'asseoir, j'avance vers le bureau, détachant difficilement mon regard de ces hauts murs plein de savoirs.

« Merci de me recevoir. J'espère que je ne vous dérange pas trop..., débuté-je. Votre bibliothèque est impressionnante ! »

Je tire la chaise et m'assieds, observant pendant un bref instant ce bureau qui me fait face, réfléchissant avec soin à mes prochains mots.

« Je voulais avoir votre avis quant à mon orientation après Poudlard. » Mes doigts s'emmêlent, mes pupilles viennent se perdre dans la bibliothèque. « Je me suis beaucoup renseignée cet été, pour être certaine de ce que je voudrais faire, mais... Je ne suis pas sûre de moi sur quelques choix, et j'ai peur de prendre de mauvaises décisions. »

Après Poudlard. Cela m'a toujours paru si lointain ! Pourtant, aujourd'hui, je dois me rendre à l'évidence : c'est un futur désormais proche, le genre auquel il faut commencer à réfléchir attentivement, le genre qui pousse déjà à faire des choix, à trancher. Le problème, c'est probablement que je n'y arrive pas. J'aime la botanique, je suis intéressée par la médicomagie, et je veux pouvoir aider concrètement les gens grâce aux plantes et à mon usage de celle-ci. Mais quelle voie est la meilleure ? Quelle décision est la plus adaptée ? Et parviendrai-je seulement à rentrer dans cette école que je désire ? Tant d'incertitudes, tant d'indécision, et les ASPIC n'ont jamais été aussi réelles, aussi proches.

« J'aimerais beaucoup entrer à l'IMSM. Je sais que c'est une école difficile et qu'il me faudra avoir de bons résultats à mes ASPIC, mais j'ai vraiment envie d'y entrer. Cependant, j'ai peur de ne pas y arriver. Et si j'y parviens, je ne sais pas vers quelle filière m'orienter. Il y a tellement de formations intéressantes ! » Je pousse un soupir, secoue la tête. « Si je fais le mauvais choix de filière, si je suis refusée dans cette école, si au final, cela ne me plaît pas... Comment puis-je être certaine de moi, ou au moins de mes choix ? »

Merlin, tous ces si qui bousculent mes pensées ! J'en suis pleine. Quand donc me quitteront-ils ? Parfois, j'aimerais avoir davantage de certitudes, mais je connais la nécessité des doutes. Ils empêchent de tomber trop bas et trop vite. J'ai peut-être besoin de ces hésitations, de ces incertitudes, aussi douloureuses soient elles. Pourtant, si je suis venue aujourd'hui, c'est en partie pour en avoir un peu moins. J'ai aussi besoin d'être sûre de certaines choses pour ne pas être trop fragilisée par mes doutes. Il me faut savoir où j'avance, vers où je me dirige, et si je suis capable d'atteindre mon objectif.


Merci beaucoup ! Et aucun soucis pour le délai.

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique