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20 nov. 2022, 22:01
Solitaire au pluriel  PV 
Mi-octobre
Un jour de semaine, sur l'heure du midi
Avec @Eden Newjin


Il est rare que je fasse l'impasse sur les repas mais il y a des jours où le simple fait de rester à table, assis et seul dans la tumulte m'est impossible. Il y a ces jours où le bruit est agressif : incisif, il me broie de l'intérieur et déchire ma conscience. Parfois c'est la lumière tantôt chancelante tantôt trop vive qui me brûle les yeux et accélère mon rythme cardiaque sous l'effet de la détresse. Ces jours-là, tout est trop. Trop bruyant, trop lumineux, trop chaud ou encore trop froid. Il m'est alors impossible de faire ce que je fais pourtant toujours en temps normal : m'adapter, prétendre que je vais bien et qu'il n'y a aucun problème. Incapable de cacher ma détresse et moins apte encore à ingurgiter quoi que ce soit, la seule option viable est la fuite.

Ces jours-là, je trouve le réconfort dans de grandes pièces vides ou dans des couloirs déserts. Le silence est plus appréciable quand il peut être savouré dans un lieu où l'on peut respirer et tendre librement les bras -quand l'écho nous rend nos uniques voix et pas.

Aujourd'hui est l'un de ces jours. Mon lieu salvateur est tout proche -dans une poignée de secondes, je franchis les portes menant à une salle d'études habituellement peu peuplée, et généralement déserte sur les heures de repas. Autant allier le réconfort à l'utile : je profiterai de ce répit pour avancer un peu sur mes travaux.

Une personne est déjà là, peut-être à la même recherche du calme que moi. De dos je ne la reconnais pas, mais c'est certainement un garçon d'une année inférieure. Ils le sont tous : c'est moi qui arrive à la fin de ma scolarité et qui suis trop grande et trop vieille par rapport aux autres. Toujours dans le trop, dans l'excès, de ma personne jusqu'à l'environnement qui m'insupporte.

Je ne lui adresse pas la parole. Peut-être le ferai-je plus tard si j'y vois une nécessité mais actuellement, j'ai juste envie de tendre mes bras sur le bois de la table choisie et poser ma tête au creux de ce nid improvisé. Je veux clore mes yeux et m'imaginer chez moi à Rothbury, entouré de mes livres et de mes plantes. Et enfin, respirer.

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

27 nov. 2022, 20:23
Solitaire au pluriel  PV 
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15 octobre 2047 en milieu de journée
Salle d'études
Avec @Coelestin Noestlinger



Je pense que les jours les plus beaux et les plus
agréables ne sont pas ceux où il se produit un
événement splendide ou extraordinaire, mais
ceux qui nous apportent de petites joies simples
l'une à la suite de l'autre, comme des perles
glissant d'une ficelle.

- Lucy Maud Montgomery -



Parfois, cela t'arrives de ne pas aller aux repas, non souvent en fait. Pourtant ce dernier mois, c'était de plus en plus rare car tu essaies tant bien que mal de te reprendre, de te forcer, de ne plus aller aux toilettes après les repas, de ne plus noyer tes problèmes dans un excès de nourriture. Mais c'est dur, très dur, beaucoup plus compliqué que ce que tu aurais pu imaginer quand tu as pris cette décision, cette résolution on devrait plutôt dire.

Mais aujourd'hui n'est qu'une exception, si tu n'es pas allé au repas de midi, c'est simplement que tu ne pouvais pas te résoudre à passer de longues et interminables minutes dans la Grande Salle avec le brouhaha que tu peux presque entendre dans ta tête. Voilà ce que tu te répète depuis que tu es arrivé dans la salle d'études. Ce n'est pas pour ne pas manger que tu n'y es pas allé. C'est juste une fois, ce seras la seule. Ça ne se reproduira plus.
Bien sur à chaque fois c'est la même chose, chaque fois c'est l'exception, à chaque fois c'est censé ne pas se reproduire. Mais tu essaies en tout cas, tu essaies d'aller à chaque repas, de manger normalement et de garder ce que tu as mangé. Essayer c'est déjà une bonne chose non ? Même si tu n'y arrives pas à chaque fois, comme aujourd'hui.

Apy t'as accompagné dans la salle d'étude et à passé quelques minutes sur tes genoux avant de décider qu'elle préférais aller vadrouiller et que ta présence était trop inintéressante. C'est vrai que tu n'étais pas vraiment d'humeur à la caresser pendant des heures, tu étais trop rongé par la culpabilité de ne pas être allé au repas. Pourtant tu sais que si tu y étais allé, la culpabilité aurait été là aussi. Elle ne te quitte jamais vraiment, quelles que soient tes actions.
Apy était donc partie et tu avais sortit un livre de l'autrice moldue Lucy Maud Montgomery : Anne de Green Gables. Tu l'as déjà lu, mais il y a longtemps et pour pouvoir lire la suite tu t'es dit qu'il valait mieux relire le premier tome, histoire de se remettre en tête les différents éléments de l'intrigue. Tu adores la façon dont l'autrice écrit, et plus que tout tu adores le personnage principal, Anne. Une jeune fille au comportements et aux paroles atypiques, qui amène la joie de vivre et une admiration pour tout ce qui est beau. Du grand cerisier en fleur jusqu'à la princesse de son imagination. Quelques minutes après avoir commencé à lire, tu sens une présence derrière toi, une personne entre dans la pièce et tu attends quelques longues secondes avant de te retourner pour détailler l'arrivant.

Il est très grand et doit surement être en sixième ou septième année car tu ne le reconnais pas comme étant un élève de ta promotion et il n'est certainement pas dans une année en dessous de la tienne. Ces cheveux sont blonds et bouclés et semblent être assez longs. D'ailleurs tu le genres automatiquement au masculin mais tu as appris que la première impression n'est pas toujours juste et surtout que les pronoms des gens que tu rencontres ne sont pas inscrits sur leur front. Mais il ne t'as pas adressé la parole et ce serais mal poli de lui demander ses pronoms avant même de lui avoir demandé son prénom. Sans oublier que beaucoup de personnes ne savent pas ce que sont des pronoms, c'était d'ailleurs ton cas il y a deux ans a peine.

Une fois n'est pas coutume tu as envie d'engager la conversation avec cette personne, d'habitude tu préfères faire profil bas mais à l'instant présent tu es simplement curieux de savoir pourquoi cet élève n'est pas dans le grande salle avec les autres entrain de prendre son repas de midi. Peut-être que lui aussi à des problèmes avec la nourriture ? Ou peut-être qu'il voulait simplement un peu de tranquillité ?
Sans réfléchir un quart de seconde tu poses ton livre que tu tenais dans les mains sur la table, sans prendre garde à garder ta page, tu te lèves du banc ou tu étais assis.

-Eden. Je veux dire mon nom. C'est Eden. Je sais que tu ne me l'as pas demandé mais à vrai dire je me demande pourquoi tu n'es pas au repas avec les autres. Ça ne me regarde sans doute pas surtout que tu pourrais me poser la même question, mais comme mon chat viens de partir et que je viens de commencer mon livre je me disais que-

Tu t'interromps. Ça te prend comme ça parfois de débiter des paroles sans queue ni tête à des inconnus et de le regretter après. Apparemment Anne Shirley, le personnage du roman que tu étais entrain de lire, te monte à la tête. Elle dit beaucoup trop de paroles à la minute et tu as visiblement décidé de l'imiter.
Actuellement, ton seul souhait serait de rentrer sous la terre ou de partir en courant. Tu ne sais vraiment pas ce qui t'as pris de dire tout ça, surtout que d'habitude tu n'es vraiment pas une personne bavarde.

Mais au lieu de fuir tu reste planté là, à côté de la table, la bouche légèrement entrouverte et l'envie de disparaître plus forte que jamais.

Plume d'Eden (iel-ael-il + accords neutres ou masculins)
5éme année RP 2047-2048 Parrain de petit.e.s ourson.ne.s
Les étoiles veillent sur toi

05 déc. 2022, 20:59
Solitaire au pluriel  PV 
Ce nid de bras est étrangement confortable. Ma tête se cale de façon à cacher mes yeux de la lumière et une fois clos, c'est le noir total que j'accueille avec soulagement. Et puis une voix rompt le silence. C'est le garçon de tout à l'heure, avec un timbre plus doux que soupçonné. Il parle et ne s'arrête pas, si bien que je relève légèrement la tête pour poser mon regard curieux sur lui. J'attends la chute -une question, quelque chose qui pourrait justifier cet échange soudain et sur lequel je pourrais rebondir. Mais il n'y a rien. L'élève suspend son étrange tirade au beau milieu d'une phrase, et je guette presque suspendu à ses lèvres, une suite qui ne vient pas.

« Eden. » Ça c'est le début et je l'ai bien compris. Il s'appelle Eden. C'est plutôt surprenant de se présenter spontanément à des personnes sans aucune raison, mais soit. Moi mon prénom il me faut presque l'arracher de force tant je n'aime pas le prononcer -à défaut quand l'utilité s'en fait ressentir j'indique simplement Noestlinger. Ou depuis quelques mois, Ada. Ada sonne particulièrement juste. « Tu te disais quoi, Eden le bavard de... » mon regard descend jusqu'à un nœud de cravate et un blason, « mh, Serpentard ?» Parce que je n'aime pas les phrases interrompues.

Je quitte à regret mon cocon de bras et me redresse sur la chaise où je me suis fraîchement installée, le dos bien droit comme j'aime.

« Je ne suis pas au repas avec les autres car ces mêmes autres sont bruyants et parfois, j'ai besoin d'être toute seule pour me sentir mieux. » Si c'était bien une question. J'imagine que c'en était une, même si l'intonation de sa phrase n'allait pas vraiment avec. De toute façon il est plus que fréquent que je ne comprenne pas les autres, alors j'ai appris à anticiper et aller vers l'interprétation la plus probable pour ne pas être trop perdue socialement.

En parlant d'interprétation, il est possible que l'adolescent perçoive ma remarque comme une injonction à me laisser tranquille. Si en soi je ne vois absolument aucun inconvénient à retrouver ma si chère solitude, je refuse de passer pour plus méchant que je ne le suis. « Discuter avec toi ne me dérange pas. » Peut-être qu'ainsi, il finira enfin sa phrase parce que moi, j'attends toujours.

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

17 janv. 2023, 15:41
Solitaire au pluriel  PV 
J'aime que les choses aient un nom bien à elles,
même si ça ne sont que des géraniums. Ça les rapproche
des gens. Comment savez-vous qu'un géranium ne se sent
pas blessé d'être toujours appelé par le nom de son espèce ?
Vous n'aimeriez pas qu'on vous appelle "femme" à tout bout
de champs.
- Lucy Maud Montgomery -


Tout cela te rappelle sans aucun doute une des situation la plus gênante que tu as eu à vivre, l'année dernière, à ta rentrée en 4éme année. Tu t'étais persuadé que tu parlais à Althea Grimmebwald, dans Miss Perigrine et les Enfants Particuliers, alors qu'il ne s'agissait que d'une pauvre 3éme année (à l'époque) qui avait eu la mauvaise idée de ressembler à Althea. Tu avais cette fâcheuse habitude de comparer chaque personne que tu rencontre à un personnage d'un livre, habitude que tu n'as pas perdue entièrement, et en pensant à cela tu ne peux t'empêcher de chercher en vitesse une correspondance littéraire pour la personne qui se tient devant toi. Et, sans étonnement tu n'as pas besoin de chercher longtemps pour que le personnage de Darcy Olsson dans l'univers de Alice Oseman te vienne à l'esprit. Mais pour une fois tu essaie de ne pas tenir compte de cette comparaison et de te détacher de la ressemblance entre la personne qui se tient devant toi et le personnage.

Tu t'apprête à partir en courant quand le garçon (si c'est bien un garçon) sors sa tête de ses mains et prend la parole. Tu ne peux t'empêcher de remarquer le féminin employé dans sa phrase et tu décide donc en moins d'une seconde que tu genrerais cette personne au neutre en attendant d'en savoir plus. Maintenant que iel t'a répondu, tu te vois mal fuir, d'autant plus que c'est toi qui a engagé la conversation après tout.

Les autres sont bruyants. Iel a tellement raison... Tu ne peux t'empêcher de lui répondre, encore une fois sans réfléchir. Ta bouche s'ouvre mais l'être devant toi rajoute que cela ne le dérange pas de discuter. Tu lui coupe presque la parole :

- Le bruit est insupportable, les gens sont insupportables, je ne sais pas comment font les autres pour paraître si détendu lorsqu'il y a autant de brouhaha autour. Ici au moins c'est calme. J'aime le fait que personne ne vient jamais aux heures de repas, et que même quand il y a du monde, les autres ne font pas de bruit car ils travaillent. Même si je n'aime pas non plus les bruits qu'ils font sans s'en rendre compte.

Par la barbe inexistante de Miss Montmort ! Tu ne peux pas te mordre la langue pour une fois ? Es-tu réellement obligé de raconter ta vie à un.e inconnu.e plus vieuxeille que toi ? En plus, tu viens sans doute de lui envoyer des signaux pour qu'il parte sans faire exprès. Alors tu rajoute à ton tour :

-Excuses-moi, ça ne me dérange pas non plus que l'on discute et que tu sois là.



Mes excuses pour ce petit retard @Coelestin Noestlinger, les partiels m'ont rattrapés et dévorés comme un immense dragon cracheur de feu et je n'ai pas pu répondre :sweatingbullets:

Plume d'Eden (iel-ael-il + accords neutres ou masculins)
5éme année RP 2047-2048 Parrain de petit.e.s ourson.ne.s
Les étoiles veillent sur toi