1er décembre 2047
7:30

L'air sentait étrangement le frais aujourd'hui. Et un sentiment étrange s'empara de Narcisse alors qu'il jaillit de son lit pour aller arracher la dernière page du mois de novembre de son calendrier. Décembre ! Voilà ce qui sentait bon dans l'air ! Il prit une grande inspiration avant d'aller chercher ses chaussettes chaudes et rembourrées, qu'il se réservait spécialement pour ce mois ! Quel confort, un vrai plaisir ! Il sortit ensuite de sa malle son grand bonnet de Noël ! Un peu trop grand d'ailleurs... Il flottait dedans. Il se regarda dans un miroir, on aurait dit un vrai petit gnome, ou plutôt un lutin, et il rigola seul à ses propres pensées en terminant de s'habiller. Il regarda par la fenêtre et inspira un grand bol d'air frais jusqu'à tousser. Le décor était absolument magnifique, il adorait la neige et la glace, et le lac comblait ses yeux : on aurait dit que Merlin en personne avait jeté un Glacius sur les eaux du lac.

En descendant les marches jusqu'à la Grande salle, il était en train de s'imaginer comment les choses s'organisaient ici. Il espérait de tout cœur qu'on fêtait Noël ici ! Autrement, il allait être très triste. Pour Narcisse, au-delà des cadeaux et du Père Noël auquel il croyait moyennement, il était impatient pour une chose : la nourriture. Noël était toujours synonyme de veillées gastronomiques, durant lesquelles lui et ses parents cuisinaient longuement avant de profiter des banquets improvisés en rigolant tous ensembles. Il sourit à cette pensée, une petite pointe de nostalgie au cœur.

En arrivant dans la grande salle, il ne put retenir un gigantesque sourire qui déforma ses lèvres. C'était encore mieux qu'il ne l'espérait. Une légère et fine poudreuse tombait lentement du plafond magique de la grande salle, tandis que des bougies dansaient autour des sapins somptueux ! De grandes guirlandes de houx tapissaient les murs, emplissant l'air d'une senteur boisée délicieuse, il ferma les yeux pour mieux en profiter. Il pensa instinctivement à son salon, dans lequel sa mère devait être en train de tailler sa poinsettia, qu'elle ressortait chaque année. Et évidemment au pied du sapin et sur la cheminée, des chaussettes géantes et des crackers à perte de vue.

Il adorait décorer le sapin avec ses parents chaque année, mais il devait bien avouer que ceux de la grande salle étaient d'une classe supérieure. Gigantesques pour débuter, les guirlandes or et argent étaient savamment disposées dans leurs branches, tandis que les décorations scintillaient comme par magie, telles des étoiles terrestres. Il cherchait en vain des petites décorations en forme de renne, ou même mieux, un vrai renne, on ne savait jamais ce qui pouvait arriver ici. Mais non, pas de Rudolphe à l'horizon...

Bon, assez pinaillé, la bouffe ! Il parcourut les grandes tables, la gazette du sorcier sous le bras, gentiment emprunté à un camarade. Tout semblait si... délicieux ! Il espérait que les mêmes plats resteraient plusieurs jours, pour qu'il puisse tous les goûter. Pour le moment, il prit une grande tasse de lait de poule, une bonne part de pudding avec quelques mince pies, et s'assit, prêt à déguster. Il aurait espéré aussi une bonne dinde, mais dès le petit-déjeuner, peut-être pas... Il se posa donc, et mangea avec appétit en feuilletant le journal.

-

L'ambiance était étonnamment calme pour un 1er décembre, peut-être que tout le monde n'était pas aussi matinal que Narcisse. Il aurait bien aimé maîtriser Rictusempra pour dérider un peu les visages, mais même pour lui, ça sonnait comme une très, très mauvaise idée. Tandis qu'un autre élève reniflait comme si on lui avait jeté un Mucus ad Nauseam, d'autres dégustait, comme Narcisse, la bonne bouffe. Et soudainement, une idée traversa l'esprit de Narcisse. Une idée lumineuse !!

Il posa sa nourriture, et entreprit de découper son journal avec Diffindo, tout doucement, ce qui lui permit également de s'entraîner au sortilège. Il sortit de son sac, qui ne le quittait jamais, des feuilles et de la glu, qu'il disposa sur la table. Il réorganisa les morceaux de journal qu'il avait découpé en phrases ! Il fit de cette manière pleins de petits messages attentionnés et anonymes, qu'il allait faire s'envoler au hasard dans la salle ! Rien de tel pour s'entraîner à nouveau au sortilège de lévitation.

Les papiers volèrent doucement telles des comètes, se dispersant dans l'air, et Narcisse espérait que les dizaines de petits messages trouveraient tous un destinataire.

Nous étions dimanche aujourd'hui et pourtant, cycle de sommeil oblige, je me réveille assez tôt ce matin. 7h30 m'indique ma montre. Bon. Je traîne dix minutes sous ma couette mais mon ventre commence à gargouiller.
Je m'habille rapidement en silence pour ne pas réveiller mes camarades de chambrée et descend à la Grande Salle, mon ventre grondant tandis que mes pas résonnent dans l'escalier. J'arrive à la Grande Salle qui n'est pas bien remplie, et me dirige machinalement vers la table de ma maison. Je m'assoies, prend un bol et me sers en porridge. Puis j'attrape la carafe de jus d'orange tout en lançant un regard alentours pour voir qui est debout à cette heure matinale. Mon regard tombe sur Narcisse, un première année assez volubile, bavard, qui cette fois-ci se tient en retrait et semble s'être lancé dans une opération de scrapbooking ! Je le regarde, un peu curieuse, un sourcil levé, mais reporte vite mon attention vers mon petit-dej. Mmmm, trop faim.
Quelques minutes plus tard, alors je guette la corbeille de pain dans l'idée de me faire quelques tartines, je vois un bout de papier voleter devant mon nez, je me recule un peu et il se pose devant moi, près de mon bol vide.
Je fronce les sourcils et saisis le bout mystérieux. Qu'est-ce que ...?

Continue, abandonne pas encore, tu peux y arriver ! Quoi que tu fasse !

Je hausse les sourcils, relisant une deuxième fois les mots formés à partir de lettres différentes. J'approche le mot de mon visage et voit bien que tout a été assemblé avec de la ... colle ?
Je relève la tête et la tourne vers là où Narcisse se trouve. Il regarde partout autour de lui et avec sa baguette, prenant un air très concentré, fait s'élever un par un des petits bouts de papiers pliés en deux ou quatre. C'est donc bien lui.
Je souris, machinalement et relis une troisième fois le mot qui m'est "tombé" sur le bout du nez.

C'est le genre de mot gentil, qui me fait penser aux phrases d'encouragement qu'on peut lire parfois sur des magazines. Genre développement personnel. J'imagine que son idée était d'envoyer ces petits "mots gentils" un peu au hasard à travers la Grande Salle. C'est une gentille attention je trouve et pis on voit que c'est fait-main, c'est une initiative spontanée !
Le mien m'exhorte à ne rien abandonner, une sorte de message incitant à la persévérance. Un message qui se veut motivant. En fait, j'y pense, on peut y attacher pas mal de contexte. Dans mon cas, ça me fait penser à mon apprentissage de la magie.
Prise d'une impulsion subite, je me lève et me dirige vers Narcisse.
- Hey ! C'est bien toi qui m'a envoyé ça ? dis-je pour l'accoster en agitant le mot. C'est gentil, j'ajoute avec un sourire. Je lui montre brièvement mon mot et dis : Tu pourrais faire entraîneur ou quelque chose du genre avec des phrases pareilles !

@Narcisse Brando - Constance arrive
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Le mois de décembre engageait de nouvelles responsabilités et de nouvelles décisions, notamment celle de se lever plus tôt. En me dirigeant ce matin vers la grande salle pour y manger, les yeux encore un peu fermés, je remarquai tout de même le petit brun que je côtoyais depuis quelques mois déjà. Nos échanges avaient changé depuis le jour où nous nous étions rencontrés sur le chemin de traverse, passant de la joie à la colère ; aujourd'hui, les tensions semblaient s'être apaisées. En l'observant, la baguette déjà levée, Narcisse semblait s'entraîner à un sort. Je plissai les yeux pour comprendre ce qu'il se passait, et c'étaient des petits papiers blancs qui virevoltaient autour de lui que je remarquais. Puis, avant même que j'aie pu esquisser l'ombre d'un sourire, tout de même amusé par cet événement, l'un d'eux vint me rencontrer, m'obligeant à le saisir et le lire.



Je reconnaissais bien là l'œuvre de mon ami, sa voix dans ma tête, écorchant les jolies voyelles des mots et pourtant, il apportait un joyeux message. Je relevai la tête vers lui en souriant et m'approchai, d'un pas assuré, tout en évitant les papiers encore en l'air. En pleine discussion avec Constance, je la laissai terminer pour mettre une discrète main sur l'épaule Narcisse et d'une voix qui ne veut déranger personne.

- Merci mec, c'est trop chouette c'que tu fais là, commençai-je. Je te dérange pas plus longtemps. Bonne journée.

J'avais accentué une partie de ma phrase, souhaitant souligner sa petite manie, sans avoir besoin de lui faire remarquer, et partis m'asseoir dans un coin plus loin.

Ce fut un réveil assez tôt pour un dimanche, comparé à ses habitudes. Dans sa moyenne, certes, mais la moyenne basse. Peut-être l'effet "décembre" qui jouait? C'est que ce mois avait le don d'exciter une bonne majorité des jeunes et des moins jeunes. La neige, les fêtes, les veillées à cadeaux, les retrouvailles en famille... C'était d'autant plus vrai cette année qu'elle n'avait pas vu ses parents depuis 3 longs mois. Bref, la fillette s'était réveillée assez tôt, pour un dimanche. Après s'être habillée et avoir enfilé un pull en laine beige, elle était descendue direction la Grande Salle, se demandant ce qu'elle allait faire ce jour. Si le début de la journée était clair dans sa tête jusqu'à ce qu'elle y arrive (prendre un bon petit-déjeuner pour bien attaquer la journée), ses plans furent quelque peu bousculés.

Les sapins, elle s'y attendait un peu, un classique (bon il fallait bien avouer que ceux-là était quand même particulièrement grands!), les guirlandes et la poudreuse sur leurs branches, pas si étonnant que ça (après tout, c'était normal que de la neige tombe du plafond en intérieur, non?), mais les bouts de papiers volants... Ça c'était une surprise. Surtout que l'un semblait lui être destiné, voletant vers ses mains lui rappelant la lettre de cet été. Surprise, elle le récupéra et le déplia. Un patchwork de lettres, visiblement découpées dans des journaux ou magazines, qui avaient été collées pour former des mots. Elle le lut en s'avançant vers la table des bleus. Puis elle le relut. Et même une troisième fois après s'être assise. Heu... Hein? Mais...



Elle cligna des yeux plusieurs fois avant de relever la tête. Du regard, elle fit le tour des tables de banquet. Qui pouvait bien... Ah? Cette fille là qui regardait en l'air? Elle s'arrêta sur elle une seconde et secoua la tête. Non, probablement pas. Alors peut-être... Non. Non plus. Ahah! Mais bien sûr! C'était évident. Ce garçon avec un bonnet de noël sur la tête et à la baguette sortie. C'était pas un garçon de sa classe d'ailleurs? Son visage ne lui était pas inconnu.

Elle sourit et secoua doucement la tête, amusée. Il attribuait les papiers en toute connaissance de cause ou c'était du hasard? Elle tourna à nouveau la tête vers son petit mot. Était-elle vraiment particulièrement charismatique? Non parce que son dos il allait très bien alors peut-être qu'elle n'en avait juste pas assez. Elle posa le bout de papier à côté d'elle et se servit de quoi manger. Pain beurré, confiture, poisson fumé saucisse et pudding, sûrement de quoi dégoûter quelques voisins, mais au moins elle était sûre de commencer la journée en pleine forme. Et de bonne humeur grâce à ce petit mot.




@Narcisse Brando J'adore ton petit mot, il m'a bien fait rire, merci
En gras: Calendrier de l'avent
Si quelqu'un veut s'incruster du côté d'Astrid n'hésitez pas

Après cette énième insomnie, mon état au réveil n'est pas des plus engageants et bien que les devoirs que j'ai en retard s'accumulent un peu, la seule pensée qui m'obsède à cet instant est d'aller petit déjeuner. La nourriture à toujours était mon réconfort, à tort surement, mais c'est comme ça.

Je ne fais aucun effort pour m'habiller, dimanche et encore le seul jour ou nous sommes assez libres de porter une tenue détente et clairement, aujourd'hui je ne vais pas m'en prier. J'enfile un gros gilet en laine blanc, sur un legging noir. Pendant une seconde je reste là, à me blottir dans la douceur des mailles.
Le trajet vers la grande salle passe en une seconde, visiblement mon corps transporte mon esprit encore endormi, je ne peux même pas dire qui j'ai croisé en chemin.
J'avance vers la table des Poufsouffle et m'assois sans aucune délicatesse. Il va décidément falloir que je me secoue un peu si j'espère faire quelque chose de cette journée.

Je cherche vaguement un breuvage qui pourrait me donner un peu de pep's et finit par me servir un verre de jus de citrouilles. A peine le liquide porté à mes lèvres je sens déjà que cela ne suffira pas, et pour ne rien arranger quelqu'un s'amuse visiblement, à lancer des boulettes de papiers...

-qu'est-ce que.... levant enfin les yeux sur mon environnement, je réalise avec la plus grande surprise que la grande salle à revêtu ses couleurs de fêtes, tout n'est que décorations des plus exceptionnelles !

- Waouuuuh !!! A oui quand même !!! La tête relevée, scrutant partout, j'aperçois en même temps des petits papiers virevoltants autour, en y regardant de plus près, quelques élèves ont l'air de parler avec Narcisse de son "œuvre "... bien sur, encore lui ! je pestais un peu à sa vue, finalement j'aurais peut-être mieux fait de sauter le petit dej'.
En cherchant les pancakes sur la table je vois le papier que j'avais pris pour une boulette juste avant, la curiosité toujours plus forte que la raison, je suis bien obligé d'y jeter un œil discret. Je m'attendais tellement à y lire un " Narcisse est le meilleur", " Gloire à narcisse" ou encore un " Narcisse un jour Narcissique toujours" que la véritable phrase me surpris sur le moment :

J'ai aucune idée d'où j'vais, mais avec toi, ce s'ra toujours plus agréable !

Les lettres avaient été découpées et collées, toutes différentes, elles formaient un assemblage digne d'un maitre chanteur mais le message était plein de bienveillance.
Fronçant les sourcils, une moue boudeuse, je froissais le papier en regardant au loin l'objet de mon énervement.
- ça ne change rien ! J'avais prononcé ces mots presque pour m'en convaincre moi-même, mais au fond je savais que l'intention m'avait touchée.
@
Narcisse Brando

Narcisse était entièrement plongé dans son travail, découpant frénétiquement les mots dans le journal, il se dit qu'il allait bientôt manquer de "!" et de quelques lettres, mais plus il tournait les pages, plus il trouvait des matériaux, c'était formidable ! Il avait le sourire jusqu'aux oreilles, alors que plus il avançait, plus il lançait le sort facilement, sa baguette vibrant entre ses doigts, approuvant chacun de ses gestes, jusqu'à l'automatisme. Si au début, il prenait quelques pauses pour réfléchir aux phrases, tout semblait s'emboîter naturellement désormais, et il arrivait à les écrire très rapidement. Les yeux rivés sur son travail, il ne remarque absolument pas Constance qui s'est approché de lui, et il sursaute légèrement, manquant de renverser sa colle.

Il afficha un grand sourire en voyant qu'elle tenait un mot, en rougissant légèrement et en se frottant l'arrière de la tête.

- Ça doit être moi ouaip !

Il rigola légèrement, reprenant son travail de découpe. Puis il reprit, un petit peu embarrassé.

- Alors, j'suis content qu'ça t'ait plu, mais j'ai aucune idée du papier que t'as eu haha ! Je visais personne en particulier, comme tu peux voir...

Il désigna les dizaines de papier encore en l'air, flottant aléatoirement.

- Je peux pas me rappeler lequel correspond à quoi, mais j'me suis appliqué pour chacun.

Il regarde le mot, et claque des doigts, se le rappelant.

- Ah mais oui ! C'lui-là ! C'était l'un des premiers qu'j'ai fait ! Chanceuse ! Mais entraîneur de quoi par contre ?

Il éclata de rire, s'imaginant balancer des phrases bateau à longueur de journée comme un vieux personnage cliché d'une série un peu raciste sur les asiatiques. Il sentit soudainement une main sur son épaule, et se rigidifia légèrement et brièvement, même s'il adorait le contact physique, si c'était par surprise, il pouvait rapidement se retrouver un peu inquiété. Mais c'était Lukas, et il lui sourit joyeusement. Il ne remarqua pas le moins du monde l'imitation de Lukas de son tic de langage.

- Pas d'souci mec ! Mais tu m'dérange pas du tout ! J'étais justement en train d'discuter avec Constance.

Il le salua de la main avant de se pencher à nouveau sur ses petits mots. Puis il regarda Constance.

- Tu peux t'assoir si tu veux, j'compte bien découper c'journal jusqu'à être à court d'mots !

Il éclata de rire à nouveau, un rire cristallin et sans retenue, alors qu'il faisait s'envoler un nouveau papier, le guidant le plus haut possible avec sa baguette avant de le laisser doucement redescendre. Il espérait tout de même que son entreprise ne laisserait pas trop de déchets, et il comptait bien ramasser chacun de ceux qui resterait au sol !

@Constance Nelson @Lukas Sharp

Il y a ces jours où je me réveille de mauvaise humeur, comme ça sans raison particulière. La bouille chagrine comme après une longue veillée, je me lève avec paresse et déplie soigneusement chacune de mes articulations endolories si lentement qu'un simple Comète 260 pourrait faire trois fois le tour du monde avant que je ne sois totalement prête. Debout, le travail n'est pas terminé : le corps se déplie, les jambes se tendent et craquent, les bras suivent le mouvement dans une symphonie de craquements sinistres qui ne rappellent les Crackers de Noël que par leur bruit : nul cadeau ne se cache derrière le rideau de bouclettes, seulement un visage déconfit et un regard qui fait l'effet d'un Glacius.

Évidemment puisqu'un malheur n'arrive jamais seul, le long et douloureux habillement s'achève par la découverte terrible d'un trou dans ma paire de chaussettes préférée. Rien que je ne puisse réparer mais l'heure n'étant pas à la couture, j'hérite d'une simple paire de couleur vendue comme or mais se rapprochant davantage du orange immonde d'une vieille citrouille flétrie. Et pour conclure le désastre, des filaments métalliques argentées décorent l'inconfortable vêtement -ce qui certes est flatteur pour l'œil mais gratte aussi terriblement.

A chaque pas vers la Grande Salle pour prendre un déjeuner que j'espère délicieux mais soupçonne chaotique tant la journée débute mal, le frottement des chaussettes sur ma peau me fait l'effet d'un grattement continuel et sans fin comme si des feuilles de houx se trouvaient à l'intérieur. Seule la bienséance et une pointe de fainéantise m'empêchent d'apostropher tous ces gnomes de première année qui m'obstruent le chemin voire me bousculent -quel irrespect ! et c'est encore parfaitement grognonne que je m'installe à la table des Serdaigle. La malchance amène rapidement mon cousin Blaze qui prend place sur le banc, un affreux mucus verdâtre dégoulinant encore de son nez comme chaque fin d'automne et les cheveux décoiffés rabattus sur son front par un large bonnet de Noël. Il ose me saluer, moi je l'ignore. J'ai faim. Je mange.

La cuillère plantée dans un pudding au goût atroce, je ne prête qu'une attention superficielle à mon environnement, remarquant à peine les quelques bougies au plafond et les nouveaux sapins installés non loin. J'ai l'impression que chaque année, on nous ressort les décorations de Noël de plus en plus tôt. Et ce soir peut-être, ça sera lait de poule et dinde au menu puis un banquet le lendemain ? Ridicule. J'avoue qu'une mince pie pourrait me remonter un peu le moral, mais je ne me déplais pas dans cette morosité lugubre qui dégouline par tous les pores de ma peau. Miss Valerion elle-même pourrait me lancer un Rictusempra que ça ne me ferait pas rire. Non aujourd'hui, je suis de mauvais poil.

La seule chose qui sauve ma matinée chaotique, c'est la présence de ma confiture préférée. J'ai de la chance, c'est rare qu'elle soit là. J'en ai mis une généreuse couche sur ma tartine que je garde pour la fin, pour terminer le petit-déjeuner par le meilleur. Je la regarde parfois, une étoile froide brillant dans un œil fatigué, guettant le moment où j'aurais avalé tous mes fruits, mon pudding et mon thé pour m'emparer de la tartine bien-aimée. La gelée brille comme une fleur de poinsettia, délicate et brillante elle semble sucrée juste comme il faut. Oui, c'est en réalité tout ce qu'il me fallait pour retrouver l'espoir d'un jour meilleur -l'unique cadeau qu'un lutin attentionné aurait pu m'offrir pour mon plus grand ravissement.

Et là, c'est le drame. Un affreux papier blanc vient s'écraser sur mon sésame, ma seule porte de sortie de cet état morose qui effraierait même Miss Loewy si elle avait été encore là. Le papier vient s'embourber dans la gelée collante, envoyant même valser quelques morceaux sur le nez rudolphesque déjà bien rouge de Blaze. Qui OSE. Je contemple le désastre sans bouger, bien trop anéantie pour esquisser le moindre mouvement. Puis les secondes passant, une main vient extirper ma baguette de ma cape. Un mouvement et deux mots plus tard, le petit bout de papier lévite à nouveau en l'air et se déplie face à moi.

J'sais pas qui t'es, mais j'suis sûr qu't'es la personne la plus élégante du château !

Bien sûr. Gamin.e si je t'attrape, c'est dans la fine poudreuse dehors à huit heures de matin que je te montrerais toute mon élégance. Dégoûtée, je repousse d'un mouvement de la main l'assiette et sa tartine abîmée, bien peu motivée à l'idée de consommer un met désormais plein de germes inconnues. Peut-être que l'idée d'un expéditeur anonyme de seize ou dix-sept ans, grand et brun me traverse l'esprit puisque je me redresse un peu agacée sur mon banc, en tirant sur mes vêtements pour qu'ils tombent tout bien comme il faut. Ai-je bien coiffé mes cheveux ce matin ? Mon discret maquillage a-t-il été remarqué ? Mhffhf.

Post unique, je ne repasserai pas par ici. Merci Narcisse pour cette occasion

Le dimanche, Nélya hésite souvent à quitter sa couette, son lit douillet et chaud, et la douceur des poils de Tommee qui lui réchauffaient le cou lorsqu'elle venait se lover contre elle, surtout en hiver. Mais cette fois, Tommee n'était allongée sur le lit, sa couette était tombée, la laissant en proie à des grelottements incontrôlables, comme si elle avait été victime d'un Glacius et son lit n'avait rien de son confort habituel. Il fallait dire que la veille, elle avait passé un long moment à s'exercer sur les sortilèges qui lui posaient soucis, et en revenant au dortoir, elle avait glissé sur un objet qu'elle ne parvenait toujours pas à identifier. La seule chose identifiable était el bleu qui avait résulté de sa chute. Le dos en compote, et les bras douloureux dès qu'elle les bougeait, Nélya tirait la grimace en s'asseyant sur le bord de son matelas.

C'était dimanche, et le dimanche elle restait en pyjamas, et puis de toute façon elle ne voyait pas trop comment elle aurait pu enlever son pull sans finir par se rouler au sol à cause de la douleur qui lui foudroyait les muscles à chaque mouvement, même minime. La descente des marches jusqu'à la Grande salle fut trèèès longue, et une fois qu'elle y fut, elle chercha tout de même un visage amical et familier avec qui prendre son petit déjeuner. En avançant doucement, elle laissa son regard se balader sur l'endroit décoré, un petite sourire aux lèvres, en se faisant la remarque qu'elle devrait tenir Tommee éloignée des feuilles de houx si elle ne voulait pas la voir tousser pendant des jours.

D'un regard curieux, elle suivit le vol léger d'une feuille, et l'attrapa en grimaçant lorsqu'elle passa près delle, ses bras lui étant encore douloureux. En tenant le petit papier entre ses doigts, elle alla s'approcha du bout de table des jaune et noir, et tout en lisant le petit mot qu'elle avait attrapé au vol, se servit un verre de lait.

"Si t'as pas encore pu rigoler aujourd'hui : C'est quoi une chauve-souris avec une perruque ? Une souris !" Nélya était bon public, toujours le sourire aux lèvres, sauf exception, et la petite blague eut chez elle le même effet qu'un rictusempra! Etait-ce l'idée des enseignants? Ou encore d'élèves? En tout cas, elle appréciait! Peut-être que chaque jour dans la grande salle, de petits mots voleront de la même façon, comme pour un calendrier de l'avent revisité!

Elle porta le verre et son liquide à ses lèvre et en but une première grande gorgée. Mais aussitôt elle fronça les sourcils au goût qui coulait dans son gosier, elle s'attendait à un banquet en ce mois de fête, mais voilà qu'elle tombait sur du lait de poule! Ne pouvant pas supporter cette boisson, elle tourna vivement la tête et recracha ce qu'elle avait bu sans pouvoir se retenir.


n'importe qui peut interagir/ se prendre une petite douche au lait de poule
mots en gras pour l'animation de la Grande Aventure de Noël

It's tiiiiiime ! La meilleure saison de toute l'année venait de commencer. Miles appréciait tout ce qui tournait de proche ou de loin autour de Noël. Il avait tellement hâte d'accrocher sa chaussette en salle commune pour recevoir les petits cadeaux qu'ils reçoivent d'habitude en salle commune. Comme d'habitude, Miles comptait se remplir la pense, et pas qu'à Noël. Généralement en cette période, les elfes de maison préparaient déjà des mets tels que des mince pies, des cookies de Noël ou bien du lait de poule.

Mais malheureusement, il n'aurait pas pu participer au banquet annuel de cette année car il projetait de passer la veillée de Noël avec sa famille. Il voulait également faire la décoration du sapin et déguster la fameuse dinde de sa maman. Le Gryffondor avait déjà participé à l'effort collectif en décorant plusieurs endroits de l'école avec des guirlandes de couleurs, d'or et d'argent, des houx et du gui, des poinsettias, un peu de poudreuse. Bref, que des petites choses faisant penser à Noël.

Il était actuellement en chemin vers la Grande Salle pour aller manger. En rentrant il vit les incroyables décorations présentes : les bougies illuminaient tels des comètes et des étoiles. On pouvait observer plein de petits pliages qui représentaient sûrement Rudolphe, des lutins ou des gnomes. Il s'asseyait à la table des Gryffondor. Il se prit une tasse de chocolat chaud ainsi qu'une part de pudding. Pendant sa dégustation, il vit du coin de l'oeil un petit papier venant de derrière. Il en prit un et vit écrit dessus :

Si personne te l'a encore dit : Bravo ! Bravo et merci, merci d'exister !

Merci d'exister ? Waouh, c'était peut-être la toute première fois que quelqu'un fit un tel compliment à Miles depuis très longtemps. Mais qui lui avait envoyé cela ? Il se leva pour faire sa petite enquête et observa autour de lui : il n'y avait pas beaucoup de personne dans la grande salle, c'était donc un peu plus facile. Il vit Nélya, une de ses camarades de maison à proximité. C'était peut-être elle.

-"Salut Nélya ! Je voulais savoir, est-ce que c'était toi qui m'avait envoyé ce mot ?"
@Nélya Marks me voici !
Mots en gras pour la Grande Aventure de Noël

Plus que 3 semaines et demi avant Noël. 3 semaines et demi, soit 24 jours, soit 576 heures.
Aujourd'hui, forcément, Noël était sur toutes les lèvres, dans tous les esprits. Pourtant, l'atmosphère ne s'y prêtait pas trop. Pas de neige ni même de givre, rien que des nuages gris qui s'amoncelaient dans le ciel et deux trois feuilles mortes qui voletaient dans le ciel. On aurait pu croire que la météo ferait un petit effort pour ce premier jour de décembre, mais non. Peut-être pour le jour de Noël. Un Noël blanc, ça serait chouette.
Tout en mordant dans une tartine beurrée, je promenai mon regard le long de la pièce. Ici aussi, on aurait eu du mal à croire qu'on était le premier décembre. Les élèves, éparpillés le long des tables, mâchonnaient mornement leur petit déjeuner, sans une étincelle de gaieté dans leur regard. Rien ne sortait de l'ordinaire.
Si, là, un première année venait de faire s'envoler des dizaines de petits papiers qui flottaient en l'air comme autant d'oiseaux blancs. Occupée à observer son manège, j'oubliai de surveiller les missives, et l'une d'entre elles me heurta pile entre les sourcils. Ouille.
Me frottant le front d'une main, je saisis de l'autre la petite carte, tombée sur mes genoux, et la dépliai. Des caractères visiblement découpés dans un journal y était collés, tel la menace anonyme d'un corbeau. Mais ce message-là n'avait rien de sinistre :

Si les journées paraissent aussi belles, c'est parce que tu perds jamais ton sourire !

Un sourire attendri étira mes lèvres. Quelle délicate attention ! Voilà qui ressuscitait immédiatement l'esprit de Noël dont je me languissais quelques instants plus tôt.
J'avalais rapidement ma dernière bouchée de pain et me levai pour rejoindre l'endroit où était assis le joyeux expéditeur. Justement, d'autres élèves lui parlaient de ses petits mots.

- J'en ai reçu un aussi, indiquai-je en guise d'entrée de jeu.

Je le posais à plat sur la table, face à lui pour qu'il puisse le lire.

- C'est drôlement gentil, le félicitai-je. À présent que j'étais plus proche, je reconnaissais Narcisse Brando, qui avait commenté un match de Quidditch auquel j'avais assisté moins d'un mois auparavant. Flagrant défenseur de Poufsouffle malgré sa prétendue impartialité, il m'avait paru bien moins sympathique qu'aujourd'hui. Y a quelque chose en particulier qui t'a poussé à faire ça ?

@Narcisse Brando, coucou !
@Constance Nelson puisque tu es à proximité