En ce premier jour de décembre, les couloirs et la grande salle de Poudlard avaient pris des couleurs plus festives annonçant l'approche des vacances de fin d'année. Dès la sortie de ma salle commune ce matin, j'avais pu apercevoir les premières décorations végétales qui ornées les murs : des guirlandes et des couronnes de branchage verdoyant agrémentées d'une touche de couleur rouge due à la présence des fleurs étoilées de poinsettia. Dans le hall d'entrée et la grande salle, des sapins étaient déjà disposés et attendaient leurs décorations. Un large sourire se dessine sur mon visage lorsque le souvenir du cours de sortilèges de l'année précédente me revient en mémoire : nous les avions décorés en faisant léviter les boules de Noël aux couleurs de Poudlard.

Assise à la table des Aigles pour le petit déjeuner, je me sers un bol de chocolat chaud accompagné de tartines recouvertes une épaisse couche de miel.
L'année dernière, j'étais rentrée dans ma famille, mais cette année, je ne savais pas encore...

24 décembre au soir...

Le moment tant attendu par les élèves qui étaient restés à Poudlard étaient enfin arrivé : le banquet pour la veillée de Noël. Pour cette occasion, les élèves avaient eu l'autorisation de se déguiser : rien de très élaboré, juste une petite touche festive. Certains élèves portaient des bonnets verts ou rouges, leur donnant un air de lutins du Père Noël, d'autres portaient des serre-tête faisant apparaitre des bois, comme Rudolphe, le renne du Père Noël.
En entrant dans la grande salle, les élèves furent impressionné par le plafond magique était juste...magique ! Sur un fond bleu-nuit, on pouvait voir une multitude d'étoiles. Celles-ci s'assemblaient pour former les mots "JOYEUX" et "NOËL". Et lorsqu'un mot était percuté par l'une des comètes qui sillonnaient ce ciel étoilé, celui-ci se modifiait pour former le deuxième.
A chaque coin de la salle, il y avait un immense sapin, chacun arborant des décorations à l'image de chacune des maisons : des aigles bleutés pour Serdaigle, des lions rouge pour Gryffondor, les serpents verts pour Serpentard et des blaireaux jaune pour Poufsouffle. Chaque sapin était partiellement recouvert de poudreuse hivernale, ce qui faisait ressortir les décorations, qui avaient été complétées par des guirlandes aux reflets d'argent ainsi qu'une étoile brillante comme de l'or placée au sommet. Accrochée au sapin correspondant à celui de sa maison, chaque élève pouvait y trouver une chaussette à son nom qui contenait quelques friandises : une chocogrenouille, une baguette réglisse, un sachet de gnomes au poivre...
Les quatre grandes tables avaient laissé place à un espace libéré pour servir de piste de danse.
L'une des tables était placée contre un mur et accueillait le buffet pour cette soirée. Au milieu de celle-ci, une sculpture en glace représentant un sapin avait été réalisée, surement à l'aide d'un "Glacius" parfaitement exécuté. Pour débuter le diner, il y avaient une montagne de crackers accompagnés d'une multitude de terrines à tartiner. Les plats proposés étaient nombreux : du rosbeef et de la dinde rôtie, de la purée de pomme de terre, des champignons et des marrons en sauce... Les desserts n'avaient pas été oublié : de nombreux plateaux étaient remplis de biscuits à la guimauve, de mince pies, de chocoballes ou encore de pudding. Tout pour faire plaisir aux gourmands. Bien sûr, il y avait également des boissons : de nombreux jus de fruits, mais aussi de la bièraubeurre et aussi le traditionnel lait de poule.
A l'opposé, se trouvaient des tables rondes qui pouvaient accueillir une poignée d'élèves. Une bougie allumée et des branches de houx étaient déposés au centre pour les décorer. Des dragées surprises étaient également proposées pour les plus courageux.
La bonne humeur qui régnait dans la salle n'était pas due à un sortilège d'allégresse ou à un "Rictusempra". Tous le monde s'amusait. Et si certains avait le nez qui coule et la larme à l'œil, c'était surement à cause d'une dragée au poivre ou au piment qu'à un malencontreux "Mucus ad Nauseam".
De la musique festive accompagnait ce diner et les élèves allaient se dandiner sur la piste de danse à de nombreuses reprises.
C'était une fête réussie !

Je sors de ma rêverie lorsqu'un camarade, en s'asseyant à côté de moi, me bouscule légèrement.

Je m'avance entre les longues tables de la Grande salle, les mains dans les poches, une démarche inhabituelle, dynamique. Une démarche heureuse.
Aujourd'hui, c'est le 1er jour de décembre. Avec ma famille - qui se résume à mes parents, ma petite sœur et pépé - on le fête tous les ans. On n'a pas beaucoup d'argent, mais ça ne nous empêche pas de profiter tous ensemble ! Et puis mes parents et pépé trouvent toujours un moyen pour offrir des cadeaux à Mia et à moi.
C'est dans cette bonne humeur que je me dirige vers la table le des gryffondors en fredonnant une chanson que pépé me chantait quand j'étais tout petit :

À Noël, vive le banquet
Mais n'oublions pas le bonnet
Ce soir, c'est la veillée
Il fera froid, il fera frais

Glacius et Rictumsempra
Sous le froid, tu rigoleras
Accio et cetera
De la neige, tu mangeras

Les amis, bon repas
Moi je vais arroser ma poinsettia
Dans la volière, éteignez les bougies
Elles effraient toutes ces minces pies

Voie lactée et lait de poule
Je vais admirer les étoiles
Dans le dortoir, j'ai oublié mes chaussettes
Mais au moins, j'ai une chance de voir une comète

Sacrés elfes, sacrés lutins
On attend les cadeaux sous le sapin
Plein d'or et d'argent
Tout ça, c'est dément

Ding, Ding
Sonne la cloche
Voilà le pudding
Annonce Rudolphe

Un mucus de veracrasse
Coule de mes narines, de mes narines
Sous la branche de houx, j'ai la classe
Les pieds dans la poudreuse, au sommet de cette colline.

Les gnomes creusent leurs trous, sortent les petits
Mon crackers craque, fait du bruit
Ils sortent, ils s'enfuient
À moi la dinde, bon appétit.

A l'époque où pépé me l'a apprise, je ne comprenait pas les paroles. Dès gnomes ? Glacius et Rictumsempra ? Ça ne voulait rien dire pour moi. Maintenant, je sais. Et ça me rend fier de pouvoir enfin comprendre les paroles de cette chanson.

J'arrive au niveau de la table des gryffonds et m'assoie.
Oups ! Pardon !
Dans mon mouvement, j'ai bousculé une élève qui mangait.
J'suis désolé, c'est que j'suis pas encore bien réveillé.
D'ailleurs, pourquoi les serviettes sont bleues. Elles sont pas rouges et or d'habitude ? Oh, mais je suis sûr la table des serdaigles ! Eh, mais c'est Erin, tiens !

Ce qui me sortit de ma rêverie fut l'installation d'un garçon aux cheveux blonds. Je l'avais croisé il y a quelques semaines de cela, à la voilière. Celui-ci était perdu, ne sachant pas comment envoyer sa lettre.
- Hé, salut Alexis ! J'dirais même plus... t'es même pas à la bonne table !, dis-je en riant au Gryffondor. Mais y'a pas d'souci... Fait comme chez toi..., terminais-je en mordant dans la tartine que j'avais en main.

Puis, après une gorgée de chocolat chaud, je reprends :
- Dis donc, t'as l'air bien joyeux quand même... J't'ai entendu fredonner, il m'semble, non ? C'est l'approche de Noël ?


Parler de Noël me replonger dans mes rêveries.
Je me rappelle vaguement d'avoir appris quelques chants de Noël lorsque j'étais à l'école moldue, notamment, "Mon beau sapin". La semaine avant les vacances, on allait assister à une représentation du ballet Casse-noisette. On faisait des dessins de rennes, de couronnes de houx et de chaussettes accrochées sur le bord d'une cheminée... On réalisait également des guirlandes en papier et même des maisons en pain d'épices. Le dernier jour, le Père Noël -enfin, c'était pas le vrai, mais un adulte de l'école qui était déguisé- venait distribuer des cadeaux, un par élève, qu'il sortait d'une hotte, une sorte de grand panier en osier.


- T'aimes la période de Noël, toi ?, finis-je par demander au première année.

RP abandonné