Nélya Marks, fin troisième année 14 ans BBCode= #800000

solo avec Aalana Marks et Laydon Grant

le dimanche 30 juin 2047

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tee-shirt rose pâle décoré d'une fleur au centre, jean droit bleu clair, vans noires.

Assise sur un tabouret derrière le comptoir, un chiffon en main, Nélya frottait un vieux cadre photo de couleur bronze, minutieusement décoré de diverses gravures formant des arabesques délicates aux courbes régulières. Un cadre ancien, vieux du 17 -ème siècle lui avait dit mister Grant! Aussi, la brune redoublait de vigilance à son égard, car avec son œil de faucon, mister Grant ne manquait jamais une poussière ou la plus infime des rayures, et ce malgré son âge avancé.

Le carillon-lui aussi d'époque- placé au-dessus de la porte tinta à l'entrée d'un nouveau client et fit résonner dans la boutique un son léger, qui fit aussitôt relever la tête de la brunette, qui se munit de son sourire d'enfant en saluant la femme, toute de noire vêtue. Le comptoir derrière lequel elle était se situant directement en face de l'entrée, Nélya ne pouvait manquer les allées et venues devant ou dans la boutique. Aussi, elle fut contente lorsque que cette femme, qu'elle avait vu s'attarder plusieurs fois déjà devant la vitrine entra enfin, même si l'expression qu'elle arborait permettait à Nélya de comprendre qu'elle était peut-être un peu gênée. Mais pourquoi? ça c'était un autre niveau d'analyse des expressions et des sentiments que la jeune Marks n'avait pas encore atteint.

- Bonjour!

- Mh, oui bonjour... regardant avec insistance autour d'elle, la femme finit par s'approcher. Est-ce que, vous travaillez ici?

- Oh non, j'aide juste ma maman qui travaille ici! Je vais vous la chercher, elle pourra vous aider!

Mais avant même qu'elle ne dépose son chiffon, la femme manifesta vivement son opposition. C'était étrange, Nélya ne voyait pas vraiment pourquoi elle ne voulait pas voir quelqu'un qui travaillait ici. Cependant, elle resta sur place, le regard levé sur la femme qui faisait tourner autour de son poignet un bracelet de perles colorées, visiblement fait par un enfant.

-Mh, cela peut paraitre déplacé, mais je peux vous demander votre âge?

- J'ai 14 ans. Ne manifestant pas la moindre réticence ou doute quelconque à l'égard de la cliente, Nélya se sentait disposée à lui fournir n'importe quelle information, que ce soit sur elle, ou sur les articles mis en vente. Enfin, elle savait tout de même l'ultime limite du secret magique.

-Oh, heu la facilité avec laquelle la jeune fille lui répondait déconcertait la femme, qui ne s'attendait pas à se retrouver face à une enfant, mais il s'avérait que c'était peut-être la meilleure personne pour l'aider ici. Hé bien, j'ai une fille qui a quasiment le même âge, et je vais la revoir pour la première fois depuis... Depuis longtemps... Et comme je sais qu'elle aime les objets anciens... Enfin voilà je cherche un cadeau pour elle pour nos retrouvailles.

- C'est triste que vous l'ayez pas vu pendant longtemps. Elle vous manque non? Après tout comment cela pouvait-il en être autrement? La chose en était quasiment inconcevable pour la jeune sorcière, qui ne parvenait toujours pas à s'habituer à l'absence de ses parents. Mais elle avait appris, à Poudlard, grâce à plusieurs rencontres, qu'il était possible de ne pas partager un amour inconditionnel avec ses géniteurs, mais pourtant, même si elle le savait, elle ne le comprenait pas.

-.... Oui... Elle me manque. Les mots semblaient difficiles à dire pour l'anglaise qui répétait les mêmes mouvements de mains dans ses cheveux pour aplatir une quelconque mèche rebelle

-Alors le cadeau ça devrait pas être de passer du temps avec elle? Moi quand je suis à l'internat et que mes parents me manquent, tout ce que je veux c'est vite les retrouver.

La femme dodelina de la tête, à moitié d'accord avec l'enfant avant d'exposer qu'après autant de temps séparée, par sa faut qui plus est, les deux ne parviendraient pas forcément à se parler, à s'habituer à la présence étrangère de l'autre. Elles étaient comme devenues des étrangères, et la femme craignait de passer avec sa fille des retrouvailles plongées dans le silence et la gêne. Nélya aurait eu de quoi répondre, ne comprenant pas comment une mère et sa fille pouvaient se retrouvaient comme des étrangères l'une pour l'autre, on ne prenait pas tant soin de préparer une rencontre avec une inconnue en allant jusqu'à chercher un cadeau. Et puis, la cliente l'avait dit elle-même, c'était des retrouvailles qu'elle préparait, pas une première rencontre. Mais bon, Nélya garda ses remarques pour elle, et passa son regard pétillant sur la boutique, avant de se lever d'un bond pour avancer avec impatience jusqu'à l'un des murs de la boutique pour désigner un présentoir.

- Est-ce que vous vous ou votre fille savez jouer aux échecs? Après l'affirmation silencieuse de la femme, Nélya lui désigna un échiquier. Alors voilà!
En plus comme il est ancien, vot' fille devrait aimer non? J'crois qu'il date de 1860... quelque chose... 1866 j'crois. Il a été offert au Tsar Alexandre II.

Après plusieurs minutes à discuter d'avantage, la femme conclut qu'elle voulait procéder à l'achat de l'échiquier. Ravie de cette décision, Nélya s'empressa d'aller trouver sa mère ou Mister Grant pour procéder à la vente, mais en reculant un peu trop brusquement l'étagère derrière elle fut bousculé et malgré qu'elle la stabilisa au plus vite, un bruit d'éclat de verre résonna dans la boutique. Bon sang. Avec une lenteur assassine, elle fit le tour du meuble pour constater avec horreur qu'un globe céleste s'était brisé au sol, laissant glissé un mini globe terrestre qu'il contenait en son sein. Figée par la panique, Nélya n'entendit même pas le propriétaire de la boutique arriver. Il passa un regard sévère sur l'objet brisé puis toisa la jeune fille livide qui lui retournait un regard coupable. Sans un mot pour elle, il bougonna dans sa barbe et fit signe à la cliente de s'avancer. Se sentant coupable, elle tenta d'expliquer que l'incident était survenu par sa faute, mais l'antiquaire n'en fit rien, grommelant dans sa barbe tout en indiquant le prix à la femme, qui paya sans sourciller, malgré le prix assez élevé.

Finalement, une fois la cliente partie à reculons en ajoutant autant de fois que possible que l'accident était arrivé par sa faute, Nélya se rapprocha du vieil homme, qui s'en était allé chercher une pelle et un balai. Elle le suivit alors qu'il balaya les débris de verres, attendant une quelconque parole.

-... J'suis désolée. J'voulais vite vous chercher, et, et j'ai pas fait assez attention. Pardon M'sieur Grant...

Mais le vieil homme ne répondit rien, et s'occupa simplement de ramasser chaque fragment de l'objet avant de s'avancer vers l'arrière-boutique.

- Toi, ne bouges pas. Et ne touches plus à rien.

Elle n'avait pas bougé, les bras le long de corps, et les mains accrochées à son jean, le regard perdu où gisait encore il y a quelques secondes l'objet, sûrement très précieux, qu'elle avait cassé dans son excitation mal contenue. Sa mère s'approcha d'elle, une fois qu'elle déposé une veille boite à musique en porcelaine beige, pour lui caresser les joues de ses mains chaudes et bienveillantes.

- Nélya? Ce n'est pas grave, ce n'est qu'un objet. Et je peux le réparer quand il aura le dos tourné, d'accord? La gamine hocha du chef, et même si elle se sentait un peu rassurée, il y avait toujours cette culpabilité qui lui pesait sur le dos. Est-ce que tu t'es blessée? Sans réellement attendre la réponse de sa fille, elle commença à lui inspecter, les mains et les chevilles.

Raccrochée à la bonne nouvelle que sa maman pouvait toujours remettre en état l'objet, Nélya quitta les bras de sa mère pour attraper un éclat de verre au sol, qui avait glissé jusque sous le bureau. En le montrant à sa mère, celle-ci lui retire doucement des doigts pour ne pas risquer qu'elle se coupe, et alla récupérer le bout de tissus avec lequel la brunette frottait le cadre plus tôt, pour y déposer le fragement.

-Là, maintenant tu peux aller le donner à Mister Grant. Et fais attention, ne cours pas avec c'est dangereux, et ne le prends pas entre tes doigts!

Nélya s'empressa de rejoindre l'arrière-boutique, à grandes enjambées, puisque courir aurait hurler sa mère de panique. Cette partie du magasin nécessitait de descendre quelques marches et était interdite au public, était à l'abris des regard, débordant de caisses et de cartons de toutes tailles. On y trouvait des objets encore plus farfelus qu'en vitrine, de produits ménagé ou encore des objets et des meubles réservés à des noms prenant la poussière. En slalomant entre les étagères, les buffets et les cartons ou meubles recouverts d'un drap grisé par la poussière accumulée, elle parvint à atteindre la porte d'un petit cabinet, qui servait de bureau à monsieur Grant. Parfois il laissait la boutique à Aalana, et s'y enfermait pour la journée, sans jamais en sortir même pour manger, et jamais, au grand jamais, les deux Marks n'avaient eu l'autorisation d'y pénétrer. Cette pièce était pleine de mystères pour Nélya, et plusieurs fois elle avait eu envie d'y entrer, mais à chaque fois, l'antiquaire surgissait pour la toiser d'un mauvais oeil. Jour après jour, cette porte était close, mais une chance inespérée avait fait qu'aujourd'hui, en y entrant, l'antiquaire ne l'avait pas complètement refermé derrière lui. Dans l'entrebâillement de la porte, Nélya avait la possibilité de glisser un œil curieux.

Poussée par une curiosité qui devenait presque un besoin, elle s'approcha à pas feutré de la petite ouverture, et se pencha. Au début elle ne voyait rien de spécial, Quoi que, le fait que ce petit bureau était parfaitement propre et rangé et contrastait brutalement avec l'état de la boutique était déjà très spécial. Mais il n'y avait à l'intérieur, qu'un buffet en bois brun, des tableaux d'animaux et de plantes au mur, une ampoule nue qui pendait du plafond et mister Grant, face aux divers morceaux du globe qui pointait une baguett-

- HEIN?!

Son exclamation se fit évidemment entendre de l'homme, qui, en une fraction de seconde ouvrait entièrement la porte d'un geste du poignet, pour faire face à une Nélya la bouche grande ouverte sous la surprise, dont le regard allait et venait de sa baguette à lui.

-Alors vous êtes un sorcier ?!

- Oh, oui, oui vous n'avez pas bientôt fini de faire la beuglante?

-Oh vous avez raison, c'est pas comme si j'avais une bonne raison! Ah mais si! Vous êtes un sorcier!

-C'est pas si incroyable, vous aussi vous en êtes une!

- Alors vous le saviez, mais vous n'avez rien dit?! Pendant tout ce temps?!

Mister Grant était un sorcier. Un sorcier avec une baguette, et de la magie. Comme sa maman et elle. Dans le genre des nouvelles surprenantes, c'était pas mal. Tous les trois à présent dans le fameux bureau auquel elles n'avaient pas accès avant, Nélya pouvait remarquer quelques détails pendant que sa maman semblait faire la leçon à son patron. Dans ces détails il y avait par exemple, le fait que les quelques photos accrochées aux murs étaient des photos sorcières installées de façon chronologique pour raconter l'histoire de la boutique. Il y figurait le plus souvent des personnes en compagnie du sorcier qui témoignaient d'une certaine joie près d'un objet ou un meuble dont l'un ou l'autre venait de faire acquisition. Concernant les photos d'animaux et de plantes, elle avait pu se rendre compte que chaque cadre contenait une petite fiche explicative sur l'animal ou la plante, qui n'existait que dans le monde magique.

Assise sur un tabouret près du globe à présent reconstitué par un Reparo, Nélya patienta, attendant la fin de la confrontation des adultes. Mais il semblait qu'ils avaient toujours quelque chose à rajouter, refusant de laisser le dernier mot à l'autre. Du bout du doigt, elle toucha le globe et traça l'une des constellations y figurant. Une question la taraudait soudainement, et elle se redressa, le regard de nouveau tourné vers les deux adultes.

- Hum... Elle ne savait pas comment poser sa question, puisque les deux adultes discutaient toujours vivement, et il était impolis d'interrompre deux personnes en pleine conversation. Mais elle avait l'impression que sans élément extérieur, ils ne s'arrêteraient jamais. Et heureusement pour elle, Aalana coupa net à l'échange au premier son émit par sa fille avant de s'approcher d'elle. J'me d'mandais quelque chose. Sous les encouragements silencieux de sa mère, l'enfant poursuivit en relevant ses orbes vertes vers le soixantenaire avancé. Est-ce que vous vendez aussi des objets magiques? Et des sorciers viennent faire des achats ici?

L'homme plongea son regard dans celui de l'enfant, l'air de la jauger, comme si à présent, il avait encore le luxe de leur faire secrets. Mais il fallait être lucide, leur cacher encore quoi que ce soit ne serait pas très utile, et son bobard, quand bien même il choisirait de leur mentir, ne durerait pas très longtemps.

- Oui en effet... Sorciers comme Moldus composent ma clientèle. Et vous, reprit il vivement en pointant son index droit sur Aalana Si je ne vous ai rien dit, c'est parce que je trouvais la chose inutile! Vous auriez finit par vous en rendre compte, la preuve, regardez la situation! Bon si on a finit avec ces histoires, reprenons le travail. Aalana, sachez maintenant qu'à présent vous allez aussi vous occuper des clients sorciers, mais ça ne veut pas dire que je vais augmenter votre salaire. Allez, hop, au travail!

La gamine, contrairement à sa mère qui réfrénait mal une colère certaine pour le peu d'égard du vieillard, sauta à terre et souleva avec précaution le globe, avant de retourner dans la boutique pour faire retrouver sa place au globe. A présent, venir chez l'antiquaire allait être encore plus amusant!