(2) - 6 janvier 2048- Quelque part dans la journée @Elian Kernac'h

Loin de se reposer sur son premier jour officiel de travail à Poudlard, Sigmund enchaîne les différentes tâches avec une efficacité relative, assurant au passage les cours de la journée heureusement bien préparés à l'avance. Une pause serait bienvenue au milieu de toutes ces interactions épuisantes, même si l'homme ressent toujours une immense satisfaction à partager du temps avec de jeunes personnes.

Penché sur ses parchemins pour la préparation des cours de la semaine, une sensation le gêne depuis quelques temps : il se sent observé. Pourtant personne n'est là, et la porte de son bureau est bien fermée. Moustache est parti se reposer dans ses appartements. Alors, d'où vient cette impression d'avoir une paire d'yeux braqués sur soi... ?

Son regard se pose un peu par hasard sur la fenêtre et ce qu'il y voit manque de le faire défaillir : comme une chouette, deux grands yeux le dévorent du regard sans ciller -seul l'éclat d'un œil noisette et la forme reconnaissable d'un nez totalement écrasé contre la vitre lui donne un indice rassurant sur l'identité du petit espion. Il vient aussitôt ouvrir la fenêtre en grand. « Elian... ? »

Vous avez jusqu'au 18 janvier, 16h40 pour répondre

"Surtout ne dérange pas ton parrain. Rappelle-toi : laisse-le respirer..." lui avait fait promettre son père au départ du Poudlard Express. Elian avait fait de son mieux mais - comme à chaque fois que Sigmund Charleston se trouvait à Poudlard - il avait fallu batailler durant le dîner pour convaincre le garçon de ne pas s'assoir à la table des professeurs. Ne laissant à peine le temps au soleil de tomber et de se relever, le voilà qui restait glué à la fenêtre du bureau nouvellement réaménagé.

Est-ce qu'il lui donnait assez d'espace pour respirer, comme ça ? Après tout, il ne se trouvait techniquement pas à l'intérieur du bureau. C'était comme si l'esprit de la maison de Loutry Ste Chaspoule avait été contenu en une seule pièce. Les moustaches de tonton Sig apparurent d'un seul coup en gros plan devant la fenêtre.

« TONTON ! » lâcha Elian en s'abandonnant - et abandonnant sa promesse faite à son père dans le même temps - autour du cou du sorcier dès que ce dernier eût ouvert la vitre.

Sitôt les bras de son filleul enroulés autour de son cou, Sigmund le soulève de terre comme un simple pot de fleur et le glisse à l'intérieur de la pièce. Il pose soigneusement son gamin dans le canapé et d'un coup de baguette magique, fait venir à eux théière et tasses. La petite corbeille de Chocogrenouilles disparaît tout aussi sec dans un tiroir -hélas, Evelyn a fait promettre à Sigmund de ne pas profiter de la proximité retrouvée avec son fils pour le « gaver de friandises. »

À la place, ce sont des biscuits confectionnés par l'adulte lui-même qui apparaissent sur la table -normalement réservés pour le pot de bienvenue des professeurs, une petite exception peut bien être faite pour nourrir son adolescent maigrichon.

« Ça va, champion ? » demande joyeusement Sigmund en s'asseyant en face du jeune homme.

Vous avez jusqu'au 18 janvier, 21h45 pour répondre

Toujours traité comme un prince par son parrain, Elian apprécia grandement de se faire porter comme un petit garçon. Il se réchauffa les mains en les cachant sous ses cuisses, bien calé au creux du sofa. Son observation intensive du décor le mena aux photos accrochées au mur : combien y en avait-il de lui en comparaison aux autres ? Une information qui lui paraissait importante à savoir mais peut-être moins que celle de l'origine de l'odeur soudaine de biscuits et du thé fumant.

« Youpla boum j'en prends trois ! » prévint Elian en s'exécutant.

Il cala un biscuit entre ses lèvres le temps de cacher les deux autres dans l'une des nombreuses poches de sa cape, comme un hamster qui faisait ses provisions pour l'hiver.

« Tout va bien mais... Tout à l'heure on va entamer un nouveau chapitre avec Mademoiselle Valerion sur les pièges magiques. Pas envie d'être piégé », conclut-il en croquant dans son biscuit.

Elian adorait les cours du professeur de DCFM, étant probablement ceux dans lesquels il pouvait le plus se défouler et où l'occasion leur était donnée de montrer leur potentiel magique - bien que le jeune sorcier n'avait pas grand chose à montrer de ce côté.

Le regard de Sigmund suit celui de son filleul pour se poser sur les nombreux cadres ornant le mur. Les dix-neuf photographies d'un Nana à travers ses bientôt quatre années de vie semblent leur sourire. Ça fait effectivement beaucoup de photos, avec les dix-huit représentant Elian et celles des autres enfants.

Sigmund se sert aussi dans les biscuits -malheureusement d'un aspect peu ragoûtant : la cuisson est aléatoire, le goût un peu douteux. Ça ne semble pas déranger Elian. L'adulte ne peut s'empêcher de frissonner à l'écoute du nom de sa collègue. Il est évidemment content de la revoir mais ne se fait pas à l'idée qu'ils vont désormais se croiser tous les jours.

« Et la professeure Valerion donc, elle te met des bonnes notes, fiston ? » demande le sorcier, inquiet.

Vous avez jusqu'au 21 janvier, 16h20 pour répondre

La tête d'Elian se mouvait lentement de gauche à droite comme s'il comptait et recomptait encore les photographies accrochées au mur. Il n'avait pas la berlue : le bébé l'avait battu au jeu du plus grand nombre de clichés. Ce constat lui avait fait manqué le changement d'humeur de son parrain à la mention du professeur de DCFM. Reposant son gâteau entamé dans le plat, profondément écœuré - non pas par le goût du gâteau en lui-même, ce qui aurait été plus compréhensible -, Elian croisa les bras. Il était le portrait craché d'Evelyn Kernac'h dans cette posture.

« Le professeur Valerion a dit que je serai le meilleur magicien si je m'entraînais beaucoup, c'est ce qu'elle a écrit sur mon bulletin. Mon copain Jeffrey est l'un de ses prodiges, mon copain Gryffs aussi mais c'est un secret, il est toujours le dernier à sortir de sa classe. Moi aussi, bientôt. »

Bien qu'il avait grandement exagéré les encouragements figurant sur son bulletin, l'idée d'entrer dans le cercle occulte du professeur avait réellement germé plusieurs fois dans l'esprit du garçon. Il lui manquait du talent en matière de magie mais sûrement pas d'audace irraisonnée. Pour le moment il était certain qu'Elian espérait inquiéter son pauvre parrain. Il voulait se rassurer de quelque chose, de la plus puérile des façons.

Le meilleur magicien ? Sigmund lève un sourcil, songeur. Connaissant la petite crapule qui lui sert de filleul, le sorcier se doute bien que ce dernier exagère légèrement mais ne relève pas. Il retient simplement que Sixtine semble avoir une bonne opinion du garçon -car il est impensable qu'il ait totalement menti, et qu'il soit bon. En même temps, c'est de la bonne graine ce petit, il a de qui tenir ! Il sourit fièrement et vient poser sa grande main calleuse sur la tête du garçon pour ébouriffer gentiment ses cheveux.

« Bien sûr que tu seras un grand magicien, Elian. » Mais prodige, vraiment ? Sigmund a vaguement entendu parler du club très sélectif et élitiste de son ancienne camarade et désormais collègue. Ça ne lui inspire rien de positif, et surtout il n'imagine pas du tout son poussin dans un tel club. Les autres enfants pourraient être méchants avec lui... mais si Jeffrey qui est un très charmant garçon y est, ce ne doit pas être si terrible ? « Tu.. tu aurais du temps pour ce club Elian, avec aussi tes responsabilités de stagiaire ? Tu sais si tu t'ennuies, tu peux venir me rendre visite quand tu veux... moi, j'accueille tout le monde sans distinction. Toi en particulier, tu seras toujours bienvenu. »

Vous avez jusqu'au 24 janvier, 23h15 pour répondre

Elian décroisa les bras, le cœur apaisé : Tonton Sig croyait en lui quand peu de personnes le faisait. A vrai dire, outre les encouragements lointains de Poppy Jones, le sorcier demeurait le seul à lui dire de telles choses. Avec un sourire absent, le garçon s'abreuva de ces paroles : elles trahissaient une inquiétude semblable à celle qu'aurait éprouvé son propre père.

« Bravo Tonton, tu as passé le test, s'enthousiasma-t-il. Je ne comptais pas vraiment jouer les prodiges, c'était seulement pour voir si cette idée te causerait du soucis. Mon esprit appartient à la Gardienne de la Forêt, sinon mon stage se passera très mal... »

Bien que l'invitation ne sonnait pas comme un traitement de faveur - connaissant son parrain -, Elian estimait que ce bureau ressemblait à un véritable foyer. Il s'y sentait bien, contrairement à sa chambre impersonnelle et froide à la chapelle de Lavernock. Il s'allongea de moitié, ses bottines sales côtoyant la surface du canapé, et tira un coussin contre lui. Seules les photomagiques fixées au mur l'importunaient, finalement. Son visage se ferma de nouveau, ses grands yeux partant à la recherche d'une vérité dans ceux de son parrain.

« Nana ne peut pas venir ici, n'est-ce pas ? C'est pour ça que tu as accroché plus de photos de lui ? »

Ouf ! À l'évocation de son drôle de test, un poids s'enlève des épaules du parrain inquiet. Bien sûr, il ne comprend pas la moitié du cheminement de pensée du garçon mais son petit a toujours été un peu spécial, donc il ne s'en formalise pas vraiment.

« Ton stage se passera très bien, mon grand. Tu es un garçon exceptionnel, Mrs Fleming s'en est probablement rendue compte. » Et lui, il en est immensément fier. Voyant l'enfant désormais allongé dans le canapé, l'homme se dépêche d'aller lui chercher une petite couverture. Alors qu'Elian le questionne sur les photographies, Sigmund le recouvre d'une large couette qu'il remonte jusqu'à son menton « Tu veux faire une sieste, c'est pour ça que tu t'es allongé ? Tu peux rester, si j'ai du travail je te donnerai un double des clefs pour que tu puisses partir et refermer derrière toi. Et non, je doute que Nana puisse venir, mais je demanderai à l'occasion. Ça te ferait plaisir de voir ton cousin, fiston ? » Il jette un regard affectueux vers les clichés de son petit-fils. Merlin ce que le petit lui manque déjà ! « J'ai encore une dizaine de photos de lui qui attendent pour être accrochées. Je manque juste un peu de place sur ce mur... »

Tu as jusqu'au 26 janvier, 18h06 pour répondre

Le coussin toujours aux prises de ses bras, Elian observa son parrain s'activer dans son bureau. Avait-il un - énième - cadeau pour lui ? L'inverse aurait été plus logique pour célébrer l'installation officielle du nouveau professeur de Botanique, mais Elian demeurait trop habitué à recevoir des cadeaux plutôt qu'à en offrir à son tonton Sig - alors il n'y avait pas du tout pensé. D'un seul coup, il se sentit emmitouflé sous une épaisse couette. C'était probablement l'aspect qu'il appréciait le plus dans le fait d'être couvé par les plus importants de ses adultes - son père et son parrain. Le sourire dissimulé sous la couette, il n'hésita pas :

« Je veux les clefs ! »

Inconsciemment, Elian avait complètement ignoré la proposition sur la venue de Nana. Nul doute qu'il s'agissait d'une très mauvaise idée à son goût. Avant même d'avoir entendu les paroles songeuses qui accompagnaient le regard attendri de son parrain sur le petit, le visage d'Elian se décomposait déjà. Son honnêteté sans filtre allait prendre le dessus : une dizaine de clichés en plus, c'était de trop. Il écrasa son coussin contre son ventre et se retourna sur lui-même, faisant face au dossier du canapé.

« Je ne veux plus les clés. »

Sa voix sentencieuse ne laissait aucun doute : il était fâché.