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15 janv. 2023, 11:28
 Portree, Ecosse  Accio Margotin !
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Vendredi 27 décembre 2047, 11h
Véranda de la maison, Portree, Ecosse



« - Mamaaaaan ?!, m’écriai-je la tête enfouie dans le vieux coffre, fouillant parmi la tonne d’objets inutilisés qui s’y trouvaient. Mamaaaaan ?, répétai-je en haussant légèrement la voix pour être, cette fois, entendu.

Ses pas se rapprochaient, je reconnaissais le glissement de ses pieds sur le parquet, puis sur le carrelage, pour finir sur le tapis de la véranda, muets et étouffés.

- Quoi ?, fit-elle légèrement agacée de l’avoir fait se déplacer.

Je me retournai en souriant et découvris son regard interloqué. A la regarder, elle ne comprenait clairement pas ce que je fabriquais face à ce coffre que je n’ouvrais jamais et qui était d’ailleurs le sien. J’avais piqué sa curiosité et ses sourcils froncés d'incompréhension laissaient place à des sourcils relevés d'intérêt. Ma mère me toisait avec un léger sourire malin. Je ne la laissai pas m’interroger, j’anticipai et lui offris la réponse qu’elle attendait.

- Je cherche tes multiplettes. Tu m’avais pas dit que t’en avais ?

Évidemment, je sentais que dans sa tête, c'était un feu d'artifices de questions qui venait d'être lancé. Moi qui ne m'étais jamais intéressé au Quidditch, voilà que je cherchais un objet qui pouvait potentiellement signer un regain d'intérêt auquel elle ne s'attendait plus.

- Oui, oui, attends... Toujours accompagnée de son petit sourire impatient, elle fouilla à son tour dans le coffre. Son bras entier semblait s'être englouti dans les profondeurs du coffre, et je crus même un instant qu'elle allait y plonger la tête la première. Ah, voilà !, dit-elle fièrement en les brandissant devant moi. Elle s'assit en tailleurs à mes côtés, passa un coup de main et souffla sur l'objet pour le dépoussiérer, puis avança ses yeux à travers l'oculaire pour vérifier que la magie opérait encore. Je peux voir que ton Rhododendron fait un peu la tête.

Je tournai aussitôt la tête vers les serres au fond du jardin, m'inquietant soudainement pour ma plante que je ne pouvais clairement pas apercevoir de là où j'étais. Mais, ayant pris conscience de l'inquiétude qu'elle venait de créer en moi, ma mère me rassura aussitôt. Je plaisante, ta plante va bien, fit-elle en éloignant les multiplettes de son visage, pour me les tendre.

- Je ne pensais pas que ça t'intéressait. Si j'avais su, je t'en aurais acheté une nouvelle paire pour Noël. Celles-là sont un peu vieilles.

- Oh, non, mais c'est juste pour les matchs des Poufsouffle, répondis-je en saisissant l'objet. Je le contemplais en le faisant pivoter dans ma main. Ça ira très bien. Je relevai la tête vers ma mère pour lui raconter le premier match auquel j'avais assisté. Si t'avais vu ce match ! On jouait contre les Serdaigle. Y avait Gryffs aux buts, Deryn qui tirait, et Elijah aussi ! Elijah, c'est mon copain, on est dans le même dortoir, il est trop fort ! Mais Deryn aussi, elle a mis plein de buts. Oh, et Deryn, elle a un Botruc ! Elle me l'a même présenté !

- Et le capitaine ?, me demanda ma mère pour repartir sur le sujet dont je déviais.

- Une capitaine, rectifiai-je fièrement. C'est une fille, maman ! Elle est trop forte. Elle fait un peu peur, ajoutai-je en contemplant les multiplettes qui me rappelaient celles qu'elle m'avait prêtées sous un regard un peu sévère, mais elle est incroyable. Elle avait dessiné des pièces d’échiquier sur le front des joueurs, et elle les dirigeait super bien !

- Et vous avez gagné ?, s’enquit ma mère en riant de cette technique assez innovante.

- Bien sûr qu’on a gagné ! Bon, c’est un Serdaigle qui a chopé le vif d’or, mais on les a battus 170 à 130. Mais notre attrapeuse aussi était super forte, hein. Bon.. Faudra que tu m’expliques un peu les règles, parce que j’ai pas vraiment tout compris, avouai-je un peu gêné, la main dans mes cheveux.

En ajoutant cette demande, j’avais déclenché un regard étoilé chez ma mère qui n’espérait plus une telle proposition. Lorsqu’elle avait essayé de m’emmener voir un match, mon ennui l’avait tellement peinée qu’elle n’avait plus cherché à me parler de son sport préféré. Aujourd’hui, elle pouvait rêver à nouveau de se voir partager avec son unique fils la joie que lui procurait le Quidditch.

- Avec plaisir, mon chéri. Tu sais bien que je ne demande que ça !, lâcha-t-elle en riant. Si j’avais su que Poudlard allait te faire cet effet..

- Bon, te réjouis pas trop, hein. Les autres matchs m’intéressent pas et je suis nul en vol.

- Nul en vol ?, s’inquiéta ma mère qui aurait sûrement voulu me transmettre ses gênes sportifs de sorcier. Elle passa une main dans mes cheveux, réfléchissant à comment formuler sa prochaine question pour ne pas me faire fuir. Tu voudrais t’entrainer ?

- Euuuh…

Ma mère profita de cet instant d’hésitation pour sortir sa baguette et formuler une annonce qui m’inquiéta aussitôt.

- Accio Margotin !

Au même instant, un de ses balais se décrocha du fond de notre véranda et vint se loger dans le creux de sa main, en moins de temps qu’il n’en fallut pour dire… Quidditch.
Dernière modification par Lukas Sharp le 15 janv. 2023, 21:52, modifié 1 fois.

Fiche PR - 2e année RP - Obscurial en devenir

15 janv. 2023, 13:09
 Portree, Ecosse  Accio Margotin !


Ma mère n’aurait pas pu passer à côté du regard paniqué que je venais de lui offrir et du léger mouvement de recul que l’arrivée du balai avait provoqué, même si elle l’avait voulu. Elle m’offrit un grand sourire pour me rassurer, qui échoua à sa tâche.

- Allez, détends-toi, fit-elle en se relevant. C’est sûr que ce n’est pas le meilleur balai pour commencer, mais il a une correction de trajectoire. Et je l’ai un peu modifié pour qu’il ne te fasse pas tomber. En voyant mon regard interloqué, elle s’empressa de se justifier. Oui, bon, j’avais peur que tu joues avec quand t’étais petit… Mais bon, ça ne t’a jamais intéressé, termina-t-elle en riant.

En l’entendant me parler de chute, je repensais à celle subie aux côtés de Levis, et espérais clairement ne pas revivre ce moment douloureux physiquement et psychologiquement. Ma mère avait le don pour me lancer dans des arènes qu’elle jugeait faciles. C’était son jugement contre le mien, mais jusque là, elle avait toujours eu raison. Je repensais à mon premier jour dans ce long Chemin de Traverse dans lequel elle m’avait presque abandonné, et où j’avais rencontré Narcisse. Je n’avais aucun courage, c’était indéniable, mais ma mère l’avait pour moi.

Je me relevai à mon tour, l’imitant dans ses gestes pour montrer mon accord - subi - dans ce nouveau défi. Mais c’était un moment que je partageais avec ma mère, et la voir si heureuse me forçait à ne pas me plaindre et profiter.

- Alors, vous avez fait quoi comme exercices avec ton professeur ?

- Euh… On a appris à dire « debout »…. et à se positionner sur notre balai, répondis-je comme si je récitais ma leçon.

Ma mère semblait juger le peu d’entrain que j’avais à énoncer ces premières étapes de mon apprentissage, à en voir le curieux regard qu’elle me jetait.

- Bon, allez, monte là-dessus, m’ordonna-t-elle en me tendant le balai que je saisis dans un mouvement peu assuré. Moi qui étais simplement venu pour une paire de multiplettes, voilà que j’étais maintenant sur un balai, mon pire cauchemar. Elle prit soin de vérifier que mes mains étaient correctement placées sur le manche, et mes pieds bien calés, avant de donner un coup de baguette vers les baies vitrées pour les ouvrir.

- Mais, il fait froid !, m’exclamai-je refusant cette partie du pacte que je n’avais pas signé.

- Oui, mais je préfère que ton balai parte dans les airs plutôt que tu te prennes les vitres ! Et tu as ton pull, ça ira.

Elle marquait un point, je n’avais pas non plus envie de me cogner et de me blesser à nouveau. Mais les airs… À mesure que ma réflexion, quelque peu lente, progressait, je prenais conscience du danger que cela sous-entendait.

- Mais… Et toi ? Tu fais quoi si mon balai part à plus dix kilomètres au-dessus de la maison ?, exagérai-je pour tenter de toucher une corde sensible et ainsi m’éviter cet entraînement.

Elle me répondit par une petite moue, montrant qu’elle doutait clairement que je puisse m’envoler si haut, mais eut la décence de ne pas se moquer. Puis, d’un petit coup de baguette, elle fit venir son balai.

- Je te suis. Et c’est toi qui diriges ton balai, Lukas, pas le contraire. Elle avait pris un ton doux et rassurant qui me fit décrocher un petit sourire. J’avais soudainement envie que ma mère m’accompagne à Poudlard pour tous mes prochains cours. Cela me semblait bien plus facile, et ma confiance en moi gagnait en points de vie.

Ma mère enfourcha son balai d’une grâce qui prenait tout son sens, maintenant que j’avais appris à ne plus juger ces balais. Elle était dans son élément. Puis, elle partit devant moi et se retourna pour me faire face, comme un parent qui attend que son bébé fasse les premiers pas, sauf qu’elle n’était pas juste devant moi, mais à une bonne dizaine de mètres.

- Allez, à toi, s’écria-t-elle en faisant un geste de sa main droite, me demandant de la rejoindre.

Je pris une grande inspiration, les mains complètement crispées sur mon manche, et je donnai un petit coup de pied au sol pour m’élancer.

- Ouiii ! Bieeen ! Continue !, lâcha-t-elle avec un grand sourire. J’avais fait un mètre, mais pour elle qui pensait ne jamais me voir sur un balai, c’était un exploit qu’elle s’empresserait de raconter à ses amis le soir du Nouvel An. Tu peux essayer d’accélérer si tu veux, poursuivit-elle d’un ton bienveillant.

- Euh.. Non, ça va…, répondis-je la voix tremblotante, concentré sur mon balai.

- Oublie pas de me regarder !, Elle avait élevé un peu la voix, me voyant dévier vers la gauche et anticipant mes futures erreurs. Si tu me regardes, tu iras plus droit.

J’écoutais ses conseils et alternais les regards entre elle et mon balai, n’étant pas encore assez à l’aise pour ne fixer qu’elle. Lorsque j’arrivai enfin près d’elle, elle me félicita et voulut déjà augmenter le niveau.

- Bravo, tu vois que tu peux ! On essaye d’ajouter un peu de vitesse ?

- Non !, m’exclamai-je de peur. Je tentai un marché. Je fais le chemin inverse, mais tu restes là ? Comme ça, j’essaye de fixer le mur de la véranda. Ma mère acquiesça et me laissa faire.

Après deux mètres à avancer, je fus stoppé dans ma « course » par un bruit de moteur qui s’approchait. Je tournai la tête d’un coup vers l’origine du bruit, et reconnus la voiture de mon père. C’était midi, et il rentrait pour manger. Tout à coup, la panique monta en moi. Je n’avais pas envie qu’il me voie sur ce balai. Cela n’aurait fait qu’attiser ses craintes sur mon abandon de son monde. Signer pour un balai voulait dire adieu au basket, et l’idée de le rendre triste m’était insupportable.

- C’est papa ! Vite, aide-moi à rentrer !

- Mais, tu as réussi à l’aller, prends ton temps et tu pourras aussi rentrer, répondit-elle sans comprendre ma soudaine envie d’abandonner. Je savais que cela allait l’affecter, mais je n’avais pas d’autres choix.

- Maman, s’il te plait !, fis-je d’un ton plaintif et suppliant.

A ma demande, elle ne chercha pas à comprendre, s’avança vers moi pour saisir ma main et m’entraîna vers la véranda à une vitesse clairement plus rapide que celle que j’aurais pu atteindre seul. Une fois rentré, je rendis le balai à ma mère et la regarda ranger les balais, quelque peu décontenancée par mon changement d’attitude. Je suivais ses mouvements, guettant l’arrivée de mon père qui n’allait pas tarder à arriver sur la scène du crime que j’espérais vierge à son arrivée. Un dernier coup d’œil pour vérifier qu’il ne traînait plus rien et je repérai les multiplettes toujours posées au sol. Pris de panique, je fonçai dessus, les ramassai et les rangeai dans le vieux coffre.

- Qu’est-ce que vous faites ?, demanda mon père qui venait d’arriver, le sourire aux lèvres, surpris de nous trouver là.

Ma mère, qui ne m’avait pas quitté du regard, semblait lire en moi et jouait le jeu. Elle aurait tout le temps plus tard pour m’interroger sur mon comportement et sentait que ce n’était pas le moment de trahir ma panique.

- Oh, un peu de rangement.

- La fenêtre grande ouverte ?

- Oui, j’aérais, mentit ma mère.

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Fiche PR - 2e année RP - Obscurial en devenir