Bad n'était pas en avance pour prendre son petit-déjeuner en ce jour de Saint-Valentin. Il fallait dire que seul le cours de potions de l'après-midi l'attendait et qu'il était resté un moment sur son lit à relire son manuel de sixième année. Si la théorie ne lui posait aucun souci, la pratique et sa non-habileté manuelle lui avaient déjà valu quelques déconvenues par le passé. L'obtention d'un Optimal dans cette matière avait été un soulagement et un résultat acquis à la sueur de son front, conséquence d'énormes efforts de révisions. Alors pour réussir ses ASPIC et pouvoir prétendre à intégrer, un jour, la Grande école de l'art du duel, Bad savait qu'il allait devoir batailler dur.

Le sixième année atteignait tranquillement la table des Serdaigle, où peu d'élèves étaient encore présent, en se récitant mentalement les ingrédients de la fameuse potion de chance liquide, Felix Felicis. Des œufs de Serpencendre mais aussi d'Occamy, du raifort, des bulbes de ... Le garçon s'interrompit lorsqu'en s'asseyant sur son banc, il aperçut un hibou descendre du plafond magique pour se poster devant lui, manquant au passage de renverser le plat d'œufs brouillés. L'animal, raisonnablement arrivé en même temps que ses congénères lors de la distribution du courrier, avait dû patienter de longues minutes supplémentaires que le Serdaigle daigne venir prendre son petit-déjeuner. Bad fronça les sourcils et déplia la lettre attachée à la patte du volatile. Un sourire se dessina peu à peu sur son visage lorsque ses yeux brillants parcoururent le contenu de la missive.

Bonjour, homme de ma vi,
Je t'envoi une letre d'amour pour l'amitier que j'ai pour toi, parce que tu ai mon meilleur ami et que je t'aime très for plus que tout au monde !
J'espère qu'on va ètre ami encore plein d'année parceque personne est une personne aussi belle que toi et que tu met beaucoup de boneur dans ma vi !
Balthus, solanèlement je le déclare,
Tu es un comme le fare de ma nuit (s'est un couple que j'ai antendu dir sa et j'ai trouver sa drole donc je te le dit !)
Bisou !

Même sans signature, le garçon n'eut aucun mal à deviner l'expéditeur du message. Des mots simples et naturels, bourrés de fautes d'orthographes mais d'une sincérité rare. Elowen Livingstone. Sa meilleure amie. La jeune fille rousse avait dû profiter de la boîte déposée par Mr Dawson en salle commune pour lui faire parvenir cette marque de tendresse. Sans se concerter, Bad avait eu la même idée et de savoir que cette Saint-Valentin était marqué du sceau de leur amitié lui réchauffait le cœur.

Bad saisit une tranche de pain de mie grillée, en découpa un morceau qu'il proposa au bec gourmand du hibou qui s'envola, la tartina généreusement de beurre puis l'engouffra avidement en relisant le message de son amie. Elo ...

@Elowen Livingstone

Hier soir j'ai fait une surprise trop géniale à mon meilleur ami Bad ! Pour la Saint Valentin, j'ai décidé de lui envoyer une carte d'amour en l'honneur de notre amitié, certaine que de son côté l'idée ne lui aura absolument pas traversé l'esprit ! Fière de mon petit mot-cadeau, je me suis endormir sereine, en rêvant de la déclaration d'amour que j'allais sans doute recevoir de la part de Joff le lendemain matin.

Le matin, je me lève à la même heure que d'habitude, c'est à dire à la toute dernière minute pour le buffet matinal. Je n'ai cours de rune que plus tard dans la matinée, aussi rien ne presse, je peux me réveiller et descendre en vitesse en pyjama pour attraper les derniers aliments présents sur la table du petit-déjeuner sans risquer de me pointer en retard aux cours de Mr. Clarinette.

Arrivée à ma place, je rejoins Sildnir, le nez plongé dans un bouquin, déjà attablée depuis au moins vingt minutes, qui m'attend l'air joyeux. Dès qu'elle m'aperçoit, elle m'adresse un grand signe de la main et prend la parole.

« Eloooo, regarde, une hibou a été envoyé pour ta personne ! C'est Joff tu crois ? »

L'hypothèse d'avoir reçu une lettre d'amour de la part du futur père de mes enfants illumine mon visage, aussi je saute sur le banc sans prendre la peine de répondre à mon amie, et j'ouvre la carte, laissant Sildnir remercier et congédier la chouette.

Elowen, ma folle amie au cœur d'or et à l'esprit vif,
Toi qui me fais rire et pleurer, dans ce monde abrasif,
Ta joie de vivre est un cadeau, une source de lumière,
Qui réchauffe mon cœur, même dans les temps les plus austères.

Ton humour est pétillant, ton sourire contagieux,
Et tes mots résonnent en écho, en un chœur harmonieux,
Tu es comme un Feudeymon qui éclate dans ma vie,
Et qui illumine mon existence par la pureté de ta magie.

Tu es attachante et tu n'imagines pas comme je t'adore,
Dans ma vie, dans mon cœur, pour toujours et plus encore,
Tu es une étoile dans le ciel qui brille de mille feux,
Et qui me montre le chemin évident vers des horizons merveilleux.

Alors continuons à rire, à chanter, à danser,
Toi Elowen, mon amie, mon rayon de soleil enchanté,
Avec toi, la vie est mille fois plus belle, plus vraie, plus intense,
Chaque instant à tes côtés est un pur moment d'effervescence.

« C'est lui !!!! Il me dit presque qu'il m'aime, hiiii, regarde ! Il dit "amie", mais ça c'est parce qu'il est timide ! Il dit que je l'illumine et que je suis intense et dans son coeur et... Oh mon Merlin, j'ai une lettre d'amour de Joff ! »

Pleine d'entrain, j'embrasse la lettre en la colle contre mon coeur. Je me relève en vitesse et tourne très vite sur moi-même, quasiment hystérique. Plus loin, à ma table, j'aperçois mon meilleur ami en pleine dégustation intense de mie de pain, et, ne pouvant pas résister à l'envie de lui en parler plus longtemps, je me précipite à la vitesse de l'éclair dans sa direction.

« Baaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaad ! - mon cri sur'aigü résonne dans la Grande Salle. Regarde ce que j'ai reçu !!!!! T'as vu, t'as vu, une lettre d'amour ! Devine de qui elle vient ? »

Ce disant, je lui montre le mot doux.

Mentionné dans ce RP : @Jeffrey Hunter

Baaaaaaaaaaaaaad !

Une voix aigüe et caractéristique raisonna à travers toute la Grande Salle. Le Serdaigle loupa un battement de cœur et leva un regard affolé à la recherche d'Elowen. Que lui était-il donc arrivé ? La tornade rousse arriva à sa hauteur avec un sourire jusqu'aux oreilles. Fausse alerte. Bad écouta sa meilleure amie lui présenter le contenu d'un parchemin qu'il connaissait bien tandis qu'il finissait sa bouchée de pain de mie beurrée. Elowen n'avait apparemment pas compris qui en était l'expéditeur. Si le sixième année aurait pu s'en vexer, il s'en amusa plutôt. Il connaissait son amie sur le bout de doigts et il se demandait ce qui pouvait se passer en ce moment dans son cerveau aux neurones enchevêtrés.

« Mmmmmm ... Fais voir cha, dit-il en essuyant sa bouche encore à moitié pleine d'un revers de main avant de saisir la lettre d'Elowen. Ch'est un choli parchemin ... Une belle échcriture ... Avalant sa dernière bouchée, Bad poursuivit en mimant un enquêteur minutieux qui faisait tourner le message entre ses doigts pour l'examiner sous toutes ses coutures. Celui qui t'a écris ça doit beaucoup t'apprécier. Tu penses que c'est quelqu'un de la bande ? C'est dommage qu'elle ne soit pas signée ... »

Bad avança un peu sa tête par dessus la table en s'y appuyant avec ses mains pour chercher Sildnir du regard mais la princesse du Dominion semblait occupée à autre chose. Le garçon se redressa et redonna la lettre à Elowen avant de se saisir d'un verre de jus d'orange qu'il but cul sec. D'un geste vif de la main, il fit ensuite glisser sur la table le courrier qu'il avait lui même reçu. Bad le plaça juste sous le regard de la rousse qui ne reconnaissait même pas l'écriture de son meilleur ami.

« Merci pour ta lettre, elle m'a fait super plaisir ! »

Bad voulait encore jouer avec cette Elowen joyeuse mais la jeune fille était capable de s'imaginer des scénarios si fous que la plaisanterie ne devait pas s'éterniser. Il lui glissa donc un indice.

« Une drôle de coïncidence, non ? »

Sildnir, restée abandonnée-là, assise sur son banc, jette un regard interrogateur en direction du Poufsouffle, mais rien dans le comportement de celui-ci ne semble indiquer qu'il m'a envoyé une lettre. Pas de regards inquisiteurs, pas de stress, pas de coups d'œil furtifs dans la direction de la table des aigles, pas de signe qu'il a mal dormi... Moi par contre, j'ai mal dormi tant l'euphorie était présente, et ça se voit, j'ai les yeux rouges et gonflés, et une marque d'oreiller sur la joue. Mon amie semble perplexe et commence sans doute à douter de l'expéditeur de ce courrier.

De mon côté, je retrouve mon meilleur ami la tête prête à exploser d'allégresse, à quelques pas d'aller voir Joff pour l'embrasser langoureusement avec ma langue dans son gosier comme le font les vrais adultes qui assument leur couple. Bad, la bouche pleine de mie de pain, attrape de ses gros doigts poisseux ma missive et je me retiens de lui dire qu'il va salir un papier qui va changer ma vie, et que c'est quand même drôlement impoli de sa part. Mais je ne dis rien et me contente de l'observer décrypter les signaux cachés dans mon message, attestant de l'auteur de cette lettre.

Bon... Malheureusement, Badoo ne reconnaît pas tout de suite l'écriture de Joff. Je lève les yeux au ciel, amusée par son talent super nul d'enquêteur, et je récupère la lettre.

« Mais regarde andouille, l'écriture, l'écrituuuuure, c'est forcément - je jette un coup d'œil à l'écriture. C'est forcément pas Joff cette écriture !!! Attends, c'est quoi ce binz ? »

Je connais sa calligraphie par coeur, je l'ai déjà analysée minutieusement pour pouvoir la reconnaître quoi qu'il arrive. Un truc cloche, c'est certain. Je hausse un sourcil désemparé et fixe mon meilleur ami avec un air éberlué. Et me voilà lancée dans un discours abracadabrantesque pour répondre aux remerciements de Balthus.

« Euh... Bah... Merci... Mais tu sais c'est normal, fin, tu es mon meilleur ami et je t'aime, et l'amour c'est pas que amoureux, parce que désolée de te décevoir mais je suis pas amoureuse de toi, parce que moi je suis pas amoureuse des garçon qui ont des têtes de cicatrices rouillées à l'orange confite hahahaha ! Mais alors tant mieux si ça t'a fait plaisir, tu sais j'avais presque oublié que je t'avais écrit, parce que c'est super naturel pour moi de t'en envoyer pour la Saint Valentin, fin, ça m'a pas perturbée dans mes changement des zhormones tu comprends ? Mais moi, y'a un truc que je comprends pas... »

A mon ami de renchaîner.

« Bah oui, drôle de coïncidence ! Mais euh, pourquoi coïncidence déjà ? Attends, laisse-moi voir la lettre, je crois qu'il y a un truc qui cloche un peu. »

Je pose mes yeux à quelques courts centimètres du parchemin pour être au plus près de la vérité, et là, euréka !

« Mais c'est toi ??? C'est ton poème ? Et ton écriture ? »

Je ne sais pas si le ton de ma voix est supra-heureux et surpris qu'il ait pensé à m'envoyer une lettre aussi adorable, ou s'il est supra-triste que Joff ne m'ait rien envoyé.

Mentionné dans ce RP : @Jeffrey Hunter encore toi hehe !

"Regarde l'écriture" ? Voulait-elle dire par là qu'elle savait qui lui avait écrit ? Cela signifiait donc qu'Elowen était incapable de reconnaître l'écriture de son meilleur amie. Pire encore, qu'elle la confondait avec celle d'un autre ! De Jeffrey ? Bad se sentit vexé. Il était convaincu que ce n'était pas volontaire de la part de la Serdaigle rousse mais cet enthousiasme pour leur ami Poufsouffle faisait qu'elle en avait complètement oublié son ami des premières heures. Le garçon ravala la pointe de tristesse qui naissait en lui.

Il n'écoutait qu'à demi-mots le monologue de la jeune fille et se força à sourire lorsqu'elle riait et à hocher la tête lorsqu'elle l'interrogeait. Bad espérait que cette histoire de 'coïncidence' fasse tilt dans l'esprit de la rousse qui avait déjà quelques soupçons sur le véritable expéditeur. Il était clair que si en se concentrant un peu Elowen trouvait que c'était bien lui qui avait écrit ce poème, le léger chagrin emprunt de nostalgie qu'il avait ressenti un peu plutôt disparaitrait en un clin d'œil.

Enfin ! Mais quelle truffe celle-là, grrrr ..., pensa Bad soulagé.

« Évidemment que c'est moi ! Tu me poses encore la question ? Le Serdaigle croisa les bras et fixa le plateau de pancakes quasiment vide qui disparu par magie devant lui. L'heure du petit-déjeuner était terminée. Mais si tu préfères que je le récupère et que j'aille voir Jeffrey pour qu'il t'écrive, ce n'est pas un problème. On fêtera notre amitié plus tard. »

Finalement, il était toujours un peu vexé. Même s'il connaissait Elowen et qu'il savait qu'elle ne pensait pas à mal, cette confusion d'expéditeurs l'avait davantage blessé qu'il n'était prêt à l'admettre. Bad s'était tant appliqué à écrire ce poème, à rayer, à remplacer, à froisser des parchemins, qu'il avait l'impression que sa meilleure amie ne mesurait pas le cadeau qu'il avait souhaité lui offrir.

Je remonte ma lèvre inférieure quand les derniers mets disparaissent de la table. Mon estomac pas encore rassasié se tord de tristesse, je ne sais pas comment je vais survivre à la matinée sans un peu plus de nourriture à me mettre sous la dent. Et dire que je n'ai même pas eu le temps de remplir mes poches de grignotages divers... Déprimant.

Et puis je me prends la dernière phrase de Balthus de plein fouet, et sur le coup, je ne comprends juste pas. Envolés, mes gargouillis. Seule mon incompréhension demeure, et je fixe mon meilleur ami avec de grands yeux, ayant du mal à interpréter son message passif agressif. Je vois bien à son ton qu'il est en colère, ou bien qu'il est triste, ou pire encore, que je l'ai déçu ! Aussi, je m'assois sans un mot, notant la gravité de la situation, et je plonge mon visage dans mes bras, coudes posés sur la table. Maman dirait sans doute que ça ne se fait pas, mais Maman n'est pas là, et tout de suite, Badoo est plus important que ses règles, et j'ai besoin de me concentrer.

Les connexions se font peu à peu, et, au bout du tunnel, j'aperçois une lueur d'explication. Vite vite, je me creuse les méninges pour arranger la situation, de la façon la plus honnête possible.

« Badoo d'amour, j'ai compris, et je suis désolée, et je voulais pas te vexer, j'avais pas compris. En fait je croyais que Joff il allait m'écrire une lettre d'amour, et j'ai pas réfléchi. Et non, je veux pas que tu ailles le voir, en fait je veux pas de sa lettre ! La tienne, c'est la plus belle du monde, et je préfère avoir une carte de toi parce que c'est très gentil et très vrai et qu'on est les meilleurs amis du monde et qu'on sera toujours ensemble toute la vie, plutôt qu'avoir une chose fausse de quelqu'un qui m'aime même pas... Je suis désolée je voulais pas te rendre triste... »

Je me tais quelques instants, et enfouis mes mains dans mes poches dans l'espoir de trouver un totem de la réconciliation... et en l'absence de nourriture, ce sont des croquettes que je pioche.

« J'ai envie qu'on fête notre amitié moi ! En plus ton poème il est super beau, et y'a des rimes, et des mots super complexes que je comprends pas, ce qui veut dire que tu as beaucoup passé de temps, et tu as une écriture trop jolie, et j'ai envie de rire et de danser et de chanter avec toi, comme tu l'as écrit, et surtout qu'on mange ensemble ! Tiens. »

Je tends une croquette au jeune sorcier, le regard plein d'espoir, mais quand même triste et apeurée qu'il me rejette et que j'aie fait une énorme bêtise qu'il ne me pardonne pas.

« On croque la croquette de l'amitié ? »

Même si elle tentait généralement de le cacher, l'hypersensibilité d'Elowen refit surface lorsqu'elle capta les émotions peu plaisantes que dégageaient son ami Bad. L'éponge rousse plongea son visage dans ses bras après s'être assise près du garçon. Pendant un instant, ce dernier fut ravi de voir qu'elle avait compris le message. Mais cette joie éphémère et malsaine fit rapidement culpabiliser Bad. Au lieu d'honnêteté et de bienveillance, il avait, de manière dérobée, piquer son amie en plein cœur. Elowen aurait pu s'outrer du comportement indigne du Serdaigle mais ce fut en excuses qu'elle se confondit.

« C'est moi qui m'excuse Elo, j'ai été jaloux, je crois ... Je sais qu'on sera toujours ami quoi qu'il se passe et qu'importe les gens qui se mettront entre nous. »

La sixième année à la chevelure de feu sortit quelque chose de sa poche. Bad plissa légèrement les yeux avant de reconnaître ce qui semblait être une croquette. Le garçon la saisit avec une expression dubitative.

« La croquer ? Même si c'est pour notre amitié, c'est vraiment dégueulasse, répondit le garçon en riant. L'ambiance se faisait plus détendu. Attends ! »

Bad sortit la baguette de la poche de sa robe et pointa une tranche de pain à moitié entamée où l'on observait encore des traces de dents. Les elfes n'avaient pas encore eu le temps de tout nettoyer.

« Accio tranche de pain !, articula Bad en pointant sa cible avec son catalyseur. »

Alors qu'elle venait magiquement à lui, le Serdaigle s'empara d'une petite cuillère et, de la pointe de son manche, gravit trois caractères 'E + B'. Il tendit ensuite son substitut à la croquette de l'amitié.

« Tiens, prends-en une bouchée ! Ça va sceller notre amitié encore plus ! On va dire que c'est le pain de l'amitié. »

La situation qui me paraissait horrible et insurmontable quelques instants auparavant semble se résoudre en un claquement de doigts. A peine ai-je fini ma tirade que mon meilleur ami s'excuse à son tour, et moi, je sais plus quoi dire, j'ai envie de lui sauter au cou, soulagée qu'on ait surmonté cette épreuve et que, comme dans les contes d'enfant, on ait prouvé que l'amitié triomphe toujours ! En plus, on traverse cette étape de notre relation pile pendant le jour de l'amour, alors moi je trouve que c'est encore plus beau, et que ça rend ce jour vachement spécial, en plus de nos déclarations d'affection écrites, nous voilà à nous booster l'égo mutuellement l'un de l'autre, à nous rassurer, à poursuivre sur notre lancée de répandre de l'amour.

Au moment où il s'offusque devant ma croquette de l'amitié, je crois un instant que tout s'effondre à nouveau... et puis non, finalement Badoo fait ce qu'il fait de mieux sur cette planète, il se fiche de moi. Je tire une fausse mine boudeuse pour lui montrer que c'est quand même scandaleux qu'il ait eu l'audace de repousser ce cadeau ultra savoureux, et dans ma tête je pense très fort au fait que si Chaussette l'apprend, il va vraiment se vexer et risquer d'en vouloir à Bad. Chaussette, c'est un chat sensible, il aime pas qu'on le relègue au rang d'animal, et repousser sa nourriture, ça donne l'impression qu'il n'est pas tout à fait humain, qu'il est moins que nous. Je crois vraiment qu'il n'aurait pas aimé. Enfin, quoi qu'il en soit, mes papilles, elles, remercient inconsciemment la sagesse de mon meilleur ami qui choisit une succulente tranche de pain déjà entamée, pleine de traces de rouge à lèvre sur un des côtés, et qui me la tend pour faire le changement. Notre relique de mie remplace donc feu la croquette, et je hoche la tête pour signifier que j'accepte son offre.

« Oui d'accord, mais alors toi tu croques le côté avec le rouge à lèvres, et tu penses fort à la bouche d'Orphéa et à la trace de son bisou, d'accord, on fait comme ça ? »

Hop-là, bien envoyé Elowen, 1 point pour le mammouth ! - je songe. J'approche alors ma tête de la tranche de pain et croque une énorme bouchée en plein milieu. Et puis, j'attends que Badoo fasse de même, avec de grands yeux qui le fixent. Une fois que c'est chose-faite, je pousse un cri des plus stridents et m'exclame :

« Hiiiiiiiiiiii, voilà on est meilleurs amis pour la viiiiiiiiiie ! C'est la fête ! »

J'entame un début de déhanché avant de me souvenir que... ce n'est pas du tout ce que je suis censée faire ! Telle une sauterelle, je saute au coup de Sire Balthazar Declan, zérotième du nom. Une fois que je suis certaine que mes cheveux l'étouffent bien comme il se doit, je m'écarte.

« Faut qu'j'aille rejoindre Sildoudou. Biiiisous Balthus, ouh il est content le chien-chien, oui il est content ! »

Le tout accompagné d'une petite tape amicale sur la tête. Vraiment, si je ne m'appelais pas Elowen, et si je voyais la scène d'un point de vue externe, je crois que les dix dernières minutes m'auraient semblé totalement lunaires.

Tel un cabri, je sautille ensuite jusqu'à rejoindre mon amie, à laquelle je raconte avec de grands gestes à quel point c'est merveilleux, que la lettre vient de Bad, que je l'aime à la folie, et que c'est bon, j'ai tiré un trait sur Joff... Ou du moins je le crois.

Trop mimi et délirant ce RP !!! Merciiii