Si Ottilia ne se dépêchait pas, elle allait être sacrément en retard pour son cours de vol qui avait lieu sur le terrain d'entrainement. A l'inverse de sa mère qui était une vrai pointure en Corée dans cette discipline, Ottilia n'était pas particulièrement intéressée par cette matière, à vrai dire, ça ne la gênait pas d'arriver quelques minutes en retard pour faire passer la discipline plus rapidement. Elle n'aimait pas vraiment le Quidditch et n'allait pas à beaucoup de matchs de son équipe. Elle ne trouvait pas grand chose à y apporter pour être honnête et ce sport l'ennuyait énormément. Bien entendu, elle n'en disait rien à sa mère pour lui éviter toute déception, elle préférait ne pas en parler pour ne pas que ce sujet là arrive sur la table.

Cette journée était plutôt dégagée, le temps était donc parfait pour ce cours mais la petite trainait dans les couloirs. A vrai dire, ce n'était pas totalement sa faute, elle avait du revenir chercher ses gants dans la salle commune après les avoir prêté à une élève qui avait omis de les lui rendre. C'était elle qui l'avait donc mise par sa négligence, un peu en retard. Elle avait décidé de prendre un raccourci pour rejoindre le terrain mais de toute évidence, elle s'était un peu perdu dans les couloirs de l'immense château qu'était Poudlard. Elle voulait simplement rejoindre l'entrée de l'école pour pouvoir directement rejoindre le terrain mais c'était plus difficile. Et pour sa veine, il n'y avait personne à l'horizon dans le couloir où elle était, peut-être qu'ils étaient déjà tous en cours. Elle souffla mais quelque chose n'était pas clair par ici. Elle sentait quelque chose comme une présence qui ne lui inspirait pas confiance.

Elle avait beau se retourner, continuer d'avancer, elle ne voyait personne mais ce sentiment ne voulait clairement pas la quitter. Elle n'avait d'ailleurs jamais mis les pieds dans ce couloir, c'était une première. Elle souffla directement. Comment allait elle s'en sortir pour retrouver son chemin ? C'est monsieur Mason qui lui retirerait des points, c'est sûr. Une armure faite de plates trônait dans ce fameux couloir, elle cru y voir quelque chose bouger, comme si l'armure avait pris vie devant ses yeux. En y regardant de plus près quelque seconde, l'armure restait immobile. Mais qu'est-ce qu'il se passait ici ? Elle était pourtant sûr d'avoir vu cette armure bouger. Un peu plus et elle se sentait devenir complètement folle et pour son âge, c'était d'ailleurs assez inquiétant de se dire ce genre de chose. D'autres auraient pu avoir peur dans ce genre de situation, mais Ottilia était du genre plutôt intriguée et exaspérée. En avançant, elle cru reconnaitre le prochain couloir. Elle était sauvée, elle voulait se mettre directement à courir mais il fallait croire qu'elle n'avait pas eu complètement tort de se méfier de quelque chose.

Oooooh je sens que je vais rigoler, rigoler, rigoler! J'espère même qu'elle va accuser un élève la dame à la Chapelle italienne! J'aime la voir qui s'énerve! Et c'est encore mieux quand son sieur Glacial s'en mêle. C'est drôôôôôôle! Roooh! J'ai siiiiii hâââââte!


J'ai bougé! Si on me voit, s'en est finiiiiii de moiiiii.

Mais! Oooooooh Que vois-je?! Une petite tomato-tomate! Touuuuute petite! Qui court et qui cherche! Il ne faut pas me les laisser à vue comme ça! Ils savent que quand c'est le cas je... peux envoyer des craies à la figure!

Ottilia avait finalement retrouvé son chemin dans ce dédale de couloir, maintenant il ne lui manquait plus qu'aller rejoindre le terrain d'entrainement au plus vite. Malgré tout, quelque chose retint son attention alors qu'elle s'apprêtait à s'en aller. Une voix malicieuse sorti de derrière la coréenne empli le couloir. Une voix qu'elle n'avais d'ailleurs jamais entendu mais qui ressemblait étrangement à celle d'un diablotin ou d'un clown farceur. Cette voix savait curieusement où elle devait se trouver et connaissait donc sans l'ombre d'un doute l'emploi du temps des 1ère année. Alerte, la brune se retourna directement d'un bond, regardant l'armure qui était sur mon chemin. Elle voulait avoir le cœur net de ce qu'il se passait ici, bien plus que de se rendre en cours. Elle aurait sûrement une retenue mais elle s'en fichait éperdument tant elle était têtue d'avoir le dernier mot, sa curiosité prenait malencontreusement le pas de toute réflexion sensée. S'approchant de l'armure rencontrée plus tôt, elle arborait une face plutôt dur, les sourcils particulièrement froncées. On lui avait rapidement parlé des esprits et autres fantômes qui parsemait le château, elle avouait ne pas y croire mais il fallait bien se rendre compte que quelque chose clochait ici. Alors elle allait enfin découvrir si ces histoires étaient bien réelles ou simplement des légendes farfelues.

Ne changeant pas son habitude, elle s'approcha doucement de l'armure qui semblait habitée, lançant d'une voix aussi directe que froide. — Qui es tu ? Sors de ta cachette. Elle n'avait pas vraiment le temps d'être la plus discrète possible alors elle voulait aller droit au but. Quoi qu'il en était ce fantôme était plutôt peureux, elle se serait imaginé quelque chose de plus effrayant, ou qui la surprendrait autant. Non elle avait le droit à un clown qui voulait faire ses pitreries dans le plus grand anonymat. Elle n'était pas réellement peureuse, d'ailleurs, le paranormal et le surnaturel ne l'effrayait pas plus que ça, elle qui avait déjà eu l'occasion de voir des choses beaucoup plus effrayantes qui sont pour le coup bien réelles. La main était tout de même restée sur sa baguette au cas où elle devrait la dégainer. On n'était d'ailleurs jamais trop prudent dans ce genre de cas de figure.

De loin, elle entendait des pas s'approcher vers ici, peut-être avaient-ils été alertés pas le rire malicieux qu'elle avait entendu plus tôt ? En tout cas, elle savait que d'ici quelques minutes, elle ne serait plus seule pour déceler ce mystère. Ou peut-être que d'ici là, elle ne serait plus de ce monde à cause de son imprudence, mais ça, ce n'était pas vraiment une option pour elle. Prudence tout de même.

J'éclate d'un rire sonore et moqueur quand elle se met à parler à l'armure aussi immobile que si on lui avait agité un bout de bois sous le nez. Puis, quand mon fou rire passe et que je me sens à nouveau capable de viser - parce que je n'ai pas de problème pour respirer en soit - je continue de lui lancer des morceaux de craies.

Et PAF! Une cuisse. Et BAM! Une épaule. Et PLOC! L'arrière de la tête. Et VLAN! Le poignet. Je vise la petite cible humaine jusqu'à ce que mes munitions soient réduites au vide... Oooooh! Voilà qui est quand même vachement beaucoup moins drôle! Il me faut autre chose!


Je disparais du couloir l'espace de quelques secondes. Juste le temps de piller la cachette des deux grands, une jaune et un vert, qui ont caché mes projectiles favori derrière un tableau. Ca proteste un peu mais quand je reviens quelques secondes plus tard à peine...


Je fais le bruitage de mon lancer de bombabouse!


J'ai réussi, en plein dans le dos!

Assise à une table d'une salle d'étude, la sorcière relut une dernière fois son devoir d'Astronomie. Elle l'avait terminé il y avait quelques jours ; cependant, elle n'était jamais à l'abri d'une petite erreur qu'elle n'aurait pas vu lors de sa dernière relecture. Enfin satisfaite, Ava referma son encrier et rangea sa plume dans son étui, puis jeta un coup d'œil en direction de sa montre. Ses yeux s'écarquillèrent aussitôt en lisant l'heure qui y était affichée : treize heures cinquante-six. Elle se leva brusquement de son siège et se hâta de ranger le reste de ses affaires dans son sac. Un bref regard autour d'elle lui apprit que la bibliothèque était en effet quasiment déserte, à l'exception de quelques élèves qui semblaient avoir un trou dans leur emploi du temps. Ne s'attardant pas plus longtemps à la contemplation des alentours, la troisième année se précipita vers la sortie, jetant son sac sur son épaule pour courir en direction des marches menant à la tour d'Astronomie.

Escaladant les marches d'une vitesse surprenante, son endurance physique prit néanmoins congé au bout de quelques étages. Alors qu’elle s’était autorisée à ralentir la cadence, le temps de reprendre son souffle, la voix criarde de l'esprit frappeur du château lui parvint aux oreilles depuis les couloirs. La châtaine fronça le nez en l’entendant rire à gorge déployée, plaignant la victime de ses farces idiotes et déplacées. Se rendant compte que la salle de cours se trouvait de l'autre côté du couloir − c'est-à-dire l’endroit même d’où venait les cris de Peeves – elle ne put empêcher un soupir, profondément exaspérée. Forcément, il fallait qu’il tombe sur l’un des seuls jours où elle venait à être en retard pour un cours.

Réprimant l’envie de souffler une énième fois, l’irlandaise s’approcha à pas feutrés de la voix, restant cachée au détour du couloir et donc invisible aux yeux de Peeves et de sa victime. Joignant ses mains autour de sa bouche pour former un porte-voix, elle déclara d'une voix claire de façon à se faire entendre par l'esprit frappeur, sans pour autant crier et ainsi décrédibiliser son subterfuge :

— Monsieur le Baron Sanglant ! Vous tombez bien, j'ai vu Peeves rôder dans le coin, il ne doit pas être bien loin. Sans doute en train d'importuner un élève à nouveau, je présume.

La sang-pure demeura dans la même position, attendant impatiemment la réaction du fantôme. Ce n'était pas tant l'idée de subir une blague de mauvais goût qui la terrifiait, mais plutôt de se présenter à son cours avec dix minutes de retard. Si miss Brennan n’était pas la plus effrayante des enseignants de Poudlard, elle restait une professeure qu’Ava respectait et appréciait.