C’est parti ! La mission exploration de la zone de l’amour était mise en place. L’enquête du jour consistait à savoir si les amoureux devenaient vraiment différents quand ils sont ensembles. Parce que c’est vrai que quand je me base sur la relation de papa et maman ils sont tout à fait les mêmes avec ou quand ils se croient sans nous, tandis qu’à Poudlard on dirait que même les plus intelligents des élèves passent dans un état bizarre quand ils sont avec leur mec. Il était certain que j’assisterais à des immonditées, comme des petits mots doux ou des bisous tout baveux mais absolument tout était à noter. Et puis comme ça, grâce à mes recherches et à mes notes super élaborées, je pourrais conseiller les jeunes de ne jamais trouver l’amour puisque ça rend comme ça rend.


Habillée tout en noir pour ne pas être repérée par l’objectif, les jumelles autour du cou, Guybi dans ma poche puis mon carnet de notes et ma plume rangés dans ma petite sacoche marron, je me dirige vers le parc. Je faisais mine de rien jusqu’à ce que je repère un petit couple, et ce pas trop loin d’un buisson. Parfait ! Je me dirigeais vers ma cachette a pas de loup, et dans un petit fracas de feuilles, pénètre dedans. Je me faufile dedans à quatre pattes, accrochant parfois mon pull aux branches qui dépassaient, ou alors mes cheveux se prenant dans le buisson, que je retirais immédiatement en apportant en même temps des feuilles, ça faisait sacrément mal. Enfin je trouvais le trou depuis lequel je pouvais les observer avec mes jumelles et prendre des notes. Un grand sourire de satisfaction s’étira alors sur mes lèvres, tout se passait comme sur des roulettes. M’apprêtant à poser la pointe encrée de ma plume sur le papier, je m’alertais soudainement, Guybi ! Je tapotais ma poche..aucune bosse. Misère ! Pourquoi moi !? Mais quand est-ce que je l’ai fait tombé celui là ?! Il était pourtant bien dans ma poche. Je repose mon matériel d’écriture et saisis mes jumelles, en quête de retrouver mon caillou. Il n’a pas dû aller bien loin, il me suit normalement.

On était fin mars et les premiers rayons de soleil parvenaient à percer durablement le feuillage épais de l'arbre qui était planté là depuis mai 2044 et faisait planer de l'ombre sur une bonne partie du parc. Profitant d'un faisceau lumineux, Ennis était assise sur un banc, dos à l'astre journalier et profitait de la chaleur qu'il diffusait pour lire un hebdomadaire sportif, un petit sachet contenant des petits cakes salés à ses côtés. Plongée dans son article, elle grignotait ça et là, lisant avec intérêt l'interview d'un des favoris de la prochaine course de Kopparberg, complètement hermétique à ce qui pouvait se passer autour d'elle.

Bien sûr, elle entendait ce qui se passait autour d'elle, mais elle n'y accordait aucune importance. Si quelque chose devait requérir son attention - puisqu'elle était préfète - il faudrait bien de nombreuses secondes, voire minutes, pour qu'elle assimile l'information. Ainsi, elle n'entendit absolument pas un jeune adulte encore scolarisé en septième année s'approcher d'elle. Tomas - puisqu'il s'agissait bien de lui - put se glisser jusqu'à elle et s'asseoir à ses côtés sans qu'elle ne relève la tête avant qu'il ne fut assis près d'elle. A ce moment là, elle leva les yeux vers ce tout nouveau voisin, cherchant à l'identifier afin de choisir sa réaction. Quand elle le reconnut, elle lui offrit un grand sourire, une mimique qu'il lui rendit avant de l'inviter à s'approcher de lui.

L'un comme l'autre était plutôt discret en terme de manifestations amoureuse. Gardant les baisers de cet ordre pour des moments plus privés qu'au beau milieu du parc de l'école, ça n'empêcha pas le jeune homme de déposer ses lèvres sur la tempe de l'irlandaise ni celle-ci d'appuyer légèrement son épaule sur celle de ce dernier avant de reprendre sa lecture alors qui lui sortait son propre livre.