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16 avr. 2023, 13:05
D'obscurité sont faits nos rêves  PV 
Vendredi 13 mars 2048, quelques minutes après le couvre-feu
Couloir du septième étage— Poudlard
7ème année



« Donne-toi la permission de perdre le contrôle pendant un instant. Tu le reprendras après. »

C'est peut-être le fait d'entendre sa voix résonner dans mon esprit qui m'empêche, comme cette fois-là sur le Plateau, de perdre le contrôle. Je me rappelle de ses instructions et de ma peine à me laisser aller. Aujourd'hui encore j'éprouve des difficultés, malgré le fait que j'ai réussi une fois à obtenir un résultat — bien qu'il ait été moins impressionnant que le sien.

Les yeux fermés, je suis au centre de la pièce. Toute mon attention est braqué sur mon ventre, mes entrailles — centre névralgique de ma magie. Je m'efforce de ressentir ce qu'elle appelait le tourbillon de vie. Je sens mon coeur battre dans mon cou. Chaque battement résonne profondément dans mon corps. La fatigue toque déjà contre mon crâne. Cela fait une heure que je m'entraîne et avant ça j'ai passé une autre heure à lancer le sortilège Ventus, encore et encore, dans une envie obsessionnelle de le maîtriser à la perfection. Sans parler de mon entraînement intensif avec Nyakane ce matin, des heures de cours, des révisions et de mon heure très tardive de coucher hier soir car je travaillais sur l'Élixir de Longue-Vie. La fatigue se rappelle donc à moi dans ce léger mal de tête qui crispe les muscles de ma nuque mais il est hors de question que j'arrête maintenant. Je ne peux pas, j'en suis incapable. Je ne peux pas quitter cette pièce, par alors que sa voix résonne si fort dans ma tête et que je me sens mon coeur se tordre tristement. Pas alors que je crève d'envie d'attraper plume et parchemin pour lui écrire un mot, n'importe lequel, mais un mot qui signifierait que je lui ai pardonné et que je veux qu'elle revienne — ce qui est complètement faux, hein, moi je ne pardonne pas, jamais, je ne suis pas comme ça.

Je ferme si fort les paupières que des points blancs apparaissent dans l'obscurité. Ma main tremble autour de ma baguette magique. Je respire difficilement tandis que m'envahissent des émotions qui ne sont pas belles à voir et qui me nouent la gorge. La tristesse est au premier plan. C'est étrange, il y a quelques mois ça aurait été la rage mais celle-ci a laissé place à un sentiment bien plus insidieux, le genre qui me fait me réveiller en sueur au beau de la nuit avec des traces de larmes sur les joues. Je m'efforce de ne pas repousser l'émotion, de la laisser m'envahir.

La dernière fois, sur l’Ile de Skye, c'est la rage qui m'a permis de réussir cette prouesse magique. Avec la rage, tout est tellement plus simple. Alors au lieu de me concentrer sur mon envie de lui écrire des mots dégoulinant de faiblesse, j'évoque le souvenir de la lettre idiote qu'elle m'a laissée. Je me souviens de ses mots abscons et de ma frustration. Je me laisse envahir. Au creux de mon corps, je sens quelque chose de désormais bien familier s'agiter. Ça me réchauffe le bide et ça accentue mes tremblements.

J'ouvre les yeux au moment où je sens, avec un sens qui n'est pas l'un des cinq que l'on connait bien, que quelque chose s'éveille à l'intérieur de moi. Là, devant moi, des bandes colorées s'échappent de ma baguette pour former une boule de magie pure... Une seconde de folie m'envahit, celle-là même qui me fait me dire : je suis capable de tout, d'absolument tout. Une seconde de puissance brute qui fait s'élever mon coeur... Avant de disparaître brusquement.

Le coût se paye sans attendre. La fatigue s'abat comme un coup de massue sur ma tête. Ma vision s'assombrit. Je me laisse tomber par terre en haletant, le coeur tambourinant dans les oreilles. Je me prends la tête entre les mains et j'attends que ça passe en me balançant doucement d'avant en arrière. Ma peau me picote étrangement. Ce n'est pas du aux frissons qui la recouvre. C'est une douleur plus ancienne qui se réveille, la même qui m'a fait pleurer d'impuissance sur le Plateau, qui m'a forcée à la supplier de m'aider.

De longues minutes me sont nécessaires pour que je retrouve un semblant de contact avec la réalité. Sur le coup, j'ai vraiment déconné, me dis-je en essayant laborieusement de me lever sans m'affaler par terre. Dans la Salle sur demande, sans personne pour m'aider si une catastrophe était arrivée... Malgré la fatigue qui pèse dans mon crâne, je trouve encore la force de lui en vouloir à elle de ne pas être là pour superviser mon entraînement. Elle qui m'a dit qu'elle serait là pour m'accompagner.

Je déglutis péniblement en effaçant les traces de larmes sur mes joues. Je suis bien trop fatiguée pour me permettre de penser à cela pour le moment. Je me traîne jusqu'à la sortie de la la pièce, petit pas par petit pas... La Salle Commune me parait si loin... Mon esprit invoque naturellement une certaine professeure de Sortilèges. J'essaie de résister à mon envie d'aller trouver refuge dans son bureau. Elle m'avait dit que j'avais le droit, non ? Je crois que j'ai envie de l'entendre m'imposer : « Regardez-moi. Calmez-vous. ». La dernière fois que je l'ai regardée comme ça, j'ai senti qu'elle m'aidait à garder pied et cela m'a fait du bien.

J'atteins le couloir. Je dois m'arrêter et prendre appui sur le mur pour retrouver mon souffle. Au-dessus de moi, les trolls de Barnabas le Follet grognent. Je ferme les yeux pour endiguer la soudaine douleur qui me vrille le crâne.

« Merlin..., » murmuré-je faiblement.

Je déglutis plusieurs fois de suite pour apaiser les bonds que fait mon estomac. Ce n'est certainement pas le moment de dégobiller dans un couloir.

16 avr. 2023, 13:57
D'obscurité sont faits nos rêves  PV 
Après le diner la professeure de défense contre les forces du mal s'était rendue directement dans son bureau chez les Serpentard. Elle avait rédigé quelques courriers, regardait les notes de ses élèves et, avait géré quelques affaires personnelles concernant les frais de son oncle Sixtus hospitalisé à la nouvelle Ste Mangouste. Le temps était passé vite, trop vite, bientôt, il serait l'heure du couvre feu et Sixtine n'avait aucune envie de sortir après l'heure prévue et de prendre le risque de croiser un élève.

C'est ainsi qu'elle quitta la salle commune quelques minutes avant le début du fameux couvre feu. Avant de pouvoir rejoindre définitivement ses quartiers, elle devait se rendre tout en haut de l'école, à la volière pour donner à un hibou un message à délivrer. Tous les élèves se précipitaient en direction de leurs salles communes respectives de peur de se faire prendre par la professeure ou par un préfet rodant dans les parages.

Le couvre feu avait retenti depuis plusieurs minutes maintenant et les couloirs étaient enfin paisible. Lorsqu'elle arriva à une intersection dans un couloir du septième étage, elle entendit quelqu'un reprendre son souffle. Archibald, ce vieux fou avait il gravi trop de marche ? Mais, la voix qui s'en suivi n'était pas celle du sous directeur de l'école. Il s'agit de la voix d'une de ces élèves, Aelle. Son premier réflexe fut de faire demi tour pour ne pas croiser sa route, elle n'avait pas envie de la sermonner. Cependant, après réflexion, pourquoi cette jeune fille en pleine santé avait elle besoin de reprendre son souffle ? Elle fit de nouveau volt face et entra dans le couloir d'ou provenaient les bruits.

Là, elle vit Aelle, pâle comme un linge, soutenu par le mur et les yeux clos. Plus de doute possible pour la professeure, cette jeune fille avait un problème et c'était maintenant le sien également à son plus grand désarroi. Mais en même temps, elle avait volontairement récupéré ce problème. D'un coup de baguette, elle fit voler jusqu'à elle le casque d'une armure avant de la tendre à la jeune fille tout en s'approchant.

- Si vous devez vomir, faites le là dedans. Ouvrez les yeux, fixez quelque chose, ça va vous permettre de ne pas avoir le tournis.

Les conseils de la professeure sonnaient comme des ordres, tout était très carré et très ordonné. Si la scène s'était déroulée au petit matin, Sixtine aurait pu croire qu'elle était enceinte. Mais là, c'était peu probable.

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16 avr. 2023, 15:08
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Des bruits de pas dans le couloir. Je bats des paupières et essaie de focaliser mon regard sur ce qui approche. À travers ma vision trouble je remarque une paire de jambes qui remonte à grands pas le couloir. Le son de ses talons m'en rappelle d'autre, même si les siens sont bien plus bruyants. Je dois rassembler toutes mes forces pour relever un peu plus le regard et pouvoir mettre un nom sur la silhouette qui s'approche de moi. Je reconnais la professeure de Défense contre les forces du mal. Merlin... Une professeure, il fallait que je tombe sur une professeure. Et pas celle que je voulais voir. La fatigue frappe contre mes tempes et je n'arrive pas à m'éloigner du mur alors que Sixtine Valerion s'impose à moi. Pourquoi faut-il qu'elle arrive maintenant ?

Je lorgne sur le casque qu'elle me tend et me concentre sur sa voix. Vomir dedans ? Je n'ai aucune envie de vomir. Mais le seul fait de penser à ça me noue l'estomac et je ferme rapidement les yeux, de peur de laisser m'échapper quelques reflux gastriques devant elle. Plutôt crever que d'en arriver là. Et quelle idée de vomir dans un casque ? Enfin, il s'agit de Valerion après tout, cela fait longtemps que je ne me questionne plus sur ses étranges comportements — en général je me laisse porter et cela fonctionne très bien. Contrairement aux autres élèves, sa façon d'être ne me rebute pas totalement. Pas toujours.

Sa présence me dérange. Impossible de rester comme ça face à elle. Face à quiconque. La honte remplace mon mal-être. Je dois me redresser, maintenant. Je prends une grande inspiration et relève un peu le buste, présentant ainsi mon visage livide à la petite professeure. Je l'observe avec un calme apparent, malgré mes yeux rougis et mon teint pâle. La rassurer pour qu'elle me laisse en paix. C'est tout ce qui compte pour le moment.

« Je vais bien, je vais pas vomir. »

Je fais comme si mon crâne ne me faisait pas souffrir le martyr, comme si la fatigue ne tirait pas sur mon esprit comme si elle voulait m'emporter avec elle dans les abysses d'où elle provient. Je fronce les sourcils pour me donner une contenance, surtout pour rester concentrée sur la femme qui me fait face.

Fixez quelque chose, qu'elle me dit. Facile à dire quand on va bien et que notre estomac n'a pas envie de recracher tout son contenu, quand notre corps ne hurle pas de faiblesse, quand notre magie ne grouille pas étrangement dans notre corps parce qu'on a trop cherché à la solliciter. Sa présence me dérange sincèrement. Elle me rappelle que je suis seule et que les seules compagnies que je peux avoir ne me sont pas familières. Elle est là alors que j'aurais voulu qu'à sa place se tienne une femme bien plus grande, bien plus effrayante et bien plus dure. Elle est là et je ne peux rien lui dire de ma fatigue actuelle. Elle est là et je n'ai pas envie qu'elle le soit.

Je me tourne laborieusement pour m'adosser au mur, la respiration erratique. Je me concentre sur cette dernière, le regard braqué sur le mur qui me fait face. Inspirer, expirer. Et faire comme si tout allait bien alors que je suis magiquement épuisée.

« Juste la fatigue, soufflé-je en coulant un regard vers la professeure. Ça va aller, c'est bon, vous pouvez y aller. »

16 avr. 2023, 15:45
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La sorcière refusa le casque, car selon elle, elle se sentait bien et n'allait pas vomir. La professeure n'en était pas convaincue, mais soit, elle n'allait pas la forcer à vomir dans ce casque plus vieux qu'elle et à l'odeur quelque peu douteuse. Elle le jeta en arrière, pas besoin de casque alors. Le bruit du casque se fracassant sur le sol en pierre résonna dans tout le couloir. Si la jeune fille avait mal à la tête voilà un bruit qu'elle aurait probablement du mal à supporter.

Elle s'était ensuite appuyée sur le mur, la professeure l'observa faire en attendant la suite ne sachant pas elle même ce qu'elle voulait faire. Elle n'avait pas envie de se prendre la tête avec une jeune adulte refusant de l'aide. Après tout, elle était majeure et capable de se débrouiller sans l'aide de sa professeure. Elle commença à partir, les talons claquaient sur le sol et bientôt, elle n'était plus dans le couloir.

A une époque, Sixtine aussi s'était retrouvée dans une situation similaire. Elle avait découvert qu'elle portait la vie alors qu'elle n'en avait aucune envie. A ce moment là, elle n'avait pas pu en parler à son père et Suileabhan avait été le seul à être mis au courant et quand elle y repensa, heureusement qu'elle n'avait pas vécu cette épreuve seule sinon, qui sait comment elle aurait pu réagir ? Cet épisode qui lui était revenu en mémoire comme un flash ou un rêve éveillé la fit pester. Du peu, qu'elle se souvenait, Aelle ne semblait pas avoir beaucoup d'amis. La preuve, elle était seule ce soir et elle était en train de se décomposer seule.

De nouveau, elle pivota pour revenir sur ses pas tout en maudissant cette soirée. Elle aurait dû rester en salle commune. Une fois de nouveau au niveau de l'étudiante, Sixtine prit place au sol les jambes étendues face à son élève. Si la jeunesse ne voulait pas parler alors elle ne l'obligerait pas. Elle allait se contenter d'être là, simplement être là. La professeure avait défait son chignon pour pouvoir poser sa tête sur le mur sans être mal à l'aise. Si elle devait passer la nuit ici pour être sur que son élève ne se vide pas de son âme alors, elle resterait là jusqu'au petit matin.

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16 avr. 2023, 17:36
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Elle jette le casque par terre. Elle jette ce foutu casque par terre, comme ça, en le balançant par dessus son épaule ! Je me crispe lorsque le vieil objet rebondit sur le sol et lorsque la femme me passe devant pour s'éloigner, je ne me retiens pas de lui lancer un regard noir qu'elle ne verra de toute façon pas.

Voilà une des raisons pour lesquelles Sixtine Valerion ne m'est pas désagréable : elle ne s'embarrasse pas de phrase inutile, contrairement à certains autres de ses collègues. Que ce soit en cours ou dans un couloir alors que le couvre-feu risque de sonner d'un instant à l'autre : elle me croit, décide de me laisser gérer ma propre vie et s'en va sans un mot. Parfait, je n'aurais de toute manière pas eu la force de la supporter si elle avait insisté.

Je laisse tomber ma tête contre le mur et ferme les yeux pour me soustraire au monde, bercée par la mélodie de ses talons. Ainsi, il m'est facile de croire que le bruit qui s'éloigne doucement appartient à une autre. J'imagine une grande femme habillée d'une cape sombre et d'un long pantalon droit. J'imagine son regard froid, le même qu'elle devait avoir quand elle s'est éloignée en m'abandonnant près des portes du château, il y a une éternité. Le bruit coule dans ma tête ; tap tap tap. Et j'imagine sa mèche blanche dans sa chevelure noire, ses traits comme de l'acier. Les talons arrêtent de frapper contre le sol. La grande Directrice revient sur sa décision ; le bruit monte crescendo, elle revient vers moi. Que me dira-t-elle ? « Un peu de tenue, voyons », comme elle m'a un jour dit : « Commençons par adopter une posture à la hauteur du sérieux de notre conversation, je te prie ». Alors tandis que le bruit se fait de plus en plus proche et que mon corps cède à la fatigue qui m'affaiblit, je me redresse contre le mur pour adopter une posture à la hauteur de...

Sa présence me force à rouvrir les yeux et à m'extirper du rêve qui déjà commençait à m'envahir. Sixtine Valerion remplace la femme qui m'apparaissait si clairement à l'esprit. Je cligne des yeux, la fatigue rendant ceux-ci légèrement humides. Elle s'installe par terre. Elle n'est pas partie. Ou plutôt, elle est revenue. Je regarde le couloir où je pensais l'avoir vue s'éloigner puis je la regarde elle. J'attends qu'elle parle, qu'elle me sermonne. Mais elle ne dit rien, elle se contente de me regarder, ses jambes étendues dans le couloir. Cette posture enfantine m'étonne venant d'une femme qui toujours s'habille de tenues qui lui donnent une grâce excessive.

J'observe silencieusement les longues mèches de cheveux qui dégringolent sur ses épaules. Son comportement me trouble, je l'avoue. Je ne comprends pas ce qu'elle me veut. A-t-elle peur que je m'effondre et que l'on me retrouve froide demain matin ? Sans doute veut-elle s'assurer de ne pas avoir un cadavre sur la conscience. C'est idiot car je ne compte pas crever là. Mais ce qui est surtout très idiot, enfin plutôt surprenant, c'est qu'elle ne me force pas à aller à l'infirmerie. Quoi qu'il arrive, je ne compte pas m'asseoir et la regarder dans le blanc des yeux jusqu'à tomber endormie ou pire, dégueuler sur ses jolies chaussures.

Je palpe la tapisserie du plat de la main, ignorant les grognements agacés des trolls qui essaient de danser, et force pour me remettre tout à fait droite. Mes membres pulsent étrangement, comme s'ils allaient tomber les uns après les autres, et je crains fort que mes jambes ne soient pas tout à fait aptes à marcher, mais je ne fais pas attention aux signaux que m'envoient mon corps. En temps normal j'aurais pris le temps de retrouver quelques forces avant de partir mais là je n'ai aucune envie de paraître faible devant une professeure qui devrait n'avoir de moi que l'image d'une élève de septième année puissante, intelligente et sérieuse en cours.

« Je vais... Rentrer, murmuré-je faiblement en plissant les yeux pour la regarder à travers le flou de ma vision. Vraiment, vous avez pas besoin de... »

Ce faisant, j'entreprends de faire un pas ou deux sur le long et interminable chemin qui me ramènera à ma Salle Commune. Mais je m'interromps car la tête me tourne et que quelque chose me tiraille de l'intérieur, un épuisement qui n'a rien de physique ou de mental, qui fait mal et qui aspire ma motivation. J'allais persister dans mon mensonge mais je reconnais que ce serait très idiot puisqu'à l'évidence, ça ne va pas bien du tout.

« Ok..., soufflé-je entre mes dents serrées, ma fierté faisant barrage à ma voix. Je vais en fait rester là... »

À mon tour de glisser le long du mur, les jambes serrées contre la poitrine et les bras pendants inutilement autour de mon corps. Je dévoile mon cou en laissant tomber la tête contre le mur derrière moi et au lieu de fermer les yeux pour m'enfoncer dans un sommeil réparateur, j'observe plutôt la professeure qui doit bien me juger. Malgré toute ma fatigue et la douleur qui sommeille dans mon corps, je trouve encore la force d'être honteuse d'apparaître faible devant elle.

« Entraînement magique intense, murmuré-je donc à son intention. Ça passera. »

Une supplique se cache derrière mes mots : s'il-vous-plait, allez-vous en, ne me faite pas l'affront de m'observer tandis que je suis si faible. Laissez-moi toute seule.

16 avr. 2023, 18:02
D'obscurité sont faits nos rêves  PV 
TW : Violence.

Toujours adossée contre le mur et les jambes tendues, Sixtine observe son élève qui tente de se remettre droite tout en tentant d'expliquer qu'elle va rentrer et qu'elle n'a pas besoin de... La suite ne parviendra pas à sortir de sa bouche. La jeune femme est prise de tremblement. La professeure observe la scène silencieusement, sans jugement et sans rien dire. Finalement, la Poufsouffle prit la sage décision de rester ici et elle se laissa glisser face à l'ancienne Auror.

Sixtine ferma les yeux pour repenser à son propre passé et à une situation similaire à celle-ci. Elle se revoyait dans sa maison avec Soliman. Elle était rentrée de mission, une mission qui avait demandé 2 jours au lieu des quelques heures prévus au départ. Quand elle était rentrée elle avait subi un déchaînement de haine de la part de son compagnon. Il l'avait insulté, frappé et forcé à faire des choses avant de lui lancer des sorts de soin pour qu'elle se sente mieux. Il s'était ensuite excusé prétextant qu'il avait surréagi par amour. Sixtine se revoyait, le corps tremblait dans la cuisine attendant simplement qu'il parte ou qu'il reste... À cette époque, elle attendait qu'il reste, qu'il la prenne dans ses bras en lui disant qu'il était fou d'elle. C'est ce qu'il avait fait après les coups, après les mots violents. Et, encore une fois, elle avait pardonné l'impardonnable.

Ne voulant pas revivre ce souvenir, Aelle la ramena à la réalité en expliquant qu'elle venait de terminer un entraînement trop intense. Aux mots de la jeune femme, elle ouvrit les yeux pour la regarde et hocha la tête pour acquiescer.

- Ça passera... Tout fini par passer.

Cette phrase était autant destinée à l'élève qu'à elle même. Tout finissait toujours par passé. Le passé douloureux de la professeure, la mort de sa mère, la mort de son père, la perte de son enfant, la trahison de sa tante. Tout finissait par passé, les maux d'Aelle aussi, elle l'espérait.

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17 avr. 2023, 01:20
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Du coin de l’œil, j'aperçois sa tête opiner. La suite m'inspire une drôle de sensation. J'ai beau être plongée dans un état de fatigue certain, les membres tremblants et le corps comme en suspension au-dessus du vide, je reste capable de remarquer quand une phrase m'est banalement jetée. Et cette phrase-là, ce « tout finira par passer », est jeté banalement, comme une phrase toute faite, toute prête, une phrase prête à l'emploi que l'on prononce sans y penser. Le problème, c'est qu'une phrase toute prête dans la bouche d'une femme comme Sixtine Valerion, ça ne peut pas avoir le goût d'une chose prête à l'emploi. Impossible. Voilà pourquoi j'éprouve un tel sentiment d'irréalité quand elle m'offre ces mots d'apparence peu consistants mais qui doivent revêtir une profondeur qui me dérange un peu.

Je suis fatiguée. J'ai mal. Je n'ai aucune envie de songer à ce qui finit ou non par passer. Surtout, je n'ai pas envie de songer à ce que peut avoir vécu la professeure pour qu'elle me dise une phrase de ce genre. Et puisque je n'en ai pas envie, je ne le fais pas. Et si je ne me concentre pas sur elle, je ne peux que fatalement me concentrer sur moi-même. Songer à moi-même en me concentrant sur le thème de "ce qui finit par passer ou non" est une très mauvaise idée, surtout lorsque je viens d'invoquer il y a si peu de temps des souvenirs aussi vivaces de Celle-qui-a-perdu-son-nom.

Parce que voyez vous, Miss Valerion, chez moi les choses ne passent pas aussi facilement. Car si elles le faisaient, je serais peut-être assise dans ce couloir mais je serais assise dans ce couloir sans songer à elle et au mal de chien que j'ai à faire un choix entre le pardon et l'oubli. Si les choses finissait par passer, j'aurais brûlé sa lettre et je serais passée à autre chose. Et cela fonctionne pour tout, voyez vous. Si les choses finissaient par passer je ne ressasserais pas ma famille, je ne ressasserais pas Araya ou Elowen, ni même cette entrevue larmoyante et douloureuse que j'ai eue avec votre collègue de Sortilèges. Si tout finissait réellement par passer, je n'aurais pas sans cesse cette boule de rancœur logée dans le corps, je n'aurais d'ailleurs aucune envie de l'expulser à coup de Reducto puissants.

Il sort sans que j'y fasse attention : un léger ricanement qu'accompagne un petit secouement de tête. Je le ravale aussitôt mais le mal est fait — je n'oublie que ce n'est pas une personne lambda qui me fait face, mais bien une professeure, et pas la plus bienveillante. Malgré tout, peut-être parce que j'ai conscience d'être une future diplômée et donc une future adulte officielle, je ne me retiens pas de dire :

« Ça reste à voir, articulé-je très lentement. Les phrases toutes faites ça marche pas toujours. »

Ils sont prononcés sur un ton un peu amer, ces mots. Il faut dire que je ne parle pas de ma condition physique actuelle. Celle-ci, je ne doute pas qu'elle finisse par aller mieux. C'est assez méprisable de ma part mais ce n'est pas la première fois que je frôle les limites. Il m'est déjà arrivé, en de très rares occasions, d'effleurer ce point de non retour au-delà duquel, l'expérience du Plateau me l'a prouvée, je m'effondre dans la douleur, à deux doigts de l'inconscience. La dernière fois, elle m'a lancée un Revigor pour que j'aille mieux. Je me demande quelle tête ferait Valerion si je lui demandais de faire de même ce soir.

18 avr. 2023, 10:16
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Le ricanement léger de la jeune adulte avait d'abord étonné Sixtine, elle n'avait pas fait d'humour et elle trouvait que le moment n'était pas approprié pour rire. Mais, la phrase qui était venue compléter le rire discret avait éclairci les pensées de la professeure. Les phrases toutes faites ça ne marche pas toujours. Elle avait raison mais, pas entièrement. Sixtine se garderait bien de lui dire que la phrase toute faite n'était pas destinée à l'élève mais à l'ainée. Elle n'avait pas l'envie de partager ses pensées et, à priori, c'était réciproque.

Un petit sourire en coin se forma sur les lèvres de Sixtine. Les cicatrices mentales et physique n'étaient plus visible et pourtant, elle observa tout de même ses mains. Plus aucune trace de ce qu'elle avait pu vivre dans le passé n'était visible. Les brûlures avaient disparu, les entailles également et, elle se surprit à se demander si, mentalement aussi tout avait disparu. Oh bien sur, elle connaissait la réponse. Bien que Soliman n'est plus d'emprise et qu'elle n'ait aucune envie d'y retourner, elle n'oubliera jamais les blessures du passé. Chaque action la ramenant irrémédiablement à un souvenir douloureux cependant, elle se forçait, aux travers de ses actions, de ne plus y penser et de se créer de nouveau souvenir pour noyer la douleur.

- Je vous l'accorde mais vivre dans le passé n'est pas une solution... Avait elle dit dans un soupir à peine audible.

Sixtine tapota l'intérieur de sa robe à la recherche d'une cigarette. Lorsqu'elle la trouve, elle la glissa entre ses lèves et l'alluma grâce à un zippo qu'elle avait acheté avec sa première paye d'Auror. Elle tira longuement sur la cigarette avant de recracher la fumée loin du visage de la jeune adulte.

- Vous en voulez une ?

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19 avr. 2023, 11:30
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Ma première réaction est de vouloir rétorquer avec force : je ne vis pas dans le passé ! Je regarde l'avenir, moi, je ne fais que penser à mes études qui se poursuivront hors de l'école l'année prochaine, à mes recherches sur l'Élixir qui un jour donneront un résultat suffisamment concluant pour que je rende son corps à Nyakane, à mes entraînements destinés à faire de moi une sorcière puissante que rien ni personne ne pourra ébranler. Alors non, non je ne vis pas dans le passé, il n'y a aucune raison pour que vous pensiez ça, je ne veux pas que vous pensiez ça !

Ma soudaine colère accentue mon mal de tête et rend le regard sombre que j'essaie de lui lancer un peu lamentable. Je ferme aussitôt les yeux, brièvement, le temps que l'éclat douloureux me passe. Et en même temps que je subis la folie de mon propre corps, mes pensées se retournent sur elles-mêmes et se mettent à louvoyer dans mon esprit : je sais que je suis coincée dans le passé, je sais que je ne fais que la ressasser, encore et encore, sous toutes ses formes, de notre première rencontre à la dernière, je n'arrive pas à penser à autre chose, je n'arrive pas à accepter que plus rien ne sera comme avant, je n'arrive pas à me dire que c'est pour le mieux car franchement, le avant me donnait surtout envie de lui hurler que je la détestais. Et comme je pense à tout cela, je me mets à penser au fait que c'est typiquement cela qui me manque. Ces hurlements que je voulais proférer à son encontre, ce sentiment de haine qui me donnait envie de m'accrocher encore plus à elle. La colère qu'elle me faisait ressentir et qui me rendait vivante, ce tourbillon dans mon corps, celui de la magie mais aussi celui de mes sentiments, qui me paraissait si naturel. Qui me parait si naturel.

Ma gorge se noue terriblement. Elle se noue beaucoup trop alors que ce n'est pas le moment. Pas alors que Valerion est en face de moi, pas alors qu'elle a accès à mon visage, à mon regard, à la rougeur avec laquelle la peine colore facilement mes joues blafardes.

Je ne m'attendais pas à ce qui arrive alors que je me dépatouille tant bien que mal — et plus mal que bien — avec mes souvenirs, mes émotions, ma colère et ma peine. Je regarde la professeure enfoncer le petit tube blanc entre ses lèvres, sortir son ustensile. La flamme fait rougeoyer sa bouche et la peau pâle de son visage. Elle inspire. Une bouffée de fumée s'élève en volutes vers le plafond. Je sais ce dont il s'agit, évidemment. Des cigarettes moldues. Lounis, le compagnon de Zak, en fume parfois. Et comme lorsque je le voyais faire, aujourd'hui mon nez se plisse aussi en une mimique de dégoût que je ne contrôle pas.

Je n'ai jamais compris cet engouement pour ce genre de choses. Que ce soit la pipe sorcière que fume Zak ou ces choses que préfère Lounis. Pour moi, c'est une preuve de faiblesse. Comme l'alcool qui encombre les sens de ceux qui y succombent. Pourquoi s'embrouiller l'esprit alors que ce dernier est capable de si belles prouesses ? Je ne comprends pas. Et voilà que Sixtine Valerion m'en propose une. C'est la première fois. Jamais aucune de ces choses ne m'a été proposé. Après tout, je n'étais qu'une enfant. Et voilà que je me sens flattée : elle, elle me considère comme une adulte.

Cette proposition parvient à s'infiltrer dans la mélasse de ma peine. Ce n'est pas une Aelle en toute possession de ses moyens qui accepte, c'est une Aelle qui a mal au coeur et qui ne parvient pas à aligner deux pensées concrètes.

Je hoche la tête et me penche en avant pour récupérer la chose quand elle me la tend, non sans afficher une grimace douloureuse en sentant la fatigue me malmener. Je me rencogne contre le mur. Je me sens coincée dans mon corps abîmé. Incapable de bouger, de fuir. Elle ne le sait pas, Valerion, mais s'il me fallait me lever sur un coup de colère pour m'éloigner d'elle, j'en serai incapable.

Je fais tourner entre mes doigts tremblant le long tube blanc et marron. Je l'observe sans le mener à mes lèvres, sans chercher à en faire quoi que ce soit. Déjà, l'odeur de sa cigarette à elle commence à me chatouiller les narines. C'est une odeur étrange qui s'accroche à mon nez. Je renifle pour l'en dégager.

« Ça sert à quoi ? demandé-je d'une voix éteinte. Pourquoi vous fumez ça ? »

Je m'attends à une réponse un peu banale. Quelque chose comme : c'est bon. Comme pourraient dire ceux qui mangent des friandises à longueur de journée. C'est bon, je ne peux pas m'arrêter. Je me demande si malgré l'odeur, cette cigarette a un bon goût. Comme une plume en sucre, peut-être ? Je me penche pour passer la chose sous mon nez pour la respirer. Mouais, ce ne sera peut-être pas comme une plume en sucre, au final.
Dernière modification par Aelle Bristyle le 19 avr. 2023, 19:51, modifié 2 fois.

19 avr. 2023, 18:26
D'obscurité sont faits nos rêves  PV 
TW : Tabagisme.


A la surprise de la professeure, la jeune adulte récupéra l'objet cancérigène non sans grimacer de douleur au passage. Qu'elle puisse avoir mal ne dérangeait pas la professeure et elle ne comptait pas lui venir en aide à ce sujet. Elle s'était mise toute seule dans cet état, elle devrait s'en sortir seule également, sans l'aide de la magie d'un tiers. De toute façon, Sixtine s'en doutait, Aelle ne lui demanderait pas. Elle n'avait jamais rien demandé, même pendant les cours.

La question de la cadette avait surpris l'ancienne Auror. Mais, en même temps, elle était en droit de se la poser et Sixtine avait le devoir d'y répondre. Ce qu'elle ne fit pas tout de suite, préférant prendre le temps de la réflexion pour apporter la réponse la plus complète possible. Car, celle qui ne supportait pas le mensonge n'allait tout de même pas lui sortir une mystification toute prête. Elle méritait bien mieux que ça. Tirant de nouveaux sur sa cigarette, elle prit le temps de réfléchir. Quand avait elle commencé ? Au départ de Suileabhan, après la perte de son enfant. Puis, elle avait arrêté quelques mois avant de reprendre en rencontrant Soliman.

- J'ai commencé à fumer parce que j'étais triste. La nicotine présente dans la cigarette agit comme un pansement. Elle stimule la production de dopamine et c'est ce qui procure un sentiment de bien être pendant un court instant. En d'autres termes, je me sens mieux quand je fume et je fume lorsque je ne me sens pas bien.

La professeure n'avait pas eu honte d'avouer qu'elle était actuellement en train de fumer car elle ne se sentait pas bien. Au contraire, mettre des mots sur ce qu'elle ressentait lui faisait du bien. A moins qu'il s'agisse des effets de la nicotine.

- Vous voulez du feu ?

Arrivée inRP le 28 octobre 2046 - Professeure de DCFM
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