Chut plus de bruit, c'est la ronde de nuit,
Chut plus de bruit, c'est la ronde de nuit,
En vigilance, faisons silence,
Marchons sans bruit, c'est la ronde de nuit.

Chut plus de bruit, c'est la ronde de nuit,
Chut plus de bruit, c'est la ronde de nuit,
Le couvre feu, c'est du sérieux,
Pas d'alibi c'est la ronde de nuit.

Chut plus de bruit, c'est la ronde de nuit,
Chut plus de bruit, c'est la ronde de nuit,
Les effrontés seront matés,
Et puis bannis, c'est la ronde de nuit.

Chanson des préfets de Poudlard - auteur inconnu, XVIII^ème siècle

Les couloirs de Poudlard, à la nuit tombée, se dévoilaient sous une toute autre apparence, bien différente de celle qui résonne en journée. À l'heure où les élèves étaient sensés dormir paisiblement dans la chaleur douillette de leurs dortoirs, les ombres s'allongeaient et les pas résonnaient avec une certaine mélancolie dans les couloirs vides, comme si les murs de pierre tentaient de communiquer des secrets enfouis depuis des siècles.

Les flammes des torches, vacillantes, projetaient des ombres aussi affutées qu'éphémères sur les murs de pierre, leur lumière se reflétait sur les armures polies d'anciens chevaliers oubliés et sur les badges rutilants d'une jeune préfète de Gryffondor et d'un préfet en chef Serpentard, marchant d'un pas assuré dans le silence oppressant de la nuit, examinant chaque recoin, chaque porte, chaque vitrail, à la recherche du moindre signe de présence suspecte.

Leur pas feutré ne résonnait que faiblement sur les dalles de pierre, comme s'ils cherchaient à ne pas troubler le calme et la sérénité qui règnent en ces lieux. Les tableaux qui ornaient les murs les saluant parfois d'un petit signe ou d'une main portée au couvre-chef, pour ceux des personnages immortalisés qui ne dormaient pas.

C'était une expérience à la fois fascinante et effrayante que de se retrouver seul dans ces couloirs, du moins lors des premières rondes, Aliosus s'en souvenait très bien. Les craquements des vieilles portes, les soupirs des fantômes errants, autant de bruits indiscernables dans le fracas des éclats de voix diurnes qui, dans les allées et escaliers déserts, semblaient tout d'un coup assourdissant. Après un an et demi de ronde, le jeune homme se sentait chez lui dans cet environnement mystérieux, son amour pour Poudlard s'exprimant par sa vigilance qu'il exerçait sur ses murs.

«Ça n'est pas aussi relaxant qu'un bon bain chaud mais j'aime la sérénité du château la nuit, pas toi ?»


@Dorra Kane

Aucun bruit, aucun son, ne serait-ce qu'un souffle, n'émanait des couloirs en pierre du château en cette heure tardive. Le couvre-feu ayant sonné, tous les élèves étaient déjà dans leurs salles communes, certains s'étaient déjà abandonnés aux bras de Morphée, d'autres, plus résistants, avaient décidé de prolonger leur soirée. Tous, sauf deux, la jeune préfète de Gryffondor et le préfet-en-chef Serpentard. Les deux élèves se retrouvaient pour une ronde de nuit, que Dorra appréhendait plus que tout. Depuis le moment partagé à la salle de bain des préfets, la jeune fille sentait son ventre se nouer à chaque fois qu'elle apercevait le garçon dans le château. Le grand Aliosus Nerrah, à la chevelure blonde éclatante, aux yeux d'un bleu intense dans lequel on se noie comme dans un océan tumultueux et profond, et aux traits et à la carrure tellement parfaits, à ses yeux, qu'on aurait dit que Leonardo De Vinci lui-même les avait dessiné.

Avançant côte à côte, leur mission était simple, guetter le moindre bruit, le moindre mouvement d'un déserteur des dortoirs. Ils sillonnaient les couloirs sombres d'un pas sûr mais silencieux, en respect à la tranquillité qui régnait dans le château, éclairés seulement par les torches qui crépitaient. Leurs robes flottaient gracieusement derrière eux, le tissu balançant avec fluidité au rythme de leurs pas. Le regard plongé dans la pénombre, les élites de Poudlard étaient concentrés sur leur mission, que Dorra jugeait de la plus haute importance. Elle devait montrer sa rigueur et son sérieux à son aîné, montrer qu'elle méritait le badge luisant épinglé sur sa robe, et qu'elle méritait surtout d'être à proximité du Serpentard.

Elle avait évité depuis le début de leur ronde de croiser son regard, comme si ses yeux allaient trahir son admiration pour le jeune homme. La Gryffondor n'arrivait toujours pas à comprendre comment elle avait pu canaliser ses émotions lors de leur précédente rencontre, mais la fille Kane, du haut de ses quatorze ans, avait apprit à contrôler ses faiblesses, et à enfouir tout sentiment qui pouvait la rendre vulnérable.

« Ça n'est pas aussi relaxant qu'un bon bain chaud mais j'aime la sérénité du château la nuit, pas toi ? » Sa voix retentit comme un coup de tonnerre dans l'esprit de la jeune fille, elle s'attendait à ce qu'il y ait quelques échanges durant cette ronde, mais évoquer le bon bain chaud la déstabilisait. Elle prit quelques secondes pour assimiler les paroles du préfet-en-chef et surtout se contrôler, puis répondit d'une voix basse mais assez audible vu leur proximité, « Effectivement, on aurait dit qu'on avait transplané dans un lieu désert et paisible. » Un lieu où il n'y aurait qu'elle et lui, et dans ses rêves les plus fous, il partagerait son attirance, physique pour le moment, mais elle se doutait que sous ce charme extérieur, il y avait quelque chose d'encore plus beau. « Un autre avantage d'être préfet.. profiter d'un château calme la nuit. Il y a certains détails que je n'ai commencé à remarquer que pendant les rondes. » Elle salua d'un sourire un tableau éveillé, qui leur adressa la plus belle des révérences, avant d'enchaîner sur le même ton, « J'imagine que tu as dû en voir des choses depuis que tu fais les rondes... »

@Aliosus Nerrah

Avançant aux côté de la jeune Kane, Aliosus surveillait les alentours. Ils arrivaient au second étage, d'expérience il n'était pas rare que l'escalier menant à la salle de sortilèges du troisième soit capricieux en fin de journée, peut être y aurait-il une surprise comme un pauvre élève coincé quelque part. Ils passèrent devant l'arcade du colimaçon descendant au rez-de-chaussée, traversèrent un morne couloir peu fréquenté pendant la journée car il ne présentait aucun intérêt en terme d'optimisation des déplacements entre les salles les plus couramment utilisées par les élèves. Même les tableaux qui s'y trouvaient semblaient surpris, pour ceux présents et qui ne dormaient pas, de voir du passage.

«C'est très vrai, personnellement ça me va très bien. Je ne supporte pas la cacophonie des couloirs pendant la journée, comme si tout le monde s'était retenu de crier pendant leur cours et que les gens ressentaient le besoin de soulager cette envie dès qu'ils franchissent la porte de la salle de classe...» Il continua en opinant à ses réflexions. «C'est très bien, ça veut dire que tu es observatrice, c'est une qualité indispensable à tout préfet.»

Il poursuivit leur ronde en réfléchissant à la réflexion de la Gryffondor. «Pas tant que ça tu sais... Neuf fois sur dix, s'il se passe quelque chose, c'est un petit malin qui a cru qu'il ne serait pas pris et qui cherche à profiter du château de nuit, à aller dans une salle de classe ou à la tour d'astronomie. Ils pensent tous qu'ils peuvent prétexter une insomnie la première fois qu'ils sont pris. Il faut qu'ils comprennent que le règlement ne souffre aucune exception... Mais de temps en temps, c'est plus surprenant. Une nuit je suis passé devant une armure du quatrième étage, et lorsque je suis repassé devant une heure plus tard pour revenir au bureau de préfets, elle tenait une cuillère à thé. J'aurai juré qu'elle ne l'avait pas à mon premier passage...» Ce cas, si anodin soit il dans un château magique, n'avait jamais cessé de le turlupiner depuis.

«Tiens, attends. Viens par ici.» Il avait soudain l'idée de dévier un peu de leur trajet prévu.

Alors qu'ils avancaient dans les méandres du château, Dorra observait discrètement Aliosus. Les yeux du préfet-en-chef scrutaient chaque recoin mal éclairé, à la recherche d'un élève suffisamment audacieux pour transgresser le couvre feu, et sa démarche ferme témoignait non seulement de son expérience, mais aussi de son assurance indéniable lors des rondes. Il dégageait quelques chose de différent, quelque chose d’unique, qu'elle n'avait remarqué chez aucun autre camarade. La troisième année s’efforça tout de même à ne pas trop s'égarer dans ses pensées, et rester concentrée sur la tâche qui leur était assignée ce soir. Perspicace comme il est, Aliosus remarquerait rapidement si elle semblait rêveuse.

Un sourire se dessina sur les lèvres de la gryffondor tandis qu'elle l'écoutait parler, et un léger rire timide s'échappa même de sa bouche, sa façon de décrire les élèves lui plaisait. Dorra trouvait aussi que certains pouvaient être particulèrement agaçants dans les couloirs, avec leur chahut et leurs bavardages bruyants. " J'avoue, parfois j'ai bien envie de les faire taire avec un petit Silencio, mais j'ai pas encore le niveau.. Toi tu dois bien le connaitre ? Tu m'apprendras un jour ? " Elle avait une voix amusée, alors qu’elle imaginait un cours particulier avec Aliosus comme professeur. Cependant, son compliment la déstabilisa légèrement, et elle sentit même son visage s'empourprer, " Merci Aliosus.. j'essaie vraiment de m'appliquer dans ce rôle.."

Poursuivant leur ronde, leurs bras s'effleurant par moments provoquant une sensation électrisante chez la préfète, Aliosus continuait de partager avec elle ses expériences. " Je suppose que ça les intrigue de découvrir le château de nuit, j’avoue y avoir pas mal pensé avant.. Je me demandais toujours ce qui pouvait bien s’y passer, ce qu'il cachait comme secrets, mais je n’ai jamais osé le faire.. " avoua Dorra, avant de rebondir sur son intrigante anecdote, " Tiens donc, une cueillère à thé.. Certains ont vraiment des idées étranges.. enfin, je suppose que c'est un élève qui l'a posé là.. Ou Peeves ? Sinon qu'est-ce qui peut bien expliquer une armure qui tient une cuillère.. " Elle fouilla sa mémoire, mais n’eut aucun souvenir d’un détail similaire.

Celle-ci par contre semblait réserver une surprise. Aliosus décida de changer de direction, ils abandonnèrent le chemin habituel pour un autre trajet. Curieuse de ce qu’il pourrait bien lui faire découvrir, et surtout intriguée par cette déviation soudaine, Dorra le suivit enthousiaste, " Oh.. y'a quoi par là ?! "

@Aliosus Nerrah

«J'imagine que je pourrais t'aider à t'essayer à ce sort avant que tu ne le vois en classe, mais je ne me fais pas de soucis, tu sauras le lancer en temps voulu. Et dès lors tu seras confronté à la même épreuve que moi, rester discipliné et ne pas le lancer à toute pipelette insupportable...»

Ce n'était pas tout à fait vrai, quand bien même il aurait eu tous les droits, Aliosus ne se serait pas abaissé à ce genre de mesquineries qui ne seraient pas digne de lui, mais parfois, lors de ses rares divagations, il se plaisait à imaginer un Poudlard calme et silencieux en toute heure du jour ou de la nuit.

«Aucune idée, cette cuillère à thé restera sans doute un mystère de plus dans la liste de ceux du château. Tout comme ces fichus escaliers, je n'ai jamais trouvé d'explication satisfaisante quant à leur mobilité erratique... Enfin, j'ai signalé la chose dans notre livre de compte rendus dans le salon des préfets, on ne sait jamais.»

Ils étaient à présent près d'une humble porte basse encastrée dans une arche ronde, le genre de porte que l'on ne voit même pas tant le reste du château capte l'oeil par ses lambris huilés, ses armures rutilantes et ses tableaux mouvants. Pourtant, le préfet en chef savait ce qu'elle refermait, et il considérait que c'était une partie de son devoir de transmettre ce genre de connaissances à ses ouailles à badges.

Il fit signe à la jeune lionne de le suivre alors qu'il ouvrait la porte qu'il referma derrière eux. La pièce était ronde et étroite, d'une douzaine de pieds de diamètre, elle ne comportait ni trésor caché, ni tableau somptueux, à peine un buste de centaure dans une niche à deux mètre du sol nu en pierre. Il s'agissait d'une échauguette donnant au dessus du pont du rez de chaussée.

«Approche. Tu vois par cette petite fenêtre ? D'ici, nous sommes au quatrième étage et on a une vue imprenable sur la partie du château en face de nous. Et non seulement on peut facilement voir n'importe quel élève qui voudrait rejoindre la bibliothèque ou rejoindre la cour de la tour de l'horloge, mais en plus on a une vue sublime.»

Il lui laissa la place afin que Dorra puisse juger du poste d'observation par elle même.

Il imagine qu'il pourrait l'aider mais il ne se fait pas de soucis qu'elle saura le faire en temps voulu.. le genre de réponses que Dorra détestait. Etait-ce un oui ou un non ? Elle n'arrivait pas à déchiffrer la réponse du préfet-en-chef, en tout cas il n'avait pas l'air particulièrement emballé par l'idée de lui donner des cours particuliers en sortilèges. Dommage, elle aurait tellement appris de lui.. La troisième année se contenta donc de se forcer à lui sourire, préférant ne pas insister, s'il en avait envie il lui proposerait de lui-même quand il aurait un peu de temps libre.

" Ces escaliers nous donnent tous du fil à retordre.. " Un léger rire suivit sa remarque, et elle se souvint des nombreuses fois où elle s'était retrouvée coincée quelque part car les escaliers capricieux avaient décidé de bouger au moment le moins opportun. " Je ferai plus attention à cette histoire d'armures avec des cuillères à thé. "

La jeune fille suivit ensuite Aliosus, qui dévia de leur chemin de ronde, jusqu'à se retrouver devant une porte. Elle la scruta attentivement, comment n'a-t-elle jamais remarqué sa présence ? Il fallait dire que la gryffondor ne passait pas souvent par le quatrième étage, il y y'avait certes les toilettes des filles mais elle les évitait autant que possible. C'était très souvent le lieu de rendez-vous de groupes d'adolescentes pour échanger des potins amoureux et glousser comme des gamines, très peu pour elle.

En quelques instants, ils se retrouvèrent dans une échauguette. Les yeux de la jeune Kane se levèrent pour examiner les murs de pierre vierges de toute décoration, il y'avait bien un buste de centaure mais il était esthétiquement discutable, à la limite inutile. La pièce était vraiment spacieuse, assez pour accueillir un groupe d'une vingtaine de personnes, même plus. Dorra s'approcha doucement d'Aliosus alors qu'il l'invitait à venir voir de ses yeux la vue qui leur était offerte par l'unique petite fenêtre, et attendit qu'il se décale pour prendre place lui laissant quand même un peu d'espace pour qu'il puisse aussi continuer à profiter du paysage. Elle ne put retenir un " Oh ! " admiratif devant ce qu'elle découvrit. C'était beau, la vue de cette partie du château en hauteur, les figures géométriques que formaient ses angles, les arbres parsemés ici et là, les lignes tracées par les dalles de pierre, tout était splendide. Son regard s'attarda un moment en bas avant de remonter vers le ciel. Eblouissant ! Elle avait appris à apprécier la beauté du firmament céleste avec Awstin, reconnaitre certaines étoiles, et, elle se trouvait là, devant ce tableau enchanteur, aux côtés d'Aliosus. Ce serait le moment parfait pour.. non pour rien du tout.

Dorra demeura silencieuse, quelques instants, le regard perdu à travers la fenêtre, en extase, avant de répondre au préfet-en-chef, " Oh oui.. je reconnais l'entrée de la cour.. et là le chemin vers la bibliothèque.. Comment tu as découvert cet endroit ?! J'imagine que tu viens souvent ici, c'est tellement beau.. Et le ciel.. magnifique.. Tu vois, il y'a Sirius juste là.. " Le sourire ébahi ne quitta pas ses lèvres alors qu'elle profitait de ce que le serpentard venait de lui faire découvrir. " Ca ferait un très beau tableau.. Tu aimes dessiner Aliosus ? " Dorra se tourna vers lui, après avoir indiqué de son doigt l'étoile la plus brillante du ciel, avec un regard curieux. Elle se rendait compte qu'elle ne connaissait pas si bien que ça son préfet-en-chef, à part les quelques informations que tout le monde savait, ils n'avaient jamais pris la peine de discuter d'autre chose que leurs tâches préfectorales ou tout autre sujet tout aussi sérieux, c'était l'occasion donc d'en apprendre un peu plus sur lui, ses goûts, ses passions.

@Aliosus Nerrah

Aliosus n'était pas mécontent de son effet sur la préfète de Gryffondor, la salle était tout simplement ignorée par la plupart parce qu'elle n'avait aucune forme d'intérêt, on n'y trouvait rien à part ce buste étrange et cette fenêtre, et elle n'était pas franchement isolée non plus. C'était une simple petite salle vide et ronde. Mais de nuit, Aliosus lui trouvait un charme certain, c'était l'un de ses postes d'observations favoris qui offrait une vue imprenable ou presque.

«Je l'ai découvert par hasard, quand j'étais préfet il y a deux ans, je rentrai d'une ronde et j'ai cru voir du mouvement dans cette direction. J'ai pensé qu'il s'agissait d'un fantôme qui avait traversé le mur mais c'était sans doute la fatigue tout simplement. Mais en jetant un coup d'oeil, j'ai eu la même réaction que toi... A la différence près que je n'ai reconnu aucune étoile... Tu dois faire le bonheur de notre professeur d'astronomie.»
Aliosus n'était pas féru de cette matière, il avait fait le minimum nécessaire, bien qu'avec le sérieux qui le caractérisait, mais sans passion. Il s'approcha de Dorra pour mieux voir ce qu'elle lui montrait avant de constater en effet le brillant éclatant d'une des étoiles dans le ciel noir écossais. Il se redécala pour laisser la place à la Gryffondor de s'éloigner de la fenêtre si l'envie lui en prenait, avant de répondre à sa question.
«Je dessine souvent oui, ça m'aide à poser mon esprit quand j'ai trop de choses en tête, je ne pense plus à rien, juste à ce que je suis en train de faire. La vue d'ici serait une très belle oeuvre, mais je doute d'arriver à rendre tous ces détails... Et toi ?»

" C'est une très belle découverte.. merci.. ", sa voix était douce, reconnaissante pour cet endroit qu'elle ne manquerait de visiter dans aucune de ses prochaines rondes, " Oh le bonheur.. je sais pas.. ", La préfète ne put s'empêcher de rire tout en cherchant ses yeux du regard alors qu'il s'approchait d'elle pour voir Sirius. " Je n'étais pas particulièrement passionnée d'astronomie, mais j'ai pris l'option car à part les cours de métamorphoses rien ne m'intéressait.. et ca me permettait d'être avec un très bon ami qui lui, est vraiment passionné.. " Etait-ce vraiment nécessaire de s'étaler autant, non, mais cette pièce la rendait spontanée. Il y'avait une essence intrigante dans cette échauguette, amplifié par la magnifique vue qu'elle offrait, qui rendait la préfète euphorique. Elle a surement du servir à quelque chose de spécial il y'a des centaines d'années, et l'aura y est restée imprégnée dans ses murs de pierre.

Aliosus dessinait, ca ne l'étonnait pas du tout, il avait bien un côté artistique dans sa façon d'être, de marcher, de parler, à la fois élégant et droit. " Il ne faut pas douter de tes capacités, je suis sure que si tu prends le temps d'essayer, tu arriveras à peindre un très beau tableau.. Moi aussi je dessine dès que j'en ai l'occasion, je m'installe quelque part et je m'évade avec mes pinceaux et mes couleurs.. Ca me permet de libérer des émotions, des sentiments, ou juste de raconter une histoire à travers un dessin.. " Maintenant dos au mur, face à lui, Dorra se noyait dans son visage illuminé par les quelques filets de lumière d'étoiles qui passaient à travers la fenêtre, un autre magnifique tableau. Lui avouerait-t-elle qu'elle avait déjà essayé de le dessiner ? Non. Jamais.

@Aliosus Nerrah

Ainsi donc la préfète modèle de Gryffondor avait choisi une option par défaut, il souriait de cette menue confidence rendue possible par l'alchimie du moment. Il ne s'agissait de rien de bien extraordinaire, mais c'était une preuve de confiance et il en connaissait la valeur, aussi souriait-il afin de ne pas faire en sorte que Dorra soit gênée de s'être ainsi laissé aller.

«De rien. A mon avis ce n'est pas la première fois que cet endroit est utilisé pour la vue qu'il offre, les générations de préfets et de préfètes se suivent peut être ici depuis bien longtemps.» D'autres type d'élèves auraient pu avoir l'idée de marquer leur passage, d'une petite gravure dans la pierre par exemple, mais s'ils avaient été préfets ils auraient d'une part respecté le règlement en n'attentant pas à l'intégrité du château, et d'autre part, ils auraient plutôt fait état de l'existence de cette pièce dans les anciens cahiers de compte rendus de rondes.

«Tu me vois meilleur que je ne le suis j'en ai bien peur, c'est une erreur commune hélas je crois bien. Il avait terminé sa phrase par un ton bien plus amer qu'il n'avait voulu, aussi poursuivit-il rapidement. Je vois que nous avons deux façons en communs de nous changer les idées, je vois tout à fait ce que tu veux dire.» Il faisait référence à leur rencontre en salle de bain des préfets où ils avaient brisé la glace pour la première fois réellement, on avait beau dire, cette pièce privilégiée servait également à cela.

Le sourire d’Aliosus était réconfortant, elle s’attendait plutôt à une expression déçue face à un choix d'option fait simplement pour être avec un ami. Lui, n’aurait jamais fait ça, le préfet-en-chef si ordonné, si consciencieux et sur de ses choix. Cependant, ce qui suivit montra plutôt une facette moins confiante de sa personnalité. Elle avait du mal à comprendre le sens de ses mots, meilleur que je ne le suis.. Monsieur Nerrah avait-il des choses à se reprocher ? N'était-il pas à la hauteur de l'image qu'il reflétait ?

Dorra ne voulait pas le mettre mal à l’aise en creusant davantage, le ton de sa voix montrait bien qu'il valait mieux se taire. Et donc, elle s'apprêta à enchainer sur leur passion commune. Sauf que là, elle ne savait pas quoi répondre. Ils n'étaient pas assez proches pour qu'elle s'étale sur les dessins qu'elle faisait, et ne voulait pas non plus poser trop de questions et paraitre trop curieuse. Et voilà qu'il la destabilisa légèrement en faisant allusion à la salle de bain des préfets, elle ne l'avait plus croisé là-bas depuis qu'ils y avaient partagé un petit moment, mais ca restait un souvenir qu'elle chérissait. Un léger hochement de tête, un sourire complice, puis elle s'exclama, " Oh il est quelle heure déjà ?! Je pense qu'il est temps de rentrer au salon des préfets remplir le registre.. " Ce n'était pas qu'elle voulait partir rapidement, elle passerait la nuit devant cette fenêtre si elle le pouvait, mais, eux deux, seuls dans cette échauguette, avec cette vue et cette ambiance plutôt intime, ca devenait quelque peu génant pour la troisième année qui peinait de plus en plus à dissimuler sa vulnérabilité devant le serpentard.

Dorra s'approcha alors de la porte, et dit avec un soupcon d'humour, " On trouvera peut-être une armure avec une cuillère à thé en chemin.. "

@Aliosus Nerrah