Le grand jour était enfin arrivé ! Une agréable journée printanière pour un pique-nique, depuis le temps que je l’avais promis à Erin suite à son grand courage lors de la course de balai d’Octobre et le pari. Etant debout de bonne heure, j’avais bien avancé dans mes devoirs pour profiter au maximum et surtout être dans les meilleurs conditions pour poursuivre mon cours de dessin commencé durant l’été. Mais en attendant il fallait choisir une tenue agréable, avantage du week-end on est autorisé à ne pas porter l’uniforme. J’attrape donc un t-shirt, un pantacourt et des baskets et m’habille avant de préparer de quoi faire des croquis et de mettre le nécessaire dans le sac.



Une fois prêt, je me dirige vers la serre n°6 afin d’aller m’occuper de ma plante et je reprends le chemin du château vers 11h30 en me dirigeant vers les cuisines. J’y été allé 2 jours plus tôt pour demander à Krobley la possibilité d’avoir un pique-nique pour aujourd’hui et je devais aller le récupérer. Sur place je récupère le panier trop bien garni, apparemment il a prévu pour 5 personnes tellement il est rempli de plein de bonnes choses, nettement plus que ce que j’avais demandé, et le remercie puis je retourne près des grandes portes dans le hall afin d’attendre ma Princesse avec qui j’ai convenu de se rejoindre pour 12h. J’observe les environs pour essayer de repérer son arrivée tout en attendant tranquillement adossé contre le mur.

Depuis le message reçu par hibou, lundi durant l'heure du déjeuner, je tenais difficilement en place. On aurait dit une enfant devant une pile de cadeaux et qui n'attendait qu'un signal pour les déballer.
J'attendais ce moment depuis tellement longtemps... C'est que je l'avais bien mérité, ce pique-nique.
Je l'avais gagné, malgré mes craintes de participer à cette course de balai, et non seulement j'avais relever le défi, mais j'avais réussi, je ne sais toujours pas comment, à finir sur la troisième place du podium. Certains diraient que j'ai eu la chance du débutant... mais c'était peut-être du à la peluche calmante donnée par l'infirmier et que je portais depuis quelques semaines, à cette époque, lors de mes cours de vol. Bien sur, je ne l'avais pas portée durant la course, mais son utilisation répétée durant un mois avait peut-être portée ses fruits.

Le petit mot envoyé par Steven me donnait rendez-vous près de la grande porte du hall d'entrée à midi.
Maintenant que le printemps était arrivé, avec le renouveau de la végétation, l'herbe verdoyante et les arbustes qui offraient quelques coins d'ombre ou d'intimité, c'était le moment idéal pour partager le pique-nique promis par le Gryffondor.

Vers 11h, je remonte au dortoir pour me changer et coiffer mes cheveux en une longue tresse. Insidieusement, le souvenir de notre balade estivale de l'année dernière remonte en mémoire. Je portais aussi une salopette ce jour-là. Nous avions aussi partagé un pique-nique, mais cette fois, pas de grands frères pour nous surveiller.
Attrapant mon sac, j'y glisse mon matériel de dessin, mon jeu de bataille explosive.
Je ne savais pas trop ce que Steven avait prévu pour l'après-midi, mais au moins, on pourrait jouer si besoin, ou comme la dernière fois, dessiner. Je me demande si le rouquin a fait des progrès depuis le premier cours improvisé. Peut-être que dessiner des chaudrons serait plus facile que des chardons ou autres fleurs.

Une fois prête, je quitte la tour des aigles pour rejoindre le hall où mon chevalier servant doit m'attendre.
- Salut Steven !, le saluais-je en arrivant à ses côté, hésitant quelques secondes avant de lui faire une bise rapide sur la joue. Wouah ! Il a l'air bien lourd ce panier !, dis-je en riant avant de reprendre d'un ton plus sérieux. Mon cher, où avez-vous prévu de me conduire pour ce déjeuner champêtre ?, en lui adressant un clin d'œil.

Toutes les conditions étaient réunies pour passer le meilleur moment possible : un temps agréable, le décor de début de printemps, un pique-nique qui s’annonçait délicieux et surtout le plus important, l’héroïne du jour aka Princesse Erin. Depuis ce pari je n’avais qu’une hâte, pouvoir partager ce pique-nique et cette journée avec elle. Plongé quelques instants dans mes pensées en l’attendant, et en pleine réflexion, je m’extirpe de celles-ci en l’apercevant en train d’arriver. Je lui adresse un grand sourire et un signe de la main. Une fois qu’elle arrive à mon niveau, je pose un instant le panier avant de la saluer.

Salut Erin, comment ça…

La fin de ma question ne sort pas de ma bouche car au moment de la prononcer, une bise arrive droit sur ma joue, me faisait rougir instantanément. Je mets quelques instants pour me ressaisir avant de poursuivre

… va ?

Je m’incline en saisissant sa main pour lui faire un baise-main
Puis je réponds à son interrogation sur le panier

En effet, Krobley a été adorable et plus que généreux, nous allons nous régaler !

Puis reprenant le panier d’une main, tendant l’autre bras libre vers elle.

Ma ravissante Princesse, si vous voulez bien saisir mon bras et vous laisser guider, votre humble baron va vous diriger vers notre première destination, un magnifique endroit au sein du parc.

J'avais pris soin de ma tenue, pas vraiment par coquetterie, mais parce que ce moment, je l'attendais depuis trèèèès longtemps. Et puis, je l'allais pas faire un pique nique avec l'uniforme de l'école.
C'est donc vêtue d'une salopette et d'un t-shirt, une paire de basket aux pieds et mon sac dans lequel j'avais mis quelques affaires que j'avais rejoint le Gryffondor : Steven, baron des canetons.
Ce "titre", il l'avait obtenu l'été dernier lors de la visite de la réserve naturelle d'Inverness : il s'était retrouvé entouré d'une dizaine de canetons. La séance avait été trop drôle et quelques photos avaient été prises pour immortaliser la séance.

J'avais pris le rouquin au dépourvu en lui faisant une bise sur la joue. Celui-ci s'était interrompu dans ses salutations. Si la bise avait été faite naturellement, je me mis également à rougir, surtout lorsqu'il se saisit de ma main pour me faire un baise-main.
- Oh... euh... ben... j'... j'ai hâte de découvrir tout ça !, répondis-je maladroitement sous l'émotion du geste du rouge et or. J... J'ai une faim d'loup !, complétais-je après un petit raclement de gorge pour me ressaisir.

Mon camarade récupère alors le lourd panier et me temps le bras. Je glisse le mien au creux du sien.
- Vers notre première destination?, m'étonnais-je avant de reprendre sur le même ton que lui. Très bien mon cher, je vous suis.
C'est donc bras dessus bras dessous que nous prenons la direction du parc.

Le panier pique-nique dans une main et un bras dessus-dessous, voilà le top départ vers le parc en direction de la première étape, le Lapacho. Erin adorant la botanique et moi aussi, quoi de mieux pour se mettre en appétit qu’une petite ballade pour voir les arbres du parc.

Une fois arrivé sur place, ce magnifique arbre fleurissait et j’appréciai l’observer avec ses fleurs roses rappelant des cloches.
Me retournant vers elle : J’ai toujours adoré cet arbre, il a quelque chose d’apaisant.

Puis j’enchaîne en prononçant à voix haute : nunca esqueceremos !
Ce qui le fit frissonner faisant danser les fleurs.

C’est parfait comme ça, non ? ajoutais-je en souriant.

Puis quelques temps plus tard, on reprit la route direction l’est et la deuxième étape : l’arbre géant tout en suivant ce petit chemin qui sent la noisette….
Sur la route, je profite de flâner tout en discutant avec ma princesse, toujours bras dessus, bras dessous.

Le parc est magnifique en cette saison, on va pouvoir bien en profiter !

Une fois au pied de l’arbre, j’ajoute.

Tu crois qu’un jour, on pourra voir le Paon qui se cache ? Je me demande bien à quoi il ressemble…

Tranquillement on poursuit la contemplation de l’arbre avant de poursuivre vers l’ultime étape du trajet, toujours plus à l’Est, le parterre de l’amitié.

Steven avait fait les choses bien en demandant un panier pique-nique auprès de Krobley, l'un des elfes de maison qui travaillaient dans les cuisines de Poudlard. Cet elfe, j'avais déjà fait sa connaissance lorsque je m'étais retrouvé par hasard devant l'un des tableaux du sous-sol. J'étais en train d'observer la coupe de fruits qui y était représentée lorsque le tableau avait pivoté, laissant apparait la petite créature. Une discussion autour des cartes de chocogrenouille s'en était suivi.

Galamment escortée par le rouquin de Gryffondor qui porte vaillamment le panier rempli de victuailles, c'est en direction du parc que je me laisse guider. Le deuxième année semble avoir prévu un itinéraire bien précis pour rejoindre le lieu du pique-nique.

Une première halte est réalisé près d'un arbre aux fleurs roses comme un boursouflet. Une inscription est gravée dans l'écore : "nunca esqueceremos". Lorsque Steven la prononce, l'arbre frissonne
- Tu savais qu'il avait été planté en hommage à deux aurors qui sont morts en service en 2039 pour défendre Poudlard ?, indiquais-je à mon chevalier servant.
Si l'arbre était beau, son histoire était plutôt triste, bien que liée à l'amour inconditionnel entre les deux aurors.

La deuxième halte se fit non loin du terrain de Quidditch. En voyant la direction prise, j'ai cru un moment qu'il allait m'y conduire, mais c'est finalement très de l'arbre géant qu'il s'arrêta.
L'arbre portait bien son nom vu qu'il était aussi haut que la plus haute tour du château. En réalité il s'agit de deux arbres entrelacés, l'un au tronc marron et l'autre au tronc blanc.
- Alors, j'sais pas... mais il parait qu'il est immense. Tu vas quand même pas escalader l'arbre pour le voir., lui répondis-je.

Finalement, c'est en direction des rives du lac noir que nous poursuivons la balade, au du moins, en direction d'une immense zone fleurie : le parterre de l'Amitié.

- J'savais pas qu't'aimais autant la botanique., dis-je pour le taquiner.

Cette ballade de mise en appétit, oui on va l’appeler comme ça, était agréable et riche en histoire et anecdotes. Quand nous échangeons sur l’arbre géant et qu’Erin aborde le sujet de l’escalade, je lève la tête pour repérer le sommet invisible et répond:

Euh je ne suis pas un bon grimpeur et c’est beaucoup trop haut… puis d’un air taquin je rajoute après si te mets au défi je pense que… je laisse la fin en suspens quelques secondes pour observer sa réaction puis rajoute en rigolant mais non je sais bien que c’est impossible à mains nus et puis je veux surtout pas que tu aies une éventuelle chute de baron sur la conscience.

La ballade va s’achever pour le moment à l’endroit que j’avais choisi pour le pique-nique, le parterre de l’amitié avec ses nombreuses fleurs et sa vue sur le lac. Je pensais que l’endroit serait parfait pour.
A la question sur la botanique, je ne peux m’empêcher de sourire.

Je crois qu’une certaine personne déteint sur moi… en tout cas nous sommes arrivées à destination très chère !

En effet, je m’étais arrêté à un endroit où je ne prenais pas le risque d’écraser des fleurs avec une belle vue. Je pose le panier à terre et m’attèle à dresser le pique-nique en commençant par la nappe sur laquelle on allait s’asseoir.

Cette balade à travers le parc de Poudlard me rappelle un peu celle faite l'été dernier, à la réserve d'Inverness. Certe, il y a bien moins d'oiseaux à voir, notamment au niveau du lac noir, alors que nous avions croisé une famille de canetons ce jour-là, mais la végétation y est présente.
- Tu peux toujours tenter une approche aérienne. C'est d'ailleurs à cause de balais que nous sommes ici aujourd'hui., dis-je en faisant référence à la course de balai auquel nous avions participé. Lui par plaisir, moi par obligation suite à un pari. Au fait, tu comptes participer à d'autres courses ?, lui demandais-je.

La balade se poursuit et c'est en direction du parterre fleuri que nos pas nous conduisent. Il a bien choisi, c'est vraiment un coin très agréable.
- Tu as très bien choisi. C'est vraiment magnifique. J'adore., commençais-je par le remercier. J'espère que tu parles de moi., repris-je en riant. Tant que ton intérêt pour le vol ne déteint pas sur moi, ça me va !, terminais-je en m'installant sur un coin de la nappe qu'il venait de poser à terre.

J'ai bien le droit de ne rien faire. Après tout, j'ai gagné notre pari. Et j'aime bien voir Steven plein d'attentions envers moi. Cette pensée me fait monter le rouge aux joues. Mais à quoi je pense...

- euh... Alors, qu'y a-t-il de bon à manger ?, dis-je maladroitement, toujours sur le coup de mes émotions.

J’aime Poudlard au mois de Mai, quand les bourgeons renaissent, qu’une nouvelle jeunesse, s’empare du parc qui se met à rayonner. (adaptation maison de J’aime Paris au mois de mai par Charles Aznavour)

L’air printanier du parc faisait le bonheur et la journée était belle, ce qui permet cette promenade pour aller prendre le repas du midi en plein air. Quand la question des courses arrive, je ne peux m’empêcher de repenser à ce bon souvenir de ce début d’année scolaire.

Bien sûr que je souhaiterai participer à d’autres courses, surement l’année prochaine, j’espère que tu viendrais me supporter dans les tribunes… a moins que j’arrive à te convaincre de retenter l’expérience, qu’en dis-tu ?

J’avais dit cette dernière phrase tout en lui souriant car malgré le fait que je savais qu’elle détester les cours de vol et s’approcher d’un balai, je l’ai trouvé impressionnante et à l’aise lors de notre première course.

Une fois arrivé, elle me complimente sur le choix du lieu ce qui me rassure mais j’aurai parié ce qui m’est le plus précieux que ce serait le cas. Le temps qu’elle s’installe sur la nappe, je poursuis le dressage tout en l’écoutant et je commence à lui répondre d’un air taquin.

J’aurai plutôt dit le professeur Featherstone mais bon… puis je reprends vite en rigolant avant qu’elle se vexe car bien entendu, elle avait vu juste. De qui d’autre pourrais-je parler après notre belle ballade de l’été à la réserve ? Quant au vol, j’ai déjà réussi une fois à te faire monter, peut-être bientôt deux sur un balai et puis je pense que t’as pu apprécier le Quidditch donc je commence à déteindre aussi non ? Surout que cet été, il y a la coupe du monde !

Je redresse la tête quand je l’entends bafouer quand elle me demande ce qu’il y a à manger, et remarque qu’elle rougit légèrement. Ce qui me chamboule et me fait vite retourner dans le panier pour commencer à sortir le repas et c’est donc tout en bafouant également que je réponds :

Euh… attends je regarde…. Mais pourquoi je rougis également, laissant paraitre une part de mes émotions…

Par Merlin, je comprends mieux pour quoi je ne le trouvais pas si léger que ça ! On dirait bien que Krobley l’a rempli bien plus qu’espérait, on n’allait pas avoir faim vu la quantité d’aliments. Puis j’essaye de prendre un ton imitant un serveur dans un grand palace en sortant au fur et à mesure les premiers mets.

Je vous propose pour commencer des bagels au saumon fumé d’Écosse accompagné d’un jus de citrouille d’un grand millésime

Au printemps, la nature se réveille. Les arbres se recouvrent de leur manteau vert, les fleurs offrent un kaléidoscope de couleurs, comme au niveau du parterre de l'amitié. C'était peut-être pour cela que Steven avait choisi cet endroit pour notre pique-nique.
Le printemps, c'était aussi la saison des amours chez les animaux. Mais de là à imaginer la même chose entre nous, je n'étais pas prête à admettre cette éventualité. Certes, les petites attentions du Gryffondor étaient charmantes et j'appréciais être en sa compagnie... Mais mettre à mot là-dessus... Impossible... du moins, pour le moment.

- Hmmm... Dans les tribunes, c'est possible ! Au moins, c'est plus simple à suivre que le Quidditch !, commençais-je à répondre en haussant les épaules avant d'éclater de rire. Quoi ? Mais tu veux vraiment que j'tombe du balai en pleine course. Ou alors, c'est que contre moi, t'es sûr de gagner ! J'devrais t'lancer l'défi de finir une course avant un élève plus âgé. Ca, c'est du défi ! T'en penses quoi ?, terminais-je en lui tirant la langue de manière totalement puéril.

Décidemment, Steven voulait vraiment me faire monter sur un balai. Et cette activité, comme le Quidditch, passionnait le rouge et or.
- Par Merlin ! J'avais oublié ça ! J'parie qu'mes frères vont vouloir y aller..., répondis-je en soupirant et en levant les yeux au ciel.

Heureusement, j'allais pouvoir assouvir la sensation de faim qui commençait à se faire sentir au creux de mon ventre. Or de question d'imaginer qu'il puisse s'agir d'autre chose.

- Oh, du saumon ! J'adore !, dis-je en me saisissant de ma victuaille. Puis, je reprends d'un ton un peu plus sérieux. Merci bien, mon cher ami. Trinquons à ce repas., un verre de jus de citrouille en main que j'avance dans sa direction pour trinquer.

Une fois ce pique-nique officiellement commencé, je croque à pleines dents dans le bagel.
- Dé-li-ci-eux !, dis-je en accentuant chaque syllabe.