Ennis venait de quitter son cours d'Histoire de la Magie après avoir été poser une question à Miss Lydon sur un point du programme qui n'était pas des plus évident pour elle. C'était l'heure du repas et Ennis avait donc assez naturellement pris la direction du grand escalier pour rejoindre la Grande Salle quand des murmures de différentes grappes d'élèves avaient attirés son attention car différents noms étaient ressortis, celui de différents membres de la Chambre du Conseil, celui de son père. Et quelques mètres plus loin... Une affiche avec tous leurs portraits de bien trente centimètres de haut avec un sloggan révélateur de la pensée de certains, beaucoup peut-être. L'irlandaise resta devant un moment, les yeux fixés sur la photographie sorcière agrandie de son père tirée vraisemblablement d'un journal.

Ça parlait certainement autour d'elle maintenant, car nombreux étaient ceux qui connaissaient son nom. Et pour ceux qui l'ignorait, il n'était pas bien dur de reconnaître ses traits dans ceux de Briac qui n'était autre que la version vieillie de l'infirmier, mais en brun. De temps en temps, ses yeux quittaient l'image paternelle pour lire les mots et tomber sur les deux bocaux dont l'un semblait bien plus rempli que l'autre. Forcément. C'était logique. C'était logique et pourtant... Pourtant aucun ne savait que parmi tous ces Sang-Pur, au moins un estimait qu'il fallait changer certaines choses, petit à petit. Mais celui-ci savait qu'il était plus ou moins seul contre tous dans ces changements qui impliquaient de restreindre voir ôter les inégalités qui pesaient sur les individus nés de parents moldus. Alors la châtain, immobile devant l'affichage, gardaient les yeux sur son père, mâchoire contractée, avec l'envie de hurler, de tout arracher. Mais c'était impossible, pour des raisons diverses.


RP libre. Maximum deux personnes en plus d'Ennis. Aucune autre condition que celle-ci: votre personnage doit avoir fait le lien entre Briac O'Belt et ses enfants (Ennis et Diarmuid). Seule Ennis est présente.
Edit 19 juin: deux partenaires m'ont rejoint, je passe le RP en PV.
@Leo Ginger, merci pour cette occasion!

Argentella passait dans un couloir du premier étage, se rendant vers les escaliers pour aller manger, quand son regard tomba sur une œuvre assez étrange sur le mur. Elle s’approcha et se planta devant, son livre de métamorphose encore dans les bras. C’étaient des portraits des membres de la Chambre des Sorciers. Autour, un message avait été barbouillé à la peinture rouge. « They’re all the same. » Pourtant, ce n’était pas le cas… Certes, ils étaient tous Sang-Purs. Mais quelle était cette manie que les élèves de Poudlard avaient de placer tous les Sang-Purs dans le même panier ? Tous n’étaient pas des anti-moldus radicaux qui voulaient empêcher les Nés-Moldus de vivre… C’était vraiment n’importe quoi… Certes, il aurait pu être intéressant d’ouvrir un peu plus la Chambre et le Conseil en général, mais Argentella ne supportait pas que l’on fasse des généralisations comme ça.

Elle remarqua alors qu’une autre personne se tenait déjà là, contemplant l’affiche d’un drôle de regard. Ennis O'Belt. Le regard d’Argentella papillonna entre les portraits et la préfète, et elle se rappela que son père était membre de la Chambre. Bien sûr. Briac O'Belt, le quatrième en bas en partant de la gauche. Argentella serra son livre de métamorphose contre sa poitrine, tourna la tête vers Ennis et lui demanda :

« C’est ton père non ? »

Ça devait être bizarre, de voir une attaque aussi violente sur sa famille étalée sur un mur du château.

Il n'était pas rare de voir de l'agitation dans les couloirs, après tout Poudlard était une école. Il y avait presque tout le temps un groupe agglutiné pour parler rumeurs ou se plaindre de leur dernier cours, mais en arrivant près de la Grande Salle, Edwin se demanda un instant s'il n'était pas tombé dans une sortie de réalité alternative où les portes en bois refusaient de s'ouvrir, forçant tous les élèves à se pousser devant. En rasant les murs comme à son habitude, il avait espéré pouvoir passer en douce à travers la foule qui grossissait petit à petit, mais des nuées de rouges le firent tourner la tête. Il en resta figé pendant quelques secondes, autant de surprise que d'horreur alors que son regard se tournait naturellement vers le portrait de Dalya Harrison. Un violent frisson parcouru jusqu'à la pointe de ses cheveux et il avala sa salive en détournant rapidement les yeux. Sur le mur, de longs parchemins étaient accrochés. Tous des portraits. Edwin lut rapidement les noms et se sentit malade pour ses camarades. Il n'était pas difficile de reconnaître les parents d'Hannah-Lyse, d'Aliosus ou encore de William.

Il n'imaginait pas l'horreur pour ces enfants de voir leurs parents affichés comme ça, comme des démons à éliminer, comme des cibles. Edwin ne les connaissait pas vraiment : ils étaient simplement membre de la même maison, mais ça ne l'empêchait pas de se sentir terriblement empathique envers eux. Il savait ce que c'était d'avoir un parent affiché comme ennemi public, et ce n'était jamais agréable. Que cette manifestation dise vrai ou pas, elle lui donnait la nausée. Les gens n'avaient pas compris, et Edwin pensait sérieusement qu'ils ne comprendraient jamais vraiment comment faire avancer les choses. Ce n'était pas comme ça. Ce n'était pas en se créant des ennemis.

Il comptait détourner les talons et s'engouffrer dans la Grande Salle sans plus de cérémonie quand il vit un nom très familier. O'Belt. Ennis ne lui avait jamais trop parlé de son père, et encore moins de sa mère d'ailleurs, mais Owen lui avait expliqué leur statut et leur place dans la société sorcière quand il lui avait demandé pourquoi Ennis vivait elle aussi avec eux, si elle avait encore des parents. Il n'avait pas tous les éléments, et ne les voulait d'ailleurs pas. Il attendrait que Ennis se sente à l'aise pour lui parler des choses si c'était ce qu'elle souhaitait, mais il ne forcerait pas. En pensant à celle qu'il avait élevée au rang de sœur très rapidement, Edwin se décomposa. Elle ne devait pas voir ça, qui sait comment elle réagirait ? Oh, il se fichait bien de détruire les portraits de monsieur Nerrah ou du chef de famille Sparks parce qu'il n'avait aucune véritable affinité avec leurs enfants, mais Ennis, c'était différent.

Ennis, elle était gentille, même si elle pouvait paraître froide. Ennis, il l'avait réveillé plusieurs fois la nuit à la maison, juste pour s'assurer qu'elle allait bien, ils avaient parlé, Edwin l'avait même aidé à se coiffer pour le bal. La Gryffondor avait une place toute particulière dans son cœur. Il avait toujours eu envie d'avoir quelqu'un avec qui vivre de son âge, un frère ou une sœur, les deux ça aurait été parfait. En l'accueillant, Owen et les O'Belt lui avaient offert ça, et toute une famille en même temps. Il ne laisserait personne faire souffrir même un membre de cette petite troupe s'il était possible pour lui de l'en empêcher.

Ne se sentant pas de braver toute la foule pour aller arracher le portrait de O'Belt, Edwin s'éloigna des portes le temps de jauger la foule à la recherche de sa grande sœur. En la voyant proche du mur, son cœur se serre. Il aurait préféré la voir arriver avant pour la détourner du chemin. Peut-être qu'ils auraient pu rejoindre Owen à la bibliothèque... En parlant d'Owen, Edwin frotte par réflexe les runes de son poignet pour lui indiquer qu'il y a un souci, malgré le fait que cela fait bien longtemps qu'il n'en a pas eu besoin.

Ensuite, il s'élance vers Ennis, bousculant au passage quelques élèves sans même leur demander pardon. Une fois à sa hauteur, il s'arrête, un peu penaud devant elle avant de prendre son courage à deux mains pour enrouler un de ses bras autour de ses épaules et la serrer légèrement contre lui. Il prend le temps de jauger la fille qui s'est également approchée, mais ne lui hurle pas dessus. Elle n'a pas l'air méchante, alors Edwin lui laisse le bénéfice du doute.

Ça va Ennis ? La fille qu'il serait d'un bras avait l'air tendue comme un arc, Edwin ne l'avait jamais vraiment vu comme ça, et cela l'inquiétait beaucoup. Ça ne devait pas être difficile à remarquer d'ailleurs, toute sa détresse, de la voir dans cet état était étalée sur son visage. On devrait peut-être s'éloigner ?

Il ne laissera pas celui ou celle qui a fait ça s'en tirer facilement. Dès qu'il saura de qui il s'agit, il ira lui rendre une petite visite pour discuter de quand fermer sa grande bouche.

@Owen Locke pour la mention

Son regard ne quittait pas le portrait paternel, un portrait officiel où il bougeait à peine la tête, le visage d'une neutralité courante et froide dans leur milieu. Ce même visage qu'elle arborait en ce moment, sauf que celui de l'irlandaise était glacial. Et plus que son visage, c'était la tension qui transpirait d'elle qui devait faire perdre un ou deux degrés à l'atmosphère qui l'entourait.

Et pourtant, cela n'empêcha pas une fille de s'approcher. Ennis était incapable de l'identifier parce qu'elle n'avait pas tourné la tête. Elle ne pouvait pas, cetait physiquzment impossible pour elle de bouger. Et puis quelque part, ses yeux plongés dans ceux de la photographie de Briac, elle avait une sorte de visibilité sur les mouvements de ceux qui allaient et venaient pour s'exprimer... essentiellement pour dire non. "Oui." Avait-elle répondu, confirmant que le chef de famille était bien là, sur ces portraits de la honte. Parce qu'il s'agissait bien de ça non? Montrer comme ils sont tous aussi mauvais les uns que les autres.

Elle sursauta. Pas plus qu'elle n'avait senti l'arrivée de la fille, le châtain n'avait pas capter l'arrivée du garçon de Serpentard. Il s'était pourtant tenu là, juste devant elle. La prefete n'aurait pas dû le manquer. Mais elle n'avait pas bougé, continuant de regarder le mur au travers de celui qui avait intégré sa famille. Celle de Domhall plutôt, mais la sienne par extension. Elle ne le considérait pas comme un frère comme Owen, mais il faisait parti de ses proches même si leur relation n'était pas vraiment définie. Elle sursauta donc, en sentant son bras venir entourer ses épaules pour lui donner une accolade réconfortante. Surprise. Autant par le geste que par le fait qu'elle n'eut pas de mouvement de rejet. "Ça ira." Avait-elle articulé d'une voix blanche de colère canalisée pour lui répondre avant de faire un signe négatif de la tête et de se dégager doucement de son bras. "Non. Je veux les voir. Je veux savoir s'ils prennent le temps de considérer leur réponse. Je veux savoir s'ils savent vraiment." Il était peu probable qu'elle obtienne ces informations, son inconscient le savait. Mais là c'était son dégoût de la méthode, sa colère d'être affichée au même rang que celle qui mutilait les autres élèves, cetait tout ca qui parlait. "Est ce qu'on sait qui?" Qui? Qui est venu faire cette œuvre. Est ce que la personne a contacté chacun des membres de la Chambre? S'est-elle donné la peine de se renseigner ou bien ne fait-elle que perpétuer le jeu des extrémistes qui sont placardés sur ce mur au point de leur donner raison? Lirlandaise etait prete à parier que non.

Un seul mot, laconique. Mais en même temps, qu’ajouter de plus ? Argentella ne savait trop quoi dire, quand elle remarqua la présence de quelqu’un d’autre, de l’autre côté de la Gryffondor. Immense – du moins selon le point de vue de lutin de la jeune fille –, les cheveux attachés, un long corps anguleux mais qui semblait ne pas vouloir s’imposer. Wellhister ? Elle n’en était pas totalement certaine. Il était dans son année, ils devaient avoir quelques cours en commun mais elle ne le connaissait que très peu, voire peut-être pas du tout.

Il la sauva d’une réponse gênante en s’adressant à Ennis, enroulant un bras autour de son épaule.

S’ils savaient vraiment ? Probablement pas. Ils étaient si peu à s’être vraiment renseigné. Argentella savait des choses, par les yeux de sa grand-mère, hésitante encore parfois sur ce gouvernement, alors même qu’elle en partageait les idéaux. Et elle savait que certains d’entre eux n’avait pas l’approbation de son aïeule suprémaciste. Au contraire. Concernant O'Belt, elle n’était pas sûre. Mais là n’était pas la question. Le monde n’était pas noir et blanc, et la Chambre non plus.

« Je ne sais pas. Les lâches ne signent pas leurs œuvres. »

Elle était peut-être rapide à juger, mais d’un autre côté, ce n’était pas pire que ce qu’avait fait l’auteur de l’affiche.

« De toute façon, ils pensent tous que les Sang-Pur sont intrinsèquement des suprémacistes, qu'ils pensent tous pareil. »

Edwin grimaça à la réponse de l'autre. Malgré le fait qu'elle dise "Ca ira", il avait l'impression que ça n'allait pas du tout. Cependant, il ne connaissait pas suffisamment la jeune fille pour voir à travers ses mots et son expression neutre. Il peinait déjà à comprendre les émotions d'Owen, alors celles d'Ennis c'était une difficulté au dessus. Cependant, il avait l'impression qu'elle s'ouvrait parfois un peu à lui et il en était toujours particulièrement fier et content. Il pressa son épaule comme pour la soutenir. Malgré le fait qu'il trouvait que c'était une mauvaise idée de rester et d'observer les autres faire leur choix, il n'allait pas partir. Elle l'avait déjà soutenu par le passé et, maintenant, c'était à lui d'être là pour elle. Il lui semblait que s'il partait maintenant, il casserait la faible dynamique de confiance qui s'installait entre eux.

Ils savent pas. Personne sait trop, et surtout pas à Poudlard. Tu sais, avec tous les suprémacistes qu'il y a chez Serpentard, ça doit être difficile d'imaginer un sang pur qui ne soit pas intrinsèquement un gros con malade.

Il ne pouvait pas vraiment leur en vouloir. Après tout, il avait déjà eu des pensées similaires. Le fait que Lili ai été une sang-pur l'avait vraiment aidé à faire la part des choses. Malgré les petits suprémacistes toujours plus présents à Serpentard, Edwin essayait de garder en tête les quelques sangs-purs qu'il avait pu lui faire bonne impression. Cependant, ceux-ci se faisait rare et il arrivait parfaitement à comprendre que la majorité des élèves nés de moldus ou né sorciers n'avaient pas forcément conscience que les sang-pur n'étaient pas tous pareil.

Grimaçant, il essaya de trouver une autres excuses à tous les petits sorciers qui mettaient leur cailloux dans le pot "non". Il y a un an ou deux, il se serait précipité pour y balancer un cailloux. Il pouvait pas les blâmer. Je suis sûr que c'est pas contre ton père. De toute façon, c'est juste un sondage pour savoir si on se sent représentés, c'est pas forcément une mauvaise chose... Si ? C'est bien d'un côté que les gens s'intéressent à la politique. Peut-être que comme ça ils se rendront plus facilement compte de ce que fait de bien ton père. Il avait l'impression de se perdre dans ses explications, ou alors de dire absolument n'importe quoi.

Il essaya de se creuser la tête pour se rappeler des conversations qu'il avait pu capter avant de rejoindre les deux jeunes filles mais aucun nom ne lui venait à l'esprit. Cela dit, il ne savait pas vraiment si c'était important de savoir qui avait fait quoi. Les choses étaient faites, ça ne servirait à rien d'aller voir les auteurs maintenant. C'était trop tard, et les enquiquiner ne servirait qu'à les rendre encore plus amers envers le conseil. Enfin, si il avait fait quelque chose comme ça et qu'on l'avait engueulé par la suite, il aurait refoutu la faute sur les membres du conseil assez naturellement. Tout pour ne pas accepter qu'il avait fait une connerie ou que son action manquait un peu de bon sens.

Il se tourna vers l'autre jeune fille Peut-être qu'on finira par apprendre de qui ça vient, mais vaut mieux pas trop s'y intéresser. De toute façon c'est trop tard pour empêcher les choses de se passer, alors ça servirait à rien de fouiller pour trouver qui a fait quoi... Il fit une petite grimace et pressa à nouveau l'épaule d'Ennis pour lui faire sentir que ses paroles ne lui étaient pas destinées On peut pas trop leur en vouloir de penser qu'ils sont tous pareils. Ils savent pas tout ce qui se passe avec eux, et jusqu'à présent on peu pas dire qu'ils aient fait des choses sympa pour les sorciers né-moldu.

La conversation restait floue pour Ennis qui se murait le plus possible pour ne pas se laisser emporter par ses sentiments. A tel point qu'une partie des mots prononcés par la Poufsouffle ou Edwin n'avaient aucun sens pour elle. Pourtant une partie d'entre eux parvenaient jusqu'à sa conscientisation des choses. Mais ça n'avait pas grand sens. Les message tronqués n'en avaient pas. Pourtant elle en aurait eu des choses à répondre. Elle en diraient beaucoup à Leo dans quelques heures quand elle aurait repris pied et entendu son nom dans quelques bouches.

Pour le moment elle se concentrait sur ce qui émanait du garçon. La simple pression sur son épaule, sa voix posée bien qu'hésitante, sa présence tout simplement. Ca lui permettait de reconnecter un peu plus avec la réalité et surtout à faire le tri. Pas vraiment contre son père... oui, certainement. L'intérêt pour la politique... probablement. Ils ne peuvent pas savoir... "Est-ce qu'ils ont cherché à savoir aussi?" Laissa-t-elle alors tomber. Oui elle les mettaient un peu tous dans le même sac, quelque soit leur âge. Mais déjà elle n'était pas capable, pas en état, de prendre du recul, peut-être dans quelques jours ou semaines. Et ensuite ils seraient bien mal de le lui reprocher quand ils faisaient de même. Une histoire de paille et de poutre il paraissait.

Près de l'affiche, un seul pot se remplissait inexorablement de cailloux. Ennis le voyait bien, mais très vite son regard fut attiré par celui de son père. Et elle ferma les yeux. Elle avait l'impression qu'il était mis là en criminel et ça faisait extrêmement mal. "J'ai besoin de prendre l'air." Dit-elle alors sans rouvrir les paupières. Du moins pas tout de suite. Elle fit d'abord un pas pour se rapprocher un peu du Serpentard, comme pour se protéger grâce à sa hauteur. Ensuite elle laissa la lumière revenir frapper sa rétine et tourna son visage vers lui. "Tu veux bien m'accompagner? Tomas doit remonter de son cours de vol." Sous-entendu, juste quelques minutes, le temps qu'il prenne le relais.