Ce sujet est destiné à l'examen pratique des ASPIC de Métamorphose des élèves des filières Complète et Sciences. Ce sujet est commun à l'ensemble des élèves de cette filière, mais l'examen se déroule individuellement.

Vous attendez devant la salle de Métamorphose, lieu de l'examen pratique des ASPIC quand enfin la porte s'ouvre et votre nom est appelé.

La salle est totalement vide à l'exception du bureau de votre professeur et d'un autre bureau plus petit qui lui fait face. Un vieux sorcier qui avoisine sans peu de doute la centaine d'année se trouve derrière le bureau de votre habituel professeur. Bonjour, entrez je vous prie. Votre dernier examen de Métamorphose va débuter. Inutile d'attendre plus longtemps, pour commencer, je veux que ce chapeau devienne une paire de pantoufles bien confortable."

J'ai à peine le temps d'articuler un « bonjour » que déjà l'examen commence. Ça me plait, moi, cette efficacité. Je hoche sévèrement la tête, prête à transformer ce chapeau en une magnifique paire de pantoufle.

Je m'approche du bureau afin d'avoir une meilleure vision de l'objet. Ma baguette bien en main, je rassemble ma concentration et cela commence par calmer toutes les questions que je peux me poser à propos de cet examen, la plus importante étant : vais-je avoir un Optimal ? Je fais le vide dans ma tête. Je visualise le chapeau se transformer, se tordre et se distendre ; j'imagine les oreilles pousser, le museau pointer, les moustaches et les poils blanc apparaître. Baguette pointée sur le chapeau, j'effectue une petite torsion du poignet se terminant par une vaguelette.

« Lapifors. »

Avant d'enchaîner en imaginant le lapin se recroqueviller, perdre ses orteils, ses pattes, ses organes et son regard pour devenir une paire de pantoufle tout à fait banale et aussi marron que le bureau sur lequel reposait précédemment le chapeau. Je me concentre de longues secondes sur cette visualisation complexe, mais je me sens sereine : j'ai bien révisé.

« Pantouflin, » articulé-je distinctement ; ma baguette effectue un huit horizontale qui se termine par un mouvement sec vers le bas.

@Aelle Bristyle

Le chapeau devient un lapin blanc avant de se transformer à nouveau en changeant de couleur puis en prenant la forme de pantoufles.

Votre examinateur prend note puis prend la parole.

"- Bien pour continuer, il vous montre un plateau d'échec, je veux que la tour blanche aille se mettre en D5 pour mettre échec et mat le roi noir."

C'est toujours la même chose, et ce depuis presque une semaine : courir dans les couloirs, arriver en avance, s'installer pour attendre, se concentrer et calmer sa respiration, entendre du bruit, voir la porte s'ouvrir, entrer, saluer, écouter, et tout commence. Ou recommence. Je ne sais plus très bien. Les jours se ressemblent. Ils véhiculent la même angoisse. Aujourd'hui ne fait pas exception.

La porte s'ouvre ; mon nom est appelé ; mon cœur accélère sans que la surprise ne me morde ; ma tête reprend le dessus et coince la concentration entre ses doigts ; j'entre dans la salle.

« Bonjour, » articulé-je pour saluer le vieil homme qui me fait face.

Mon regard parcourt rapidement la pièce. Vide. Ou presque. Il n'y a donc rien d'important à observer. Mes yeux pourront se concentrer pleinement sur les tâches qui m'occuperont. Tant mieux. Je me suis habituée à la concentration qui m'habite à chaque examen, et je sais qu'elle est plus solide sans divertissement sensoriel. Je serai donc dans de bonnes conditions pour réussir. Et j'essayerai, voudrai, et devrai réussir. Je n'ai pas le choix. Je ne veux pas me décevoir, pas pour cette dernière année. Après toutes ces semaines de révision, pour cette école qui m'attire tant, l'échec n'a pas sa place.

Tout de suite, l'examen commence.

Un chapeau en paire de pantoufles. Alors, il faut d'abord transformer le chapeau en lapin, et ensuite métamorphoser l'animal en pantoufles. Cela ne me fait pas peur, ce sont là des sorts que je maîtrise.

J'expire profondément pour attraper ma concentration. Je fais le vide, doucement, pour ne me concentrer que sur ce que je dois faire. Ensuite, je m'applique à visualiser la première métamorphose. La chapeau marron qui commence à se déformer. Des oreilles apparaissent à son sommet. Le bout de l'objet s'étire pour se transformer en museau. Des pattes puissantes viennent combler le vide du chapeau. Et ainsi, le lapin brun naît dans mon esprit à partir du couvre-chef. Je réalise ensuite la gestuelle du sort, baguette pointée sur la cible. Puis, la formule glisse d'entre mes lèvres. « Lapifors. » À la fin, il ne me reste plus que mes émotions sur lesquelles je m'attarde quelques instants.

J'observe le résultat de mon sort. Si celui-ci est un échec, je devrai recommencer. Mais si c'est une réussite, je pourrai passer au sort suivant. J'essaye de ne pas trop douter, la métamorphose reste une matière dans laquelle je me débrouille assez bien, sans compter que j'ai beaucoup travaillé ces dernières semaines.

J'ai bien modifié mon précédent post.

Je me penche sur le plateau d'échec. Je prends le temps de la réflexion, mais rapidement il m'apparaît que je n'ai trop besoin de réfléchir. Le sortilège à utiliser est logique. Le seul problème, c'est que c'est un sortilège complexe. Je sais être capable de le lancer mais cela ne suffit pas ; il doit être parfait. Et si je dois prendre du temps pour y parvenir, je le prendrais.

Je ferme les yeux, l'image du plateau en tête. Je prends le temps de me concentrer, même si je sens sur moi le regard de l'examinateur. J'imagine la tour se mettre en mouvement et, à l'aide de mouvements chaloupés et en glissant sur le sol noir et blanc, se déplacer lentement vers la case D5. Je prends le temps de visualiser le trajet qu'elle prend. Quand je me sens prête, je lève ma baguette et la pointe vers la tour blanche. Il n'y a pas de gestuelle particulière.

« Piertotum Locomotor, » prononcé-je distinctement.

@Alyona Farrow

Le chapeau devient un petit lapin qui vous regarde sans bouger.

@Aelle Bristyle

Peu après votre lancer, la tour se déplace en D5, la réaction du roi est immédiate, il laisse tomber son épée.

"- Victoire ! Enfin, pour cette partie en tout cas, votre examen continue. Un bloc de glace apparaît à vos côtés. Je veux que vous exécutiez une fusion de ce bloc de glace."

Des grands yeux qui m'observent. J'aimerais sourire, être fière de cette première réussite, de ce bon début, mais je n'y parviens pas. En fait, cela ne me passe même pas par la tête.

Réaliser des métamorphoses en lien avec les animaux m'a toujours fait quelque chose d'étrange, comme une gêne, une démangeaison, une pensée qui me dirait presque que ce n'est pas normal. Mais c'est la Magie. N'est-elle pas là pour bouleverser le normal auquel nous aurions pu nous habituer ? Je chasse mes sensations comme on souffle sur des poussières. Mon examen n'est pas terminé.

Je fronce les sourcils et me concentre. Je dois conserver cet état tout au long de l'épreuve. Je n'ai pas le temps pour des réflexions existentielles comme celles-là. De toute manière, ce n'est pas le moment.

Après m'être concentrée, je visualise le lapin face à moi — c'est la Magie, pas la vie — se métamorphoser. Ses grandes oreilles se rétractent, ses yeux disparaissent sous la fourrure, ses organes laissent place à un vide suffisant pour y glisser un pied de taille moyenne. Et l'animal, dans mon esprit, se divise. Deux pantoufles, presque identiques, brunes, douces comme de la fourrure. De l'animal, il n'y a plus que cela qui demeure : cette fourrure terne mais chaude. Ensuite, je réalise rapidement la gestuelle, sans hésitation. Un huit horizontal et un mouvement sec vers le bas.

« Pantouflin. »

Je termine en contrôlant mes sentiments. J'ai l'espoir de réussir rapidement ma métamorphose. Ces deux yeux, là, qui me fixent... Parfois la Magie me fait un peu peur.

@Alyona Farrow

Deux pantoufles sont à présent là où se trouvait le lapin quelques instants avant.

Votre examinateur prend note puis prend la parole.

"- Bien pour continuer, il vous montre un plateau d'échec, je veux que la tour blanche aille se mettre en D5 pour mettre échec et mat le roi noir."

Heureusement, mon sort fonctionne et le lapin se transforme rapidement en pantoufles. Je trahis mon soulagement avec un petit sourire discret avant de passer à la suite de l'examen. Ce sera plus facile sans ces grands yeux dépourvus de vie qui me fixaient.

J'observe le plateau d'échec qui me fait face, hochant la tête aux consignes de mon examinateur. La tour blanche en D5. Je la repère et examine le plateau pour visualiser ce que je vais devoir faire. Alors, il faut utiliser un sort pour faire bouger la tour, sans oublier que nous sommes en métamorphose. Cela ne me pose pas trop de difficulté, je sais rapidement quel sort je vais devoir lancer : le sortilège de la dernière armée.

Baguette en main, je me concentre. J'imagine la tour blanche s'animer et être soumise à ma volonté totale. Cet objet, c'est moi qui le contrôle. Ensuite, je visualise la même tour, animée par ma volonté, se déplacer case par case et de manière rectiligne vers la case D5, les carrés blanc et noir défilant sous elle. Une fois arrivée à sa destination, la tour s'arrête. Enfin, j'effectue la gestuelle sans hésiter.

« Piertotum Locomotor, » prononcé-je.

A la fin, il ne me reste plus qu'à me concentrer sur mes émotions en espérant que mon sort fonctionne. Un échec et mat, c'est tout ce que je souhaite.

Je me concentre sur le bloc de glace et l'imagine fondre, fondre jusqu'à devenir une marre d'eau complètement liquide. Je resserre mes doigts autour de ma baguette avant de la pointer sur le bloc de glace ; je suis déterminée et confiante. J'effectue avec mon arme un e qui s'allonge sur la gauche et prononce distinctement :

« Liquido Fieri. »

Gestuelle inventée car je ne crois pas qu'il en existe !