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29 juil. 2023, 16:18
Le muscadin pittoresque  S.C 

20 juillet 2048

Boutique Madame Guipure

11h28






Après les petites vacances improvisées à Galway, la grande famille Alistratova était revenue à Manchester, chacun et chacune reprenant leurs activités solitaires. Ida ne suivant plus de cours particulier depuis un mois s’ennuyait désormais fermement, n’ayant pas d’autres activités que de suivre en direct à la radio la Coupe du Monde de Quidditch. Son père avait refusé de payer le voyage jusqu’aux Philippines, elle n’avait donc d’autres choix que celui de rester collée au poste toute la journée, à écouter les commentateurs décrire les matchs.
En tant que bonne petite citoyenne écossaise, elle suivait tout particulièrement les nouvelles de l’équipe nationale, attendant le prochain match avec un intérêt croissant, ayant raté le premier à son grand malheur. Elle se consolait en regardant le poster d’Holly Dunn qu’elle avait accroché sur l’un des murs de sa chambre, allongée sur son lit. Qu’est-ce qu’elle aurait rêvé être une Dunn ! Naître dans une famille les plus célèbre d’Ecosse et n’être destiné qu’à une chose : le Quidditch. Elle aimait à penser qu’elle aurait pu à elle seule faire gagner l’équipe grâce à un talent qu’elle ne possédait pas, remporter la première victoire écossaise à la Coupe du Monde. Encore faudrait-il qu’elle sache monter sur un balai…

À la voir faire des allers-retours entre sa chambre et la cuisine toute la sainte journée, la radio en main, le sombre père Alistratova avait commandé à sa sœur aîné Mansi de l’emmener faire quelques courses avant la rentrée. Ida avait en effet reçu sa lettre pour Poudlard quelques jours auparavant et l’arborait avec une fierté démesurée devant toute sa famille. Elle la considérait avec tellement d’honneur qu’elle était prête à l’encadrer dans sa chambre. Tout ce qui pouvait la rapprocher un peu plus de ses études à Poudlard animait en elle une flamme nouvelle qui lui faisait même oublier quelques instants le Quidditch.
C’est donc avec joie qu’elle accueillie la proposition de sa sœur, claquant des mains et sautillant comme un cabri.
Attrapant sa lettre de fourniture au vol, elle se para tout comme Mansi d’une cape noire, avant d’entrer dans la grande cheminée en pierre du salon.

Ida était habituée au réseau de cheminées et autres moyens de transport magique depuis petite, les secousses du trajet ne l’ébranlèrent pas plus que cela et les deux jeunes Alistratova se retrouvèrent très vite dans l’allée commerçante.
Animée comme à son habitude, les sorciers de tout le pays venaient vaquer à leurs occupations, ne prêtant aucune attention aux deux sœurs. Elles se dirigèrent expressément vers Madame Guipure, alors qu’Ida relisait pour la quinzième fois aujourd’hui la lettre de fourniture. Il était hors de question qu’elle récupère les affaires des plus aînés, la famille ayant de toute façon assez d’argent pour payer toutes les fournitures en autant d’exemplaires qu’il n’en faut pour une fratrie de six enfants.
Poussant la porte, Mansi fit un signe à Ida, indiquant qu’elle allait de son côté, laissant sa petite sœur faire son tour.
Ne se faisant pas prier, elle se dirigea vers sa gauche, parcourant bien vite les portants couvert de capes et robes noires sans aucune saveur. Tout était sombre, fade, rien ne semblait ressortir du lot bref, rien pour convenir à la délicate petite bourgeoise. Il était inenvisageable qu’elle enfile l’exacte même tenue que toute la population de Poudlard l’an prochain. Elle lâcha une grimace en voyant la jupe de l’uniforme féminin, ça risquait d’être plus compliqué que prévu.

Continuant son chemin, elle se dirigea vers un coin du magasin, sans d’autres buts que d’échapper à la vision de ces tenues démodées. Touchant les tissus colorés du bout des doigts, elle s’arrêta au bout de l’allée, observant le dos d’une grande silhouette courbée vers les étagères à chapeau.
Le grand monsieur semblait plonger dans la contemplation de couvre-chefs, arborant une allure contestable qui laissait présager à Ida un âge assez avancé. Mais ce qui sautait le plus aux yeux était l’immense chapeau coloré qui décorait sa tête, couvert entièrement de plumes et de fleurs chatoyantes. À vrai dire la vision était plus que comique et Ida ne put s’empêcher de lâcher un énorme sourire, dévoilant toute sa dentition.
S’approchant doucement, les mains dans le dos comme si elle allait faire une bêtise, la russe se pencha la tête sur le côté, observant le visage de l’inconnu les yeux pétillants d’amusement.

Je n’ai jamais vu quelqu’un porter ces chapeaux aussi bien que vous !

@Sigmund Charleston

Joueuse de flûte

30 juil. 2023, 15:50
Le muscadin pittoresque  S.C 
Quand il était question de préparer ses performances de drag, Sigmund Charleston mettait un soin tout particulier au choix de ses chapeaux. Parfois, à l'instar de sa moustache étincelante qui le démarquait d'autres artistes, il se plaisait à penser que ses hauts et colorés chapeaux faisaient partie de sa signature. Si dans la vie de tous les jours, le quinquagénaire tenait à sa discrétion et souhaitait passer inaperçu, une fois sur scène une énergie toute nouvelle se dégageait de l'homme. Caché dans la peau de son personnage, il voulait marquer les esprits et les mémoires, et que l'on se souvienne de lui.

C'était dans cet esprit qu'il arpentait ce jour-là les rayons de chez Madame Guipure. Le choix était rude ; sa bourse avait sérieusement été allégée par les divers préparatifs de son mariage. Armé de ses maigres moyens, l'homme ne pourrait se permettre l'achat que d'un unique chapeau : il allait falloir le choisir avec soin, car l'outil estival sélectionné l'accompagnerait dans ses prochaines performances jusqu'à la fin de l'été.

Il observait scrupuleusement chaque chapeau, les soupesant avec la conviction que le poids faisait la qualité, et passant les doigts entre les plumes pour en apprécier la douceur. Il lui fallait un chapeau au moins aussi haut, et aussi coloré que celui qu'il arborait fièrement sur la tête ; et l'exercice était rude, car le couvre-chef qu'il portait ce jour-là montait haut et montrait fière allure dans ses divers atours. Hautes plumes colorées, tissus de soie (Sigmund avait découpé de vieux mouchoirs de feu sa grand-mère pour les accrocher à sa coiffe) et fleurs brodées, le chapeau pointu de sorcier était un véritable accessoire de mode.

Sigmund avait senti l'approche d'une enfant, à côté de lui. Ne s'attendant pas à ce qu'elle lui adresse la parole, il ne tourna d'abord pas la tête vers elle ; comme les autres clients des lieux, la petite vaquait certainement à ses propres occupations. Mais elle lui parla, et ses mots flattèrent délicatement les oreilles du grand moustachu. Un fier sourire se dessina sur le visage de l'adulte.

« Merci bien, petite pousse. Tu veux l'essayer, mon chapeau ? » lui proposa-t-il en ôtant son couvre-chef pour le tendre à l'enfant.

La jeune fille ne lui était pas familière, mais semblait presque en âge d'étudier à Poudlard. Elle entamerait certainement sa première année en septembre, ou sinon, l'année d'après. « Tu as des achats à faire pour ta première rentrée ? »

#783f04 - DDM de Poufsouffle à partir de mars 2049 - Tutoyez-moi !

01 août 2023, 17:46
Le muscadin pittoresque  S.C 
Ida prit un instant pour observer les traits du visage inconnu qui lui faisait désormais face. Le grand chapeau multicolore venait recouvrir d'une ombre le visage chaleureux qui s'y cachait en dessous. On pouvait apercevoir quelques cheveux bruns qui pourtant semblaient aplatis sous le couvre-chef. Une majestueuse moustache venait trôner au beau milieu de ce visage lumineux, parfaitement dessinée, ce qui amusa d'autant plus la jeune sorcière. Le regard concentré de l'homme sur les chapeaux se changea en une seconde lorsqu'il tourna les yeux vers la petite, marquant quelques fines rides aux coins des yeux. Ida épia la moustache se redresser, suivant le sourire qui lui était désormais adressé.
L'expression farfelue de l'homme surprit l'enfant, qui laissa échapper un gloussement spontané. Se redressant, elle remit une mèche derrière son oreille par automatisme, ouvrant de grand yeux face à la proposition qui lui était faite.

C'est vrai ? Je peux ?

Son sourire s'agrandit davantage, les yeux brillants comme s'il s'agissait de la chose la plus incroyable qu'on ne lui avait jamais proposée. Hésitant un quart de seconde, elle finit tout de même par attraper avec délicatesse le rebord de l'immense chapeau, ne souhaitant pas abîmer la pièce qu'il lui tendait. L'enfilant sans plus attendre, elle constata qu'il était bien trop grand pour sa petite tête, menaçant de tomber sur ses yeux si elle relâchait les bords. Relevant le visage, elle adressa encore un sourire au moustachu, avant de s'avancer vers une grande glace qui trônait juste à côté des présentoirs.
Effectuant plusieurs poses à la manière des grandes top-modèles des magazines sorciers, elle observa son reflet avec un air sérieux, une main sur la hanche et l'autre tenant du bout des doigts le chapeau. Malheureusement, Ida n'avait pas vraiment une tête à chapeau, ce qu'elle fit semblant de ne pas remarquer.

Il est à vous ? J'aimerais trooop avoir le même ! Avec les p'tites plumes... Vous l'avez acheté où ?

Ida était loin d'être timide, à vrai dire, elle aimait engager la conversation et aller vers les autres sans aucune gêne. Cela semblait parfois amuser les adultes, mais pas ses parents qui lui recommandaient sans arrêt de faire attention et de rester sur le qui-vive. On ne savait jamais sur qui on pouvait tomber, surtout une enfant de 11 ans seulement. Néanmoins, Ida décida de ne pas respecter la mise en garde parentale, n'éprouvant aucune méfiance face à ce vieux bonhomme moustachu et souriant. Rendez-vous compte, il lui avait même prêté son chapeau, il ne pouvait pas être méchant !
Encore sous le coup de l'exaltation que lui avait procurée l'essayage du chapeau, elle se tourna de nouveau vers l'inconnu, prête à lui raconter toute sa vie s'il en faisait la demande.

Oui, je dois acheter ces satanées robes noires de travail... Franchement, on est en 2048 ! Ils nous font encore porter des uniformes comme si on était des moutons du Moyen-âge ! Pourquoi on doit tous porter les mêmes vêtements, c'est nul ! En plus, ils sont moches... Vous êtes allés à Poudlard vous ? Vous avez réussi à tenir 7 ans en portant tous les jours votre petite cravate et vos souliers cirés ? Si c'est le cas... Chapeau !

Ida lâcha un petit sourire sournois après son jeu de mots, attendant la réaction du moustachu en tenant toujours le galurin sur son crâne.

Joueuse de flûte