La Ballade du Kleptomage
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𝄞 ♪♭𝅗𝅥♫ Perché au sommet de l'escalier mouvant, un sorcier troublé faisait les cent pas. Descendre à l'infirmerie, ne pas descendre à l'infirmerie... La semaine passée, Tripplehorn n'avait cessé de fuir le regard de son collègue et, à vrai dire, ceux de tous ses collègues : sa petite magouille qui avait mis à contribution des apprenties sorcières avait sûrement animé quelques cercles de discussions - à moins que, par chance, Diarmuid O'Belt eût été l'un de ces sorciers qui faisaient preuve d'une discrétion inébranlable. Si l'infirmier n'avait réellement pas encore eut le temps ou l'envie d'adresser cette histoire aux autres sorciers du château, il était alors encore temps pour le Maestro de faire montre de ses talents de maître chanteur - non pas pour embobiner tout ce petit monde mais pour retrouver les bonnes grâces d'un infirmier qu'il ne préférait pas se mettre à dos. Comme s'il avait pris sa décision en même temps que l'escalier arrêté devant lui, le sorcier descendit les marches en ne ralentissant qu'une fois arrivé au palier. L'une des grandes poches de sa cape produisait un drôle de son, elle était apparemment chargée d'un poids. Sa présence habituellement discrète surprenait toujours un peu les pensionnaires du château alors quelques têtes se retournaient sur son passage : avaient-ils réellement aperçu le chef de chœur quitter sa précieuse salle ? |
La silhouette étique du Maestro passa les portes de la haute infirmerie. Le paysage pittoresque et apaisant du domaine se dessinait à travers les vitres de la salle d'attente. Son attention fut tout de suite saisie par l'endroit où il avait pu observer le jeu de couleurs que produisaient les petites fioles il y a plus d'une semaine. Elles n'étaient plus là, bien entendu, après la tentative ratée qu'il avait organisé pour se les accaparer. S'il ne s'était pas montré aussi gourmand, peut-être aurait-il pu réussir à en subtiliser une ou deux lui-même sans alerter leur propriétaire... Ses yeux semblèrent s'humidifier à la pensée de ces acquisitions ratées. Cette subtilisation avait eu un sens sur le moment pour lui qui avait été charmé en les imaginant habiter son nouveau décor... A présent, il ne s'agissait plus que d'un mauvais souvenir. Le sorcier s'était fait si petit ces derniers jours qu'il ignorait même si ses apprenties voleuses avaient reçu une quelconque punition par sa faute - à vrai dire, tout cela passait en second plan dans son ordre de priorité. Il râcla sa gorge éteinte, l'air incertain. « Monsieur O'Belt ? » appela-t-il en se tournant vers le bureau de l'infirmier. Tripplehorn lia ses mains devant lui, épaules en arrière comme s'il essayait de se donner un air très humble. Il avait longtemps imaginé la meilleure façon d'aborder le sujet : elle ne semblait pas exister pas. « Je viens pour... Sa voix se perdit dans le silence, sûrement encore trop fière pour exposer aussi abruptement la raison de cette visite de but en blanc... Je me demandais si vous accepteriez de - vous savez... Qu'il était compliqué de réussir à formuler sa pensée correctement... Enfin bon... Il pourrait être intéressant d'avoir une discussion... » réussit-il finalement à exposer avec un peu plus de conviction. Tripplehorn s'approcha un peu comme s'il souhaitait n'en dire plus qu'à la condition de se trouver dans la confidentialité des quatre murs du bureau. C'était le bon moment pour mettre complètement de côté sa fierté, puisqu'il lui avait semblé avoir bien démarré son approche. « Je ne suis pas venu les mains vides. » Son regard clair et pétillant lui servait habituellement pour ce genre de tentative de persuasion. Il n'était pas de ces sorciers qui laissaient indifférents bien que ce n'était pas toujours pour de bonnes raisons. Il sortit enfin ce qu'il transportait dans sa poche, une bouteille de parfum ouvragée de telle sorte qu'elle semblait provenir tout droit d'un pays du Moyen-Orient. Même si elle était présentement vide, on aurait pu croire qu'elle contenait un génie de la lampe. Le sorcier ne se rappelait même plus de quelle façon il l'avait acquise, mais aujourd'hui il avait décidé de s'en séparer en offrande pour un sorcier probablement en colère contre lui et surtout sur ses gardes. Reducio  |
La Ballade du Kleptomage
Diarmuid étaint en train de revenir de la salle d'hospitalisation et s'apprêtait à s'installer à son bureau pour noter dans le dossier d'un élève le traitement qu'il venait de lui donner quand il entendit son nom. Il tourna donc la tête vers la porte et vit dans l'embrasure son collègue chef de chœur. L'irlandais le considéra du regard plusieurs secondes avant de faire un geste de tête l'invitant à entrer et à venir s'installer sur une des chaises côté visiteur de son bureau. Lui même y prit place à sa propre chaise et seulement, salua son aîné. "Bonjour." Pas de prénom, pas de nom, le châtain ne cachait pas une forme de défensive en s'adressant à lui. Tout comme il prit quelques secondes pour inscrire ce qu'il devait écrire dans le dosser du cinquième année qu'il revenait d'aller voir.
Ce fut seulement après ça qu'il accorda sa pleine attention au musicien qui tentait de formuler une phrase complète. Le médicomage l'écouta sans dire un mot. Il ne savait pas trop si ça lui faisait plaisir ou non de sentir l'homme patauger mais il acquiesça tout de même. "En effet, ça sera peut-être préférable au statut qu actuel." Son agacement était retombé depuis cette histoire de fiole. Il n'en avait parlé qu'à Owen et Jae. Ses deux amis avaient d'ailleurs été d'une grande aide pour qu'il cesse de ruminer et l'avaient convaincu de laisser une chance à Placido de s'excuser pour ce comportement puérile.
- "Ce n'était pas nécessaire, mais merci." Dit-il pour accepter le présent de paix du chef de chœur. Il prit doucement la fioles ouvragée pour l'observer à la lumière et en apprécier la confection avant de la déposer à côté du vide poche sombre où il posait ses boutons de manchettes, ses deux bracelets et sa montre quand il intervenait auprès d'un patient. "Que vouliez-vous me dire exactement?"
Modérateur - Infirmier depuis le 11/02/2047 - color=#351C75
Ce fut seulement après ça qu'il accorda sa pleine attention au musicien qui tentait de formuler une phrase complète. Le médicomage l'écouta sans dire un mot. Il ne savait pas trop si ça lui faisait plaisir ou non de sentir l'homme patauger mais il acquiesça tout de même. "En effet, ça sera peut-être préférable au statut qu actuel." Son agacement était retombé depuis cette histoire de fiole. Il n'en avait parlé qu'à Owen et Jae. Ses deux amis avaient d'ailleurs été d'une grande aide pour qu'il cesse de ruminer et l'avaient convaincu de laisser une chance à Placido de s'excuser pour ce comportement puérile.
- "Ce n'était pas nécessaire, mais merci." Dit-il pour accepter le présent de paix du chef de chœur. Il prit doucement la fioles ouvragée pour l'observer à la lumière et en apprécier la confection avant de la déposer à côté du vide poche sombre où il posait ses boutons de manchettes, ses deux bracelets et sa montre quand il intervenait auprès d'un patient. "Que vouliez-vous me dire exactement?"
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Invité à s'installer à ce bureau qui lui rappelait ceux de tous les spécialistes à qui il avait rendu visite au cours de sa vie, Tripplehorn avait réussi sa première prise de contact. Accompagné de la bonne offrande, rien n'était impossible. Du moins, c'était ainsi que les choses fonctionnaient pour lui alors il avait décidé d'adapter cette technique sur l'infirmier O'Belt. Délicatement, il soigna cape et robe de sorcier avant de s'installer, comme s'il ne tenait pas à les froisser. Ses yeux se risquèrent ensuite à inspecter l'attitude du Médicomage, s'attendant probablement à surprendre une quelconque animosité transpirer de lui à présent qu'il était à sa portée : ce n'était pas le cas. Toutefois, son offrande n'y était pour rien comme il avait pu y songer à l'instant, puisque le sorcier lui signifia clairement qu'il aurait très bien pu arriver les mains vides. Voulait-il enfin se venger en lui donnant cette information ? Le Maestro Piccolo observa sa précieuse bouteille de parfum être observée à la lumière avant de se détourner avec dédain, comme s'il en réalisait définitivement le deuil. Toutefois, l'un de ses yeux clairs se raviva, saisissant de côté une petite coupelle à l'endroit où son offrande fut déposée. Cette coupelle devait servir de vide-poche avant les auscultations. Même si Tripplehorn ne semblait pas s'être attardé sur cette vision périphérique, la réalité était toute autre : son cerveau avait déjà imprimé ce qu'elle contenait - et on pouvait dire qu'il était intrigué. Seulement, dans un cabinet, une seule personne dominait : le propriétaire du cabinet. Le regard plus pétillant, toujours très droit dans son siège, le Maestro répondit de sa voix délicate, toujours enveloppée d'un voile granuleux : « Je crains avoir un peu tardé pour présenter des excuses... Je crois que j'espérais trouver la meilleure façon d'arranger les choses. » Il savait qu'il entamait la partie la plus sensible de la demande du pardon : justifier ses choix à un cerveau rationnel. « Vous devez déjà le savoir Monsieur O'Belt mais... Les jeunes sorcières qui ont suivi mon plan n'ont fait que... suivre mon plan. Même si le château ne manque pas distractions, c'est vrai, je voulais simplement les amuser avec une activité qui sortait un peu de l'ordinaire - et qui servait aussi mes intérêts à ce moment-là. » Il était inutile de nier les faits - et de toute façon le Maestro Piccolo n'en avait pas honte, en soi. Tout ce qu'il voulait, c'était avoir de nouveau accès à la liste blanche de l'infirmier. Curieusement, il avait évité soigneusement pour le moment d'expliciter les fameux intérêts évoqués... Souvent, le sorcier avait dépouillé sans aucun remords des gentilhommes et de gentes dames - parfois même des proches à lui - de leurs biens pour des raisons désuètes, totalement superficielles en apparence : accorder la chose à son décor, porter mieux la chose que son propriétaire, essayer la chose sans demander la permission... Ce n'était donc pas un comportement qui apparaissait par esprit de vengeance ou pour nuire à autrui, à priori. Personne jusqu'à présent n'avait réussi à lui faire entendre raison sur le fait que tous ces biens volés pouvaient posséder une grande valeur sentimentale à leurs propriétaires initiaux. C'était comme si cette pulsion prenait le dessus irrémédiablement sur la raison. S'installant un peu mieux, croisant sa jambe sur l'autre, le Maestro haussa les épaules. « Ce n'était pas personnel, mon cher, j'ai simplement grandi au sein d'une famille nombreuse où on ne demandait pas la permission avant de se servir... J'avais repéré vos... » Le sorcier sembla se perdre dans une contemplation invisible, les yeux plongés dans la bouteille de parfum qu'il venait d'offrir. « ...si merveilleuses fioles, soupira-t-il, comme à regret, avant d'essayer de se reprendre : Mais je n'aurais pas dû impliquer des élèves, c'est certain. » Il était difficile de dire s'il regrettait ce choix parce qu'elles n'avaient, après tout, rien demandé, ou bien seulement parce qu'elles n'avaient pas réussi à compléter la transaction. |
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Diarmuid ne pouvait que se féliciter de l'insistance qu'avait pu avoir sa mère par le passé. Sans cela, il n'aurait pas été capable de tenir face aux explications de celui qui se trouvait être son collègue. A quel moment un adulte encadrant estimait judicieux de pousser des élèves à venir se servir pour lui dans l'enceinte de l'infirmerie. Autrement dit, à voler autrui? A se demander qui était le plus vieux des protagonistes de cette histoire de fioles.
Terminant d'écouter et scrutant toujours le chef de chœur dans ses faits et gestes, Diarmuid ne manqua pas son œillade appuyée en direction de la fiole nouvellement offerte. Mais il s'abstint de tourner lui aussi le regard dans ce sens, préférant éviter de laisser croire qu'il était suspicieux. Quoiqu'il l'était à vrai dire. Mais la politesse requérait un minimum de prise de distance et de discrétion. "Il est dommage de vous rendre compte a posteriori qu'il aurait été préférable d'organiser une chasse aux trésors plutôt qu'un vol pour les distraire. Surtout que lorsqu'on vient demander, parfois en expliquant simplement, on peut généralement obtenir ce que l'on recherche."
Owen aurait dit qu'il avait là enfoncé assez sèchement le clou, surtout avec ce ton t ce sourire empruntés à sa mère. Ceux qui n'étaient pas agréables, parce qu'on ne savait pas s'ils étaient là pour se moquer gentiment ou bien vous faire sentir à quel point vous auriez mieux fait de prendre quelques secondes avant d'ouvrir la bouche; pour réfléchir à ce que vous alliez dire.
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Terminant d'écouter et scrutant toujours le chef de chœur dans ses faits et gestes, Diarmuid ne manqua pas son œillade appuyée en direction de la fiole nouvellement offerte. Mais il s'abstint de tourner lui aussi le regard dans ce sens, préférant éviter de laisser croire qu'il était suspicieux. Quoiqu'il l'était à vrai dire. Mais la politesse requérait un minimum de prise de distance et de discrétion. "Il est dommage de vous rendre compte a posteriori qu'il aurait été préférable d'organiser une chasse aux trésors plutôt qu'un vol pour les distraire. Surtout que lorsqu'on vient demander, parfois en expliquant simplement, on peut généralement obtenir ce que l'on recherche."
Owen aurait dit qu'il avait là enfoncé assez sèchement le clou, surtout avec ce ton t ce sourire empruntés à sa mère. Ceux qui n'étaient pas agréables, parce qu'on ne savait pas s'ils étaient là pour se moquer gentiment ou bien vous faire sentir à quel point vous auriez mieux fait de prendre quelques secondes avant d'ouvrir la bouche; pour réfléchir à ce que vous alliez dire.
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Tripplehorn acquiesçât, le regard dans le vide, avec toute l'humilité dont il était capable. Même s'il semblait avoir accepté de se faire sermonner par son jeune collègue, ce n'était pas facile pour lui d'appliquer ce conseil. Demander à ce qu'on lui cède quelque chose impliquait trop d'incertitudes pour lui qui trouvait bien plus facile de se servir simplement - peut-être pour ne pas se voir refuser ce qu'il voulait ou bien était-ce réellement une habitude qu'il avait acquise en grandissant dans sa famille nombreuse... D'habitude, il se faisait rarement rattrapé par la culpabilité ni par le propriétaire des biens accaparés. Cette fois-ci était différente, il s'agissait d'un sorcier qui travaillait avec lui alors il faisait attention de ne pas le brusquer par sa vision - assez particulière, il fallait bien l'avouer - des choses. « Je m'efforcerai de garder tout ceci en mémoire, sourit-il un peu nerveusement. Je regrette que les choses se soient passées de cette façon. » Ses yeux ne cessaient de retourner sur le visage de l'infirmier, comme s'ils cherchaient à recueillir sa réaction pour aviser sur le moment. Serait-il facile d'obtenir grâce ? Si on avait posé la question à Tripplehorn, il aurait sûrement répondu que c'était un grand honneur de le voir déclamer des excuses - surtout qu'il ne se sentait pas totalement fautif dans cette affaire, en réalité. Lorsqu'on avait de jolies fioles, la moindre des choses étaient de les partager avec un sorcier qui avait du goût - c'est-à-dire lui-même. « Je serai ravi que notre relation - au moins notre relation professionnelle - ne soit pas entachée par mes décisions irréfléchies. Ah, je me mens à moi-même... » Il posa le bout de ses maigres doigts sur son front comme pour imager un mal-être. « Je serai à vrai dire dévasté de faire le deuil de votre amitié, cher Diarmuid, vous qui m'avez fait si grande impression à mon arrivée... J'ai toujours eu un grand respect pour les sorciers de votre domaine, vous savez, et j'en ai hélas connu beaucoup au cours de ma vie... » Même s'il n'évoquait pas l'empoisonnement qu'il avait subi étant plus jeune, à l'orée d'une brillante carrière à l'Opéra, Placido Tripplehorn y songeait sans aucune lassitude avec la même fureur que le jour où l'accident s'était produit. Même s'il en faisait toujours un peu trop, le Maestro ne pouvait qu'éprouver de l'admiration pour un sorcier comme Diarmuid. Être responsable de la santé d'un si grand nombre de pensionnaires à un aussi jeune âge... Placido était sûrement trop imbu de sa personne pour avoir pensé à une telle carrière mais cela ne l'empêchait pas d'apprécier cette qualité de dévouement chez les autres sorciers. |
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Il écoutait l'homme en face de lui et il avait du mal à le sentir profondément sincère dans ce qu'il disait. Tout ne sonnait pas faux, il voulait bien croire que le chef de chœur avait eu des soucis de santé par le passé et qu'il estimait les médicomages. Que lui même puisse faire grande impression... Ca il doutait un peu plus. Il n'était pas un soignant extraordinaire, il faisait son travail au mieux, accompagnant les élèves au mieux, rien de plus. Et puis parler d'amitié... Est-ce que l'homme avait songé à se faire employer dans le quartier Peverell? Nul doute qu'il aurait fait fureur sur les planches de la salle de spectacle avec un jeu d'acteur pareil. Dire qu'il pensait avoir tout vu en terme de bottes à cirer dans les différents soirée entre amis de ses parents auxquelles il était parfois tenu d'assister.
- "Je dois avouer ne pas vraiment savoir quoi penser de... tout ceci." Il eut un mouvement pour coller son dos à son dossier et croiser ses bras sur son torse. Son corps manifestait lui aussi la défense et la défiance. Pourtant, il aurait préférer réussir à le croire sur parole. "Si vous étiez passer pour vous excuser, c'est chose faite. A moins que vous n'aillez eu autre chose en tête bien entendu?" Son regard se tourna vers la fiole offerte et son vide poche où ses bijoux personnels se trouvaient.
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- "Je dois avouer ne pas vraiment savoir quoi penser de... tout ceci." Il eut un mouvement pour coller son dos à son dossier et croiser ses bras sur son torse. Son corps manifestait lui aussi la défense et la défiance. Pourtant, il aurait préférer réussir à le croire sur parole. "Si vous étiez passer pour vous excuser, c'est chose faite. A moins que vous n'aillez eu autre chose en tête bien entendu?" Son regard se tourna vers la fiole offerte et son vide poche où ses bijoux personnels se trouvaient.
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L'atmosphère s'était quelque peu refroidie dans le bureau. Comme encore trop fier pour considérer que c'était de son fait, Tripplehorn se disait que le Médicomage avait beaucoup de travail et qu'il lui fallait un peu de temps pour considérer enterrer cette affaire. Il délaissa sa posture un peu dramatique pour hésiter sur son siège : est-ce que le jeune sorcier prenait congé de sa présence ? Il lui demandait s'il avait autre chose en tête, probablement pour connaitre ses attentions après ses excuses - ou plutôt sa tentative de se trouver des excuses. Le Maestro, un sorcier très autocentré, avait compris la question différemment : Diarmuid semblait lui tendre la main en lui demandant s'il n'avait rien d'autre à lui faire part pour libérer sa conscience. A vrai dire, il avait sûrement besoin de plusieurs années de thérapie pour régler tous ses problèmes mais il y en avait peut-être un qui pesait un plus que les autres et qu'il ne manquait jamais de mentionner à la rencontre d'un Médicomage. Son regard se concentra sur l'ameublement de la pièce. « Eh bien... n'hésita-t-il qu'une seule seconde. Je n'avais pas prévu de vous demander ça... mais puisque vous le proposez si gentiment cher Diarmuid, je serai très heureux d'être ausculté. » Sans prévenir, il se leva, lissa sa cape et grimpa sur la table d'examen. « D'habitude je suis plus prudent que ça au sortir de l'hiver et je consulte toujours un Médicomage mais on est toujours occupé à Poudlard, vous en conviendrez... Je suis très fragile au niveau de la gorge. » Le dos très droit, les yeux presque fermés, c'était comme si le Maestro attendait qu'on prenne soin de lui. |
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Ne pas s'agacer de tout ce décorum dont il se pensait débarrassé à Poudlard et essayer de passer outre ce vol qui était plus désagréable que grave. La gravité tenait plus - selon lui - dans l'implication des élèves. Mais puisque son collègue rebondissait sur sa proposition en lui demandant un contrôle médical, il se devait, par conscience professionnelle, à ne le considérer plus qu'en patient, et passer outre ce qu'il pouvait penser de son attitude. "Allons-y." Lui dit-il en désignant la table d'auscultation même si le chef de chœur semblait avoir anticipé. Ca aurait presque pu être amusant sans tout le reste.
L'irlandais s'approcha et ne put s'empêcher de lui donner raison. "Il est vrai qu'il est difficile de s'ennuyer, et aisé de s'oublier." Il l'avait déjà expérimenté et il était vrai que depuis qu'il était mieux dans sa tête avec quelqu'un qui l'attendait le soir quand il ne travaillait pas, ça aidait beaucoup. Même s'il n'habitait pas avec Annaëlle, pas pour le moment, et que certains soirs c'était son frère et son meilleur ami qu'il retrouvait.
Avant de procéder à l'auscultation en elle-même, il commença par ses habituelles questions. "Cette fragilité date de l'enfance, de toujours, ou bien a-t-elle débuté après un évènement particulier ou une maladie?" Certains ne voyaient pas l'intérêt de ce que les médicomages appelaient 'interrogatoire' ou 'commémoratifs' peut-être parce qu'on ne prenait pas le temps de leur expliquer. Il essayait de le faire autant que possible, mais il était aussi humain et n'y pensait pas toujours.
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L'irlandais s'approcha et ne put s'empêcher de lui donner raison. "Il est vrai qu'il est difficile de s'ennuyer, et aisé de s'oublier." Il l'avait déjà expérimenté et il était vrai que depuis qu'il était mieux dans sa tête avec quelqu'un qui l'attendait le soir quand il ne travaillait pas, ça aidait beaucoup. Même s'il n'habitait pas avec Annaëlle, pas pour le moment, et que certains soirs c'était son frère et son meilleur ami qu'il retrouvait.
Avant de procéder à l'auscultation en elle-même, il commença par ses habituelles questions. "Cette fragilité date de l'enfance, de toujours, ou bien a-t-elle débuté après un évènement particulier ou une maladie?" Certains ne voyaient pas l'intérêt de ce que les médicomages appelaient 'interrogatoire' ou 'commémoratifs' peut-être parce qu'on ne prenait pas le temps de leur expliquer. Il essayait de le faire autant que possible, mais il était aussi humain et n'y pensait pas toujours.
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On aurait pu croire que ses nombreuses expériences avec les sorciers soignants à une certaine période de sa vie l'auraient rendu quelque peu récalcitrant à une nouvelle auscultation, mais c'était tout le contraire : Tripplehorn avait fini par s'accommoder du fait que la mission des Médicomages consistait à prendre soin de leurs patients... et il aimait particulièrement qu'on prenne soin de lui. Celui qu'il avait près de lui posait les bonnes questions. « Il y a bien plus de dix ans... j'ai été victime d'un effroyable empoisonnement », confia-t-il en détournant sa tête de dédain. C'était douloureux de penser à tout cela... Qui avait bien pu vouloir attenter à sa personne ? Il était incapable d'imaginer qu'un tel monstre subsistait encore impuni dans ce monde. « On m'a expliqué que c'était un poison liquide qui est devenu fumée pour brûler mes cordes vocales. J'ai toujours rapproché la sensation à celle d'avaler une dragée de Bertie Crochue au goût feu. » Une sensation qui ne quittait pas la mémoire. Comme un geste pour se rassurer, le Maestro caressait son poignet, constatant qu'il ne portait rien aujourd'hui pour l'habiller. « Bien sûr, vos collègues ont fait de leur mieux, continua-t-il amèrement. Mais ce jour-là le Chardonneret élégant a définitivement perdu l'identité de son talent. » Un sourire triste l'empêchait de tomber dans le mélodrame - il aurait été inconsolable s'il avait commencé à verser des larmes même après toutes ces années. Ainsi installé sur la table d'auscultation, Tripplehorn avait une vue légèrement en hauteur sur le bureau du Médicomage. Il y avait des choses qui égayaient la vie, de belles choses. Et il fallait toujours saisir les opportunités qui se présentaient devant soi pour les saisir et se faire plaisir... Ses yeux retombèrent sur son poignet, timides et presque vulnérables. |
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Empoisonnement vieux de plus de dix ans, un poison tout sauf commun à action immédiate du fait d'une probable évaporation sitôt un contact avec des tissus humains - du moins il supposait - et des conséquences que ses collègues n'avaient pas pu enrayer à l'époque. Se concentrer sur les données qu'il avait et donc les sorts d'examens qu'il allait bien pouvoir lancer pour vérifier l'état de santé général puis plus particulièrement des cordes vocales de son collègue lui permirent de garder son sérieux face à ce qui devait être un nom de scène ou bien un surnom donné par les journaux à l'époque. A moins que ça ne soit lui, vu le personnage, tout était possible.
- "Permettez?" Demanda-t-il en sortant sa baguette. "Rien de plus que ce que vous devez déjà connaître, mais j'ai besoin de quelques constantes, cœur, respiration, tension..." Précisa-t-il avant d'attendre l'accord du chanteur, de l'ex-chanteur. Il profita de ces quelques examens de routine pour demander. "Votre voix a été définitivement abîmée si je comprends bien. Mes collègues n'ont pas pu enrayer l'attaque du poison ni vous permettre de récupérer a posteriori?" Tout ceci avait été sous-entendu par l'anglais, mais il voulait confirmation pour avancer dans le bon sens.
Les premières constatations étaient normale, il allait pouvoir passer à la suite aussi demanda-t-il de nouveau l'autorisation pour le nouvel examen, précisant qu'il allait s'aider de ses mains en les plaçant sur les épaules afin de sonder la gorge de manière plus précise. Mais avant de débuter: "Votre voix, comment a-t-elle été modifiée? Dans sa tonalité, son amplitude vocale?" Qu'il puisse, encore et toujours, mieux comprendre.
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- "Permettez?" Demanda-t-il en sortant sa baguette. "Rien de plus que ce que vous devez déjà connaître, mais j'ai besoin de quelques constantes, cœur, respiration, tension..." Précisa-t-il avant d'attendre l'accord du chanteur, de l'ex-chanteur. Il profita de ces quelques examens de routine pour demander. "Votre voix a été définitivement abîmée si je comprends bien. Mes collègues n'ont pas pu enrayer l'attaque du poison ni vous permettre de récupérer a posteriori?" Tout ceci avait été sous-entendu par l'anglais, mais il voulait confirmation pour avancer dans le bon sens.
Les premières constatations étaient normale, il allait pouvoir passer à la suite aussi demanda-t-il de nouveau l'autorisation pour le nouvel examen, précisant qu'il allait s'aider de ses mains en les plaçant sur les épaules afin de sonder la gorge de manière plus précise. Mais avant de débuter: "Votre voix, comment a-t-elle été modifiée? Dans sa tonalité, son amplitude vocale?" Qu'il puisse, encore et toujours, mieux comprendre.
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