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29 août 2023, 12:50
Le regard planté dans l'horizon  PV 
22 JUIN 2048,
POUDLARD EXPRESS,

Alyona, 18 ans


J'ai des gouttes de silence qui perlent sous ma peau. Je les sens couler le long de mes muscles, coincées derrière mon épiderme. Impossible de les chasser, impossible de les toucher, impossible de les faire s'évaporer. Elles sont enfermées contre mes veines, et moi je déborde du silence qu'elles transportent.

Le grand train rouge m'éblouit. Mes yeux papillonnent en tombant sur lui. J'aimerais détourner le regard mais il occupe tout l'horizon ; inévitable destination. Je traîne mes affaires derrière moi sans grand enthousiasme. J'ai l'impression que chaque pas effectué est une ascension, que mes valises sont aussi lourdes que mon coeur trempé d'inquiétude, qu'être sur cette voie, là, aujourd'hui, c'est comme être dans un mauvais rêve auquel on ne parvient pas à croire et dont on voudrait se réveiller. Mais j'ai beau me secouer le crâne, il n'y a aucun moyen de s'échapper. C'est une réalité un peu trop lourde qui pèse sur mes épaules ; je me sens comme Atlas, condamné à porter le monde, mon monde, avec toute sa vérité trop brute et déchirante.

C'est la dernière fois que je viens ici. Quelle chose étrange. Partir et ne plus jamais revenir à Poudlard. A cela aussi, je n'arrive pas à croire. Dans ce château, j'ai vécu toute mon adolescence. J'y ai découvert la vie. Comment puis-je imaginer abandonner ce lieu qui recueille tout ce qui m'a bouleversé, tout ce qui a compté, tout ce que j'ai appris à aimer ? Car oui, j'ai bien l'impression qu'aujourd'hui, c'est moi qui abandonne Poudlard, et non l'inverse. Pourtant, rester ici est tout simplement impossible, d'une manière ou d'une autre, j'aurai été amenée à partir. Cela fait des mois que je me prépare à cette idée, que je la construis, m'y habitue. Je dois partir. Et j'ai tout fait pour le faire sans regrets. Merlin sait que rien n'est plus dur que dire au revoir, adieu. Alors, j'ai pris mon temps, je l'ai fait doucement, calmement, mes souvenirs éveillés dans mes pensées. J'ai dit au revoir aux serres, aux murs, aux pièces, aux gens. Quelle douleur, apprendre qu'on part pour ne plus jamais revenir. Combien de mes rêves ce château aura-t-il couvé ? Combien de mes peurs ? Y réfléchir est douloureux, même si j'essaye de ne pas le montrer. Tout me manquera : la salle sur demande, la Grande Salle, ma salle commune, mes camarades, mes professeurs, mes cours, le parc, les couloirs, même le Lac Noir. La conscience de cet éloignement soudain m'est insupportable.

Je monte les quelques marches qui m'amènent au train sans un regard en arrière. Surtout, ne pas se retourner. Ne pas faire face à tous ces yeux que j'ai croisés et ne croiserai peut-être plus. Ne pas observer ce quai sur lequel je ne reviendrai pas. Je dois avancer, les iris vers le sol, sans me préoccuper du reste. Je me suis préparée à ce moment, j'ai déjà dit au revoir, je ne dois pas le laisser m'atteindre, je dois me montrer forte. J'ai appris à l'être à Poudlard, désormais je dois me prouver que ce que j'ai appris là-bas, je le retiendrai pour toujours.

Ainsi, j'avance dans le train, les jambes fragiles, le corps lourd. Je déborde de tout. J'ai l'impression de me répandre, de laisser derrière moi des traces de sentiments, des souvenirs. Je ne relève les yeux que de temps en temps pour voir si je passe face à un compartiment vide. Je ne me permets pas de croiser d'autres regards. C'est juste un mauvais passage, n'est-ce pas ? Après, cela ira mieux. Les départs sont douloureux mais après, cela va mieux. Je dois me forger dans cette certitude.

Enfin, mes pupilles s'écrasent sur un compartiment aussi silencieux que mon âme. J'entre, traîne mes valises, les range. Ecco bondit sur la banquette pour se cacher dans un coin près de la fenêtre ; je l'y rejoins pour m'asseoir.

En pliant mon corps, mon souffle s'échappe dans une forme de sanglot débile. C'est stupide. Je me suis préparée à ce moment, Merlin ! Je ne dois pas pleurer, je ne dois pas être émue, je ne dois pas laisser la nostalgie glisser sur mes pensées ; je suis de glace, je suis forte, je suis grande. J'ai déjà sangloté dans mon dortoir, je ne peux pas me permettre de recommencer ici.

Mes paupières se ferment, ma respiration s'apaise. Après cela ira mieux. Tout le monde est passé par là. Je n'abandonne pas Poudlard, pas définitivement, je m'en vais simplement pour marcher sur d'autres chemins. Je rencontrerai de nouvelles personnes, tisserai de nouveaux souvenirs tout aussi singuliers, et je reviendrai ici, je m'en fais la promesse.

Dans une expiration silencieuse, je largue mes pensées et mes grands nœuds d'émotions à ce château qui transpire de souvenirs.


@Alaska Campbell, @Ennis O'Belt, j'espère que ce commencement vous inspirera !

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique

02 sept. 2023, 10:56
Le regard planté dans l'horizon  PV 
Être tranquille, c'était tout ce que voulait Alaska. A chaque fois qu'elle prenait le chemin de ses maisons pour les vacances, le nœud dans son ventre se resserrait. Et cette fois, ce n'était pas les deux petites semaines habituelles, mais bien les longs et lents mois d'été. Revoir ses parents pendant aussi longtemps... Elle savait ce qu'il se passerait. Des disputes incessantes chez sa mère, de longues journées solitaires et les pleurs nocturnes ne se tarissant pas malgré les années de son père. Et Alaska le consolerait, inversant une nouvelle fois les rôles, sans pouvoir lui expliquer ce qu'elle ressentait par peur d’aggraver la situation. C'était écrit d'avance.

C'est pourquoi la jeune fille, traînant des pieds, s'était rendue à la dernière minute à l'intérieur du train, hésitant à tenter l'idée folle de se cacher dans le château pour ne pas retourner chez elle. Elle ne voulait voir personne, personne qui puisse la reconnaître et vouloir engager la conversation. Alors, passant de compartiments en compartiments, s’enfonçant de plus en plus au fond du train, la Serpentard cherchait désespérément un espace à peu près vide où passer son trajet. Et, joie bonheur, elle en trouva un quelques instants après le départ du train.

C’était une petite pièce pour quatre, où une fille était assise, accompagnée de son rat. Cette fille, Alaska la connaissait de cette ferveur qu’ont les plus jeunes envers leurs aînés. On les admire, et puis quand on se retrouve à leur place on ne sait même plus le moindre nom parmi les plus jeunes. Hésitante, la petite mit du temps à se décider à entrer. Alyona, car c’était son nom si elle s’en rappelait bien, avait les paupières closes. Intimidée, la Campbell s’installa le plus discrètement possible face à elle, contre la fenêtre, essayant de l’ignorer. Si elle s’en souvenait bien, la Serdaigle avait passé cette année sa dernière à Poudlard. Donc… ce devait être son dernier trajet dans le train. Cela devait expliquer son air quelque peu perdu, triste.

Les yeux d’Alaska papillonnaient un peu dans le compartiment, pour ne pas trop dévisager la toute nouvelle adulte en face d’elle. Ses pensées tourbillonnaient comme des feuilles mortes pendant que le train prenait un peu de vitesse.

@Ennis O'Belt & @Alyona Farrow


Couleur RP : #008048 ~ Deuxième année rp ~ Fiche PR ~ Membre de la Péliade ~ 2ème année ~ 13 ans
Alaska c'est Ernest avec des couilles
Vava par la géniale Tamsin Gillies

10 sept. 2023, 09:43
Le regard planté dans l'horizon  PV 
Ennis était monté dans le Poudlard Express avec son meilleur ami Clément et, en cherchant un compartiment où s'installer, ils étaient tomber sur Tomas dont le regard s'était perdu en direction de leur gare de départ pourtant disparue dans un virage il y avait de longues minutes. Et, alors que la jeune fille hésitait, l'anglais l'incita à le retrouver, même si cela bouleversait leurs plans. La châtain vint donc doucement se placer aux côtés du blond et glissa sa main dans la sienne pour finir d'attirer son attention. Et puis, regardant dans la même direction que le futur étudiant, elle attendit une réaction de sa part qui ne fut autre que finir par se détourner pour la regarder elle. "Viens, on va trouver un endroit tranquille." Tenta-t-elle. Par chance il lui répondit par un sourire et la suivit dans les couloirs bondés jusqu'à un wagon enfin plus calme en tête de train. Mais ce n'était pas parce qu'il y avait moins de raffut que les compartiments pouvaient les accueillir. Entre ceux surchargés d'amis ou d'autres remplis de plus jeunes, le choix n'était pas bien évident. Alors il continuèrent d'avancer jusqu'à ce que la fenêtre de la porte laisse apercevoir deux places libres.

En ouvrant, les deux jeunes découvrirent une tête connue, Alyona de la même maison et promotion que Tomas. Mais aussi une fille bien plus jeune qui ne leur disait rien à l'une comme à l'autre. Avant de prendre place, la voix des deux irlandais s'éleva doucement pour saluer les occupantes. Puis le jeune homme regarda Ennis et la laissa prendre place. La Gryffondor serra doucement sa main, observant les deux places libres l'une face à l'autre. Tant pis, elle se glissa auprès d'Alyona et son petit-ami près de la brune. Le silence régnait dans le compartiment, il restait à savoir qui le briserait.

Ce fut quelques minutes plus tard, alors que la rouge et or voyait le regard du Serdaigle perdu dans le paysage, qu'elle prit la décision de se relever et de venir s'appuyer contre la cloison qui les isolait du couloir, juste à côté du seul représentant masculin. Elle posa une main sur son épaule pour capter son attention avant de lui demander tout bas: "
Ça va aller?" Simple hochement de tête avant qui ne face un geste pour la serrer contre lui une fraction de seconde.

7ème année RP - Préfète-en-Chef inRP de 09/47 au 05/01/48 - Préfète RP de 09/44 à 06/47 et de 01/48 à 04/49- Avatar par A. Davis

16 sept. 2023, 18:18
Le regard planté dans l'horizon  PV 
Je cache mon angoisse derrière Ecco. L'inquiétude vis-à-vis de mon futur incertain et aux contours flous ; la lourde pensée qui me répète que je ne reviendrai plus jamais ici, n'apercevrai plus le château de mon enfance, autrefois de mes rêves, oublierai des noms d'élèves, des visages, des souvenirs, perdrai mon passé doré d'apprentissages ; le tourment que m'apportent les regrets, les remords — j'aurai dû faire ceci, j'aurai dû faire cela, si j'avais eu le courage de faire cette action, peut-être aurai-je été moins seule, et cette solitude, justement, j'aurai pu l'empêcher de m'accompagner si souvent et... mais c'est déjà trop tard —, ô, tourment que j'ai si peur de porter ; toutes ces peines qui me trempent le cœur, ces fardeaux emballés dans un papier de soie, j'en fais un énorme nœud pour espérer m'en débarrasser. Ainsi, je les dissimule derrière le petit corps de mon rat au pelage sombre ; c'est en pensant à lui que je ferme les yeux sur le reste.

Ecco vieillit. Je m'en suis rendu compte il y a quelques semaines, et c'est aujourd'hui, alors qu'il se déplace sous mes yeux, encore plus flagrant. Il est un peu rondouillard, probablement trop. Il n'est plus aussi rapide, agile et beau qu'avant. Il marche difficilement, comme s'il avait mal quelque part. Peut-être à ses articulations, ses muscles ? Comment ai-je pu ne pas le remarquer plus tôt ? C'est à moi de prendre soin de lui, de m'occuper de ses besoins, de sa santé. Mais ces derniers mois, nous ne nous sommes pas beaucoup vus. Il ne revenait pas toujours dans le dortoir le soir, et moi, accablée de fatigue et de travail, je ne l'y attendais plus. Alors la vérité est là, toute déchirante : nous nous éloignons l'un de l'autre. Cela m'empêche brutalement de respirer, c'est bien pire que tout ce qui m'a traversé depuis le début de la journée. Et si ce dernier voyage dans le Poudlard Express était celui de trop ? J'aurais pu le laisser au château, c'est là qu'il a grandi, là qu'il a passé toute sa vie, d'autant plus qu'il déteste prendre le train. Mais le voilà, à côté de moi, peut-être forcé, contraint, et je m'en veux comme je ne m'en suis jamais voulue.

Mes doigts viennent le recueillir avec délicatesse, le porter contre ma joue. J'ai besoin de lui, de sa présence, de sa douceur. Que suis-je sans sa fourrure contre moi ? Nous en avons partagé, des moments. Je ne veux pas que notre relation se termine avec mon départ de Poudlard, je ne veux pas que le fossé qui s'est créé entre nous lui prenne toute l'énergie qu'il garde encore, je ne veux pas le voir partir, lui aussi.

Il frotte son museau froid contre ma joue et je relève les yeux. Quelqu'un s'est glissé dans le compartiment.

C'est une jeune fille aux yeux bleus contre laquelle mon regard se heurte. Me vient alors si rapidement cette pensée idiote, égoïste, plaintive : elle ne peut pas me comprendre, elle. Cela se voit, n'est-ce pas ? Elle est jeune, à Poudlard elle restera encore des années. Un animal qui vieillit, des souvenirs qui s'échappent, des « plus jamais » qui apparaissent, elle ne sait pas ce que c'est. Alors, le regard que je lui jette est dur, empreint de ma tristesse, de la douleur qui me transperce le corps. C'est un regard que je regrette aussitôt. C'est horrible, je suis horrible. Je ne peux pas la rendre coupable d'être jeune et de ne pas ressentir ce que je ressens. Et d'ailleurs, puis-je garantir qu'elle n'est pas aussi triste que moi, qu'elle n'a pas d'autres angoisses et tourments que les miens ? C'est idiot, j'ai été stupide, et je voudrai dire quelque chose pour me faire pardonner la brutalité de mes iris, mais je suis pleine de silence. Des mots, je n'en ai plus, on me les a arrachés.

Une nouvelle fois, on se bouscule à l'entrée du compartiment. Les nouveaux regards qui approchent ne me sont pas inconnus, c'est même avec un certain soulagement égoïste que je les accueille. Ennis et Tomas. Eux, ils me comprennent, n'est-ce pas ? Je sens naître dans mon ventre un apaisement agréable. Je me sens moins seule dans ma douleur. C'est si ingrat et répugnant comme plaisir. Je me fais presque honte, mais je ne peux pas lutter contre ces sentiments.

Je vois rapidement que je ne suis pas à ma place, qu'Ennis et Tomas devraient être côte à côte. C'est une brûlure fulgurante qui jaillit dans mon cœur. Eux, après, ils ne se verront plus jamais autant qu'avant. Tomas quitte le château, mais plus que tout, il y laisse Ennis.

Je me relève brusquement, de manière bancale, en tanguant, atteinte d'un mal des transports soudain — d'un mal des départs, plutôt.

« Tu... » Ma gorge est sèche. Je suis obligée de me rattraper vivement à la fenêtre pour ne pas tomber. Ecco a glissé sur la banquette sans bouger. « Tu veux que je... » Une nouvelle fois, bloquée. Mes yeux se sont écrasés sur le paysage qui défile. Nous sommes partis. Le château a disparu pour de bon. Pour toujours. Je n'arrive plus à réfléchir correctement.

Le silence s'étire, mes pupilles se sont perdues, mes pensées sont toutes disloquées. J'ai une brutale envie de faire sortir tout ce qui est trop lourd à l'intérieur de moi. Pleurer, vomir, hurler, peu importe le moyen. Juste exploser en quelque chose de visible, parce que là c'est trop, je n'en peux plus.

Je me sens trembler, devenir pâle, alors je me raccroche à la fenêtre et à ce que je m'apprêtais à faire. Ennis, Tomas, la banquette. Je me racle la gorge, arrache mon regard de l'horizon, le force à se poser sur la plus jeune et ses yeux clairs. *Non, non, pas elle.* Trop de culpabilité teinte mes pensées quand je la vois. Trouver du courage pour tourner encore un peu mes yeux vers la gauche. Tomas. *Comme moi.* Prendre une grande goulée d'air pour affronter ma voix qui tremble.

« Tu veux que je te laisse ma place ? »

Je termine en jetant mon regard sur Ennis, dans un dernier plongeon. Je suis debout, pâle, fatiguée, sans force. Merlin, faites qu'ils acceptent, que cela se passe vite, que je retrouve rapidement ma maison. Jamais je n'ai autant voulu retourner à Godric's Hollow.

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique

21 sept. 2023, 15:54
Le regard planté dans l'horizon  PV 
Tomas avait passé une main dans le bas de son dos pour qu'elle se rapproche et qu'il puisse la serrer doucement contre lui, déposant sa tempe sur les abdominaux de la Gryffondor. D'abord hésitante, cette dernière avait finalement laissé libre cours à son instinct. Ainsi, elle avait fait glisser sa main sur les épaules du garçon jusqu'à elle aussi, avoir ce geste d'étreinte, et le Serdaigle - encore le temps du trajet - était venu se saisir de la seconde. Un tableau de tendresse bien éphémère.

Et pour le coup ce n'était pas du fait d'un des deux amoureux. Tous les deux restaient relativement pudiques sur leur relation, même si Tomas était légèrement plus démonstratif. Non. La fin de ce tableau vint du mouvement brusque d'Alyona. L'écossaise venait de se lever particulièrement vivement, presque brusquement, faisant se redresser le blond et pivoter Ennis. Tous les deux la regardait avec des yeux un peu plus ronds que d'habitude avant de se regarder entre eux. Elle ne semblait pas aller bien. C'était ce qu'ils se disaient avec leurs yeux. La bleu et bronze peinait à formuler ses pensées, les yeux dans le vague, le teint presque crayeux. Elle avait aussi des difficultés à tenir debout, à croire qu'elle allait faire un malaise avant de trouver comme une force lointaine pour poser une simple question.

- "
Alyona, tu... Tu as un air malade." Dit doucement l'irlandaise en s'avançant vers sa camarade et en cherchant le soutien de son petit-ami du regard. Si elle tombait, certes ils avaient la magie, mais il serait le seul à pouvoir la soutenir. "Tu devrais peut-être t'asseoir." Proposa Tomas en se levant. Il s'approcha doucement et proposa à son ancienne compatriote de maison la place qui se trouvait près de la Serpentard, parce que plus proche. "Tu as mangé ce matin?" Poursuivit-il inquiet alors que la septième année en devenir cherchait si elle avait quelque chose dans sa poche.

7ème année RP - Préfète-en-Chef inRP de 09/47 au 05/01/48 - Préfète RP de 09/44 à 06/47 et de 01/48 à 04/49- Avatar par A. Davis

01 oct. 2023, 14:25
Le regard planté dans l'horizon  PV 
Alaska sentait sur elle le regard dur, brutal de la jeune femme en face d'elle. Ses doigts craquèrent d'eux-mêmes et sa jambe se mit à tressauter. Elle n'était pas la bienvenue ici, elle le sentait bien, mais où fallait-il qu'elle aille ? Passer les longues heures du trajet dans le couloir ne lui paraissait pas être la meilleure idée, bien qu'elle y songe de plus en plus. Mais non. Il fallait qu'elle se ressaisisse. Ce n'était pas la Serdaigle qui la ferait quitter ce wagon, malgré la peur qu'elle lui inspirait. Ou peut-être que si ?

Observant un peu mieux les grands yeux bleus qui lui faisaient face, la première année y décela, derrière la dureté, un étrange mélange de douleur, tristesse et colère. Elle se sentait coupable de cette peine sans vraiment savoir pourquoi.

Nouveau craquement de doigts.

Elle mourrait d'envie de réconforter la rousse, de lui enlever un peu de la peine qui semblait l'accabler. Mais... c'était tellement compliqué pour la Serpentard d'engager la conversation... De toute façon c'était stupide, elle n'allait lui être d'aucune utilité. Bien qu'elle ne puisse pas la laisser souffrir autant sans rien faire.

Ce furent les deux élèves arrivant à leur tour dans le compartiment qui stoppèrent momentanément ses hésitations. A la place, une petite vague de panique envahit Alaska, lui donnant une irrépressible envie de s'en aller. Parce que bien sûr, il fallait que ce soit encore un 7ème et une 6ème année. Comme pour Alyona, leur réputation et statut de "grands" les précédaient. Encore plus la fille, Ennis O'Belt. Préfète, sœur de l'infirmier, c'était une figure inratable de l'école.

Légèrement apeurée, la petite brune se décala imperceptiblement quand Tomas s'assit à côté d'elle, histoire d'être sûre qu'il n'y ait aucun contact entre eux. Les deux nouveaux arrivants voulaient sûrement se mettre à côté. Devait-elle leur proposer d'échanger sa place ? Où peut-être qu'ils le demanderaient ? Est-ce qu'ils remarqueraient le mal-être d'Alyona et l'aideraient, sûrement bien mieux qu'elle aurait pu le faire ? Ses dents mordaient sa lèvre sans s'en rendre compte, trop préoccupée qu'elle était par la conduite à tenir, hésitant sans cesse, ne voulant surtout pas déranger.

Du coin de l’œil, Alaska aperçut le couple dans un moment de tendresse rassurant, un peu plus normal que le reste du compartiment. En se rendant compte qu'elle retenait sa respiration depuis un petit moment, elle la relâcha silencieusement, avalant par le même coup une grande goulée d'air.

Mais ce moment de calme fut de bien courte durée, brisé par la septième année. Estomaquée, la Campbell assista à la petite scène comme hors d'elle, dans une sorte de brouillard. La remarque de Tomas sur la nourriture l'arracha à sa transe comme un saut d'eau qu'on reçoit au réveil, et elle se leva à son tour, gênée d'être la seule assise, en fouillant fébrilement dans ses poches. Pour une fois, elle pourrait aider. C'était ce qu'elle voulait le plus au monde en cet instant. Il y avait toujours sur elle deux ou trois barres de chocolat, entre bonbons explosifs - mais pas sûr que ce soit le meilleur moment pour en sortir - et sorbet citron. Là. Elle sentait le papier froid d'un carré de chocolat bien emballé.

Rougissant instantanément en prenant la parole, Alaska balbutia quelques mots, perdant tous ses moyens :

- Tenez... si ça peut aider... fin si y a besoin...

Sa jambe tremblait toujours, même debout, et elle tendit un petit assortiment de chocolat et bonbons au creux de sa main. Prendra qui voudra. La terrible sensation d'être une intruse inutile lui serrait la gorge, la poussant à continuer :

- Si vous voulez j'peux partir... ou dites moi si j'peux aider... fin comme vous voulez...

Quel boulet... Alaska ramassa très délicatement le rat d'Alyona, qui a glissé sur la banquette, immobile, et lui tend, dans la même main que les friandises soigneusement emballées. La présence de son animal la calmerait sûrement, enfin c'est ce qu'elle espérait.

@Ennis O'Belt & @Alyona Farrow désolée pour le délai et ce post pas foufou :sweatingbullets:


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08 oct. 2023, 11:38
Le regard planté dans l'horizon  PV 
*Malade ?* Le mot rebondit sur mon corps avant de chuter sur le sol. Je pourrai presque le voir, là, à mes pieds, tout paré d'étrangeté. Je ne suis même pas sûre de le comprendre, de saisir sa portée.

Malade de quoi ? Et cette nausée brusque qui me prend par le ventre quand je sens un mouvement soudain du train sous mes chaussures. Si je suis bien malade, comment mon avenir en sera-t-il impacté ? Merlin, je n'ai que cela en tête : le passé, le présent, l'avenir, chacun progressant au même rythme, ce rythme infernal, si rapide. Il faut que je me raccroche au monde, je le sens s'échapper à mes iris, couler entre mes doigts, glisser contre les parois de mon crâne. Je prends une grande inspiration avant de me projeter au bord de mes yeux. Le regard d'Ennis, je dois me concentrer sur son regard, c'est le seul qui est toujours stable, qui ne tremble jamais, qui paraît immuable. Alors, je me raccroche à ce regard, attrape les mots qui me parviennent, tente de retrouver mon équilibre dans ce monde qui ne me semble plus en avoir.

Je devrai peut-être m'asseoir ? C'est idiot : je me suis justement levée pour qu'Ennis et Tomas puissent s'installer côte à côte. Pourquoi devrai-je retourner à ma position assise si rapidement ? Je ne suis pas malade, et je n'ai pas besoin de me reposer contre un dossier. Je suis juste... terriblement fatiguée. N'est-ce pas la fatigue qui me donne le tournis ? De toute manière, je n'ai pas besoin d'aide. Alors, je me redresse, j'essaye de me tenir droite et stable, je fais de mon mieux pour convaincre ceux qui m'entourent que je ne suis pas aussi fragile qu'ils ne le pensent.

Malgré tout, quand Tomas m'offre son siège, je n'hésite pas avant de venir m'y asseoir. Ce n'est pas parce que j'en ai besoin, simplement parce que c'est pour cela que je me suis levée : pour que Tomas puisse s'installer à ma place et moi à la sienne. Néanmoins, je sens, alors que mon corps se relâche sur l'assise, un certain soulagement ; même si je ne veux pas me l'avouer, tenir debout me prenait de l'énergie.

« Oui, » répondis-je à la question de l'ancien Serdaigle sans donner davantage d'indication. Je me souviens avoir mangé, tout comme je sais que je n'ai pas mangé beaucoup puisque je n'avais pas d'appétit. Comment en avoir pour son dernier repas ? Tout me semblait fade.

C'est seulement après avoir détourné le regard du couple qui me fait face que je prends conscience de la présence de la plus jeune à mes côtés. Je l'avais presque oubliée. Alors, le malaise que je ressens vis à vis d'elle revient délicatement, même si je tente de l'enfermer dans une cage.

Elle a des chocolats et des bonbons dans la main. Face à son visage tout rougissant, à la gêne qu'elle dégage, et en souvenir de l'inquiétude d'Ennis et Tomas, j'accepte à contre-cœur de prendre le sorbet citron que je déballe avant de le glisser entre mes lèvres. Je ne fais cela que pour qu'ils soient tous rassurés. Je n'ai pas l'air si mal, n'est-ce pas ? C'est simplement cette journée... J'ai l'impression qu'elle m'entraîne dans un torrent, me ballotte dans tous les sens, me brise les os à force de me frapper. Néanmoins, le goût du citron parvient à m'apaiser doucement, me rappelant ma mère. Il roule contre mon palais, réveillant mes papilles et la faim qui me secouait le ventre et que j'avais mise de côté.

Ce que je ressens n'est pas important. La faim, la fatigue, la nervosité, la tristesse, cela n'est rien. Depuis le lever du soleil, c'est ce que je me répète avec conviction. Chacun de ces petits poids qui pèse sur mon ventre, mes épaules, mon crâne, mon squelette tout entier ; chacun de ces petits poids n'a aucune importance. Je dois juste avancer, les oublier, et ce soir cela ira mieux. Mais Merlin, je commence à prendre peur en voyant les visages de ceux qui m'entourent, ces regards qu'ils posent sur moi. Mon corps me trahit lâchement. Il leur expose ces détails minimes comme s'ils constituaient d'énormes plantes carnivores. Oui, je suis fatiguée, affamée, nerveuse, triste, nostalgique, mais j'avance, je tiens debout, je m'en sors. Je ne veux pas inquiéter. Je n'en ai pas le droit.

Alors, assise, le dos droit, je me façonne le visage dans un masque de sérieux. Ils ne doivent pas voir en dessous. Ils ne reverront plus rien de ce qui est en dessous. Je vais bien, n'est-ce pas ? Je suis juste... Non, Merlin, je vais tout simplement bien.

Une présence chaude et réconfortante bondit sur ma cuisse. Puis, viennent les sensations de petites griffes sur ma robe, d'un poids mouvant sur mon corps. Ecco a sauté de la main qui le transportait jusqu'à moi. J'avais détourné le regard trop vite et manqué le sien. Et, le voir là, avec moi, comme toujours, cela me fait quelque chose tout au fond, cela renverse mon monde déséquilibré qui tangue tellement.

C'est comme une vague qui s'étale dans mon corps. Ce sentiment est très doux, chaud comme un soleil en plein hiver, agréable comme un sourire qui n'est destiné qu'à soi. Je glisse mes doigts dans les poils de mon rat, reprends petit à petit mon souffle, essaye de calmer le brouillard épais de sentiments qui m'encombre l'esprit. J'en oublie de remercier la Serpentard, pour Ecco et pour le sorbet citron. Je suis toute concentrée sur ces petits poils bruns et blancs qui jettent mon âme dans un silence apaisant. Et, justement, au fur et à mesure que le temps passe, je ne me rends pas compte que ce silence s'étale hors de moi, dans le compartiment. Je n'y fais pas attention. Je ne veux pas y faire attention.

Alors, c'est seulement après plusieurs minutes que, le visage plus serein, les sentiments ravageants plus lointains, je peux lever mon regard vers les autres élèves qui m'accompagnent, réfléchir correctement sans me débattre avec moi-même.

« Désolée, c'est ce jour... » Les mots m'échappent encore. Sont-ils restés à Poudlard ? Et la douleur de la séparation qui fait doucement son retour. Je n'arrive pas à croire que je n'y reviendrai plus, que tout est terminé, pour de bon, sans retour en arrière possible. « Il n'est pas facile, » confié-je dans un murmure.

Je tourne mon visage vers la plus jeune. « Merci pour Ecco et le sorbet citron. » Un sourire timide, fabriqué, tout débordant de fausseté. Je suis contrainte de m'obliger à étirer mes lèvres, je n'ai aucune force pour sourire sincèrement. La réalité me fait mal et je suis si fatiguée de m'y confronter sans cesse.

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique

13 oct. 2023, 10:54
Le regard planté dans l'horizon  PV 
La suite d'évènement sembla tirer la petite - première ou deuxième année, aucun des deux irlandais n'aurait sur le dire - de sa torpeur. En même temps, c'était compréhensible! Quoi de plus impressionnant que trois 'grands' dont une qui semblait prête à chuter à tout instant? La fillette donc - qui avait récupéré le rat d'Alyona - proposa quelques sucreries et l'écossaise en prit une assez petite mais au moins il y avait du sucre dedans. Et elle s'était rassise. La voyant ainsi, focalisée sur son petit animal sembla suffire à la Gryffondor et à son petit-ami qui prirent place sur la banquette en face des deux filles, épaules contre épaule, cuisses accolées, genoux se frôlant.

Comme tout semblait reprendre son cours, dans un silence qui, après avoir été quelque peu inquiet du côté du jeune couple, redevenait... non pas apaisant mais au moins serein. Une bulle dans laquelle ils avaient commencé à se fondre tous les deux, le garçon proposant sa main - paume tournée vers le ciel - pour que la châtain y glisse la sienne. Ce qu'elle fit dès qu'elle le vit, sourire asymétrique sur le visage, observant leurs doigts se lier avant de tourner son visage vers celui du jeune homme aux yeux clairs. Un moment qui fut interrompu de manière plutôt douce par celle qui faisait son dernier retour "
Je comprends." Lui répondit Tomas en la regardant dans les yeux. "J'ai du mal à savoir comment je me sens vis à vis de ça." Ajouta-t-il d'un voix atone avant de redevenir silencieux. Ennis n'avait pas pipé mot, se contentant d'une pression de la main. Elle même ne savait pas ce qu'il en serait dans un an, mais déjà, elle sentait des émotions contradictoires se manifester au contact e Tomas, mais aussi à l'idée que l'été prochain ne serait pas tout à fait pareil. Parce que dans une année, elle ne se préparerait plus à retourner à Poudlard.

7ème année RP - Préfète-en-Chef inRP de 09/47 au 05/01/48 - Préfète RP de 09/44 à 06/47 et de 01/48 à 04/49- Avatar par A. Davis