Après avoir pris chacune le temps nécessaire pour se remettre de leurs émotions, et surtout pour se préparer à ce qui aller suivre, elles s’étaient retrouvées un moment en salle commune avant d'enfin trouver le courage de se mettre en route pour l'infirmerie. Le chemin jusqu'au troisième étage s’était déroulé dans un silence écrasant, et même si elle n'avait aucune certitude à propos des pensées actuelles de sa camarade, celles d'Éli tournées en boucle entre son appréhension de revoir une nouvelle fois M.O'Belt dans ce lieu, et la peur de ressentir encore cette colère envers lui et envers tout ce qu'elle avait appris la bas.

Elle avait plus que tout envie que son amie aille mieux, et elle espérait qu'elle trouve là-bas le soutient qu'elle lui savait nécessaire d'avoir, mais en voyant la porte se dessiner au loin, Éli peina à cacher son inquiétude tant sa respiration s’accéléra d'un coup. Une fois face à cette fameuse entrée, elle lança un regard vers Lucia, imaginer son état à elle lui fit relativiser le sien. Malgré l'envie irrépressible qui la poussait à fuir sans réfléchir, à s’éloigner aussi loin qu'elle le pouvait de cet endroit, elle savait aussi que son amie comptait sur sa présence et son soutien pour avancer dans sa guérison, et qu'il était hors de question de faillir à cette responsabilité, pas maintenant.

Attrapant d'une main ferme celle de la jeune fille à ses côtés, autant pour lui donner de la force que pour s'en donner à elle, Éli s’efforça de sourire.

- T’inquiète M.O'Belt est super cool, et j'reste avec toi ok ?

@Lucia Varalta et @Diarmuid O'Belt, excusez moi pour ce cruel retard.

Lorsqu'Éli l'avait laissé partir, la jeune irlandaise mourait d'envie d'aller danser, pour vider toutes les émotions qu'elle avait du combattre, mais elle savait que ça aurait été contre-productif, et puis, elle lui avait promis. Lucia se dirigea donc vers la tour d'astronomie, où elle passa un premier moment à simplement observer ce qu'il se passait autour d'elle, et le soleil qui était en train de se coucher doucement. Les paysages l'apaisèrent encore un peu, et la solitude lui faisait du bien. Même si elle aimait être entourée, et qu'elle détestait le sentiment de solitude qui l'emplissait d'habitude, et d'autant plus ces derniers temps, le regard des autres était difficile dans cette période. A cet endroit, elle se sentait protégée, comme au dessus du monde réel, dans son monde à elle. Lucia en avait profité pour ressortir un carnet, qu'elle n'avait pas ouvert depuis longtemps, et elle raconta une nouvelle fois, comme avant, tout ce qui lui passa par la tête. Les larmes coulèrent une nouvelle fois, et mouillèrent un peu le carnet qu'elle avait entre ses jambes, même si elle l'enleva assez rapidement pour ne pas tout perdre.



Cette pause lui avait fait du bien et elle se sentait déjà mieux en retournant dans sa salle commune, pas loin d'Éli. La jeune rousse la trouva un peu dans ses pensées, comme souvent ces derniers temps, mais elle sentait que ce n'était pas le moment, ni pour elle ni pour sa camarade, elle laissa donc couler, et retourna dans son dortoir rapidement pour poser ses affaires, et ne garder que son carnet et retira son collier pour le mettre dans son sac. Elle savait qu'elle aurait besoin de le tenir dans ses mains pour s'apaiser devant l'infirmier, autour de son cou, ça serait bizarre, et même si ça lui faisait du mal de l'enlever puisqu'elle ne le faisait jamais, Lucia savait que c'était pour son bien.

Une fois retournée en salle commune, sa camarade prit assez rapidement la décision d'y aller, et Lucia ne répondit rien, à part un acquiescement de tête discret. Le trajet se fit dans un silence assez pesant pour la jeune irlandaise. Elle ne savait pas si elle devait parler ou pas, Éli semblait encore dans ses pensées, mais celles-ci semblaient encore plus lourdes que lorsqu'elle était arrivée dans la salle commune. La jeune irlandaise, décida de garder le silence lors des derniers mètres, le stress montait doucement, et elle attrapa son collier pour le blottir dans sa main, comme si son frère lui tenait la main, l'accompagnait. Elle ralentit un peu le pas à un moment pour respirer, puis retrouva rapidement le rythme de la brune. En la retrouvant, Lucia trouva Éli avec une respiration vraiment plus rapide que d'habitude, mais même si elle en mourrait d'envie, ce n'était absolument pas l'endroit d'avoir cette discussion que Lucia avait tant repoussée. Et puis, sa camarade finit par tourner son regard vers elle, la jeune pouffy essaya de cacher toutes les émotions qui la traversaient, mais elle savait qu'à présent, son amie savait lire dans ses yeux, et c'était certain qu'elle pourrait voir le stress qui était en elle, et d'autant plus avec le collier qu'elle serrait tellement fort dans sa main. Ses yeux étaient légèrement humides, et encore un peu rouges de toutes les larmes de la journées. Plein d'émotions la traversait, mais c'était la peur qui dominait, et le stress, l'angoisse. Mais ce n'était plus le moment de faire demi-tour.



Son amie devait avoir senti son stress puisqu'elle lui attrapa la main. A présent, elle avait son frère dans une main et une de ses amies les plus proches dans l'autre, ils seraient là pour la protéger, enfin, le danger étant en elle, c'était un peu moins sûr, mais ils pourraient être là pour elle tout de même. Le sourire d'Éli et la phrase qui l'accompagnait rassura Lucia un peu plus, elle ne remarqua pas qu'il semblait faux, sa présence était suffisante. Elle acquiesça une nouvelle fois avant de se laisser porter pour suivre son amie.

A tout moment son amie pouvait décider de rebrousser chemin, et de fuir ce lieu dont elle avait pourtant besoin. Resserrant un peu plus la pression de sa main sur celle de Lucia, Éli poussa de l'autre la porte qui les séparés encore de l'infirmerie, bien décidée à ne pas lui laisser le temps de changer d'avis.

Le lieu n'avait pas changé depuis sa dernière visite, et tout lui rappelait encore des souvenirs chargés en émotions contradictoires, mais elle avança d'un pas ferme et déterminé, entraînant à sa suite sa camarade plus craintive dans la salle d'attente. D'un coup d’œil elle visualisa tout de suite que le bureau de M.O'Belt était fermé pour l'instant. Pas de chance. Elle espérait au fond qu'il ne soit pas pris dans un rendez vous trop long, elle savait la difficulté qu'avait eut Lucia pour accepter de venir ici, et elle savait aussi que l'attente décuplerait encore plus son appréhension.

- On va devoir attendre, j'crois qu'il y a déjà quelqu'un. La poufsouffle fit quelques pas vers l'un des sièges disposé autours de la petite table, puis elle lâcha la main de Lucia pour s'y installer tout en incitant sa camarade à faire de même. Tu veux t’asseoir ? On peut lire un truc si tu veux... Attrapant l'un des magazine pour commencer à le feuilleter, elle s’arrêta sur la page des jeux. Oh r'garde y'a un mots croisé magique, on essaye ? Surjouant l’intérêt de la grille fléchée, elle exagéra un sourire une fois de plus, tout les prétextes étaient bon à prendre pour lui faire penser à autre chose en attendant que l'infirmier ne les appellent.

@Diarmuid O'Belt les filles attendent votre appel.

Aussitôt arrivé, aussitôt avec un patient. Heureusement qu'il revenait à l'infirmerie dix à quinze minutes avant l'heure à chaque fois pour avoir le temps de discuter avec Ruby et se changer, sinon, en période hivernale, ils auraient de grosses difficultés à communiquer entre deux patients. Généralement, cela leur prenait une vingtaine de minutes, mais le jeune qu'il avait pris en charge avait eu besoin de parler. Diarmuid n'était pas psychomage, mais en l'occurrence, certains ressentait le besoin de lui faire part de leurs soucis et interrogation plutôt qu'à Mia. Tant qu'il se sentait en capacité de les aider, il le faisait, quitte à les rediriger vers sa collègue au besoin.

Aussi, cette consultation pris plus de trente minutes ce qui était assez inhabituel. Mais au moins, maintenant qu'il ouvrait la porte pour que l'adolescent s'en aille, ce dernier savait qu'il pouvait revenir lui parler pour ne pas s'enliser dans ses inquiétudes. Tout juste le garçon salué, le regard du médicomage embrassa la salle d'attente et tomba sur deux Poufsouffle, l'une qu'il connaissait bien accompagnée d'une fille de son âge aux cheveux flamboyant mais le visage défait. "Bonsoir Misses. A qui est-ce le tour?" Demanda-t-il puisqu'il ne savait pas si elles étaient venues ensembles - ça arrivait parfois qu'un ou une camarade vienne en soutien - ou si elles avaient toutes les deux besoin de le voir. Élisabeth ne venait plus que pour le strict nécessaire depuis le diagnostic de la cause de ses migraines mais elle pouvait faire une rechute et très bien le dissimuler, il le savait aussi.

Lucia avait accepté de remplir la grille de mots avec elle, même si elle semblait l'avoir fait plus par politesse envers son amie que par volonté de se distraire. Sa participation très superficielle n’était qu'un écran de fumée pour dissimuler le mal être qui la submergée de plus en plus. Éli connaissait bien ce sentiment pour l'avoir vécu elle aussi, et savoir que ce que l'on a cruellement besoin et aussi quelque chose que l'on redoute terriblement n’était vraiment pas une choses facile à accepter. Mais son amie était là, elle avait fait le plus dur et il était hors de question qu'elle l'a laisse reculer maintenant.

- J'ai !!! B-O-M-B-A-B-O-U-S...

Les deux filles n'eurent pas longtemps à attendre pour que la porte du bureau de M.O'Belt ne s'ouvre, le patient précédant en sortit, et l'infirmier tourna enfin son regard dans leur direction. Éli se crispa d'un coup en entendant la question posée, elle n’était pas une patiente cette fois, pourtant elle en ressentait toute l'appréhension, elle se souvenait de chaque étapes qui l'avait menait jusqu'au diagnostic. Ce n’était pas si simple d'être là, devant lui sans savoir, et elle ne laisserais pas Lucia vive ce genre d'angoisse seule. Hésitant à répondre à sa place, la jeune fille finit par capituler en voyant que sa camarade n'oserait surement pas le faire.

Respirant un grand coup, elle se leva et d'un regard incita Lucia à suivre son geste.
- Bonsoir M'sieur. Non, non moi ça va, j'accompagne juste Lucia, j'pense qu'elle a besoin de vous, elle est pas très très bien en c'moment.

Lucia avait beau essayer de se concentrer sur le jeu proposé par Éli, mais elle n'y arrivait pas vraiment. Son cerveau se tordait dans tous les sens et elle sentait l'angoisse l'envahir vraiment. Même ces derniers mois, c'était rare qu'elle soit arrivée à ce niveau d'angoisse. La journée commençait vraiment à la vider de son énergie, entre la discussion du début d'après midi qui avait été très difficile, et là ses émotions qui revenaient la titiller, elle sentait que ce rendez-vous allait être long et douloureux. Lucia serrait de plus en plus la pression sur le collier, et ses jambes se contractaient de plus en plus au fil que le temps passait. Et même si le "j'ai" de son amie l'avait détendue quelques millisecondes, ainsi que sourire, l'entrée de l'infirmier n'avait fait qu'augmenter à nouveau son stress. La jeune irlandaise rêvait de faire demi-tour, mais ce n'était pas vraiment possible.

Lorsqu'il demanda pour qui c'était, Lucia n'eut pas la force de répondre, elle était beaucoup trop tendue, et ses émotions commençaient à la contrôler de nouveau. Elle savait qu'elle devait faire face mais c'était tellement difficile. Et plus les émotions montaient, plus les mauvais souvenirs des années précédentes remontaient, et moins elle arrivait à contrôler ce qu'il se passait. La rousse remercia intérieurement Éli d'avoir répondu à sa place. Même si la fin de sa phrase sonnait comme un nouveau coup de massue, en pratique, c'était juste la vérité même si Lucia n'aimait pas l'admettre. Elle releva intérieurement le "moi ça va" par lequel son amie avait débuté sa phrase, mais sa tête n'était pas prête à l'analyser pour le moment, et cette information fut donc mise de côté dans un coin de sa tête.

Lorsqu'elle croisa le regard d'Éli, Lucia baissa son regard aussitôt mais essaya de lui sourire tout de même, comme pour la remercier, même si celui-là sonnait un peu faux pour le moment. Elle suivit sa camarade en se levant à son tour, et essaya de montrer le moins possible ses jambes qui tremblaient et son équilibre qui semblait assez précaire.

A sa question, ce fut sa patiente la plus régulière qui répondit en expliquant qu'elles étaient ici pour sa camarade prénommée Lucia. Le regard de Diarmuid, alors dirigé vers Elisabeth, passa sur la rousse installée à ses côtés. Outre le visage totalement fermé, il notait plusieurs signe d'inconfort dont le regard vers la châtain mais aussi la sensation qu'elle donnait qu'elle allait choir à tout moment alors qu'elle se levait pour suivre sa camarade et venir dans sa direction. "Très bien, entrez." Les invita-t-il à le suivre, quoiqu'il attendit à la porte pour qu'elles passent devant lui et qu'il puisse la fermer. "Accompagnez votre amie sur la table d'auscultation." Lucia avait tellement l'air mal qu'il préférait limiter se déplacements.

Lorsqu'elle fut allongée - du moins il préférait qu'elle le soit plutôt que de la voir assise dessus - il commença par expliquer. "Miss Willis peut rester au début mais à un moment il faudra qu'elle sorte." Il y avait aussi l'option qu'elle soit de l'autre côté du paravent encore grand ouvert, avec possiblement un charme pour qu'elle n'entende pas les échanges, mais s'il pouvait l'éviter, il le ferait. Et s'il acceptait qu'elle soit là en soutien, il voulait maintenant que ça soit l'autre fillette qui parle pour expliquer ce qu'il se passait.

- "Miss?" Reprit-il donc doucement et en l'observant sans pour autant chercher à tout prix à capter ses yeux dans les siens. "Vous pouvez me donner votre nom s'il vous plaît." Il attendit de l'avoir et poursuivit: "Qu'est-ce qui a poussé Miss Willis à vous conduire ici, vous sauriez me dire?" Après tout, Elisabeth avait plus ou moins sous-entendu qu'elle était celle qui avait convaincu la deuxième de se rendre jusqu'à l'infirmerie.

Lucia suivit les mouvements indiqués par l'infirmier. Son stress était toujours présent, mais elle essayait de se concentrer sur la présence d'Éli, et sur le collier de son frère dans sa main. Elle arrivait à présent à presque calmer sa respiration, et son stress extérieur, enfin presque. La jeune irlandaise s'assit sur la table d'auscultation désignée par l'homme. Elle hésita à s'allonger, mais elle se sentait déjà tellement faible d'avoir à demander de l'aide pour si peu, que suivre une conversation allongée ne lui inspirait vraiment pas confiance.

Lorsque l'infirmier expliqua que la brune devrait partir à un moment, cela augmenta brutalement le stress de Lucia. Elle avait accepté de venir parce qu'elle était là, et parce que pour Éli, la présence de Lucia ici était l'endroit adapté, mais l'irlandaise n'avait pas encore vraiment digéré ni accepté l'information. En fait, elle n'y croyait pas encore vraiment, même si son état pouvait montrer le contraire. Elle se sentait tellement faible, et fragile d'être ici, alors que d'autres avaient certainement plein de meilleures raisons d'être là, et même si Éli lui avait répété le contraire, cela ne suffisait pas.

Lucia acquiesça tout de même d'un léger signe de tête, toujours le regard porté vers le sol. Ses jambes ne tremblaient plus vraiment, à présent qu'elle était dans une position plus stable, et non plus en équilibre sur le sol. Mais son stress était toujours aussi présent, et ses émotions toujours aussi peu discrètes. Tout ce que Lucia détestait.

Lorsque l'infirmier se tourna vers elle, la jeune irlandaise fut encore plus mal à l'aise et commença à rougir. Il fallait qu'elle donne son nom, ça normalement, elle était capable de le faire, en tout cas, contrairement à d'autres questions qu'il pourrait poser par la suite, elle connaissait la réponse. Elle inspira un grand coup, et tout en gardant son regard au sol, légèrement en direction d'Éli, elle répondit avec quelques difficultés.

- Lu, Lucia. Euh.. Lucia Varalta.

En effet, les questions se compliquaient par la suite. Pourquoi elle était ici, ou plutôt, pourquoi Éli l'avait conduite ici ?

- Euh.. Oui, je crois.

Lucia laissa un court instant s'écouler, et reprit, lançant des informations dénuées de contexte, essayant de vider les quelques réponses qu'elle avait, en gardant les dernières pauvres protections qui lui restaient, et qu'elle souhaitait garder le plus longtemps possible.

- Bah, y a la danse, et les repas, et puis les larmes et le parc. Enfin, je suis fatiguée, mais je sais pas. Et puis mon corps, et mon cerveau aussi, les cours, c'est difficile, et les sortilèges, je sais pas trop, c'est différent, pas comme avant, mais je sais pas pourquoi. Ca a changé, d'un coup, et j'ai envie de danser.

Elle avait parlé assez vite, et en même temps d'un ton très hésitant, respirant à chaque virgule, à chaque point. Elle sentait les larmes monter et ses doigts commençaient à se triturer dans tous les sens, mais c'était un peu mieux que lors du début de l'après-midi.

Ce n'était pas simple pour Éli, ça ne l'était jamais pour elle lorsqu'il s'agissait d'entrer dans cette pièce, mais cette fois tout avait un autre aspect. Elle y entrait pour Lucia, et en ce sens elle avait l'impression pour une fois de venir un peu moins à contre-cœur. La salle de consultation était exactement la même, mais elle semblait beaucoup plus positive, la table d'auscultation vers laquelle elle accompagna son amie, devenait le soutiens nécessaire et bienvenu pour le corps affaiblis de Lucia, et cette vision remplaça quelques secondes son propre souvenir, tremblant et angoissé, qu'elle associait encore à ce lieu.

La Poufsouffle pouvait ressentir les émotions bien trop fortes qui parcourait sa camarade, bien sûr qu'elle savait que Lucia devrait faire une partie du parcours seule, mais les mots de l'infirmier posèrent les choses clairement et définitivement entre elles, et Éli tourna un regard qui se voulait rassurant vers son amie. Elle s'était mise légèrement à l'écart, pour laisser la place libre à M.O'Belt et ne pas déranger leur échange, mais elle savait que Lucia avait vraiment besoin de force, de soutien, et elle ne comptais pas la laisser tomber. Lorsqu'il demanda à Lucia de lui expliquer le pourquoi de sa venue, Éli l'encouragea d'un signe de tête, comme pour lui dire " va y... tu peux le faire !".

Des mots fragiles, maladroits et désorganisés sortaient de la bouche de la jeune fille, lancés sans vraiment prendre une direction claire et compréhensible pour l'infirmier, mais ils sortaient et c'était déjà une avancée majeure pour la jeune fille qui était restée si longtemps mutique sur ses problèmes.

Un sourire aux lèvres, Éli savait que M.O'Belt saurait trouver les mots. Malgré tout ce qu'elle avait pu lui reprocher, à tort, elle était très admirative de l'infirmier, et de sa capacité à trouver comment sortir les choses les plus douloureuses chez les gens, tout en les rendant un peu moins lourdes à vivre. Elle était persuadée qu'il soignait le corps autant que l'esprit, et ce n'était pas pour rien qu'elle avait spontanément pensé à lui lorsqu'elle avait saisi le problème chez son amie. Il était devenu une personne ressource pour Éli, même si elle ne le lui rendait pas toujours correctement, elle espérait qu'il soit autant bénéfique dans la vie de Lucia qu'il l'était dans la sienne.

Sentant son amie au bord du précipice, submergée par ses émotions, Éli se permis de s'approcher pour poser sa main sur celle de Lucia. Même lorsqu'elle n'arrivait plus à parler, le contact avait toujours était bénéfique entre elles, et la Poufsouffle espérait que ce simple geste permettrait à la jeune patiente de poursuivre ce rendez vous avec un peu plus de force. Elle aurait aimé sentir la main de Lukas, ou de Constance l'année dernière, rien n'aurait été pareil si elle avait vécue les choses entourée de ses amis, et elle ferait tout pour que Lucia ne sente pas seule.

@Lucia Varalta, @Diarmuid O'Belt

Tout semblait difficile pour la rousse. Même lui faire part de quelque chose d'aussi simple que son nom et son prénom. Cela traduisait le mal-être dans lequel elle pouvait se trouver actuellement. Un état dont il allait falloir l'aider à sortir. Car rien ne pourrait se faire sans elle. Il avait laissé venir les premières informations comme elle passait la barrière des lèvres de Lucia. Tout comme il avait laissé Elisabeth venir se placer près d'elle. Après tout, s'il l'avait autoriser à assister à une partie de cette consultation, ce n'était pas juste pour faire une mesure d'exception pour une élève qui - malgré un comportement parfois en opposition - avait réussi à créer une relation qui allait au delà de celle avec un patient, sans toutefois qu'il puisse la considérer autrement que comme une élève.

Le regard de Diarmuid ne lâcha pas celui de celle qui tentait de lui expliquer ce qui lui arrivait. Pour tenter lui, de comprendre. "Je vais essayer de reformuler, vous me dites si je me trompe. En secouant la tête si c'est plus facile. D'accord." Il attendit sa réponse puis fit sa traduction de ce qui venait de lui être raconté. "La danse est une passion et vous ne pouvez plus en faire." Ca semblait être un problème à part entière. Mais il y avait le reste. "En ce moment vous ressentez de la fatigue et donc des difficultés à suivre les cours. Et à lancer des sorts." Voilà, trois éléments pour commencer. Pas plus. Et puis l'histoire des pleurs et du parc, il devait bien se l'avouer, il ne voyait pas de cohérence avec le reste.