Fraîchement débarqué de Poudlard, Alexander n'avait pas eu le temps de se reposer depuis que le Poudlard Express était arrivé à quai. Une fois arrivé à Millport, il avait - sans rechigner - été embarqué par sa cousine Sarah et sa tante Rachel dans une herculéenne tâche d'équilibriste. Aider les employés et sorciers détachés pour la journée tout en surveillant les lieux et la petite Alice, ça, c'était du sport. À peine ses affaires et Basil déposés dans sa chambre, le Serpentard avait pu constater l'installation en cours d'un comptoir de bar provisoire au fond de la grande pièce à vivre du rez-de-chaussée. Tout en avançant dans le Manoir et dans ses tâches, l'adolescent prenait le soin de saluer au moins une fois chaque sorcier et sorcière qu'il croisait pour la première fois, comme celle qu'il comprit être la gérante des Trois Balais en entendant une conversation de sa tante. À un moment, Alexander fit une petite pause, pendant laquelle il put observer Sarah surveiller du coin de l'œil la transformation de la salle à manger en salle de réception pour la soirée toute proche.

En milieu d'après-midi déjà, le rez-de-chaussée du manoir, étage qui allait accueillir les invités pour la nuit, n'avait plus rien à voir avec ce que l'enfant avait connu toute sa vie. En plus du comptoir aux boissons du fond, un espace convivial de fauteuils et canapés avait été établit autour de la cheminée principale, tandis qu'il avait au contraire était dégagé tout autour de l'entrée : ne restait plus que de part et d'autre un piano à queue et quelques instruments, devant les grands escaliers déjà bloqués d'un ruban. Non loin, Rachel avait même aidé à disposer quelques tables de jeu où elle-même aurait sûrement dans la soirée l'occasion de dépouiller d'autres membres de la famille éloignée. Au loin d'ailleurs régnait encore le bruit des cuisines où s'affairaient plusieurs sorciers, conséquence de l'emploi par la famille du restaurant La Wyvern Mystique comme traiteur de l'évènement. Le reste de la pièce principale se composait désormais de petites tables rondes dressées et drapées d'un vert et blanc plus pâle que l'emeraude profond des lieux. Fort heureusement, il n'y eut aucun incident à signaler de toute l'après-midi. Une seule fois, il tiqua en reconnaissant l'une des serveuses embauchées pour la journée, et pour cause, reconnaissant là l'ancienne psychomage du château. Là encore, il la salua simplement, sans faire de commentaires : la vie d'autrui ne le concernait pas.

Heureusement, les membres de la famille Joyce restés au manoir n'avaient pas à se soucier de l'extérieur. Moïra, avant son départ pour la réunion du clan au solstice d'hiver, avait déjà pris le soin de mettre en place une arche florale jusqu'aux portes de la bâtisse. La température hivernale avait au moins la bonté de faire en sorte de ne pas avoir à embellir davantage le reste du domaine. Et, un peu avant dix-huit heures, alors que le manoir était enfin prêt à accueillir ses invités, Moïra franchit la porte principale pour être accueillie par la chaleur bienfaisante des lieux, tranchant avec l'extérieur. Comme prévu, elle était accompagnée de la plupart des autres membres adultes du clan O'Landeir, grande-tante Géileis en tête. Quelques instants plus tard à peine, c'est ses propres parents qu'Alexander put accueillir, de retour avec sa seconde pair de grands-parents, Patrick et Marina Langton.

- Grand-père, Grand-mère, Père, Mère, cela faisait longtemps. J'ai plaisir à vous retrouver aujourd'hui.

À cette seule déclaration, Ophelius et Irina Joyce prirent leur enfant dans les bras, tandis que les grands-parents se mettaient eux aussi au chaud, l'une en fronçant les sourcils, l'autre en hochant légèrement la tête en direction d'Alexander. La famille proche étant désormais au complet, il ne restait désormais que le principal : accueillir les invités, issus d'alliances plus lointaines. Enfin, dix-huit heures sonnèrent.

Actions et présences nécessaires vue avec Carry Harrison, Elly Fullow et Angie Miller. Du côté de la famille Joyce, sentez-vous libres d'interagir avec n'importe qui !

Point de vue de Dakota

Ce soir-là, la famille Wyatt avait été invitée à venir fêter Yule chez les Joyce, une influente famille de sorciers de ce qu’en savait Dakota. Ils devaient cet honneur à l’aîné, Weston, qui avait pour petite-amie une de leur cousine éloignée. Il avait toujours été très secret sur sa relation avec Thiten, même lorsqu’il était encore à Poudlard. Dakota n’avait appris que récemment qu’ils étaient ensemble mais ça durait apparemment depuis un an déjà. Elle en voulait un peu à son frère de ne pas l’avoir mise dans la confidence, elle qui lui disait tout. Il n’en avait cependant parlé à personne d’autre, ce qui la rassura sur la place qu’elle tenait dans la vie de Weston.

Pour l’occasion, sa mère lui avait acheté une magnifique robe de soirée noire brodée par endroits de sequins argentés. Elle portait également un fin et long collier en or. La Gryffone était impatiente de participer à cette soirée et surtout de rencontrer la petite-amie de Weston. Qui avait donc pu être assez bien pour qu’il accepte de penser à autre choses qu’à ses études ? Elle devait sans doute être exceptionnelle. Dakota connaissait un peu Alexander qui était aussi en troisième année, mais pas assez pour penser qu’elle aurait un jour l’occasion de venir chez lui.

Freya avait failli laisser ses trois frères cadets à la maison avec Frances, trop petits selon elle pour se genre d’évènements mondains. Mais tout le monde avait tellement insisté, arguant qu’il y aurait probablement beaucoup d’autres enfants, qu’elle avait capitulé. Après tout c’était Yule, journée qui se devait d’être fêtée en famille.

Ils arrivèrent donc devant l’imposante demeure tous les neuf, vêtus très élégamment pour l’occasion. Freya, égale à elle-même, était splendide, elle rayonnait littéralement. Plus elle grandissait, plus il devenait complexe pour Dakota de vivre aux côtés d’une mère qui attirait tous les regards. Oui, elle l’aimait, elle l’admirait même, mais pourrait-elle seulement songer à l’égaler un jour ? Elle en doutait. Elle essayait malgré tout de ne pas trop s’en soucier et de plutôt veiller à devenir elle-même.


Point de vue de Weston

Enfin Weston allait rencontrer la famille de Thiten, ce qui ne signifiait pas rien pour lui. Il allait aussi pouvoir lui présenter sa propre famille, ce qui représentait un grand pas dans leur relation. Si Moïra Joyce avait cru bon de les inviter, c’était sans doute qu’elle approuvait leur relation. Ce qui ne l’empêchait pas d’être légèrement nerveux. Il s’inquiétait en réalité surtout pour sa mère, encore plus exigeante que lui, si c’était possible. Il ressentait un réel besoin d’obtenir son approbation. Mais il ne doutait pas que Thiten saurait la séduire.

Ils se connaissaient depuis plus de deux ans maintenant et il l’avait aimée au premier regard. Jamais il n’aurait pensé que l’amour fou serait son genre mais il faut croire que ce n’est pas quelque chose que l’on décide. À l’extérieur, il n’en laissait bien sûr rien paraître, avec une maîtrise de soi toujours irréprochable. Elle était venue le trouver, au début de sa sixième année pour lui demander conseil sur les sortilèges végétaux offensifs et depuis ce jour, il avait tout fait pour passer le plus de temps possible avec elle. Elle n’était qu’en quatrième année à ce moment-là et il n’avait jamais rien laissé paraître de ses sentiments, même si son regard le trahissait parfois, quand ils étaient seuls. Ils passèrent une année ainsi, jusqu’au bal de Yule 2047 durant lequel un baiser vint immortaliser l’instant.

Aujourd’hui, il avait quitté Poudlard et avait moins d’occasions de la voir, mais son amour n’avait pas faibli. Cette soirée leur appartenait. Il s’avança sur le porche et sonna à la grande porte d’entrée, suivi de ses parents et de ses frères et sœurs.

Reducio Merinda Swart, 13 ans	Reducio Jack Swart, PNJ non-validé, père de Merinda, 36 ans	Reducio Talya Swart, PNJ non-validé, mère de Merinda, 36 ans	Reducio Octavius Swart, PNJ non-validé, frère de Merinda, 10 ans
Reducio Tom Swart, PNJ non-validé, frère de Merinda, 7 ans	Reducio Carrie Swart, PNJ non-validé, sœur de Merinda, 4 ans	Reducio Sheilah Swart, PNJ à faire valider, petite sœur du grand-père paternel de Merinda & femme du patriarche Joyce, 54 ans	Reducio Steve Clark, PNJ non-validé, cousin de Merinda & fils d'Audrey et James, 12 ans
Reducio Julian Clark, PNJ non-validé, cousin de Merinda & fils d'Audrey et James, 12 ans	Reducio Ashley Clark, PNJ à faire valider, cousine de Merinda & fille d'Audrey et James, 16 ans	Reducio James Clark, PNJ non-validé, mari d'Audrey, 40 ans	Reducio Audrey Clark, PNJ non-validé, sœur de Jack & femme de James, 39 ans
Reducio Bradley Swart, PNJ non-validé, grand-père paternel de Merinda, 63 ans	Reducio Joy Swart, PNJ non-validé, grand-mère paternelle de Merinda, 62 ans	Reducio Clayton Swart, PNJ à faire valider, arrière grand-père paternel de Merinda, patriarche, 84 ans	Reducio Eilwenn Swart, PNJ non-validé, arrière grand-mère paternelle de Merinda, femme de Clayton, 83 ans

Avant la soirée...

Cela faisait deux mois que Merinda savait que 1) ses vacances de Noël seraient gâchées cette année, que 2) ses parents étaient toujours aussi lâches, et que 3) Clayton Swart, le patriarche de la famille, était vraiment chiant. Effectivement, la serpentard avait appris deux mois auparavant, par hibou de ses parents, que son projet de rester à Poudlard pendant les vacances pour profiter des fêtes avec Orlaith était impossible, et qu'elle devrait rentrer chez elle obligatoirement. Et tout ça à cause du patriarche de la famille, le vieux croûton aux idées racistes anti-Nés-Moldus, qui d'ailleurs avait commencé à remplir toute la paperasse pour inscrire sa famille dans le registre des Sang-Purs de Grande-Bretagne ! Contre l'avis de toute la descendance de son fils aîné !
Et voilà qu'en octobre, il recevait un hibou des Joyce, l'invitant lui et toute sa descendance à une soirée pour fêter Yule entre familles liées. Merinda ne savait auparavant pas du tout qu'elle était reliée à Alexander Joyce Jr, un troisième année qu'elle croisait parfois en salle co, et le fait qu'il soit la cause de ses vacances gâchées ne le fit pas monter dans son estime.
Ainsi, Clayton ne voulant aucun absent de sa descendance, et les parents de Merinda n'osant finalement pas contester l'avis du patriarche une nouvelle fois, la jeune métisse fut contrainte de prendre le Poudlard Express ce 21 décembre, après avoir pester une dernière fois sur sa famille avec Orlaith, et en promettant à sa meilleure amie d'échanger par lettre pendant ces vacances. Dès l'arrivée à la gare, Merinda fut récupérée par son père qui était venu seul - le reste de la famille était en train de se préparer pour la soirée, ce qui était une très mauvaise nouvelle, puisque la jeune fille aux cheveux courts n'avait aucune envie de se préparer pour une soirée de riches. Jack attrapa sa fille par la main et les fit transplaner jusque chez le patriarche.
"Mais qu'est-ce qu'on fout là !?" s'exclama Merinda en atterrissant dans le Manoir de son arrière-grand-père.
Son père serra soudain son emprise sur le bras de sa fille avant de l'emmener jusque sous les grands escaliers, où il n'y avait personne.
"Ecoute-moi Merinda, commença-t-il d'un air très sérieux. A partir de maintenant, tu vas arrêter de te plaindre de tout, et tu vas essayer d'être respectueuse avec tous les gens que tu vas croiser. Ne ridiculises pas la famille devant tout le monde."
Merinda était choquée par la réponse de son père : ils étaient chez Clayton, le patroarche anti-Nés-Moldus ! Les gens comme lui ne méritaient aucun respect !
"Être respectueuse avec tous les gens que je vais croiser !? Non mais tu blagues là Papa ! Tu te rappelles chez qui on est et où on va ce soir ? On est chez Clayton Swart, le vieux raciste anti-Nés-Moldus qui a voulu empêcher ton mariage avec Maman quand il a su que Llo était mariée à une Moldue ! Et ce soir on va à une fête mondaine avec tout plein de vieux riches comme lui ! C'est pour éviter les gens comme ça que tu as démissionné de ton travail en tant que Sorcier d'Elite de la Brigade Magique quand le Conseil a prit le pouvoir ! Tu t'es retrouvé au chômage pour éviter des gens comme eux, avant de trouver miraculeusement un poste de Chercheur en Magie Blanches et Noires et d'être pris juste avant le début de l'année scolaire ! Et maintenant, tu veux que je sois respectueuse avec eux !? On dirait que t'as oublié leur idéologie suprématiste !
- Justement, je n'ai pas eu ce poste miraculeusement, Merinda !"
La Serpentard ouvrit de grands yeux. Ca voulait dire quoi ça ?
"C'est-à-dire ?"
Jack prit une grande inspiration, comme s'il allait avouer un lourd secret, puis il lâcha de but en blanc :
"C'est Clayton qui me l'a trouvé.
- Quoi !? S'était exclamée sa fille, terrifiée. Nan mais tu blagues là Papa, c'est faux, dis-moi que c'est faux !"
Aucune réaction de Jack ne vint démentir ses propos.
"Mais tu te rends compte de ce que t'as fais !? Explosa Merinda. Est-ce que tu réfléchis des fois avant d'agir ? Tu lui as donné la famille entière en acceptant ce putain de poste !
- MERINDA ! Ne me parle pas comme ça !
- Je te parle comme je veux Papa, t'as déconné MERDE ! Maintenant on est obligés de se farcir ses petites soirées mondaines et son idéologie de merde pour pas que tu perdes ton boulot ! D'ailleurs tu sais quoi, je m'en fous de ton poste, je vais faire tout ce que je peux ce soir pour que tu le perdes et qu'on soit libérés de l'emprise de ce foutu patriarche !
- Tu ne peux pas faire ça ! Je vais pas juste perdre mon boulot comme si j'avais démissionné ! Il va me faire virer puis répandre n'importe quelle rumeur sur la famille pour nous humilier, si on ne lui obéit pas !"
Merinda prit sa tête dans ses mains, furieuse.
"Tu crois que ça m'importe, ce que pensent les Sang-Purs friqués de la famille ? Je m'en contre-fiche, ça va pas m'empêcher de gâcher cette soirée !
- Mais merde Merinda, réfléchis ! Les Sang-Purs sont des personnes influentes, s'ils se mettent à avoir un avis négatif sur la famille, je retrouverai plus jamais de boulot ! Ils pourraient même essayer de faire perdre son poste à ta mère, ou je-ne-sais-quoi d'autre !
- Mais t'es vraiment con, c'est pas possible, pourquoi t'as accepté merde !
- Merinda, respecte-moi, je suis ton père ! S'était énervé Jack.
- Mais pourquoi je te respecterai !? T'as foutu la famille dans la merde, on dépend de Clayton maintenant ! Tu veux que je sois heureuse parce que si on se sort pas de cette merde avant, d'ici quelques années je me retrouverai avec un carnet de prétendants Sang-Purs dans les mains, et il voudra me marier à Alexander !?
- Arrête Merinda ! Et on est déjà liés au Joyce je te rappelle.
- Il s'en fout, c'est tous des cosanguins les Sang-Purs de toute façon, c'est pour ça qu'ils déraillent !"
Merinda soupira de rage avant de demander :
"Papy Bradley et Nyirakuru sont au courant ?
- Non. S'ils sont là c'est parce qu'avec Audrey on les a poussé à venir en leur disant que c'était le meilleur moment pour tenter de discuter avec Clayton par rapport au Registre.
- Donc Tat'Audrey est au courant.
- Elle me soutient."
Merinda eut un rire sarcastique.
"Elle a dû t'engueuler en l'apprenant ! Quand tu dis qu'elle te soutient ça veut juste dire qu'elle essaie de t'aider pour que tu t'écroules pas totalement dans ta merde.
- Je t'ai dis de me respe...
- Chut ! Quelqu'un arrive."
Des pas se faisaient entendre, et après de longues secondes, Clayton Swart apparut, ses cheveux blond platine impeccablement plaqués sur son crâne, son corps élancé et droit comme un i dans un costar-cravate blanc à en éblouir Merinda, et ses yeux bleus glacés fixant tour à tour le père et la fille. Il s'avança ensuite en tendant la main à Jack.
"Jack, quel plaisir de te voir, dit le patriarche de sa voix lente et dure, avant de se tourner vers la jeune fille et de la détailler de haut en bas, ce qui mit Merinda très mal à l'aise. Ta fille aînée, je suppose. Enchanté Merinda. Je te voyais plus... féminine."
La Serpentard baissa les yeux sur la main que lui tendait Clayton, mais ne la serra pas.
"Je vous voyais plus imposant."
Sa réplique sembla faire rire le patriarche, ce qui la vexa, même si elle n'en montra rien.
"Bien. KIRI !"
Le vieil homme claqua des doigts, et une elfe de maison accourut.
"Nous avons prit du retard, tu vas avoir moins de temps que prévu pour t'occuper de cette jeune fille, mais je veux qu'elle soit aussi splendide que si tu avais une heure de plus."
L'elfe de maison s'inclina et fit un geste de la main pour inviter Merinda à monter les escaliers. La Serpentard comprit que les tenues de soirée avaient été choisies par Clayton de manière à ce que sa famille renvoit l'image qu'il souhaite renvoyer.
"Je vous préviens : je n'accepte aucun maquillage et je ne porterai jamais de robe, dit Merinda à Clayton avant de commencer à monter l'escalier.
- Tu vas donner du fil à retorde à mon elfe. Obéis à cette fille, Kiri, mais n'oublie pas que c'est moi ton maître. Mes ordres sont supérieurs aux siens."
L'elfe de maison mena Merinda dans une pièce où se trouvaient de nombreux tissus, beaucoup de robes, de miroirs, de maquillage... Tout ce que la deuxième années détestait. Heureusement, il y avait quelques rares pantalons. Kiri lui fit enfiler plusieurs tenues, et arrêta finalement son choix sur un top vert foncé avec un pantalon de soirée de la même couleur, et une ceinture noire. Merinda demanda à ce que le haut couvre son ventre, mais l'elfe de maison répondit que c'était la volonté du maître. On devait voir ou son ventre ou son décolleté. Génial, pensa Merinda, il veut déjà que j'attire les mecs Sang-Purs...
Une fois qu'elle fût prête, la Serpentard demanda où était le reste de la famille, et Kiri l'amena à un palier où elles retrouvèrent Talya, Jack (qui portait désormais un costar-cravate blanc), Octavius, Tom, Carrie, et même la famille d'Audrey, et les grands-parents. Ashley avait l'air de se cacher derrière sa mère, et Merinda la rejoint donc. En voyant la tenue de sa cousine,le rouge monta aux joues de la Serpentard. Elle savait que la sixième année adorait les tenues féminines, mais elle n'était pas du genre à exhiber autant de peau nue. En y regardant de plus près, Merinda remarqua que sous le maquillage, les yeux de sa cousine était encore légèrement rougis.
"Que s'est passé, pourquoi as-tu pleurer ? S'inquiéta-t-elle
- Clayton m'oblige à porter ça... J'ai 16 ans, il veut essayer de me caser avec un Sang-Pur. Maman a réussi à négocier, de base la robe était encore plus courte et y'avait un décolleté en V très prononcé...
- C'est un pervers, je le hais, grinça Merinda. Reste avec moi pendant toute la soirée au cas où, je pourrais te défendre avec mes poings si besoin."

La soirée...

Tous se rendirent ensemble au Manoir des Joyce grâce au portoloin fourni dans l'invitation.
"Pouah ça pue le Sang-Pur suprématiste ici !" Chuchota Merinda à sa cousine, ironique.
Clayton, tenant par le bras sa femme Eilwenn - dont la tenue surpassait largement celles du reste de la famille -, dirigea les quatorze autres membres de sa famille vers l'entrée de la bâtisse, et ils entrèrent tous ensemble dans le Manoir, telle une vraie grande famille de Sang-Purs, avec le patriarche et sa femme tout devant. Sheilah et son mari étaient déjà arrivés quant à eux. Clayton et sa Eilwenn s'avancèrent vers elle et le patriarche Joyce, Yoric O'Landeir.
"Bonsoir Père, bonsoir Mère, cela fait plaisir de vous voir ce soir.
- Bonsoir Sheilah, bonsoir Yoric, le plaisir est partagé. J'ai la joie de vous présenter le restant de ma descendance ce soir, Yoric. Mon fils Bradley, je crois que vous n'avez pas eu l'occasion de le rencontrer depuis longtemps."
En parlant, Clayton désignait ses descendants, et invita Bradley à serrer la main à Yoric.
"Quelle surprise de te voir ici, mon frère, dit Sheilah en le regardant de haut, hautaine.
- Ce n'est pas parce que tu me manquais que je suis ici, ma sœur, sourit Bradley ironiquement, avant d'entamer les présentations. Voici ma femme, Joy."
La grand-mère de Merinda n'était pas habillée avec une des tenues de Clayton, elle s'était vêtue elle-même et avait décidé de mettre à l'honneur son continent natal, l'Afrique, choix qu'avait également fait Audrey, sa fille. Ainsi, les deux femmes détonnaient au milieu de tous ces costars et ces robes de soirées chics, et on pouvait sentir autour de Joy une aura puissante qu'elle avait acquise avec ses années d'études à Uagadou. Son tatouage en forme de flamme sur l'avant-bras droit dégageait de la chaleur.
"Bonsoir", dit simplement la grand-mère avec son accent rwandais qu'elle n'avait jamais perdu, s'adressant à Sheilah et Yoric O'Landeir.

@Orlaith Ó Súilleabháin pour la mention
N'hésitez pas à interagir avec n'importe lequel de mes PNJs ou avec mon PJ

PNJ présents avec Lavinia (non validés) :

- Henry Campbell, grand-père paternelle (75 ans - Serpentard - Ancien commissaire-priseur)
- Emilia Campbell, née Lawson, grand-mère paternelle (74 ans - Serdaigle - Ancienne chapelière chez Madame Guipure)
- Scipion Campbell, père (48 ans - Serpentard - Diplomate aux Affaires magiques extérieures)
- Cornelia de Turenne, mère (45 ans - Beaux-bâtons - Propriétaire immobilier et rentière)

La famille Campbell serait affiliée aux Joyce, une respectable famille de nés-sorciers qui trônait déjà aux Conseils des sorciers. Cela aurait pu sonner comme une drôle de farce, si cette révélation n'avait pas était prise avec tant de sérieux par Henry Campbell et son fils. Voilà qui n'était pas pour déplaire aux hommes de la famille, attachés qu'ils étaient à faire reconnaître les Campbell comme une famille incontournable de la société sorcière, visant même le statut de sang-pur par stratégie matrimoniale. D'ailleurs, ce n'était pas tant grâce aux Campbell que par la famille Lawson, que la famille se faisait cousine de celle des Joyces, preuve s'il en était que leurs calculs avaient portés leurs fruits. Campbell ou non, la famille avait été conviée à cette cousinade gigantesque, et Henry comme Scipion prenait cette fierté pour eux-même.

Pour Lavinia, c'était plutôt amusant. Qui eut cru qu'elle partageait une branche de son arbre généalogique avec Alexander, le fanatique de potion, qu'elle avait appris à apprécier au détour de conversations dans la salle commune, puis de son invitation au mondial de Quidditch cet été ? Cela la flattait, et la réjouissait d'autant plus que son père était très satisfait. Sa bouche se fendait d'un sourire qu'il conservait et ses yeux pétillaient d'impatience en se préparant pour la soirée. Il s'était même fendu d'un compliment envers les apprêts de sa fille, ce qui avait comblée de joie la blondinette. Après tout, si c'était grâce aux Lawson qu'ils avaient légitimité à être invité, c'était sans doute aussi grâce à l'amitié que Lavinia avait développé avec le jeune Joyce Junior qu'il y avait eu cette découverte généalogique... Et la petite Campbell n'était pas peu fière d'aider ainsi son père dans son avancée mondaine.

Pour les deux autres femmes de la famille, Emilia et Mme de Turenne, l'enthousiasme était un peu plus modérée. Emilia se faisait vieille, et les soirées mondaines commençaient à lui peser, bien qu'elle ne le montrait aucunement et conservait une grâce et un maintien digne de son rang. Elle était aussi un peu exaspérée par tout ce remue-ménage autour d'une filiation éventuelle au troisième degré, bien éloignée qu'elle était des calculs de son mari. Pour Cornelia, c'était l'occasion de se reposer un peu, lançant à leurs hôtes la lourde tâche d’organiser l’événement, et se laissant porter pour simplement profiter de chaque instant sans vigilance accrue sur le planning et son avancée. C'était d'ailleurs la seule période de l'année où elle n'organisait rien elle-même... Mais se faisant invité pendant toutes les vacances. Elle n'était cependant pas aussi enthousiaste que son mari, jugeant les Joyce par leur statut. Pourquoi une telle joie, alors que la filiation n'était même pas avec une famille de sang-pure ?... Mais elle était présente et contribuera à la réussite de son époux dans sa sociabilisation aux allures politiques.

La famille Campbell, presque au complet, s'était donc présentée à l'heure convenue chez les Joyce. Lavinia avait fait de son mieux pour être prête dans les délais, coiffée, maquillée et habillée pour la soirée, qu'elle ait toujours l'impression que cela ne faisait que quelques minutes à peine qu'elle avait quitté Poudlard pour les vacances. Les femmes de la famille Campbell s'étaient accordées pour l'occasion avec des robes de différentes tailles, mais de la même couleur perle légèrement bleuté, et un voilage sur les épaules dont la forme différait, mais qui se mariait à merveille quand elles étaient à côté. Lavinia était aux anges. Elle adorait la manière dont cette légère capeline virevoltait autour d'elle au moindre de ses mouvements ! Emilia avait complété sa tenue très sobre d'un chapeau cloche en feutre de sa création, dans les mêmes tons que sa robe, mais dont la décoration fleuris changerait de formes en fonction de l'heure de la soirée, et de couleurs pour s'harmoniser avec les personnes avec qui elle discuterait. Quant à Cornelia, elle était toujours l'élégance même, avec sa robe tombant au ras du sol, et ses deux voiles, accrochées aux épaules, qui retombaient comme deux traînes autour de sa fine silouhette. (Lavinia - Emilia - Cornelia)

Henry et Scipion portaient cette même couleur perlée, mais en plus sombre, au niveau de leur veste de costume et de leur pantalon. Le patriarche avait cependant choisi d'afficher sa richesse d'une manière plus provocante que son fils, à renfort de chaîne de montre à gousset, de ceinture aux chaînons dorés, de broches et de boutons de manchettes en or, sans compter sa canne décorative. L'illustration même d'un riche sorcier de sa génération. Scipion avait fait moins exubérant, avec une redingote immaculée et élégante. Il avait cependant changé ses chaînes de lunettes pour des fils d'or ornementé de quelques pierres précieuses, encadrant son fin visage de renard. (Henry - Scipion)

Les Campbell avaient salué leurs hôtes, puis avaient échangé des discussions d'usage en pareille occasion avec eux et d'autres familles qu'ils connaissaient. Le plaisir d'être réuni tous ensemble, comme une grande famille sorcière, complimenter les tenues choisis, la décoration, demander l'identité du traiteur si talentueux pour réaliser ces petits fours magique... Lavinia avait suivi sa famille bien sagement, avec une fierté non dissimulée et une aisance qui lui attira l'approbation de sa mère. À présent, elle se désintéressait un peu des discussions des adultes pour observer un peu plus les différentes personnes présentes, tout en gardant vaguement une oreille aux tons de la discussion, au cas où elle devait y revenir.

Elle salua d'un sourire et d'une petite révérence de circonstance @Alexander Joyce Jr quand elle le vit un peu plus loin, avant que son regard ne soit attiré par une famille qui ne laissait personne indifférent. Des motifs exubérants et exotiques que Lavinia n'avait encore jamais vu décorait la tenue de deux femmes, dont les cheveux étaient emprisonnés dans d'étranges turbans. Elles avaient un maintien et une assurance qui forçaient le respect. "Elles sont magnifiques" songea-t-elle en regardant, admiratives, ces élégantes sorcières qu'étaient Audrey Clark et Joy Swart. C'était assez étrange, car ce n'était pourtant pas la beauté qu'on lui avait appris à aimer, bien éloignée d'une peau d'albâtre, de cheveux platinée et de yeux saphirs, dont Eilween Swart se rapprochaient davantage... Mais en les voyant côte à côte, Lavinia ne pouvaient s'empêcher d'avoir une préférence très marquée pour les deux africaines à la beauté si magnétique.

Lavinia eut soudain un petit hoquet de surprise qu'elle tenta de réprimer. Était-ce @Merinda Swart qu'elle apercevait là-bas ? Mais, par Merlin, qu'est-ce que c'était que cette tenue ! La petite Campbell loucha, stupéfaite, sur le ventre que sa collègue serpentard avait totalement découvert. Lavinia ne l'avait imaginer porter une robe, garçon manqué comme elle semblait l'être, aussi ne fut-elle pas surprise par le choix du pantalon. Merinda était à côté d'une jeune fille qui avait une tenue toute aussi indécente, bien plus provocante que le reste de sa famille, et qui ne semblait pas en mener bien large. Lavinia fronça les sourcils, soudain mal à l'aise, et son trouble grandit encore un peu quand son regard croisa celui de Merinda. Elle y lut de la colère, un mépris qui ne semblait pas lui être directement adressé, pour une fois, mais surtout un dégoût et un malaise qui accentue encore la gêne de Lavinia.

Cornelia tourna légèrement la tête, pour regarder ce que fixait Lavinia ainsi, avant de détourner le regard avec un discret claquement de sa langue contre son palais, et un très léger roulement d'œil sous ses paupières maquillées. Son jugement était très claire, et tranchée. Elle n'approuvait pas ces tenues outrageusement dénudées. Cependant, Lavinia ne partageait pas totalement son exaspération et son mépris. Bien que Merinda ne partageait pas sa vision concernant les moldus, elle restait une née-sorcière, affiliée aux Joyces tout comme elle, et surtout, une des rares vipères avec laquelle Lavinia n'avait pas encore eu d'accrochage. Au final, elle l'aimait bien, Merinda, et elle se sentait presque honteuse dela voir dans une situation pareille. Elle lui faisait sincèrement de la peine...

Lavinia réprima in extremis le mouvement qu'elle s'apprêta à faire dans sa direction. L'approcher juste après que sa mère lui ait signalé son opposition n'était pas une bonne idée. Mais au cours de la soirée, quand les danses commenceront, quand les discussions se multiplieront, elle sera un peu plus libre d'aller et venir. Peut-être la rejoindra-t-elle alors. Pour le moment, elle se contenta d'un signe de la tête, avec un sourire poli.

Comme mes VDD, vous pouvez interagir avec mes personnages. Merci de privilégier Lavinia > ses parents > ses grands-parents

Look de Jenna et de Jared :

Jenna avait reçu un hibou de son père en Octobre pour lui informer qu'elle serait obligée de rentrer chez elle pour les vacances d'Hiver. Elle ne fut pas du tout ravie de cette décision ne voulant pas spécifiquement passer les fêtes de fin d'année avec son père même si leur rapport étaient moins tendus qu'il y a un an. Déjà ce qui perturbait la jeune fille c'était la différence culturelle. Elle avait toujours fêté Noël avec sa mère alors que son père lui célébrait Yule. Après plusieurs échanges qui n'ont servis à rien, Jenna fut contrainte d'obéir à son père.

Quand elle arriva à la gare, son père l'accueilli assez chaleureusement avant de l'informer qu'ils étaient tous deux invités le soir même à célébrer Yule chez des membres de la famille qu'elle ne connaissait même pas et dont elle n'avait jamais entendu parler. C'est comme ça qu'elle apprit qu'elle était de la famille de Alexander Joyce Jr, un serpentard qu'elle connaissait de vue. Il semblerait que la grand-mère de la brunette, Cailin O'Landeir, et l'arrière-grand-père du serpentard était frère et soeur. Jared avait délibérément omis cette information dans ses lettres, sachant très bien que sa fille aurait catégoriquement refusé de venir. D'ailleurs, ils s'étaient disputés sur le fait que les deux soeurs ainées de Jenna n'étaient pas obligées d'être là.

Quand ils franchirent la porte de la demeure des Joyce, Jenna ne se sentait pas du tout à l'aise. Elle n'avait jamais assisté à ce genre de soirée auparavant. D'ailleurs elle avait catégoriquement refusé de porter une robe comme son père le souhaitait. Ils avaient trouvé un compromis : un costume. Jenna portait une chemise blanche, avec un tailleur et un pantalon bleu nuit. Elle avait même fait l'effort de se maquiller pour l'occasion en tentant de se souvenir des conseils des ses amies. Son père en revache ne semblait pas apprécié le maquillage assez voyant.

Quelle belle journée. Les vacances. Le doux soleil d’hiver. Une plaine encore givrée qui scintillait par sa fenêtre, et le bruit des vagues étouffés. Et une stupide fête familiale qui ne l’intéressait pas du tout. Très exceptionnellement, le transplanage depuis Londres n’avait pas eu lieu vers le manoir de Godric’s Hollow, mais plutôt vers le manoir que la famille possédait au large de l’île de Wight, leur plus vieille demeure. C’était une demeure ancestrale : s’il n’y avait pas toujours eu un manoir sur cette île, elle avait toujours été en possession de la famille, aussi loin qu’on pouvait remonter ce qu’étaient les « Wighters », bien avant même que le nom existe. Un nom en lien avec cette île, d’ailleurs.

Emerald avait décidé que les préparatifs de la famille auraient lieu ici car, si le manoir d’Ashglow était la demeure officielle de la famille, c’était un manoir majoritairement consacré aux travails des divers membres de la famille. Les plus grands trésors familiaux, eux, étaient ici.

Argentella était maintenant dans sa chambre très impersonnelle – elle venait si peu souvent ici qu’il lui semblait stupide de faire des efforts d’ameublement, avec Wobly, la petite elfe de maison personnelle de sa grand-mère qui les avait accompagnés. Sur le lit était posé une longue robe noire, avec de longues manches délicatement brodées. Wobly la laissa l’enfiler tranquillement et ne revint que lorsqu’Argentella observait le vêtement sur elle, devant le miroir. Non seulement le vêtement était peu révélateur, ce que la jeune fille appréciait, mais malgré son élégance manifeste, il n’était pas trop clinquant. Elle avait vu dans le milieu des riches Sang Pur des choses bien pires. Et de manière générale, elle était forcée d’admettre que si sa grand-mère avait une chose, c’était bien du bon gout.

Wobly lui rappela qu’elles avaient encore des choses à faire. Argentella hocha la tête et s’assit devant le petit miroir. Elle détestait se faire pomponner, enfin, pas comme ça, mais elle n’avait pas vraiment le choix. Elle ne maitrisait clairement pas les codes d’un maquillage pour la haute société.

Alors que Wobly finissait d’attacher une petite barrette de perles dans ses cheveux, à gauche, pour découvrir un peu son visage, la jeune sorcière vit dans le miroir l’elfe de maison s’écarter précipitamment et s’incliner bien bas. Visiblement, elle n’avait toujours pas compris que les sorciers de cette maison étaient ses égaux. Mais d’un autre côté, même Argentella inclinait la tête en présence de la matriarche.

La petite blonde se retourna et vit sa grand-mère entrer, dans une robe étrangement similaire à la sienne : toute noire, manches longues, col montant, dentelles sombres. Même les broderies étaient étrangement similaires. Argentella savait ce que sa grand-mère essayait de faire. Elle avait beau être la Wighters la plus distante de l’éducation familiale, ayant grandi en grande partie avec sa mère, elle était inexplicablement la préférée incontestable de sa grand-mère. Enfin, ce n’était pas si inexplicable. Elle savait se taire, une qualité qu’Emerald Wighters appréciait, et qui surtout la protégeait du jugement que tous ceux partageant ses idées dans sa famille subissaient. Elle avait d’excellents résultats, probablement la meilleure élève que cette famille ait connue – enfin, à part sa propre mère bien sûre, mais ça ne comptait pas. Elle présentait bien en société, même si elle détestait ça. Une poupée parfaite pour sa grand-mère, et en même temps, elle savait que la vieille femme appréciait aussi ses qualités d’esprit. Si la vérité des idées politiques de sa petite-fille ne parvenait jamais aux oreilles d’Emerald, il était bien possible que la jeune fille devienne son héritière de choix. Pas spécialement qu’Argentella ait envie de ça, bien sûr.


Sa grand-mère s’approcha donc, et d’un geste de la main assez désinvolte, congédia Wobly. La jeune sorcière fut tentée d’offrir un sourire sympathique à l’elfe, mais en la présence d’Emerald, elle n’y parvint pas. Elle regarda donc l’elfe s’en aller, une pointe de tristesse visible dans ses grands yeux verts. Wobly était peut-être respectueuse et effrayée de sa maîtresse, elle n’en avait pas moins un cœur, et visiblement, un remerciement de temps à autre lui ferait du bien.

Emerald s’assit sur le siège à côté de celui d’Argentella et lui tendit une petite boîte carrée de velours vert. La Poufsouffle lança à sa grand-mère un regard interrogateur, mais celle-ci ne répondit pas, ayant simplement un petit signe de tête en direction de la boîte, comme pour l’inviter à l’ouvrir. La jeune fille souleva le couvercle, pour dévoiler une paire de boucles d’oreilles, en gros diamant. Argentella n’avait jamais vu de tels bijoux, si ce n’est sur sa grand-mère elle-même. D’ailleurs, elle était presque sûre qu’elle avait déjà vu la vieille femme porter ces boucles d’oreilles précisément.

« Est-ce que… »

Elle ne savait pas vraiment quelle question elle s’apprêtait à poser, mais elle ne comprenait pas tout, c’était certain.

« C’est uniquement pour ce soir, mais j’aimerais bien que tu les portes. Tu sais à quel point cette soirée est importante. C’est la première fois que l’on sortira en famille depuis que j’ai intégré le Conseil. Il faut faire bonne impression. »

Évidemment qu’Argentella le savait. C’était pour cette raison que sa mère ne s’était pas vu étendre l’invitation, et que ses deux cousins à la langue bien pendue, Amarande et Orem, n’étaient pas conviés non plus. Sa grand-mère ne voulait que de ceux qui renforceraient l’image qu’elle mettait tant d’efforts à créer.

La jeune fille hocha silencieusement la tête et prit les boucles pour les attacher à ses oreilles, enlevant les simples perles qui y étaient accrochées, les gardant dans le creux de sa main. Elle les déposerait sur sa table de nuit en partant. Les diamants étaient lourds, mais moins que ce qu’Argentella aurait supposé. Elle aurait pensé que ses oreilles pendraient étrangement avec un tel point, mais peut-être les bijoux étaient-ils enchantés pour éviter cela.

Emerald eut un sourire satisfait et se redressa. Comprenant qu’elles en avaient fini, Argentella en fit de même et se leva à son tour. Sa grand-mère eut alors un geste inattendu : elle posa une main ridée et tachetée par l’âge, ornée d’une grosse bague en perle, sur l’épaule droite de la jeune fille. Son sourire pris une tournure presque douce, et Argentella se surpris à se demander si son aïeule pouvait ressentir de l’affection pour elle. Mais cette pensée fut chassée par une autre quand elle contempla leur réflexion dans le miroir en pied. Même robe, même yeux bleu brillant. Même leurs chevelures semblaient identiques, coiffées pareillement, et les cheveux de sa grand-mère, anciennement roux, aujourd’hui gris-blanc. La blonde ressemblait à une version plus jeune, et plus petite, mais autrement identique, d’Emerald. Argentella trouvait presque cela effrayant.

Mais sa grand-mère se détourna bien vite et la jeune fille la suivit en silence, les talons de ses bottines noires claquant sur le parquet. Elle déposa ses boucles d’oreilles sur la table de chevet, saisit la pochette noire enchantée qui s’y trouvait, puis se hâta à la suite de sa grand-mère. Elles descendirent les escaliers et rejoignirent le reste de la famille, déjà dans le hall, prête à partir. Visiblement, elle était la seule à devoir s’habiller comme une copie conforme de la matriarche. La robe que portait Melissandre avait elle aussi certainement été approuvée par Emerald, le choix peut-être même influencé, puisqu’elle gardait l’élégance sobre mais précieuse typique des goûts de la cheffe de famille, mais elle était d’un beau vert forêt, couleur qu’Argentella savait être la préférée de sa tante. Certainement pas la variante si sombre qu’elle en semblait noire que les deux nouvelles arrivantes portaient. Son oncle et son grand-père portaient d’élégants costumes, coupés différemment, bleu nuit pour son oncle, noir simple pour son grand-père, comme sa chemise, avec comme seule touche de détail une petite pince représentant un serpent doré sur sa cravate vert sombre. Elle tâcha de ne pas regarder son père et sa femme, mais elle ne put s’en empêcher. Costume également pour son géniteur, noir également, mais la chemise blanche. Quant à Calla, elle portait une longue robe mauve qui était incroyablement flatteuse, et tenait dans ses bras le petit Helius, qui n’avait pas échappé à une tenue froufrouttante un peu ridicule. Argentella avait un peu de peine pour la jeune femme. Elle avait presque la moitié de l’âge de son mari, et même si à sa connaissance, il était très correct avec elle, pour le reste de la famille, il n’y avait aucun doute sur pourquoi il l’avait épousée : elle était sublime, jeune, avait réussi ses études, il avait besoin d’un héritier, et il voulait le mieux pour son fils. Un homme tellement différent de celui qu’Argentella avait connu petite. Elle secoua la tête et s’éloigna, se plaçant entre sa grand-mère et sa tante.

Tous se prirent la main, et transplannèrent, vers la maison Joyce. Ils arrivèrent devant une belle demeure, plus petite que celle que la famille venait de quitter, mas probablement de la même taille que le manoir principal des Wighters. Ils passèrent sous une belle arche fleurie, traversant le jardin. Puis, ils entrèrent. Argentella réalisa alors qu’elle se retrouvait en « première ligne », juste à côté de sa grand-mère, avec son grand-père de l’autre côté de la matriarche. Elle aurait cru que l’honneur reviendrait à sa tante, mais non.

Emerald fit apparaitre d’un élégant mouvement de baguette un petit coffret ornementé, puis le donna à sa petite-fille.

« Tu donneras ça à Moïra. »

Elle savait bien ce qu’elle devait en faire, on lui avait déjà dit, mais elle hocha la tête. Le coffret contenait des potions, quelques choses comme ça. Et une bouteille du parfum phare de l’entreprise Wighters. Mais Argentella ne comprenait pas trop l’intérêt. Elle était presque sûre que le petit Joyce qui était à Poudlard avec elle, un peu plus jeune, était très fort en potions. Si c’était une histoire de famille comme chez les Wighters, c’était curieux de vouloir leur en offrir. Et puis même, est-ce qu’on offre un parfum à une femme comme ça ? Bon, à part pour séduire. Elle ne comprenait décidément pas.

Emerald s’avança vers une femme que la jeune fille supposa être Moïre Joyce, et Orian vers celui qui devait être Alexander Joyce Sr, les saluant. Argentella suivit doucement, et ne sachant pas comment s’adresser à eux, s’inclina un peu vers la femme, murmura un bonjour hésitant et tendit le coffret. Elle était sensée savoir se tenir en société, comme disait sa famille, mais là, elle était un peu perdue.